Tous les articles par Jacqueline Collard

Elargissement progressif de la prise de conscience de la qualité de l’air intérieur

C’est ainsi qu’en 2010 la loi portant engagement national pour l’environnement a créé une obligation pour certains établissements recevant du public (ERP) de surveiller la qualité de l’air intérieur (QAI). Le dispositif a été finalisé par un arrêté du 1er juin 2016 (voir principalement l’article R221-30 du Code de l’environnement).

L’élargissement progressif de l’obligation

Ce sont principalement les ERP qui accueillent des enfants ou des populations vulnérables qui sont concernés. A savoir, cela concerne aussi bien les établissements publics que privés. En voici la liste accompagnée de la date à laquelle cette obligation s’applique :

Avant le 1er janvier 2018 :
– Les établissements d’accueil collectif d’enfants de moins de six ans (crèches, garderies)
– Les écoles maternelles
– Les écoles élémentaires

Avant le 1er janvier 2020 :
– Les accueils de loisirs périscolaires et extrascolaires sans hébergement
– Les établissements d’enseignement ou de formation professionnelle du second degré (collèges, lycées, centre de formation d’apprentis).

Avant le 1er janvier 2023 :

-Les autres : structures sociales et médico-sociales rattachées aux établissements de santé publics, privés d’intérêt collectif et privés et les structures de soins de longue durée (SSLD) rattachées à ces établissements de santé, établissements du service social à l’enfance, établissements accueillant des enfants handicapés, établissements accueillant des enfants délinquants, établissements accueillant des personnes âgées, foyers d’accueil médicalisés, établissements à caractère expérimental, établissements d’activités physiques et sportives couverts dans lesquels sont pratiquées des activités aquatiques, de baignade ou de natation.

Toute construction nouvelle d’un établissement est soumise à cette obligation avant le 31 décembre de l’année civile suivant son ouverture. Sont exclus les locaux à pollution spécifique définis par le Code du travail.

La personne en charge de cette surveillance est le propriétaire ou l’exploitant si une convention le prévoit ou si le propriétaire ne peut pas être identifié. Celle-ci s’effectue à leurs frais. La surveillance de la qualité de l’air intérieur (QAI) doit être renouvelée tous les 7 ans. Pour le moment, le décret du 5 janvier 2012 modifié par le décret du 30 décembre 2015 et l’arrêté du 1er juin 2016 décrivent les étapes de la surveillance pour les établissements concernés au 1er janvier 2018 et au 1er janvier 2020.                 

Le responsable de l’établissement doit informer les usagers aussi bien que les salariés des résultats de l’évaluation des moyens d’aération et des résultats, le cas échéant, des mesures de polluants réalisée dans un délai de 30 jours après la réception de ces documents. Les deux rapports (1ère étape et 2ème étape) doivent être conservés et tenus à la disposition des autorités administratives et répressives.

http://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/batiments/article/surveillance-de-la-qualite-de-l-air-interieur-dans-les-etablissements-recevant-du-public

A consulter :

- Dossier Air intérieur du ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie
- Guide pratique : Gestion de la qualité de l’air intérieur – Établissements recevant du public
- Décret n°2015-1000 du 17 août 2015 relatif aux modalités de surveillance de la qualité de l’air intérieur dans certains établissements recevant du public
- Décret n°2015-1926 du 30 décembre 2015 modifiant le décret n°2012-14 du 5 janvier 2012 relatif à l’évaluation des moyens d’aération et à la mesure des polluants effectué au titre de la surveillance de la qualité de l’air intérieur de certains établissements recevant du public
- Arrêté du 1er juin 2016 relatif aux modalités de surveillance de la qualité de l’air intérieur dans certains établissements recevant du public
- Arrêté du 1er juin 2016 relatif aux modalités de présentation du rapport d’évaluation des moyens d’aération

Le rapport de l’OMS fait état de 7 millions de morts en raison de l’air pollué à travers le monde

Chaque année la pollution de l’air entraîne le décès de 7 millions des personnes selon le dernier rapport de l’OMS,ce sont les pays à revenus les plus faibles qui en paient le plus gros tribut.

