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Communiqué INSERM des effets de la pollution de l’air sur le foetus

Quel impact de la pollution atmosphérique sur le placenta ?

COMMUNIQUÉ | 21 JUIN 2018 – 10H42 | PAR INSERM (SALLE DE PRESSE)
SANTÉ PUBLIQUE

Des chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de l’Université Grenoble Alpes regroupés au sein de l’Institut pour l’avancée des biosciences (Unité mixte de recherche 1209) ont analysé les conséquences des expositions environnementales in utero, grâce aux données recueillies à partir d’une cohorte de 668 femmes. L’exposition à la pollution atmosphérique est associée à des modifications épigénétiques au niveau du placenta, pouvant présenter un risque pour le fœtus. Ces résultats ont été publiés dans la revue Environment International le 21 Juin 2018.

L’exposition à la pollution atmosphérique pendant la grossesse, présente un risque pour la santé fœtale et pour l’enfant. Selon plusieurs études, l’exposition à la pollution atmosphérique est associée à des impacts délétères tels que la pré-éclampsie chez la femme enceinte (hypertension associée à la présence de protéines dans les urines)un poids à la naissance diminué chez l’enfant et peut-être même un fonctionnement dégradé des poumons et des troubles neuro-développementaux. Les mécanismes expliquant un effet des polluants de l’air sur le développement du fœtus et de l’enfant pourraient passer par une altération du placenta.

Les chercheurs ont mené une étude basée sur 668 mères et leurs enfants de la cohorte EDEN. Les femmes enceintes ont été recrutées entre 2003 et 2006 dans les Centres hospitalo-universitaires de Nancy et de Poitiers. Les scientifiques ont pu observer que les mères les plus exposées au dioxyde d’azote (gaz issu des processus de combustions automobiles, industrielles et thermiques) pendant leur grossesse présentaient une modification épigénétique sur le gène ADORA2B. « Des défauts dans l’expression de ce gène ont été associés dans d’autres études à la pré-éclampsie, une maladie de la grossesse fréquente et grave si elle n’est pas prise en charge » explique Johanna Lepeule, chercheuse grenobloise de l’Inserm. Les niveaux d’exposition moyens dans la population étudiée étaient inférieurs à la limite annuelle fixée par la directive de l’Union européenne sur la qualité de l’air (40 mg/m3 pour le dioxyde d’azote).

Les résultats de cette étude confirment ainsi une partie de l’hypothèse selon laquelle les expositions prénatales aux polluants de l’air, à des niveaux communément retrouvés en Europe et en France, pourraient avoir des effets néfastes sur la santé de la femme enceinte et de l’enfant à naître.

C’est la première étude concernant les polluants atmosphériques qui aborde la question en se basant sur l’analyse de données épigénétiques à grande échelle (sur plus de 400 000 localisations épigénétiques). Les études précédentes se concentraient sur des gènes particuliers.

Ce projet de recherche a été financé par la Fondation de France et par des institutions publiques.

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160412017320433

COMMUNIQUÉ – SALLE DE PRESSE INSERM Quel impact de la pollution atmosphérique sur le placenta?

https://presse.inserm.fr/quel-impact-de-la-pollution-atmospherique-sur-le-placenta/31777/

Communiqué de presse de Générations futures à propos du Glyphosate

Ce jour  se sont réunis les acteurs de la filière agricole à propos des alternatives au Glyphosate, rappelons que lors des états généraux de l’alimentation ceux ci  avaient déjà pris une place importante et que les ONG représentant les consommateurs n’avaient guère été entendues, cette fois  nous n’étions pas conviés!

 C’est pourquoi notre partenaire Générations Futures a ,et nous le soutenons fait paraître le communiqué suivant:

Les ministres de l’Ecologie, Nicolas Hulot, et de l’Agriculture Stéphane Travert ont rencontré ce jour les acteurs de la filière agricole pour évoquer la sortie du glyphosate en 3 ans.

 Outre le fait que les associations environnementales, pourtant très impliquées sur ce dossier, n’aient pas été associées à cet échange, Générations Futures déplore que la sortie du glyphosate ne soit pas inscrite dans la loi dès à présent, comme cela est attendu par des milliers de citoyens et fut porté par des députés dont certains de la majorité présidentielle. Cette inscription dans la loi ferait gagner un temps précieux à tous.

En outre, notre association souhaiterait que ce plan de sortie du glyphosate s’applique à l’ensemble des pesticides préoccupants car ces molécules posent de vrais problèmes de santé et impactent durablement notre environnement. Rappelons que dans son rapport sorti en décembre 2017, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS)  reconnaissait que les enjeux liés aux pesticides/santé et environnement sont majeurs et préconisait entre autre le retrait du marché des pesticides préoccupants avec la mise en place d’une trajectoire de réduction de l’utilisation des pesticides au moyen d’objectifs intermédiaires.

 Or force est de constater que la loi Agriculture et Alimentation ainsi que le plan pesticides ou encore les plans de filières qui nous sont proposés à l’heure actuelle sont bien loin des ambitions affichées et des orientations proposées dans ce rapport de l’Igas.

 « Confier aux filières le soin de sortie du glyphosate nous paraît hasardeux car actuellement rien d’ambitieux sur ce point ne se trouve dans les plans (actuellement dans les plans de filières, il n’est pas fait référence à cette question des pesticides) et l’expérience d’Ecophyto nous a démontré que s’appuyer uniquement sur la volonté des filières pour réduire l’usage des pesticides était voué à l’échec. » déclare François Veillerette, directeur de Générations Futures.

