Tous les articles par Jacqueline Collard

Nicolas Hulot appelle à « une union sacrée » sur le climat

Nicolas Hulot a appelé les partis politiques à mettre de côté leurs divisions pour « une union sacrée » en matière de lutte contre le changement climatique, dans une interview au JDD, au moment où l’hémisphère nord est touché par une importante vague de chaleur.

« Nous venons de vivre une semaine d’extrêmes climatiques: incendies en Grèce et en Suède, record de température en France, inondation puis canicule au Japon. Les scientifiques nous préviennent : « ce n’est qu’une bande-annonce ». Pendant ce temps, nous regardons ailleurs », déplore le ministre de la Transition écologique.

.« Nous avons collectivement une immense responsabilité », poursuit-il. « Nous ne pouvons plus entretenir des divisions, réelles ou factices, alors que cet enjeu appelle une réponse universelle. La confrontation politique est nécessaire, mais sur ce point, faisons la paix. J’appelle à une union sacrée sur le climat. »

« Le feu est à nos portes, au sens propre comme au sens figuré », estime Nicolas Hulot, regrettant que « certains partis politiques rechignent encore à faire figurer le changement climatique et la biodiversité dans l’article premier de la Constitution, comme si c’était une préoccupation mineure ». « Même constat avec les états généraux de l’alimentation et la loi sur les hydrocarbures », ajoute-t-il.

« Nous entrons maintenant dans la période des solutions, car elles sont là : ce sont les énergies renouvelables, la voiture électrique, l’agro-écologie. Nous avons tout pour réussir, si nous n’hésitons plus », assure-t-il.

« À la rentrée, nous présenterons le plan d’adaptation au changement climatique, construit après un an de consultations avec les territoires, les entreprises », poursuit Nicolas Hulot. « Chacun doit se préparer (…) Nous ne devons pas renoncer à accélérer sur toutes les mesures qui nous éloigneront du scénario du pire. »

 

Un voyage en vélo pour mobiliser contre le plastique dans les océans

Le plastique est aujourd’hui le premier agent pollueur des océans: depuis déjà des décennies des associations environnementales s’inquiètent de cette prééminence qui s’accroît sans que des mesures coercitives ne voient le jour; une nouvelle action symbolique va mobiliser dans ce sens.

.La mer Méditerranée est asphyxiée par la pollution au plastique. Soucieux de sa préservation, deux jeunes membres de la startup Circul’R ont décidé de sillonner à vélo les rivages méditerranéens cet été, à la rencontre des solutions d’économie circulaire mises en place localement. 

5 à 13 millions de tonnes de plastique rejoignent chaque année les océans au niveau mondial, mettant année après année les écosystèmes marins dans une situation toujours plus difficile.

Selon la Fondation Ellen Macarthur si nous ne faisons rien, il y aura plus de plastique que de poissons dans la mer d’ici 2050.

Déjà engagés dans l’économie circulaire au sein de la startup Circul’R pour laquelle ils travaillent, Stéphanie Talevis et Pierre Georgin sont particulièrement sensibles à ce fléau de par leurs origines familiales situées respectivement en Grèce et en Corse. Également passionnés de sport et de cyclisme, ils ont décidé de consacrer leur été au projet « Cycle for Mediterranea » : pendant un mois, du 27 juillet au 27 août, ils vont faire le tour à vélo des solutions d’économie circulaire sur les rivages méditerranéens, de Marseille à Athènes en passant par la Corse et l’Italie. Au total, trois pays, dix villes, et mille kilomètres au compteur.

Leur objectif : rencontrer chaque jour des acteurs locaux qui contribuent par leurs initiatives à réduire la masse des déchets et à éviter que ceux-ci ne finissent dans la mer. Tout au long de leur itinéraire, ils mettront en avant ces initiatives sur les réseaux sociaux de Circul’R. Ils pourront également jouer le rôle de facilitateurs en donnant l’opportunité à ces acteurs de terrain d’être mis en relation avec de grandes entreprises, des fonds et des partenaires institutionnels, comme ils le font dans le cadre de Circul’R.

Plainte des médecins homéopathes

Alors que 73% des Français font confiance à l’homéopathie, d’après Ipsos en 2016 quelque 5.000 médecins revendiquent la spécialité d’homéopathe, qui n’est cependant pas reconnue par l’Ordre.

Le Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF) a indiqué vendredi 27 juillet 2018 avoir déposé des plaintes disciplinaires devant l’Ordre des médecins contre les signataires d’une tribune qui attaquait violemment » Médecin homéopathe , ça n’existe pas »affirmait lors d’une conférence de presse en juin 2018 son vice-président, Jacques Lucas. Mais la mention « homéopathie » reste autorisée sur la plaque d’un médecin.

