Tous les articles par Jacqueline Collard

La France en état de sécheresse dans cette période de canicule

Nouvelle alerte à la sécheresse

Malgré les fortes pluies ayant parfois provoqué des inondations il y a à peine quelques semaines, la sécheresse commence à se faire sentir dans de nombreux départements. Les températures élevées de la semaine ne doivent pas arranger les choses, plusieurs mesures de restriction de l’usage de l’eau ont déjà été prises en ce mois de juillet.

En moyenne, les températures ont été plus élevées de 2,4°C par rapport aux normales de saison.

En juillet, il a fait très chaud. Alors qu’une première vague de chaleur s’est abattue sur la France le 24 juillet dernier, un nouvel épisode caniculaire est attendu cette semaine, avec des températures pouvant à nouveau atteindre les 38°C dans de nombreux départements. Ces températures élevées ne font que confirmer le constat de Météo France, qui classe le mois de juillet 2018 comme le troisième mois de juillet le plus chaud depuis 1900, derrière 2006 et 1983.

27 départements sont visés, ce 25 juillet, par des arrêtés de restriction d’eau, selon le site Propluvia du ministère de la transition écologique. Une situation qui devrait s’aggraver dans les prochains jours.

Rappel: Pour faire face à une insuffisance éventuelle de la ressource en eau en période d’étiage, les préfets sont amenés à prendre des mesures exceptionnelles de limitation ou de suspension des usages de l’eau. Depuis le mois de juin 2011, les arrêtés sécheresse sont enregistrés dans un nouvel outil informatique : PROPLUVIA .

Le site Internet http://propluvia.developpement-durable.gouv.fr permet une vision précise en temps réel de la situation à l’échelle infra-départementale en cas de sécheresse. Il est possible de consulter les arrêtés et les niveaux des restrictions de l’usage de l’eau.

http://www.gesteau.fr/actualite/propluvia-le-site-internet-qui-fait-le-point-sur-la-situation-de-leau-en-france

Des précautions pour l’utilisation du barbecue

Alors que l’été plus encore, est une période où la tentation de se rassembler autour d’une soirée barbecue est grande,  une étude chinoise nous rappelle des éléments de précautions à prendre en dehors de celles couramment signifiées.

Notre pays se révèle le deuxième pays européen pour l’utilisation des barbecues. Cette méthode de cuisson entraîne cependant la combustion incomplète des substances organiques. Et donc la production de molécules nocives et cancérigènes pour l’homme. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), en sont un exemple. Il s’agit de composés organiques polluants et pour la plupart cancérigènes.

Au cours d’un barbecue, la principale voie par laquelle ces substances pénètrent dans le corps est l’ingestion de la nourriture grillée. La fumée produite contient aussi une grande quantité de HAP qui  est inspirée par les poumons. Mais une étude chinoise montre l’importance d’une autre voie d’absorption : l‘équipe du Dr Zeng a mis en évidence le passage des HAP à travers la  peau. Cette exposition aux polluants est souvent sous-estimée, mais semble avoir un poids encore plus important que l’inhalation par la respiration.En évaluant la concentration des composés présents dans l’urine, avant et après exposition, dans les vêtements et dans l’atmosphère, ils ont constaté qu’une quantité importante des HAP les plus petites en taille pouvaient pénétrer dans le corps en traversant la peau.

Dr. Eddy Y. Zeng est professeur en environnement à la Jinan University. Il est titulaire d’un B.S. degree from the University of Science and Technology of China, his M.S. degree from Sun Yat-sen University (China)

https://hjxy.jnu.edu.cn/word/Dr.%20Eddy%20Y.%20Zeng.html

Présentation de la loi d’orientations sur les mobilités

Nicolas Hulot, ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire et Elisabeth Borne, ministre chargée des Transports, ont détaillé ce 20 juillet les engagements de l’État en faveur de la mobilité propre et de la qualité de l’air. Pour accompagner les collectivités territoriales, la loi d’orientation sur les mobilités détaille des mesures permettant de changer de paradigme et de soutenir une mobilité du quotidien plus propre et plus solidaire.

