Tous les articles par Jacqueline Collard

Le réchauffement climatique accentue les risques en montagne

Le changement climatique est plus que jamais directement observable en haute montagne.

Cet été  encore, il a  fait trop chaud et trop sec dans les Alpes. Des températures parfois proches de zéro au sommet du mont Blanc (4 810 m), des 35 °C à Chamonix (1 000 m) et des montagnes qui partent en miettes s’en retrouvent défigurées et sont de plus en plus dangereuses pour l’homme. Les  conséquences sur ces températures élevées fragilise la montagne et les alpinistes en paient un lourd tribu et même les plus chevronnés : c’est le constat que tous les montagnards ont fait encore cette année face à des pans entiers de montagne qui se détachent, arrachant tout sur leur passage. « Les itinéraires deviennent plus difficiles techniquement, plus dangereux, plus engagés » estime le conseiller municipal de Chamonix Claude Jacot.

Un nouveau pan de recherche se développe par ailleurs sur le permafrost alpin. Du 23 juin au 1er juillet 2018 s’est tenue la 5ème conférence européenne sur le permafrost à Chamonix.

Le but de cette rencontre internationale périodique est de couvrir tous les aspects importants liés au permafrost en termes de recherche, ingénierie, sensibilisation et résultats aux échelles globales et régionales qui  devrait permettre un état des lieux de ces travaux, bien avancés en Suisse mais encore trop  embryonnaires en France. En France existe un groupe de travail co-piloté par la Direction Générale de la Prévention des Risques (DGPR) et Irstea avec la contribution du PARN pour l’élaboration du Plan d’Action pour la Prévention des Risques d’Origine Glaciaire et périglaciaire (PAPROG).

Le signe le plus visible de l’avancée du réchauffement climatique est le recul continu des glaciers. « Dans les Alpes, les surfaces glaciaires ont diminué de moitié entre 1900 et 2012 avec une forte accélération des processus de fonte depuis les années 1980 », explique au Guardian Jacques Mourey, alpiniste et scientifique qui étudie l’impact du changement climatique sur les montagnes au-dessus de Chamonix. La Mer de Glace, l’un des grands hotspots touristiques de la Savoie, est aujourd’hui méconnaissable. « La Mer de Glace fond aujourd’hui à un rythme d’environ 40 mètres par an et a perdu 80 mètres de profondeur au cours des vingt dernières années », explique le glaciologue Luc Moreau.

Le permafrost (ou pergélisol) disparaît: cette dégradation du permafrost, c’est l’autre traduction dramatique, moins connue que la fonte des glaciers, du réchauffement climatique sur les hauts sommets. Le permafrost désigne un sol ou une roche dont la température se maintient en dessous de zéro degré sur de très longues périodes. En haute montagne, il permet la création de glace qui joue le rôle de ciment dans les fissures des parois. Or, depuis plus d’une quinzaine d’années, le permafrost se réchauffe et déstabilise les parois, qui se décrochent. Le processus est le même dans les régions arctiques où la dégradation du permafrost entraîne le disparition de forets entières qui s’affaissent sous l’effet de ce manque de cohésion du sol.

Le permafrost est aussi en partie composé de carbone organique. Au niveau mondial, les deux premiers mètres du pergélisol contiendraient 1670 gigatonnes de carbone. L’atmosphère n’en contiendrait que 730 gigatonnes. S’il était amené à fondre, ces immenses quantités de gaz à effet de serre seraient relâchées. Le réchauffement s’en trouverait amplifié : une menace de plus longtemps négligée.

https://eucop2018.sciencesconf.org

2 livres pour bien préparer la rentrée : l’un de Maxence de Rostolan et l’autre de Cyril Dion

 

Nous vous proposons 2 livres que nous avons explorés cet été qui nous semblent être un rassemblement de bonnes solutions pour répondre aux problématiques de notre société actuelle : aussi bonnes lectures. Nous envisageons de ce fait, faute de leur venue, de vous proposer des échanges sur leurs solutions.

