Tous les articles par Jacqueline Collard

L’ANSES lance la campagne mesure de pesticides avec l’INERIS et Atmo France via les AASQA

L’Anses lance aujourd’hui la campagne de mesure des résidus de pesticides dans l’air avec ses partenaires : l’INERIS et ATMO France.

Cette première campagne nationale exploratoire vise à améliorer les connaissances sur les pesticides présents dans l’air ambiant et ainsi mieux connaître l’exposition de la population sur le territoire national. Elle permettra à terme de définir une stratégie de surveillance des pesticides dans l’air sur le territoire national et dans les départements et régions d’outre-mer.

La mise en place d’une surveillance des résidus de pesticides dans l’air au niveau national est une priorité définie dans le cadre du plan d’action gouvernemental sur les produits
phytopharmaceutiques et du plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (PREPA) 2017-2021.
Dans un rapport d’expertise publié en octobre 2017, suite à une saisine des ministères en charge de l’agriculture, de l’écologie, de la santé et du travail, l’Anses a fait des recommandations sur la conduite et les modalités de mise en œuvre d’une campagne exploratoire en vue d’une telle surveillance. Au vu de ces  recommandations, un partenariat a été mis en place entre l’Anses, l’Ineris et la Fédération ATMO France pour la définition et la réalisation de cette campagne. Celle -ci est conduite dans le cadre du dispositif de phytopharmacovigilance mis en œuvre par l’Anses.

80 substances actives analysées sur 50 sites de prélèvements

Cette campagne exploratoire d’un an comprendra l’analyse d’environ 80 substances, sur 50 sites de mesures, en France métropolitaine et dans les Départements et Régions d’outre-mer pour un total d’environ 1500 échantillons sur la durée de la campagne.
La répartition des sites de prélèvements a été choisie afin de prendre en compte les différents types de zones d’habitation (52% de sites urbains/péri-urbains et 48% de sites ruraux) et de productions agricoles (40% de sites en grandes cultures, 22% de sites viticoles, 22% de sites arboricoles, 14% de sites en maraîchage et 6% de sites d’élevage). Ainsi 1 à 6 sites par région ont été retenus afin de couvrir les différentes situations d’exposition aux pesticides dans l’air.
Les substances ciblées entrent dans la composition des produits phytopharmaceutiques ainsi que de certains biocides, médicaments vétérinaires et antiparasitaires à usage humain. Elles ont été priorisées par l’Anses sur la base de leurs caractéristiques de danger et de critères d’utilisation, d’émission et de persistance dans l’air.
Sur le terrain, les AASQA, fédérées par Atmo France, réalisent les prélèvements et apportent leur expertise territoriale pour mettre en œuvre la campagne au niveau local. L’Ineris, en tant que coordonnateur de la campagne, assure l’appui technique nécessaire aux mesures, pilote l’analyse des échantillons et exploitera les données avec l’appui des différents partenaires.
Ainsi, certains produits sont déjà considérés comme présents dans l’air et à surveiller à plus long terme, quant au célébre Glyphosate il  nécessite un matériel spécifique pour son prélèvement dans l’air et seule une petite partie des associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) pourront le mesurer ( et notre région ne fera pas partie du lot), selon ATMO France, qui fédère ces organismes.
L’Anses, quant à elle, apporte son soutien scientifique et prend en charge le financement de cette campagne.

Un label Bio plus exigeant en France ?

Un rapport du CESE (Conseil économique social et environnemental) préconise un label AB qui pourrait facilement distinguer l’agriculture biologique, locale et équitable .

En effet les consommateurs sont souvent perdus devant l’abondance de sigles qui les inondent plutôt que de les renseigner: AOP, AOC, AB, Label Rouge… Les sigles présents sur nos produits sont souvent source de confusion. Appelés SIQO (pour Signes Officiels de la Qualité et de l’Origine), on rappelle les 5 labels couramment rencontrés : AOP ou AOC (Appellation d’origine protégée/contrôlée), IGP (Indication géographique protégée), Label Rouge, AB (Agriculture biologique) et STG (Spécialité traditionnelle garantie).

« Les consommateurs s’interrogent sur la qualité de l’alimentation et sont demandeurs d’un renforcement de la qualité sanitaire et d’une meilleure traçabilité des produits« , souligne Jean-Louis Joseph, membre du CESE et rapporteur du projet. « Les SIQO représentent plus d’un tiers en valeur de la production agricole nationale« , explique Jean-Louis Joseph en présentant son rapport à l’Assemblée mardi 19 juin 2018. « Ceci est d’autant plus important que les Français consomment pour 8,7 milliards de produits bio par an, et n’en produisent que pour 4 milliards d’euros, et donc il y a beaucoup de produits importés« , est alors souligné!

