Tous les articles par Jacqueline Collard

Hausse de températures : un sujet brûlant pour Météo France

Il apparaît qu’au cours du siècle écoulé les températures annuelles se sont inscrites en nette hausse (+ 1,4 % pour les minimales), avec une accélération depuis la fin des années 1950 : environ + 0,3 °C par décennie, l’augmentation étant plus forte en été (+ 0,4 °C par décennie) qu’en automne ou en hiver (+ 0,2 à + 0,3 °C).

La courbe s’est encore accentuée depuis le début des années 1980. C’est ainsi que les cinq années les plus chaudes enregistrées depuis le début des relevés (dans l’ordre : 2011, 2014, 2015, 2017 et 2003) appartiennent toutes au XXIe siècle. Les trois printemps les plus doux ont été observés ces quinze dernières années, et les cinq étés les plus frais remontent tous à avant 1980. En revanche, il n’y a pas de signal clair en matière de précipitations, les automnes étant légèrement plus secs et les autres saisons un peu plus humides.

Raphaëlle Kounkou-Arnaud, responsable de l’équipe Etude et climatologie à Météo-France, et ses  chercheurs font d’abord  tourner des modèles climatiques globaux (d’une résolution de 50 kilomètres) alimentés par les scénarios d’émissions de gaz à effet de serre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, et tous portent un regard inquiet sur cette croissance qui s’accentue.

Pour les précipitations annuelles, quel que soit le scénario considéré, les modèles prévoient « peu d’évolution ». Mais les pluies d’une intensité extrême, génératrices de crues, devraient être de 1,5 à 2 fois plus fréquentes qu’à la fin du siècle passé. Cela n’empêchera pas « un assèchement important des sols en toute saison », au détriment de la végétation et des cultures non irriguées.

Afin d’avoir des capacités d’une meilleure anticipation rappelons que la NASA a publié, le 16 mai, une cartographie de l’évolution des stocks d’eau douce sur Terre entre 2002 et 2016. Baptisée GRACE, l’expérience s’est appuyée sur les observations de deux satellites, ainsi que sur des données concernant les précipitations et l’irrigation agricole. Cette étude permet de mieux identifier les origines de la fluctuation des stocks d’eau. Aussi bien les origines humaines que les causes naturelles. A terme, ces résultats pourraient aider à mieux anticiper les éventuelles sécheresses.

Baisse du quotient intellectuel : quelle explication ?

Le quotient intellectuel baisserait chez les générations nées après 1975, selon des chercheurs norvégiens dont les travaux ont été publiés lundi 11 juin 2018 dans la revue américaine PNAS. Les auteurs ont estimé que l’explication la plus plausible était un environnement culturel moins favorable pour les jeunes générations.

Depuis quarante ans, on assiste à une baisse du quotient intellectuel génération après génération. Ce que confirme cette nouvelle étude réalisée par deux économistes norvégiens, qui avancent des explications inédites.Les deux auteurs, les économistes Bernt Bratsberg et Ole Rogeberg (Frisch Centre d’Oslo), ont cherché les causes de « l’effet Flynn« . Mis en évidence par le chercheur en psychologie James Flynn, il montre que la tendance à la hausse de l’intelligence tout au long de l’histoire de l’humanité s’est arrêtée à notre époque, voire qu’une tendance à la baisse s’est amorcée.

Pour rappel, le QI est un score obtenu par des tests multiples (de logique, de vocabulaire, de rapidité…) pour mesurer l’intelligence d’un individu mais cette méthode d’évaluation  ne prend pas en compte la créativité, ni le contexte familial, social, dans lequel vit l’individu: ce qui vaut à cet indicateur de nombreuses critiques.

Pourquoi le quotient intellectuel (QI) baisse-t-il depuis quatre décennies ? Plusieurs études ont mis en cause les perturbateurs endocriniens, ces substances qui polluent notre environnement et altéreraient la rapidité de notre cerveau.

Comme facteurs non sociologiques, non génétiques, ils retiennent le « déclin des valeurs éducationnelles », « dégradation des systèmes éducatifs et scolaires« , _« télévision et médias », « dégradation de l’éducation au sein des familles_« , « dégradation de la nutrition » et « dégradation de la santé ».  

On peut faire le lien entre cette étude et le documentaire récent: »Demain tous crétins ?  titre d’un documentaire qui fit grand bruit il y a quelques années sur ce même constat.  Nos enfants sont plus bêtes que nous et nos petits enfants encore plus. Toutes les études réalisées dans des pays développés vont dans le même sens.

http://www.pnas.org/content/early/2018/06/05/1718793115

Espoir de limitation du nanotitane dans l’alimentation

Alors que les ONG comme la notre demande depuis longtemps l’inutilité et  les risques potentiels de la présence du nanotitane ( E171dans les bonbons, produits de boulangerie et de pâtisseries, crème glacée, plats cuisinés, tablettes de chocolat, mais il est également utilisé dans des produits comme le dentifrice et dans les médicaments.) Il est désormais question que le gouvernement suspende d’ici fin 2018 l’utilisation dans tous les produits alimentaires du dioxyde de titane sous forme de nanoparticules, dont les effets sur la santé sont méconnus.

Les associations de consommateurs accusent également régulièrement les fabricants de ne pas faire figurer la mention « nano » sur les étiquettes de produits qui contiennent pourtant des nanoparticules, dioxyde de titane mais aussi dioxyde de silicium (E551 )ou encore les oxydes de fer (E172) et de zinc (colorants).

 Le dioxyde de titane, dont la présence est indiquée sur les étiquettes par TiO2 ou E171, est une poudre blanche utilisée principalement comme colorant, pour blanchir ou intensifier la brillance des produits alimentaires, mais aussi dans les cosmétiques, qui ne sont cependant pas concernés par l’annonce du gouvernement.