Cyril Dion signe un « Petit manuel de résistance contemporaine » pour sauver la planète

« Petit manuel de résistance contemporaine », de Cyril Dion (Actes Sud, 160 pages, 15 euros).

Dans son livre, le militant écologiste, auteur et co-réalisateur de « Demain », appelle à refuser un système qui conduit notre monde à sa perte et à construire celui dans lequel nous voulons vivre.Les mobilisations contre le changement climatique sont ridiculement faibles et, bien souvent, les néo-écolos « ne savent pas très bien par quoi commencer, s’épuisent dans des petites actions à faible impact, s’épanouissent dans des projets qui ne font pas encore système avec les organisations sociales, politiques, économiques qui les entourent » affirme Cyril Dion.

Son ouvrage, Petit manuel de résistance contemporaine, explore les meilleures stratégies pour résister face à un danger « d’une ampleur comparable à celui d’une guerre mondiale ».

Un livre écrit par Maxime de Rostolan et publié aux Editions Larousse

Dérèglement climatique, pollution des sols, épuisement des ressources fossiles, gaspillage énergétique, scandales alimentaires et sanitaires, inégalités entre les populations… Il est temps d’agir !

Comment s’y prendre ? Et si tout commençait par la terre qui nous nourrit… Le modèle agricole développé depuis les années 60 consomme plus qu’il ne produit, coûte très cher à la société et fait des ravages sur notre environnement et notre santé. Alors que le secteur pourrait créer de l’emploi et revitaliser nos campagnes, il fait exactement le contraire ; mais plus pour longtemps : les alternatives s’organisent !

Convaincu que l’alimentation et l’agriculture sont les premiers chantiers pour un avenir désirable, Maxime de Rostolan se bat avec toute l’équipe de l’association Fermes d’Avenir pour que l’agroécologie à taille humaine remplace l’agriculture chimique de grande échelle.

Cet ouvrage accompagne la sortie du film documentaire de Hélène Médigue avec pour objectif de relier et mobiliser les pouvoirs publics, les citoyens, les entreprises, les paysans, les investisseurs, les personnalités…Vous aussi, lancez-vous !

Manifester, signer des pétitions, agir localement, occuper des lieux, boycotter… Toutes ces propositions faites dans d’innombrables ouvrages, articles, émissions et réseaux sociaux « n’ont aucune utilité, ou presque, si elles sont mises en œuvre de façon pragmatique..

Petit manuel de résistance contemporaine, Éd. Actes Sud, mai 2018, 15 €. (2) L’auteur de Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit et sans armes, Payot, 2015.

Glutamate de sodium (E621) et aspartame (E 951) additifs à surveiller

Notre alimentation de plus en plus industrielle comporte de plus en plus d’additifs de synthèse afin d’améliorer la coloration( édulcorants), l’aspect,  et de prolonger leur durée d’utilisation ( stabilisants,conservateurs).

Parmi eux, les  célèbres glutamate de sodium (E621) et l’aspartame (E 951). Le glutamate est utilisé pour relever le goût de la plupart  des aliments salés et l’aspartame pour donner du goût sucré sans les calories. Or les études relatives à leur utilisation dans le domaine alimentaire sont souvent cachées sous silence au seul prétexte qu’ils sont en quantité infime et que les effets cocktails de ces produits ne sont quasiment pas possibles tant ils peuvent se présenter en combinaisons multiples.

Revenons au glutamate monosodique GMS (E621) qui est un acide aminé naturellement présent dans l’organisme utilisé surtout par le système nerveux. Il joue un rôle dans la synthèse des protéines, la protection immunitaire, le maintient de l’intégrité de la paroi intestinale et l’équilibre acido- basique de l’organisme. Il participe aussi aux phénomènes d’apprentissage et de mémorisation. Il n’est pas un acide aminé essentiel car le corps peut le synthétiser à partir de plusieurs protéines animales et végétales. L’acide glutamique naturel ne présente aucun danger pour l’organisme, mais lorsque il est synthétisé chimiquement les effets sont bien différents:en renforçant  le goût des ingrédients, il agit comme un excitant sur les papilles gustatives et surtout, sur le cerveau..Du glutamate, on en trouve partout : dans les chips, la mayonnaise, les ketchups, les plats cuisinés transformés, les gâteaux apéritifs, la charcuterie…,et plus particulièrement dans les bouillons.

