Tous les articles par Jacqueline Collard

Une étude grenobloise (SEPAGES) complète le lien entre pollution de l’air et effets sur la grossesse

Le sujet de l’étude SEPAGES (publié dans le Lancet) est le suivant: Par quels mécanismes la pollution de l’air affecte-t-elle l’enfant à naître pendant la grossesse ?

L’exposition à la pollution de l’air altère le développement du fœtus pendant la grossesse, selon une étude de Inserm/Université Grenoble Alpes. Les polluants impactent l’ADN placentaire.Cette étude menée par une équipe de recherche de l’Inserm et de l’Université Grenoble Alpes s’est justement demandée comment ces maladies, qui surviennent durant l’enfance, peuvent résulter d’expositions très très précoces à des polluants aériens.

C’est par le placenta qui fait l’office de barrière entre la maman et le fœtus qui néanmoins permet que des particules de pollution de l’air puissent l’atteindre et le traverser.

Plus concrètement, la future maman est exposée à des centaines de substances chimiques lors de sa grossesse (fumée de tabac, monoxyde de carbone, pesticides, éthers de glycols, bisphénols, phtalates, aldéhydes…) mais aussi biologiques (moisissures, pollens, acariens, phanères d’animaux). C’est pourquoi diminuer l’exposition des femmes enceintes et des nourrissons aux polluants environnementaux, doit devenir une priorité, et particulièrement ceux présents dans :L’air intérieur,l’alimentation, et bien sur par les produits d’hygiène comme ceux d(usages ménagers.

En effet, les scientifiques et l’état actuel des recherches s’accordent à dire que la santé de l’enfant à naître se joue beaucoup pendant la grossesse et durant les 1 000 premiers jours de vie.

Pregnant women were included between 2003 and 2006 for EDEN (Nancy and Poitiers) and PELAGIE (Brittany), and between 2014 and 2017 for SEPAGES (Grenoble).

La culture du risque nucléaire revue par l’ASN

Le 15 mai, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a publié le rapport final du groupe de travail sur la culture de sécurité et la radioprotection Codirpa , chargé de réfléchir aux moyens de renforcer l’information et la sensibilisation de la population et des élus aux risques nucléaires et à la radioprotection.

Ce rapport suggère notamment d’accroître le partage d’expérience sur le plan national entre les communes riveraines d’installations nucléaires, de renforcer la formation des élus locaux à la préparation et à la gestion d’une crise nucléaire, ou encore de renforcer l’implication des élus locaux aux exercices de crise.

Codirpa – Culture de la sécurité et de la radioprotection – état des lieux et premières recommandations – mars 2022.pdf

La sûreté nucléaire et la radioprotection en France en 2023   Publié le 16/05/2024

L’illusion de dessaler l’eau de mer pour palier au manque d’eau ?

Avec près de 22 000 usines de dessalement d’eau dans le monde, le processus devient selon certains, prometteur. Le directeur du Centre Energie et Climat de l’Ifri, Marc-Antoine Eyl-Mazzega, estime même que ce chiffre viendrait à doubler d’ici une vingtaine d’années.

Voyons donc les avantages annoncés et les nouveaux problèmes posés:

Malgré ses améliorations, le procédé repose sur l’osmose inverse, qui consiste en l’ultrafiltration sous pression pour permettre la rétention du sel, a démontré sa fiabilité mais reste cependant très énergivore, et par ailleurs ce dessalement serait responsable de l’émission d’au moins 120 millions de tonnes de dioxyde de carbone tandis que pas même 1% des infrastructures de dessalement ne fonctionneraient à l’énergie renouvelable.

C’est sans compter le rejet très important des saumures associées à des produits chimiques qui réclament des attentions fortes pour ces infrastructures qui sont d’autant de problématiques à régler. Ce serait chaque jour 150 millions de mètres cubes de saumure qui seraient déversés dans la mer, qui accroitraient encore la destruction d’écosystèmes marins.

Pour l’instant donc mieux vaut préserver l’eau de nos nappes en l’économisons.

Résumé : Compte tenu de son impact environnemental, la technologie du dessalement de l’eau de mer ne doit plus être envisagée comme étant la solution idéale à la pénurie d’eau douce en Méditerranée. Les solutions doivent d’abord résider dans une meilleure gestion de la ressource (économies, réduction des pertes, stockage) ou dans l’utilisation de technologies moins impactantes comme la réutilisation d’eaux usées. Un effort de recherche pour développer des solutions technologiques de dessalement plus écologiques doit par ailleurs être encouragé.

https://fmes-france.org/le-dessalement-de-leau-de-mer-une-solution-de-facilite-face-au-stress-hydrique-au-fort-impact-environnemental/

Le rapport du Haut conseil du climat (HCC) vient de paraitre

Le Haut conseil pour le climat (HCC) est un organisme indépendant chargé d’évaluer l’action publique en matière de climat, et sa cohérence avec les engagements européens et internationaux de la France, en particulier l’accord de Paris, l’atteinte de la neutralité carbone en 2050 et le respect des budgets carbone de la France. 

Le Haut conseil pour le climat a été installé le 27 novembre 2018 par le Président de la République et par décret le 14 mai 2019. . Il est inscrit dans la loi relative à l’énergie et au climat de 2019. Présidé par la climatologue franco-canadienne Corinne Le Quéré, le Haut conseil pour le climat est composé de douze membres choisis pour cinq ans en raison de leur expertise scientifique, technique et économique dans les domaines des sciences du climat et des écosystèmes, de la réduction des émissions de gaz à eet de serre, ainsi que de l’adaptation et de la résilience face au changement climatique.