En 2017, une étude de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) avait conclus que le E171 favorisait la croissance de lésions pré-cancéreuses chez le rat. Sans que ces résultats ne permettent de conclure sur ses effets sur l’homme, selon l’Anses.

L’ANSES publie des données sur les cancers d’origine professionnelle

A l’occasion du 35ème congrès de médecine et santé au travail qui se tient à Marseille du 5 au 8 juin 2018, l’Anses présente pour la première fois des données sur les cancers d’origine professionnelle collectés dans le cadre du Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles que l’Agence coordonne.

Ces données permettent de faire un état des lieux complet sur les cancers liés à des situations d’exposition professionnelle pour ainsi repérer les secteurs d’activité et les situations les plus à risque, dans un objectif de prévention.

Cancers professionnels : une variété de situations d’exposition

Pour chaque type de cancer recensé, l’Anses met à disposition une analyse synthétique de l’état des connaissances scientifiques actuelles concernant les étiologies professionnelles, et notamment des travaux récents du Centre International de Recherche sur le Cancer et une analyse descriptive détaillée des facteurs d’exposition associés à chaque type de cancer, observés chez les patients qui ont été reçus dans l’un des centres du réseau rnv3p. Des expositions pour lesquelles le lien avec le cancer avait été estimé faible par le praticien, mais pour lesquelles il existe des hypothèses de cancérogénicité, ont été analysés de manière plus approfondie afin d’anticiper les situations dites émergentes.

Les résultats présentés montrent que l’amiante est incriminé dans 42% des cas de cancers d’origine professionnelle étudiés, loin devant les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) incriminés dans 6,5% des cas. Ces cancers d’origine professionnelle adviennent majoritairement dans les secteurs d’activité des travaux de construction spécialisés (16,2%), de la métallurgie (6,1%), et du commerce et réparation d’automobiles et de motocycles (5,2%). Ces cancers touchent majoritairement des personnes qui exercent les métiers qualifiés de la métallurgie, de la construction mécanique et assimilés (22,9%), des métiers qualifiés du bâtiment et assimilés (22,1%) et les conducteurs de machines et d’installations fixes (7,3%).

L’ensemble de ces résultats permet de compléter la photographie de l’épidémiologie des cancers professionnels en France, tels que vus dans un réseau de centres de recours experts en maladies professionnelles et d’enrichir l’expertise de l’Anses dans ce domaine.

Le rnv3p, un réseau dédié à la vigilance et à la prévention des pathologies professionnelles

Coordonné par l’Anses, le rnv3p est un réseau de professionnels de la santé au travail qui regroupe les 30 centres de consultation de pathologie professionnelle (CCPP) de France métropolitaine et de six services de santé au travail associés au réseau (SST). Ce réseau a pour vocation d’enregistrer les données des consultations issues des CCPP et les nouveaux problèmes de santé au travail diagnostiqués par les SST au sein d’une base de données nationale (données démographiques du patient, pathologies, expositions, secteur d’activité, profession).

Grâce à ses données, le rnv3p assure notamment une mission de vigilance, et notamment d’identification précoce d’émergences ou de réémergences de situations professionnelles à risque de pathologie. Le réseau assure également des missions de prévention et d’harmonisation des pratiques de diagnostic des pathologies liées au travail et à l’environnement.

Le rnv3p publie son rapport d’activité pour 2016. On pourra y découvrir :

  • les chiffres clés et les faits marquants de l’année 2016 ;
  • les principaux indicateurs extraits de la base rnv3p en 2016 ;
  • la valorisation des données du réseau en 2016 ainsi que les productions scientifiques associées.

EN SAVOIR PLUS

Evolution du dispositif de surveillance de l’exposition aux ondes des objets communicants

Nous relayons l’information transmise par le Ministère de l’écologie et de la transition énergétique.

L’Agence nationale des fréquences (ANFR) fait évoluer le dispositif de surveillance et de mesure des ondes électromagnétiques : toute personne ou organisme habilité peut désormais demander une mesure afin de connaître précisément l’exposition associée à des objets communicants fixes, notamment les compteurs communicants.

Le dispositif national de surveillance et de mesure de l’exposition aux ondes électromagnétiques a été mis en place le 1er janvier 2014 pour renforcer la transparence et garantir l’indépendance du financement des mesures d’exposition aux radiofréquences. Ce dispositif, géré par l’ANFR, permet à toute personne, ainsi qu’à l’Etat, aux collectivités et aux associations agréées, de faire mesurer l’exposition aux ondes, tant dans les locaux d’habitation que dans des lieux accessibles au public (parcs, commerces, gares…). Il repose sur un fonds public alimenté par une taxe payée par les opérateurs de téléphonie mobile.

Aujourd’hui, ce dispositif national de surveillance évolue pour prendre en compte de nouvelles sources potentielles d’exposition liées aux objets communicants fixes. Ainsi, les particuliers et organismes habilités peuvent désormais demander gratuitement des mesures pour, par exemple, mieux connaître l’exposition de compteurs du type Linky, Gazpar ou Ondéo.

Pour les particuliers, la demande de mesure se fait via un formulaire CERFA téléchargeable sur www.service-public.fr, qui doit être signé par un organisme habilité.

Depuis novembre 2017, l’ANFR met à disposition de ces organismes un service en ligne, https://mesures.anfr.fr , qui permet de dématérialiser complètement leurs demandes de mesures afin d’optimiser le traitement des données et améliorer le suivi des demandes.

L’ensemble des mesures réalisées dans le cadre du dispositif national sont rendues publiques et mises en ligne sur le site de l’ANFR cartoradio.fr, où plus de 40 000 résultats sont déjà consultables à ce jour.