Nous reproduisons le communiqué de Nicolas Hulot : « Face à la pollution de l’air nous voulons changer de paradigme et faire la démonstration que la voiture individuelle peut être remplacée, dans de nombreux cas, par les mobilités douces comme le vélo, le covoiturage et bien sur les transports en commun. Nous allons déployer les zones à faibles émissions (ZFE)qui partout en Europe montrent qu’en démocratisant les alternatives aux véhicules thermiques polluants, on gagne sur tous les plans et on répond dans la durée à l’enjeu de la pollution de l’air notamment dans les territoires particulièrement touchés par la pollution de l’air, d’ici fin 2020. Je préfère mille fois qu’on investisse au côté des collectivités pour construire des solutions ensemble plutôt que l’on soit obligé de payer des amendes. L’argent public est plus efficace dans le vélo, les transports en commun, la prime à la conversion ! »

Ce volet pour la mobilité propre de la loi d’orientation sur les mobilités s’appuie sur les travaux issus de la concertation menée lors des Assises nationales de la mobilité à l’automne 2017, ainsi qu’avec les filières concernées.Pour accompagner les collectivités, cette loi  développe une série d’outils couvrant l’ensemble des moyens de transports et permettant d’accompagner la révolution des mobilités du quotidien. Parmi ces mesures, on note en particulier :

Mobilisation d’ampleur pour lutter contre la pollution de l’air
généralisation des zones à faibles émissions (ZFE ou ZTR)
développement massif des transports en commun et du co-voiturage
développement massif x5 sur les véhicules électriques, x15 pour les véhicules utilitaires à faibles émissions

L’Etat se mobilise en proposant une charte d’engagements aux collectivités locales pour leur donner les moyens de mettre en œuvre des ZFE de manière adaptée à chaque situation locale, avec l’objectif de les déployer dans l’ensemble des agglomérations de plus de 100 000 habitants, en en priorité dans les zones où la pollution de l’air est la plus forteCe partenariat sera officialisé le 8 octobre à l’occasion d’un évènement avec l’ensemble des collectivités qui s’engageront dans la démarche. L’Ademe lance dès aujourd’hui un appel à projets pour soutenir les études de préfiguration de collectivités ne les ayant pas encore lancées.

Nous attendons maintenant le  plan détaillé vélo  prévu pour être présenté en septembre.

https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/letat-sengage-aux-cotes-des-collectivites-mobilite-propre-et-contre-pollution-lair

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Anses ne recommande pas l’utilisation de masques « antipollution »

Dans un contexte où la prévention face à la pollution de l’air ambiant représente un véritable enjeu de santé publique, la question de l’intérêt de recommander à la population le port d’équipements de protection individuelle est régulièrement posée. Dans ce cadre, l’Anses a évalué le bénéfice sanitaire potentiel du port d’un masque dit « antipollution ». L’expertise a révélé l’insuffisance de données disponibles attestant d’un bénéfice pour la santé. Afin de réduire les impacts sanitaires liés à la pollution de l’air ambiant, l’Agence rappelle l’importance d’agir en priorité à la source en limitant les émissions de polluants. En complément, elle recommande une meilleure information de la population, en particulier des personnes sensibles, sur les comportements à adopter pour limiter l’exposition quotidienne à la pollution de l’air.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution de l’air ambiant est le principal risque environnemental pour la santé. Mais se protéger par des masques n’est pour l’heure pas une solution à envisager selon l’Anses.

Les données sur les masques « antipollution » sont insuffisantes pour attester d’un bénéfice sanitaire et recommander leur utilisation. Telles sont les conclusions d’une étude  commandée par les ministères de la Santé et du Travail en 2015 auprès de l’ANSES . Celle-ci porte sur l’efficacité de certaines techniques pour limiter l’exposition de la population à la pollution de l’air. La demande se centrait sur deux ensembles : la population générale, et en particulier les personnes les plus sensibles à la pollution de l’air d’une part, et certaines populations spécifiquement exposées comme les travailleurs intervenant sur la voie publique ou les personnes expatriées dans des zones du monde très polluées.