Une consommation élevée de glutamate, peut contribuer à avoir un taux dans le sang de 20 à 60 fois supérieure à la normale et ainsi constituer une menace pour les organes. Sa dose journalière est fixée en 2017 à 30 mg par kg de masse corporelle par jour par l’EFSA (Autorité Européenne de sécurité des Aliments).

Le glutamate mono sodique se cache sous d’autres noms : GMS, E 621, extrait de levure, gélatine, protéines végétales hydrogénées, huile végétale hydrogénées, huile de maïs, arômes naturels ou artificiels, extraits de malt, arômes de malt, protéines de blé, maltodextrine, caséinate de sodium ou de calcium,…C’est le professeur japonais Kikunae Ikéda qui en a fait la synthése chimique le premier . Et c’est ainsi que, depuis 1910 les industriels en font usage courant comme un exhausteur de goût,car il a la faculté de compenser les déperditions de goût des aliments transformés.en présentant un avantage économique considérable pour l’industrie, en permettant de réduire la quantité de matières premières. Cependant dés 1970, la FDA interdit le GMS dans les aliments pour bébés.

Pour l’aspartame  terme technique pour les marques NutaSweet, Canderel, Equal, Equal-Measure,  Spoonful. Il est composé de 50% de phénylalanine, de 40% d’acide aspartique et de 10% de méthanol. Son code est E 951. C’est  est un édulcorant artificiel très répandu avec un pouvoir sucrant 200 fois supérieur à celui du saccharose.  La dose journalière admissible de l’aspartame est fixée aux USA par la FDA à 50 mg par jour et par kilogramme de masse corporelle, alors que dans l’Union Européenne, elle est fixée par l’EFSA à 40 mg ;

Conçu pour se substituer au sucre c’est-à-dire en donnant un goût sucré sans les calories, l’aspartame induit en erreur le pancréas qui fait libérer une forte dose d’insuline en réponse au message sucré alors qu’il n’en est rien. De l’aspartame, on en trouve là où on ne l’attend pas : chewing-gums, sodas, jus de fruits, boissons gazeuses, les suppléments en vitamines et en minéraux, sucrettes, boissons «light », boissons instantanées, dessert, yaourts, vinaigrette,  médicaments, sirop pour enfants, etc. Quant sur l’étiquette, c’est marqué « diet », « 0% », « sans sucre », « light », « allégé », vous êtes nez-à nez avec un édulcorant et trés souvent celui là.Certaines études montrent que les personnes consommant de l’aspartame ont toujours envie de manger plus encore, favorisant une prise de poids que les personnes n’en mangeant pas. Ce qui est confirmé par une étude de l’American Cancer Society sur 80 000 femmes suivies pendant 6 ans.

Un rapport de la FDA répertorie 92 effets secondaires documentés de l’ingestion d’aspartame parmi lesquels on peut citer la perte de mémoire, la dépression, le gain de poids, maux de tète, insomnie, dysfonctionnement sexuel, asthme, arthrite, difficultés respiratoires,  douleurs thoraciques toux chronique, soif ou faim excessif, impuissance sexuelle, crampes, acouphène, vision floue, cécité, convulsion, perte de la vision, diabète, fibromyalgie, cancers, urticaires, anomalies congénitales, retard mental, maladie de Parkinson et d’Alzheimer, etc.

