Tous les articles par Jacqueline Collard

Des climatologues à l’honneur

Le changement climatique s’impose à nous , des chercheurs depuis des années alertent, certains d’entre eux reçoivent des honneurs bien mérités et fort utiles à toute la planète.

Les jurés du prix Craaford vont récompenser deux chercheurs qui ont fait avancer la recherche climatologique.

Créateur du premier modèle climatique global, Syukoro Manabe (université Princeton) a ainsi montré avec une plus grande précision que précédemment l’impact climatique des émissions anthropiques de gaz carbonique.

Chimiste de l’atmosphère, Susan Solomon a expliqué dans les années 1980, le mécanisme de la formation du «trou» dans la couche d’ozone stratosphérique situé au dessus de l’Antarctique. En mettant en exergue le rôle néfaste des chlorofluorocarbures (CFC), la chercheuse du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a permis la conclusion du protocole de Montréal, accord international d’interdiction de ces gaz de synthèse. Susan Solomon a ensuite montré les conséquences climatiques du mitage de la couche d’ozone, notamment sur le régime des vents.

Créé dans les années 1980 par l’industriel suédois Holger Craaford, le prix éponyme récompense des scientifiques œuvrant dans des disciplines non éligibles au Nobel : mathématique et géologie, sciences de la vie (dont l’écologie) et géosciences. Il est doté de 6 millions de couronnes suédoises (586.000 euros). Prix certainement fort apprécié après des années de recherche souvent mal budgetées.

La fonte de l’Antarctique s’accélère

Le réchauffement est en cours, depuis une dizaine d’années la fonte des glaciers de l’Arctique est fortement médiatisée,  or ses effets se font toujours plus visibles: dans une édition spéciale de Nature, publiée alors que débute vendredi 15 juin à Davos (Suisse) la conférence scientifique POLAR2018 met le focus sur l’Antarctique.

Depuis 2012, la fonte de l’Antarctique s’est accélérée d’un facteur trois. Ce qui laisse présager le pire pour la montée du niveau marin, révèlent plusieurs études publiées mercredi 13 juin dans Nature.La surface de banquise dans l’Antarctique, jusqu’alors relativement préservée des effets du réchauffement climatique a brutalement décroché durant les derniers relevés. Depuis cinq ans, les glaces fondent à un rythme presque trois fois plus élevé qu’avant. Une menace pour des centaines de millions des personnes.

L’Antarctique a perdu 3 000 milliards de tonnes de glace depuis 1992, assez pour faire monter le niveau global des océans de presque 8 millimètres et cette tendance s’est accélérée de façon spectaculaire au cours des cinq dernières années, selon une étude parue dans le magazine Nature. « Nous avons maintenant une image sans équivoque de ce qui se passe en Antarctique », souligne Eric Rignot, principal coauteur de l’étude et chercheur au Jet Propulsion Laboratory de la NASA. « Nous considérons ces résultats comme une sonnette d’alarme supplémentaire pour agir, afin de ralentir le réchauffement de notre planète », insiste le scientifique français, qui étudie les glaciers et les pôles depuis vingt ans.

Avant 2012, le continent blanc situé au pôle Sud perdait environ 76 milliards de tonnes de glace annuellement, ont calculé les 84 scientifiques qui ont participé à cette étude de référence. Depuis cette date, ce chiffre a bondi à 219 milliards de tonnes par an. L’hémisphère austral représente à lui seul 90 % des glaces terrestres et recèle la plus grande réserve d’eau douce de la planète. Si toute cette masse de glace fondait, cela ferait grimper  le niveau des océans de presque 60 mètres.

Hausse de températures : un sujet brûlant pour Météo France

Il apparaît qu’au cours du siècle écoulé les températures annuelles se sont inscrites en nette hausse (+ 1,4 % pour les minimales), avec une accélération depuis la fin des années 1950 : environ + 0,3 °C par décennie, l’augmentation étant plus forte en été (+ 0,4 °C par décennie) qu’en automne ou en hiver (+ 0,2 à + 0,3 °C).

La courbe s’est encore accentuée depuis le début des années 1980. C’est ainsi que les cinq années les plus chaudes enregistrées depuis le début des relevés (dans l’ordre : 2011, 2014, 2015, 2017 et 2003) appartiennent toutes au XXIe siècle. Les trois printemps les plus doux ont été observés ces quinze dernières années, et les cinq étés les plus frais remontent tous à avant 1980. En revanche, il n’y a pas de signal clair en matière de précipitations, les automnes étant légèrement plus secs et les autres saisons un peu plus humides.

Raphaëlle Kounkou-Arnaud, responsable de l’équipe Etude et climatologie à Météo-France, et ses  chercheurs font d’abord  tourner des modèles climatiques globaux (d’une résolution de 50 kilomètres) alimentés par les scénarios d’émissions de gaz à effet de serre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, et tous portent un regard inquiet sur cette croissance qui s’accentue.