On note donc le caractère très inégalitaire de cette mortalité subie particulièrement en Asie et en Afrique mais les pourtours de la Méditerranée ne sont pas loin derrière. Les conclusions s’appuient sur les les mesures observées dans plus de 4300 villes dans 108 pays.Les polluants sont multiples mais on retrouve fréquemment les particules fines de 2,5µ  PM 2, 5) qui dans certains cas sont à des taux 10 fois les valeurs limites de l’OMS (10µg/m3). L’OMS attire une fois de plus l’attention sur la nécessité de faire chuter ces valeurs élevées ce qui nécessite des changement profonds sur l’ensemble de notre planète.

La marche des cobayes est partie de Fos

Une grande « marche des cobayes » baptisée Vérité et Justice pour la santé environnementale entre Fos-sur-Mer et Paris puis Bruxelles est organisée du 1er mai au 30 juin, pour dire STOP aux produits toxiques, à la pollution, à la malbouffe, aux lobbys… Pour reconnaître officiellement les crimes industriels et exiger des mesures de prévention et de lutte contre les multiples sources de pollution et de produits toxiques pour notre santé.

Organisée par près de 90 associations et collectifs qui se battent contre les pollutions, la « marche des cobayes » est partie le 2 mai de Fos-sur-Mer. Au terme de 60 étapes et de 1.200 km de route, elle ralliera Paris le 30 juin.

Elle a pour but de montrer les contradictions qu’il y a trop souvent entre développement économique et impératifs environnementaux et de ce fait des conséquences graves pour les salariés et les riverains.

Les sources de pollutions qui portent atteinte à la santé sont bien connues ou soupçonnées : des rejets industriels polluant sol, air et eau, une nourriture et une eau assaisonnée aux produits chimiques, des cosmétiques, des produits d’ameublement, d’entretien et de construction toxiques, autant de  produits de santé qui peuvent être dangereux pour notre santé, les ondes électromagnétiques, etc.

La crise sanitaire est bel et bien la 4ème crise écologique à côté de la crise climatique, de l’extinction de la biodiversité et de l’épuisement des ressources naturelles. Comme les autres, cette crise est créée par l’humain.

Face à cette catastrophe sanitaire galopante, il est temps de réagir et de tous se mobiliser dans le cadre d’une grande marche autour des victimes et des cobayes.

Soutenons cette marche citoyenne des victimes empoisonnées dans leur travail, asphyxiées par l’air qu’elles respirent, intoxiquées par ce qu’elles mangent ou par certains produits de santé toxiques…Il n’est pas trop tard pour stopper ces pollutions qui se répandent, des solutions existent et nous voulons le faire savoir.

Cette  marche des cobayes est partie de  Fos sur Mer le 1er mai.

Michel Serres fait un constat de ce que l’informatique a modifié notre société

Nous reprenons des morceaux choisis  de ces paroles lors d’une conférence donnée à L’INRIA pour leur 40 ans

Au-delà de l’individu, l’informatique transforme tout de la société…

  1.   « Je commencerais volontiers par les métiers. L’organisation sociale précédente était fondée sur la communication et sur la concentration. Pour la communication, pensons aux métiers d’intermédiaires, de la « demoiselle du téléphone » au commerçant. Pour la concentration, pensons aux villes – concentrations de personnes et de pouvoir –, aux bibliothèques – concentration de livres, etc. L’informatique transforme ces deux éléments fondamentaux de nos sociétés. Pour la communication, nous assistons à la disparition des intermédiaires. Quant à la concentration, elle cède la place à la distribution. Par exemple, la monnaie émise par les banques centrales, concentration, sont remplacées par les cryptomonnaies, distribution.