« Depuis 2009, les logos français « AB » et européen « Eurofeuille » coexistent en se référant au même cahier des charges« , écrit le CESE dans son rapport. L’Union Européenne avait alors autorisé cette redondance en raison de la meilleure notoriété du logo AB (connu par 98% de Français en 2015) par rapport à celle de l’Eurofeuille (connue de la moitié des Français en 2017). « La certification en agriculture biologique porte essentiellement sur des modes de production prenant en compte les aspects sanitaires et environnementaux (absences de traitements phytosanitaires, d’antibiotiques…) ainsi que des critères liés au bien-être animal« , explique le CESE, ce qui ne satisfait pas « le 1er critère d’achat alimentaire en 2017″, à savoir « un produit ‘fabriqué à proximité du lieu d’achat’« . « Les Français étaient les premiers créateurs en Europe des signes officiels de qualité, Le SIQO AB se détacherait ainsi de l’Eurofeuille au moment où le cahier des charges de l’Eurofeuille vient d’être remis à jour , privilégiant parfois un relâchement des critères requis.

Parmi les autres recommandations du CESE : imposer un objectif quantifié de produits SIQO dans la restauration collective publique, augmenter et pérenniser les aides publiques destinées à l’agriculture biologique, ou encore instaurer un cartouche standardisé sur les produits rassemblant au même endroit tous les sigles SIQO. « Les SIQO devraient comprendre des critères sociaux, environnementaux et sanitaires« ,

Communiqué INSERM des effets de la pollution de l’air sur le foetus

Quel impact de la pollution atmosphérique sur le placenta ?

COMMUNIQUÉ | 21 JUIN 2018 – 10H42 | PAR INSERM (SALLE DE PRESSE)
SANTÉ PUBLIQUE

Des chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de l’Université Grenoble Alpes regroupés au sein de l’Institut pour l’avancée des biosciences (Unité mixte de recherche 1209) ont analysé les conséquences des expositions environnementales in utero, grâce aux données recueillies à partir d’une cohorte de 668 femmes. L’exposition à la pollution atmosphérique est associée à des modifications épigénétiques au niveau du placenta, pouvant présenter un risque pour le fœtus. Ces résultats ont été publiés dans la revue Environment International le 21 Juin 2018.

L’exposition à la pollution atmosphérique pendant la grossesse, présente un risque pour la santé fœtale et pour l’enfant. Selon plusieurs études, l’exposition à la pollution atmosphérique est associée à des impacts délétères tels que la pré-éclampsie chez la femme enceinte (hypertension associée à la présence de protéines dans les urines)un poids à la naissance diminué chez l’enfant et peut-être même un fonctionnement dégradé des poumons et des troubles neuro-développementaux. Les mécanismes expliquant un effet des polluants de l’air sur le développement du fœtus et de l’enfant pourraient passer par une altération du placenta.

Les chercheurs ont mené une étude basée sur 668 mères et leurs enfants de la cohorte EDEN. Les femmes enceintes ont été recrutées entre 2003 et 2006 dans les Centres hospitalo-universitaires de Nancy et de Poitiers. Les scientifiques ont pu observer que les mères les plus exposées au dioxyde d’azote (gaz issu des processus de combustions automobiles, industrielles et thermiques) pendant leur grossesse présentaient une modification épigénétique sur le gène ADORA2B. « Des défauts dans l’expression de ce gène ont été associés dans d’autres études à la pré-éclampsie, une maladie de la grossesse fréquente et grave si elle n’est pas prise en charge » explique Johanna Lepeule, chercheuse grenobloise de l’Inserm. Les niveaux d’exposition moyens dans la population étudiée étaient inférieurs à la limite annuelle fixée par la directive de l’Union européenne sur la qualité de l’air (40 mg/m3 pour le dioxyde d’azote).

Les résultats de cette étude confirment ainsi une partie de l’hypothèse selon laquelle les expositions prénatales aux polluants de l’air, à des niveaux communément retrouvés en Europe et en France, pourraient avoir des effets néfastes sur la santé de la femme enceinte et de l’enfant à naître.

C’est la première étude concernant les polluants atmosphériques qui aborde la question en se basant sur l’analyse de données épigénétiques à grande échelle (sur plus de 400 000 localisations épigénétiques). Les études précédentes se concentraient sur des gènes particuliers.