Pour les précipitations annuelles, quel que soit le scénario considéré, les modèles prévoient « peu d’évolution ». Mais les pluies d’une intensité extrême, génératrices de crues, devraient être de 1,5 à 2 fois plus fréquentes qu’à la fin du siècle passé. Cela n’empêchera pas « un assèchement important des sols en toute saison », au détriment de la végétation et des cultures non irriguées.

Afin d’avoir des capacités d’une meilleure anticipation rappelons que la NASA a publié, le 16 mai, une cartographie de l’évolution des stocks d’eau douce sur Terre entre 2002 et 2016. Baptisée GRACE, l’expérience s’est appuyée sur les observations de deux satellites, ainsi que sur des données concernant les précipitations et l’irrigation agricole. Cette étude permet de mieux identifier les origines de la fluctuation des stocks d’eau. Aussi bien les origines humaines que les causes naturelles. A terme, ces résultats pourraient aider à mieux anticiper les éventuelles sécheresses.

Baisse du quotient intellectuel : quelle explication ?

Le quotient intellectuel baisserait chez les générations nées après 1975, selon des chercheurs norvégiens dont les travaux ont été publiés lundi 11 juin 2018 dans la revue américaine PNAS. Les auteurs ont estimé que l’explication la plus plausible était un environnement culturel moins favorable pour les jeunes générations.

Depuis quarante ans, on assiste à une baisse du quotient intellectuel génération après génération. Ce que confirme cette nouvelle étude réalisée par deux économistes norvégiens, qui avancent des explications inédites.Les deux auteurs, les économistes Bernt Bratsberg et Ole Rogeberg (Frisch Centre d’Oslo), ont cherché les causes de « l’effet Flynn« . Mis en évidence par le chercheur en psychologie James Flynn, il montre que la tendance à la hausse de l’intelligence tout au long de l’histoire de l’humanité s’est arrêtée à notre époque, voire qu’une tendance à la baisse s’est amorcée.

Pour rappel, le QI est un score obtenu par des tests multiples (de logique, de vocabulaire, de rapidité…) pour mesurer l’intelligence d’un individu mais cette méthode d’évaluation  ne prend pas en compte la créativité, ni le contexte familial, social, dans lequel vit l’individu: ce qui vaut à cet indicateur de nombreuses critiques.

Pourquoi le quotient intellectuel (QI) baisse-t-il depuis quatre décennies ? Plusieurs études ont mis en cause les perturbateurs endocriniens, ces substances qui polluent notre environnement et altéreraient la rapidité de notre cerveau.

Comme facteurs non sociologiques, non génétiques, ils retiennent le « déclin des valeurs éducationnelles », « dégradation des systèmes éducatifs et scolaires« , _« télévision et médias », « dégradation de l’éducation au sein des familles_« , « dégradation de la nutrition » et « dégradation de la santé ».  

On peut faire le lien entre cette étude et le documentaire récent: »Demain tous crétins ?  titre d’un documentaire qui fit grand bruit il y a quelques années sur ce même constat.  Nos enfants sont plus bêtes que nous et nos petits enfants encore plus. Toutes les études réalisées dans des pays développés vont dans le même sens.

http://www.pnas.org/content/early/2018/06/05/1718793115

Espoir de limitation du nanotitane dans l’alimentation

Alors que les ONG comme la notre demande depuis longtemps l’inutilité et  les risques potentiels de la présence du nanotitane ( E171dans les bonbons, produits de boulangerie et de pâtisseries, crème glacée, plats cuisinés, tablettes de chocolat, mais il est également utilisé dans des produits comme le dentifrice et dans les médicaments.) Il est désormais question que le gouvernement suspende d’ici fin 2018 l’utilisation dans tous les produits alimentaires du dioxyde de titane sous forme de nanoparticules, dont les effets sur la santé sont méconnus.

Les associations de consommateurs accusent également régulièrement les fabricants de ne pas faire figurer la mention « nano » sur les étiquettes de produits qui contiennent pourtant des nanoparticules, dioxyde de titane mais aussi dioxyde de silicium (E551 )ou encore les oxydes de fer (E172) et de zinc (colorants).

 Le dioxyde de titane, dont la présence est indiquée sur les étiquettes par TiO2 ou E171, est une poudre blanche utilisée principalement comme colorant, pour blanchir ou intensifier la brillance des produits alimentaires, mais aussi dans les cosmétiques, qui ne sont cependant pas concernés par l’annonce du gouvernement.

En 2017, une étude de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) avait conclus que le E171 favorisait la croissance de lésions pré-cancéreuses chez le rat. Sans que ces résultats ne permettent de conclure sur ses effets sur l’homme, selon l’Anses.