Tous les articles par Jacqueline Collard

Les négociations sur le traité mondial sur le plastique manque encore d’ambition

Les négociations pour freiner la pollution plastique ont progressé à Ottawa

Une coalition  de 28 pays, parmi lesquels la France, l’Australie, le Nigeria ou encore les Philippines, rassemblés sous la bannière “Bridge to Busan” appellent à s’attaquer à la production même de ce produit longtemps considéré comme fantastique. Le Pérou et le Rwanda (qui préside la coalition), les deux pays  avaient lancé l’idée d’un traité plastique, ont pris les devants à Ottawa en déposant une motion proposant de réduire la production de plastique de 40% d’ici 2040, par rapport à 2025.

Cependant et c’était prévisible cela n’a pas été retenu, considérant que cela est impossible. Pourtant  un rapport publié par la fondation Tara Océans montre que réduire la production de plastique d’au moins 50% en 2040 à l’échelle mondiale, grâce à l’instauration de quotas mondiaux de production de monomère, est tout à fait atteignable sans déstructurer l’économie.

Malgré les multiples freins et des pays qui jouent la montre, Eirik Lindebjerg, chef des politiques mondiales sur le plastique à WWF, a vu du mieux lors de cette session. « On a enfin parlé de la réalité, moins de la théorie ! Par exemple de l’importance de supprimer certains composés chimiques — les PFAS, notamment. On voit davantage de consensus sur le fait d’éliminer certains types de polymères ou d’enlever les microplastiques dans les cosmétiques. »

Un constat partagé par Henri Bourgeois-Costa, directeur des affaires publiques à Tara Océan. « Il ne fallait pas s’attendre à obtenir un texte final à Ottawa. Mais après une seconde session qui a défini le sujet, une autre qui a précisé des intentions, là, on parle vraiment de l’avenir du plastique en tant que tel. On était dans le vif du sujet. »

La dernière session de négociations pour un traité qu’on espère plus contraignant aura lieu à Busan, en Corée du Sud, dès le 25 novembre de cette année.

L’Agence de l’eau RMC vient de publier son rapport 2023

Il  nous permet de connaitre les priorités accordées dans le bassin Rhône-_Méditerranée Corse (RMC) en matière de stratégies biodiversité et changement climatique : ont été accordés  518 M€ d’aides aux collectivités, acteurs économiques et agriculteurs, mobilisant ainsi la totalité de sa capacité financière et des crédits accordés par l’Etat dans le cadre du Fonds vert, soit 29 M€ pour le déploiement de la stratégie nationale biodiversité et 14 M€ pour les mesures de renaturation des villes et des villages. 60 % des aides de l’agence de l’eau ont directement contribué à l’adaptation aux effets du changement climatique.

La désimperméabilisation des sols sur les espaces urbains est aussi en pleine expansion avec 41,3 M€ d’aides, boostée par les crédits du Fonds vert, gérés par l’agence dans certaines régions.

Les collectivités ont aussi répondu massivement à l’appel à projets que l’agence a lancé pour sécuriser l’alimentation en eau potable, notamment dans les territoires ayant connu des ruptures d’alimentation en eau potable l’été 2022. 90 opérations ont bénéficié de 36,7 M€ d’aides.

Les industriels, prenant conscience du fort impact des tensions sur la ressource sur les activités de production, ont saisi l’opportunité de l’appel à projets lancé par l’agence de l’eau en faveur de la sobriété en eau des acteurs économiques, en réponse à l’objectif du Plan eau de réduire de 10 % les prélèvements d’ici 2030. Ainsi, 23 % des volumes d’eau économisés sur le bassin Rhône-Méditerranée proviennent des activités économiques (changement de process, réutilisation des eaux usées traitées, recyclage des eaux pluviales…), au 2ème rang derrière les collectivités (69 %).

Le 8 décembre 2023, avait déjà été adopté par  le comité de bassin Rhône-Méditerranée le plan de bassin d’adaptation au changement climatique dans le domaine de l’eau 2024-2030 ( PBACC).  C’est l’aboutissement du travail de révision du précédent plan mis en œuvre depuis 2014.

 Lire le rapport d’activité 2023 de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse

Télécharger la plaquette de présentation du PBACC

PDF – 1,17 MB

Télécharger le plan de bassin d’adaptation au changement climatique 2024-2030 Rhône-Méditerranée

PDF – 3,49 MB

https://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr/un-plan-daction-pour-renforcer-les-synergies-entre-les-enjeux-de-leau-et-de-lurbanisme

Les entreprises doivent assurer la sécurité de leurs salariés

En matière de prévention des risques professionnels, les employeurs doivent prendre « les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ( 1).

Tous les employeurs sont tenus de lister les risques – physiques ou psychosociaux – auxquels ils exposent leurs salariés et de les consigner dans un document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), actualisé chaque année

En France, l’ampleur du problème en matière de santé et de sécurité est aujourd’hui telle que les salariés souffrent plus que leurs voisins européens de troubles musculo-squelettiques, de pathologies psychiques, et sont plus exposés aux risques. “Ce qui est frappant, c’est que les Français rapportent davantage d’exposition à la plupart des risques, mais ils disposent aussi de moins de ressources pour y faire face,” commente Agnès Parent-Thirion, directrice de recherche à la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound).

