Tous les articles par Jacqueline Collard

Le principe pollueur payeur remis en selle

La ville de Grenoble et la Métropole de Lyon ont intenté des actions judiciaire et administrative contre des ICPE pour des pollutions provenant d’industries locales invoquant le principe pollueur-payeur.

Le principe pollueur-payeur est l’un des principes fondamentaux de la politique environnementale de l’Union européenne, un principe juridique et économique régi par l’article L. 110-1 du code de l’environnement qui indique que « les frais résultant des mesures de prévention, de réduction de la pollution et de lutte contre celle-ci sont supportés par le pollueur .

La pollution coûte cher à la société et se trouve au cœur des préoccupations des citoyens de l’UE. En application du principe du pollueur-payeur (PPP), il est dans l’intérêt des pollueurs d’éviter de causer des dommages environnementaux puisqu’ils sont tenus pour responsables de la pollution qu’ils génèrent. Le budget de l’UE est parfois utilisé pour financer des actions de dépollution dont les coûts auraient dû, en vertu du PPP, être supportés par les pollueurs. Nous recommandons d’intégrer davantage le PPP dans la législation environnementale, de renforcer le régime de responsabilité environnementale au niveau de l’UE et de mieux protéger les fonds de l’UE en veillant à ce qu’ils ne soient pas utilisés pour financer des projets qui devraient être à la charge du pollueur.

Compléments : Le rapport spécial de la Cour des comptes européenne présenté en vertu de l’article 287, paragraphe 4, deuxième alinéa, du TFUE.

Cette publication est disponible, au format ci-après, dans 23 langues de l’UE https://www.eca.europa.eu/Lists/ECADocuments/SR21_12/SR_polluter_pays_principle_FR.pdf

A compter du 26 juin la Tour Incity de Lyon affichera la qualité de l’air

« Eclairer pour mieux respirer » dans la Métropole de Lyon :

VERS UN ENGAGEMENT COLLECTIF POUR UN AIR SAIN

Après l’affichage à Grenoble d’un pylône du téléphérique, la stratégie d’Atmo AURA se poursuit dans la métropole lyonnaise, (association agréée par l’État pour la surveillance de la qualité de l’air), et cherche ainsi à mieux informer les citoyens par un nouveau dispositif pour familiariser les habitants à l’indice de qualité de l’air et les encourager à adopter les bons réflexes et qu’ils adaptent leurs comportements. Car si la qualité de l’air s’améliore depuis vingt ans, plusieurs polluants dépassent encore les seuils recommandés par l’OMS.

Ainsi depuis ce 26 juin chaque soir, de la tombée de la nuit et ce pendant 1H 30, le haut de la tour Incity ( Visible de tout le quartier Part-Dieu) s’illuminera aux couleurs de l’indice de la qualité de l’air prévu le lendemain.On pourra désormais, en levant les yeux au ciel, découvrir la qualité de l’air dans l’agglomération lyonnaise.L’indice tient compte de multiples paramètres  et  sont couplées à « des modèles de calcul qui utilisent les données météorologiques, permettant ainsi de déterminer les concentrations respirées par les citoyens en tout point de la Région »

Si un seul des polluants est excédentaire, l’indice de qualité de l’air est impacté et peut donner lieu à un indice qualifié de « mauvais », poursuit Raphaël Desfontaines, représentant territorial du Rhône. Car il existe six degrés de qualité de l’air allant de bon à extrêmement mauvais, représenté par des couleurs différentes.

Indice qualité de l'air ATMO

Communiqué de presse :   Dossier de presse_Eclairer pour mieux respirer_V.WEB_Juin 2024 (1).pdf

Tous les indicateurs sont en hausse pour le changement climatique

« Le climat change vite sous l’influence humaine et nous ne pouvons pas attendre la publication de nouveaux rapports du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) pour rendre des connaissances disponibles », Professeure Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LCSE) et coauteure du sixième rapport d’évaluation du Giec.En 2023, la température mondiale a progressé de 1,43 °C, soit + 0,26 °C en dix ans. De quoi réduire le budget carbone restant pour respecter l’Accord de Paris.

                   

En qu’en est -il des concentrations des gaz à effet de serre (CO2, CH4, N2O) ? En augmentation de 1,5 à 3 % en 2023, par rapport aux données les plus récentes (de fin 2019 à début 2020) prises en compte par le dernier rapport du Giec. « On observe un ralentissement de cette hausse en moyenne sur la décennie : +1 % par an entre 2014 et 2023, contre + 2 à + 3 % dans les années 2000, nuance Pierre Friedlingstein, climatologue au Laboratoire de météorologie dynamique, mais ce n’est pas suffisant.

La mise à jour annuelle des principaux indicateurs de l’état du système climatique et de l’influence humaine vient d’être proposé par une équipe de chercheurs pour nous informer de l’état du système climatique et de l’influence de l’homme.

Le réchauffement induit par l’homme a augmenté à un rythme sans précédent dans les relevés instrumentaux, atteignant 0,26 [0,2-0,4] °C par décennie sur la période 2014-2023. Ce taux élevé de réchauffement est dû à la combinaison des émissions nettes de gaz à effet de serre, qui se situent à un niveau élevé et persistant de 0,5 %, de 53±5,4 Gt CO2e an-1 au cours de la dernière décennie, ainsi que de la réduction de la force de refroidissement des aérosols.

https://essd.copernicus.org/articles/16/2625/2024/essd-16-2625-2024.pdf

https://essd.copernicus.org/articles/15/2295/2023/4.  le rapport de l’OMM

https://doi.org/10.5281/zenodo.11388387  Smith et al., 2024a

 

Refaire lien avec la nature avec Marc-André Selosse

 

Un nouvel ouvrage du Pr Belpomme Le Cancer : d’hier et d’aujourd’hui

Le Cancer : d’hier et d’aujourd’hui

Des progrès dans la pratique des soins mais l’accroissement persistant du fléau

Ce livre s’adresse à tous, d’abord aux malades et à leur famille, mais aussi aux médecins, aux professionnels de santé et aux responsables politiques. La pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine n’ont pas effacé le fléau Cancer.

Car la survenue des cancers est liée principalement à la pollution physique, chimique et microbiologique de notre environnement, et rien n’est fait ou presque à son encontre, c’est-à-dire qu’aucune prévention environnementale n’est réellement mise en œuvre. C’est pourquoi, comme nous le verrons, il nous faut impérativement réformer l’Institut national du cancer, l’INCa, que j’ai contribué à créer, et informer les responsables politiques sur cet état de fait.

Puisse ce livre contribuer à donner de l?espoir aux malades, et éclairer les cancérologues et hommes politiques, sur ce qu?il leur reste à accomplir. En médecine, toute innovation, thérapeutique ou tout nouveau concept, en raison de la persistance des préjugés se solde d’abord par l’opposition de la communauté médicale avant d’être acceptée, puis reconnue comme évidente. C?est ce que Jean Bernard pensait. C’est bien ce que nous constatons aujourd’hui.

Face aux modifications de notre environnement et à ses menaces, c’est autrement qu’il nous faut aujourd’hui envisager la lutte contre les maladies, et en particulier les cancers, au double plan médical et politique. Puisse ce livre y contribuer.

Date de parution : 12-2024   Ouvrage de 255 p.  À paraître chez Lavoisier Coll. MEDECINE