Le lien social a également été profondément transformé. Par exemple, le nombre d’appels le plus important sur un téléphone portable sont les appels des mères aux enfants. Cela bouleverse les relations familiales. Ce qui a changé également c’est que nous pouvons contacter n’importe qui, n’importe quand, la distance est donc abolie et nous sommes passés d’un espace métrique à un espace topologique. Nous interagissions avant avec les gens qui vivaient près de chez nous. Nous sommes devenus les voisins de tous ceux que nous retrouvons sur le réseau, même s’ils sont au bout du monde. Ça change toute la société qui est bâtie sur des relations.

Peut-être pourrions-nous conclure sur votre vision de cette société en devenir

MS. : « La dernière révolution industrielle a généré des gâchis considérables. Par exemple, on a construit des masses considérables de voitures qui sont utilisées moins d’une heure par jour. Je ne partage pas le point de vue de Jeremy Rifkin qui parle de l’informatique comme d’une nouvelle révolution industrielle. La révolution industrielle accélère l’entropie, quand la révolution informatique accélère l’information. C’est très différent.

Une autre différence avec une révolution industrielle tient du travail. À chaque révolution industrielle, des métiers ont disparu, et d’autres ont été inventés. Les paysans, par exemple, sont devenus ouvriers. Il est probable que l’informatique détruira beaucoup plus d’emplois qu’elle n’en créera. Nous n’avons pas les chiffres parce que la révolution est en marche, mais il faut s’y préparer. Dans la société d’hier, un homme normal était un ouvrier, un travailleur. Ce ne sera plus le cas dans celle de demain. C’est aussi en cela que nous ne sommes pas dans une révolution industrielle.

Le travail était une valeur essentielle. Dans la société de demain, peut-être dans 50 ans, le travail sera une activité rare. Il nous faut imaginer une société avec d’autres valeurs. Le plus grand philosophe de notre siècle sera celui qui concevra cette nouvelle société, la société de l’otium, de l’oisiveté. Qu’allons-nous faire de tout le temps dont nous disposerons ?

Michel Serres, philosophe, historien des sciences et homme de lettres, membre de l’Académie française, sur un thème qui lui est cher, les mutations du cognitif, qu’il a déjà développé dans « Petite Poucette », un immense succès d’édition

Pour aller plus loin, nous ne pouvons que vous conseiller la lecture de Michel Serres, et notamment de son livre Petite Poucette. Vous pouvez aussi écouter la conférence lumineuse qu’il a donné pour les 40 ans d’Inria.

Le Plan Régional Santé -Environnement 3 a été signé par le préfet

Le préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes et le directeur général  de l’Agence régionale de santé ont approuvé, le 18 avril 2018, un troisième plan d’actions pour poursuivre, au cours des quatre prochaines années, la promotion d’un  environnement  favorable à la santé, et réduire les inégalités de santé d’origine environnementale dans notre région.

Le  PRSE 3 Auvergne-Rhône-Alpes 2017-2021 est consultable et téléchargeable sur son site internet  www.auvergne-rhone-alpes.prse.fr.

Le document rappelle les considérants qui ont présidé à la définition des objectifs, et présente les mesures définies pour y répondre. De plus, une plaquette illustre la logique de l’approche et souligne les complémentarités qui existent entre chaque composante du plan d’actions.

Le projet s’est construit en s’appuyant, en particulier, sur les conférences régionales santé-environnement organisées en janvier et septembre 2017, ainsi que sur les contributions recueillies depuis.

Le PRSE 3 porte l’ambition de mieux  prendre en compte les incidences de l’environnement sur la santé dans l’ensemble des politiques publiques. Il affiche, en accord avec le plan national, une forte volonté de mobilisation des acteurs de proximité dans sa mise en œuvre. Sa dernière action, totalement  tournée vers la territorialisation, en témoigne.

La phase de déploiement du plan offrira donc beaucoup d’opportunités de participation, à tous ceux qui partagent ses objectifs.

La conférence régionale santé-environnement aura à connaître annuellement de l’avancée des réalisations (fin d’année pour 2018), qui seront aussi partagées  dans le cadre d’événements locaux porteurs des mêmes valeurs.