En matière d’accidents mortels liés au travail, la France affiche ainsi “un niveau deux fois supérieur à la moyenne européenne (1,7 accident mortel pour 100 000 personnes en emploi) et plus de quatre fois supérieur à celui de l’Allemagne (0,8) ou des Pays-Bas (0,5)” rappelle ainsi le baromètre annuel de l’Observatoire de la Santé au Travail.

Près de 600 000 personnes sont victimes chaque année d’un accident du travail, ou sont reconnus en situation de maladie d’origine professionnelle. Avec de tels chiffres, la France fait plutôt figure de mauvais élève en Europe. Pour les sociologues  Corinne Gaudart et Serge Volkoff  l’organisation du travail et le management sont souvent à la source du retard français sur le sujet.

 

1) https://dares.travail-emploi.gouv.fr/www.sante-et-travail.fr/quel-dialogue-social-prevention ( 2023)

https://dares.travail-emploi.gouv.fr/sites/default/files/51dff5761f980e4ca796c7767524b287/Dares_DA_Prevention_risques%20pro.pdf

Le rapport sur la surexposition des écrans pour les enfants a été transmis au gouvernement

Voilà le rapport tant attendu concernant le travail de ce comité d’experts concernant la sur’exposition  face à ces fameux écrans qu’ils soient sur des smartphones, des tablettes, des consoles ou des jeux connectés.

Ce rapport sur l’usage des écrans chez les enfants rendu en cette fin Avril conduit cette élue à s’exprimer ainsi : « Nous avons perdu six ans », déplore la sénatrice Catherine Morin-Desailly qui en avait demandé la mise en place dés 2018.

Les écrans sont devenus tellement omniprésents qu’on peut désormais les comparer à des prothèses robotiques, véritables extensions du corps humain. Si les adultes ont du mal à s’en servir correctement, on peut légitimement s’inquiéter sur l’utilisation qu’en font les enfants. Addiction, désinformation, dysmorphophobie, retard de langage… Les risques sont nombreux, et les conséquences des écrans encore mal compris.C’est l’objet de « ces conclusions d’une commission d’experts sur « l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans » afin d’en réguler l’usage.

Les experts alertent sur les lourdes conséquences d’une « hyperconnexion subie des enfants », « pour leur santé, leur développement, leur avenir », mais aussi plus largement pour l’avenir « de notre société » et « de notre civilisation ». Leur rapport formule donc plusieurs propositions fortes : interdiction des écrans pour les moins de 3 ans, interdiction de l’usage du téléphone portable avant 11 ans et autorisation d’accès aux réseaux sociaux à partir de 15 ans, seulement sur les plateformes qualifiées d’« éthiques ».

Cette commission devra maintenant évaluer les dispositifs mis en place depuis 2017  comme l’interdiction du portable au collège ou encore l’obligation d’installer un dispositif de contrôle parental sur  les différents terminaux (smartphones, ordinateurs, télévisions et consoles de jeu) mis sur le marché français. Ce dernier dispositif doit être activé en juillet.

 

https://www.publicsenat.fr/actualites/societe/rapport-sur-lusage-des-ecrans-chez-les-enfants-nous-avons-perdu-six-ans-deplore-la-senatrice-catherine-morin-desailly

Rapport de la commission d’experts sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans.

La cour de Justice de l’Europe se positionne sur l’évaluation des pesticides

La Cour de justice de l’UE a émis son jugement concernant l’évaluation des pesticides par les États membres de l’Union européenne. Elle a conclu que cette évaluation était illégale, mettant fin à la  pratique qui consistait à ignorer les avancées scientifiques récentes au profit d’études produites par les industriels datant de plusieurs décennies. Ainsi la Cour de justice européenne remet en cause les évaluations menées par les États.

En effet par deux décisions préjudicielles, la juridiction communautaire interprète le règlement qui régit la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques dans l’EU dans un sens beaucoup plus strict.

Ce jugement découle de plaintes déposées par PAN Europe devant un tribunal néerlandais en 2019, contestant la réautorisation de certains pesticides tels que le Closer (sulfoxaflor), le Dagonis (difénoconazole) et le Pitcher (fludioxonil). Dans toutes ces affaires, l’agence néerlandaise d’autorisation des pesticides (CTGB) n’avait pas pris en compte les données scientifiques les plus récentes dans son évaluation des risques liés à ces produits.La Cour précise également que les autorités réglementaires doivent utiliser les données scientifiques les plus récentes en l’absence de lignes directrices harmonisées.

La Cour a souligné que les critères de sécurité applicables aux substances actives des pesticides devaient également s’appliquer aux formulations commerciales de ces produits. De plus, elle a rappelé que chaque État membre était responsable de ses propres autorisations nationales et ne pouvait pas simplement se fier à l’évaluation scientifique d’autres États membres.Les États membres doivent prendre en compte les connaissances scientifiques et techniques les plus récentes pour protéger efficacement la santé publique et l’environnement.

Ces positionnements interrogent quant à la ré autorisation du Glyphosate , ce qui corrobore le recours déposé contre cette ré autorisation récente.

https://master.juricaf.org/arret/CJUE-COURDEJUSTICEDELUNIONEUROPEENNE-20240425-C30922