Un bénéfice sanitaire non prouvé

Les études existant sur le sujet comportent de nombreuses limites : elles concernent de faibles effectifs et ont été réalisées sur des périodes courtes notamment. L’Anses conclut donc à « l’insuffisance de données disponibles, notamment en conditions réelles d’utilisation, pour attester d’un bénéfice sanitaire lié au port de masque «antipollution» par le grand public ».

Autre problème identifié : le port de ces masques peut donner « un faux sentiment de protection à son utilisateur et entraîner des comportements conduisant éventuellement à une surexposition aux polluants dans l’air », pensant être protégé. Au vu de ce constat, l’agence ne recommande pas aux pouvoirs publics d’encourager le port de ces dispositifs.

Plutôt qu’encourager la protection individuelle, l’Anses rappelle l’importance d’agir à la source de la pollution en limitant les émissions polluantes. Elle rappelle aussi que l’Etat ne doit pas cibler uniquement les pics de pollution, dont l’impact sanitaire est très inférieur à celui de l’exposition à la pollution régulière. L’agence préconise également d’améliorer l’information de la population et des personnes sensibles sur les bons comportements à adopter face à l’exposition.

D’autre part, les dispositifs revendiquant une action de protection respiratoire contre la pollution de l’air ambiant mais également de prévention ou de confort doivent répondre aux exigences de la réglementation des équipements de protection individuelle (EPI). Constatant certains écarts, l’Agence recommande d’améliorer la transparence sur les revendications d’efficacité des produits mis sur le marché afin de s’assurer que les dispositifs vendus soient conformes aux obligations requises et que les utilisateurs de ce type de protection soient dûment informés.

https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2015SA0218Ra.pdf

L’Enquête parlementaire sur le contrôle alimentaire a été rendue

Les premières conclusions de cette enquête  sont les suivantes :

Meilleur contrôle des industriels, interlocuteur unique pour les crises sanitaires et révision des procédures de retrait-rappel : ce sont les principales pistes que la commission d’enquête parlementaire a proposé après  la contamination de laits infantiles Lactalis, et  avoir  auditionné toutes les parties prenantes de la crise, tout en tenant compte des nombreuses crises sanitaires  précédentes.

Cette  commission, dont le rôle n’est « ni punir, ni de juger », mais « de proposer des solutions pour qu’une telle chose ne se renouvelle pas »  : c’est ainsi qu’elle préconise

  • « de toucher au portefeuille » les industriels qui « ne respecteront pas une forme de déontologie et de rigueur sur les autocontrôles », selon le député, qui évoque aussi « une forme de responsabilité pénale ».
  • Il faudra également  vérifier l’indépendance des contrôleurs, car « quand un laboratoire a 90 % de son chiffre d’affaires qui est lié à une seule entreprise », comme ce fut le cas dans l’affaire Lactalis, « ça peut poser un problème », a-t-il assuré.
  • créer une autorité unique dans le domaine de la sécurité alimentaire, dénonçant une « armée mexicaine » avec « trois ministères : la santé, Bercy et agriculture, c’est pas possible ». Il y a un moment, « il faut que ce soit très clair : un numéro unique, un site unique, une décision unique », a déclaré le rapporteur de cette commission d’enquête, Grégory Besson-Moreau.
  • avoir recours à des crash tests (« essais de choc ») comme pour les banques, concernant la procédure de retrait-rappel, qui s’était révélée défaillante durant la crise.
  • Une des propositions phares de ce rapport est la mise en place d’un site Internet unique de l’État où les producteurs et tous les distributeurs auront l’obligation de poster l’intégralité des informations nécessaires pour le consommateur.