RAPPORT GRAND PUBLIC : « L’ACTION CLIMATIQUE EUROPÉENNE POUR ATTEINDRE LA NEUTRALITÉ CARBONE D’ICI 2050 »

Le rapport du Haut conseil du climat ( HCC) vient de paraitre ce 07.05.2024

L’action européenne est essentielle pour atteindre la neutralité carbone puisqu’une partie des réglementations environnementales nationales provient du droit au niveau de l’Union européenne. Les politiques nationales en matière d’environnement et de climat sont donc directement conditionnées par les décisions prises au niveau de l’Union européenne, et définissent les orientations générales des initiatives et des investissements qui seront mis en œuvre dans les années à venir. De plus, l’UE joue un rôle leader en matière de diplomatie climatique, en mobilisant d’autres pays et régions du monde pour respecter l’objectif de température de l’accord de Paris (1,5°/2°C).

Afin d’éclairer les questions climatiques au niveau européen et leur articulation avec le niveau français, le Haut conseil pour le climat publie un extrait synthétique et illustré des constats et analyses issus de ses travaux.

(Rapport annuel 2023 « Acter l’urgence, engager les moyens »

avis sur la COP28 « Le bilan mondial et ses implications pour la politique climatique de la France »,

avis sur « La stratégie française de capture, stockage et utilisation du CO2″,

2023, et rapport « Accélérer la transition climatique avec un système alimentaire bas carbone, résilient et juste », 2024).

HCC_Rapport_Inter_2024 – 06.05 copie (hautconseilclimat.fr)

 

L’agence de régulation des radiocommunications (ARCEP) a rendu son rapport

L’Arcep (Autorité de Régulation des Communications Électroniques, des Postes et de la Distribution de la Presse)a publiée le jeudi 21 mars son enquête annuelle « Pour un numérique soutenable« . Ce rapport nous donne quelques précisions éclairantes sur l’activité du numérique en France.

  1. La consommation d’énergie des opérateurs provient des réseaux fixes et mobiles, de leurs centres de données, ou encore de leurs flottes de véhicules, locaux commerciaux, et bâtiments administratifs.La consommation énergétique des réseaux fixes et mobiles, en croissance depuis 2017, augmente de 7 % en 2022. À l’inverse, la consommation énergétique des réseaux fixes diminue du fait du remplacement progressif du cuivre par la fibre optique, plus efficace énergétiquement.

Alors qu’en 2022 les émissions de GES en France ont diminué de 2,7 % par rapport à 2021 (1), les émissions de GES des principaux opérateurs télécoms ont augmenté de 2 % en un an, passant de 373 000 à 382 000 tonnes équivalent CO2.Des émissions de gaz à effet de serre en croissance de 14 % en un an, portées par la progression de la consommation électrique.De même, les box et les décodeurs consomment au total 3,3 TWh, soit 0,7 % de la consommation d’électricité totale en France. Cette augmentation n’est pas due à l’utilisation qui en est faite, mais plutôt au type de modèle.

     2. Pour les centres de données

dont l’utilisation augmente en 2022, notamment du fait du recours à l’externalisation. Ces centres émettent   14 % de plus que l’année précédente et leur consommation d’eau  ( pour le refroidissement ) augmente également de 20 % pour atteindre 482 000 m3.
   3. L’Arcep a aussi enrichi cette édition de données collectées auprès des opérateurs de centres de données et des fabricants de terminaux, qui représentent la majorité des impacts environnementaux du numérique selon l’étude Ademe Arcep « L’empreinte environnementale du numérique en 2020, 2030 et 2050 ».

 3. Les principaux enseignements

  • Des trois composantes du numérique qui constituent le périmètre de l’étude, ce sont les terminaux (et en particulier les écrans et téléviseurs) qui sont à l’origine de 65 à 90 % de l’impact environnemental, selon l’indicateur environnemental considéré.
  • Parmi tous les impacts environnementaux, l’épuisement des ressources énergétiques fossiles, l’empreinte carbone, les radiations ionisantes, liés à la consommation énergétique, ainsi que l’épuisement des ressources abiotiques (minéraux et métaux) ressortent comme des impacts prédominants du numérique.
  • La consommation électrique pour les services numériques en France est estimée à 48,7 TWh, ce qui peut être comparé à la consommation totale de 475 TWh [1], signifiant que les services numériques sont responsables de 10% de la consommation électrique française, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 8 282 000 foyers français.
  • L’empreinte carbone des services numériques en France est égale à 16,9 Mt CO2 eq., ce qui peut être comparé au 663 MT CO2 eq. total [2], signifiant que les services numériques sont responsables de 2,5% de l’empreinte carbone de la France  – légèrement supérieurs à l’équivalent du secteur des déchets en France (2%).
  • 62,5 millions de tonnes de ressources (MIPS [3]) sont utilisées par an pour produire et utiliser les équipements numériques.
  • 20 millions de tonnes de déchets produits par an sur l’ensemble du cycle de vie

À l’échelle d’un citoyen :

  • Les impacts moyens annuels de l’utilisation du numérique sur le changement climatique sont similaires à 2 259 km en voiture / habitant.
  • La production de déchets est égale à 299 kg / habitant sur l’ensemble du cycle de vie des équipements (de leur fabrication à leur fin de vie).
  • La masse de matériaux déplacée durant la phase de fabrication est égale à 932 kg / habitant.
  • Les premiers responsables des impacts du numérique sont les terminaux « utilisateur », c’est-à-dire les appareils électroniques (entre 64% et 92% des impacts, en premier lieu les écrans de télévision), suivi par les centres de données (entre 4% et 22% des impacts) et les réseaux (entre 2% et 14 %).