Ce projet de recherche a été financé par la Fondation de France et par des institutions publiques.

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160412017320433

COMMUNIQUÉ – SALLE DE PRESSE INSERM Quel impact de la pollution atmosphérique sur le placenta?

https://presse.inserm.fr/quel-impact-de-la-pollution-atmospherique-sur-le-placenta/31777/

Communiqué de presse de Générations futures à propos du Glyphosate

Ce jour  se sont réunis les acteurs de la filière agricole à propos des alternatives au Glyphosate, rappelons que lors des états généraux de l’alimentation ceux ci  avaient déjà pris une place importante et que les ONG représentant les consommateurs n’avaient guère été entendues, cette fois  nous n’étions pas conviés!

 C’est pourquoi notre partenaire Générations Futures a ,et nous le soutenons fait paraître le communiqué suivant:

Les ministres de l’Ecologie, Nicolas Hulot, et de l’Agriculture Stéphane Travert ont rencontré ce jour les acteurs de la filière agricole pour évoquer la sortie du glyphosate en 3 ans.

 Outre le fait que les associations environnementales, pourtant très impliquées sur ce dossier, n’aient pas été associées à cet échange, Générations Futures déplore que la sortie du glyphosate ne soit pas inscrite dans la loi dès à présent, comme cela est attendu par des milliers de citoyens et fut porté par des députés dont certains de la majorité présidentielle. Cette inscription dans la loi ferait gagner un temps précieux à tous.

En outre, notre association souhaiterait que ce plan de sortie du glyphosate s’applique à l’ensemble des pesticides préoccupants car ces molécules posent de vrais problèmes de santé et impactent durablement notre environnement. Rappelons que dans son rapport sorti en décembre 2017, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS)  reconnaissait que les enjeux liés aux pesticides/santé et environnement sont majeurs et préconisait entre autre le retrait du marché des pesticides préoccupants avec la mise en place d’une trajectoire de réduction de l’utilisation des pesticides au moyen d’objectifs intermédiaires.

 Or force est de constater que la loi Agriculture et Alimentation ainsi que le plan pesticides ou encore les plans de filières qui nous sont proposés à l’heure actuelle sont bien loin des ambitions affichées et des orientations proposées dans ce rapport de l’Igas.

 « Confier aux filières le soin de sortie du glyphosate nous paraît hasardeux car actuellement rien d’ambitieux sur ce point ne se trouve dans les plans (actuellement dans les plans de filières, il n’est pas fait référence à cette question des pesticides) et l’expérience d’Ecophyto nous a démontré que s’appuyer uniquement sur la volonté des filières pour réduire l’usage des pesticides était voué à l’échec. » déclare François Veillerette, directeur de Générations Futures.

« Il faut donc que le Gouvernement impose une volonté politique claire – transcrite dans la loi ou dans tout cadre réglementaire contraignant – et des orientations ambitieuses, le tout couplé à des financements adéquats pour tendre vers une modification en profondeur de notre système agricole. » conclut-il.

https://www.generations-futures.fr/actualites/rapport-lutilisation-pesticides/

 

La défense de l’environnement dans l’article 1 de la Constitution ?

Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a annoncé ce jour que le gouvernement souhaite inscrire la défense de l’environnement dans l’article 1 de la Constitution.

« Ça sera dans l’article 1, maintenant (dans) la formulation il faut regarder (…) notamment la portée juridique », a déclaré à la presse le ministre, qui accompagne Emmanuel Macron dans son déplacement en Bretagne. « C’est le vœu gouvernemental.

Ce n’est pas la première fois que l’écologie ferait son entrée dans la Constitution. La loi fondamentale a intégré en 2004 une charte de l’environnement.

L’article 34 mentionne depuis 2005 « la protection de l’environnement » comme axe législatif. En 2008, le Conseil national économique est devenu le Conseil économique, social et environnemental (CESE), ce qui a entraîné la modification de la Constitution.

Personnellement, je souhaite qu’environnement, climat et biodiversité y figurent, que la finitude des ressources également y figure, mais ça pose un problème juridique donc ce n’est pas aussi simple que ça », a-t-il précisé.

« Je plaide pour qu’on puisse dire dans cet article 1er qu’il y a la question de l’écologie, mais en étant précis sur la lutte contre le dérèglement climatique et la protection de la biodiversité », avait soutenu lundi le président de l’Assemblée nationale François de Rugy.