La France est le pays du numéro un mondial des préparations homéopathiques, les Laboratoires Boiron implantés à Lyon . Tout généraliste peut en prescrire, et la Sécurité sociale rembourse un peu certaines spécialités homéopathiques, les prix de ces préparations est considéré par tous comme modiques malgré l’absence d’évaluation scientifique de leur intérêt.

L’homéopathie, inventée en 1796 par le médecin allemand Samuel Hahnemann, consiste à administrer des substances en quantité infinitésimale pour guérir.

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait cependant dit en mai 2018 que cette évaluation allait se faire : « peut-être simplement l’homéopathie pourrait-elle rentrer dans le droit commun, d’être évaluée. (…)Les médecins homéopathes réagissent contre les 124 co-signataires d’une récente tribune anti « médecines alternatives ». Estimant leur statut de médecin attaqué, ils déposent plainte devant l’Ordre des médecins.

Les signataires préconisent 6 mesures, dont « ne plus autoriser à faire état de leur titre les médecins ou professionnels de santé qui continuent à les promouvoir ». « Nous avons déposé des plaintes pour non-confraternité, non-respect du code de déontologie, étant donné qu’ils ne veulent plus reconnaître notre titre de médecins« , a déclaré à l’AFP le président du Syndicat national des médecins homéopathes français, Charles Bentz.

La cour européenne de justice CJUE saisie sur la mutagénèse

La CJUE a délibéré à la demande d’une saisine de la Confédération paysanne à propos des organismes obtenus par mutagenèse qui jusque là n’étaient pas considérés comma OGM, la cour en a décidé autrement dans la mesure où ces procédés modifiaient le patrimoine génétique des espèces vivantes. Nos associations ne peuvent que se réjouir d’une amélioration de la réglementation qui doit s’imposer.

La mutagenèse s’opère sans insertion d’ADN étranger (à la différence de la transgenèse). Mais aux yeux des plaignants, il n’en reste pas moins qu’elle cause des dommages autant à l’environnement qu’à la santé humaine et animale. D’où la nécessité, selon eux, de la voir encadrée par les textes européens.

 Ceci conduira donc, à des exigences d’étiquetage , de surveillance  comme pour tous les OGM pour lesquels  l’Europe reste bien perplexe. Les « nouveaux »  OGM font débat depuis longtemps, car de nombreuses questions entourent ces organismes génétiquement modifiés issus des techniques de sélection les plus récentes. Parmi les nombreuses questions qu’ils suscitent : celle de savoir s’ils sont couverts, ou non, par la directive de 2001 qui établit la procédure d’autorisation de mise sur le marché des OGM dans l’Union européenne (UE).

La Cour de justice de l’UE, à Luxembourg, a été sommée par le Conseil d’État français de plancher sur cet épineux dossier, après un recours formé dès 2015 par le syndicat agricole de la Confédération paysanne aux côtés de huit autres associations de défense de l’environnement et de lutte contre les OGM.

Le rapport de l’EFSA sur les analyses pesticides 2016 vient d’être rendu

Nous rendons compte du dernier rapport qui, bien que rassurant, ne l’est pas vraiment, d’autant que simultanément en France malgré 2 plans Ecophyto successifs censés réduire de 50% l’usage des pesticides leur utilisation s’est accrue de 11% depuis 2 ans ! A mi parcours du plan Ecophyto 2 c’est un échec cuisant !

Dans son rapport annuel sur les résidus de pesticides dans les aliments, publié le 25 juillet 2018, l’Efsa constate que plus de 96 % des échantillons analysés en 2016 respectent les limites maximales de résidus (LMR).

La moitié est même exempte de résidus quantifiables. Des résultats moins bons qu’en 2015, avec 97 % des échantillons dans les limites légales et 53 % exempts de résidus quantifiables. « La différence est principalement attribuable à la découverte de résidus de chlorate, un composé qui a été inclus pour la première fois dans les programmes de contrôle de 2016 pour appuyer les travaux en cours visant à établir des LMR », explique l’Efsa.

Le rapport différencie les conclusions par pays et par produit alimentaire. Il propose un tableau de bord avec des graphiques pour identifier d’un coup d’œil les moins bons élèves. Dans les conclusions par produit, il s’agit notamment du poivron, de la tomate, de la pomme, du blé, de la pomme de terre et de la laitue. Les pays en queue de peloton sont l’Allemagne, l’Italie et la France. « Comme les années précédentes, ce rapport confirme le niveau élevé de conformité des denrées alimentaires sur les tablettes dans l’UE », rassure Vytenis Andriukaitis, commissaire européen chargé de la santé et de la sécurité alimentaire.