« Il faut donc que le Gouvernement impose une volonté politique claire – transcrite dans la loi ou dans tout cadre réglementaire contraignant – et des orientations ambitieuses, le tout couplé à des financements adéquats pour tendre vers une modification en profondeur de notre système agricole. » conclut-il.

https://www.generations-futures.fr/actualites/rapport-lutilisation-pesticides/

 

La défense de l’environnement dans l’article 1 de la Constitution ?

Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a annoncé ce jour que le gouvernement souhaite inscrire la défense de l’environnement dans l’article 1 de la Constitution.

« Ça sera dans l’article 1, maintenant (dans) la formulation il faut regarder (…) notamment la portée juridique », a déclaré à la presse le ministre, qui accompagne Emmanuel Macron dans son déplacement en Bretagne. « C’est le vœu gouvernemental.

Ce n’est pas la première fois que l’écologie ferait son entrée dans la Constitution. La loi fondamentale a intégré en 2004 une charte de l’environnement.

L’article 34 mentionne depuis 2005 « la protection de l’environnement » comme axe législatif. En 2008, le Conseil national économique est devenu le Conseil économique, social et environnemental (CESE), ce qui a entraîné la modification de la Constitution.

Personnellement, je souhaite qu’environnement, climat et biodiversité y figurent, que la finitude des ressources également y figure, mais ça pose un problème juridique donc ce n’est pas aussi simple que ça », a-t-il précisé.

« Je plaide pour qu’on puisse dire dans cet article 1er qu’il y a la question de l’écologie, mais en étant précis sur la lutte contre le dérèglement climatique et la protection de la biodiversité », avait soutenu lundi le président de l’Assemblée nationale François de Rugy.

 

Des climatologues à l’honneur

Le changement climatique s’impose à nous , des chercheurs depuis des années alertent, certains d’entre eux reçoivent des honneurs bien mérités et fort utiles à toute la planète.

Les jurés du prix Craaford vont récompenser deux chercheurs qui ont fait avancer la recherche climatologique.

Créateur du premier modèle climatique global, Syukoro Manabe (université Princeton) a ainsi montré avec une plus grande précision que précédemment l’impact climatique des émissions anthropiques de gaz carbonique.

Chimiste de l’atmosphère, Susan Solomon a expliqué dans les années 1980, le mécanisme de la formation du «trou» dans la couche d’ozone stratosphérique situé au dessus de l’Antarctique. En mettant en exergue le rôle néfaste des chlorofluorocarbures (CFC), la chercheuse du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a permis la conclusion du protocole de Montréal, accord international d’interdiction de ces gaz de synthèse. Susan Solomon a ensuite montré les conséquences climatiques du mitage de la couche d’ozone, notamment sur le régime des vents.

Créé dans les années 1980 par l’industriel suédois Holger Craaford, le prix éponyme récompense des scientifiques œuvrant dans des disciplines non éligibles au Nobel : mathématique et géologie, sciences de la vie (dont l’écologie) et géosciences. Il est doté de 6 millions de couronnes suédoises (586.000 euros). Prix certainement fort apprécié après des années de recherche souvent mal budgetées.

La fonte de l’Antarctique s’accélère

Le réchauffement est en cours, depuis une dizaine d’années la fonte des glaciers de l’Arctique est fortement médiatisée,  or ses effets se font toujours plus visibles: dans une édition spéciale de Nature, publiée alors que débute vendredi 15 juin à Davos (Suisse) la conférence scientifique POLAR2018 met le focus sur l’Antarctique.

Depuis 2012, la fonte de l’Antarctique s’est accélérée d’un facteur trois. Ce qui laisse présager le pire pour la montée du niveau marin, révèlent plusieurs études publiées mercredi 13 juin dans Nature.La surface de banquise dans l’Antarctique, jusqu’alors relativement préservée des effets du réchauffement climatique a brutalement décroché durant les derniers relevés. Depuis cinq ans, les glaces fondent à un rythme presque trois fois plus élevé qu’avant. Une menace pour des centaines de millions des personnes.

L’Antarctique a perdu 3 000 milliards de tonnes de glace depuis 1992, assez pour faire monter le niveau global des océans de presque 8 millimètres et cette tendance s’est accélérée de façon spectaculaire au cours des cinq dernières années, selon une étude parue dans le magazine Nature. « Nous avons maintenant une image sans équivoque de ce qui se passe en Antarctique », souligne Eric Rignot, principal coauteur de l’étude et chercheur au Jet Propulsion Laboratory de la NASA. « Nous considérons ces résultats comme une sonnette d’alarme supplémentaire pour agir, afin de ralentir le réchauffement de notre planète », insiste le scientifique français, qui étudie les glaciers et les pôles depuis vingt ans.

Avant 2012, le continent blanc situé au pôle Sud perdait environ 76 milliards de tonnes de glace annuellement, ont calculé les 84 scientifiques qui ont participé à cette étude de référence. Depuis cette date, ce chiffre a bondi à 219 milliards de tonnes par an. L’hémisphère austral représente à lui seul 90 % des glaces terrestres et recèle la plus grande réserve d’eau douce de la planète. Si toute cette masse de glace fondait, cela ferait grimper  le niveau des océans de presque 60 mètres.