Il a été découvert par sérendipité en 1965 par James Schlatter, un chimiste de G.D Searle Company en testant un médicament anti ulcéreux. La FDA (Food and Drug Administration), chargée d’étudier les demandes d’autorisation concernant les nouvelles substances a, pendant 16 ans refusé l’utilisation de cet édulcorant dans l’alimentation humaine pour cause de toxicité.

C’est pourquoi nous ne cesserons de prôner une alimentation saine qui est celle qui provient de la terre la moins complémentée en intrants chimiques, ou de la mer dans les lieux éloignés des zones polluées, bio et sans aucun process. A défaut, ayez l’habitude, en faisant vos courses  de lire les étiquettes, et surtout, se rappeler  que la liste des ingrédients  l’est par ordre décroissant et de ce fait éviter ainsi les additifs douteux. Plus la liste est courte, mieux c’est !

Réference : le docteur Russel Blaylock, neurochirurgien américain a rassemblé près de cinq cent références scientifiques pour montrer comment un excès d’acides aminés libres excitateurs est responsable de désordres pouvant provoquer des maladies chroniques. Selon ses conclusions l’aspartame provoque le cancer et la tumeur cancéreuse se nourrit de glutamate mono sodique.

En complément «Le glutamate mono sodique comme exhausteur de goût»,  Annais Deppenwaller ( Ed. Paf -2014),

Des produits nanométriques trop souvent dans l’alimentation

Pour donner de la saveur et de la texture à leurs plats préparés, les fabricants ont l’embarras du choix : exhausteurs de goûts, édulcorants, épaississants… ou encore nanoparticules. Si le nombre de ces additifs alimentaires ne cesse d’augmenter, le consommateur reste mal averti de leur présence, peu ou pas indiquée sur les étiquettes. Philippe Chavanne, auteur du livre Additifs alimentaires, mieux les connaître pour éviter leur toxicité, s’est penché sur la question.

 Dernièrement le E171 (Dioxyde de titane sous forme nanométrique) a été montré du doigt et même retenu par le gouvernement pour être suspendu dans son usage alimentaire très rapidement. En réalité, les additifs nanoparticules – dont la nocivité réelle n’a jamais été testée préalablement à leur utilisation par l’industrie agroalimentaire – sont de plus en plus présents, dans un nombre toujours plus important de produits. Pire : ils le sont à l’insu des consommateurs, puisque la règlementation (européenne ou française) sur l’étiquetage est aujourd’hui n’est souvent pas appliquée.

Philippe Chavanne ajoute « Si les nanoparticules sont sans danger, pourquoi dissimuler leur présence aux consommateurs ? »

Il faut distinguer les additifs alimentaires « classiques » des additifs nanoparticules. Ces derniers sont plus pernicieux que les premiers, dont on connaît bien la toxicité et les dangers pour la santé. Les « nano » sont des particules de diamètre inférieur à 100 nanomètres (50 000 fois plus petit qu’un cheveu). Ils sont présentes dans un nombre croissant de produits industriels (bonbons, biscuits, gâteaux…) sans que la preuve de leur innocuité ait été faite. Au contraire, des recherches indépendantes, objectives et fiables, bien qu’encore parcellaires, ont tendance à démontrer leur nocivité .

D’autre part, bien qu’a priori la législation impose aux fabricants d’informer sur la présence de nanoparticules dans leurs produits, elle est aussi tellement laxiste et conçue sur mesure pour l’industrie qu’elle bafoue la légitime information et la protection des consommateurs. En effet, la mention ne doit apparaître que lorsque la teneur en nanoparticules est supérieure à 10 % – les industriels jouent donc avec la limite légale pour ne pas révéler la présence de nanoparticules aux consommateurs. Mais si ces nanoparticules sont sans danger, pourquoi les dissimuler ? Mentir par omission ? Les instances européennes et nationales font preuve ici, d’une complaisance pour le moins suspecte, difficilement acceptable pour les consommateurs.

Le respect et la santé des consommateurs ne pèsent pas lourds face aux objectifs de rentabilité des grands groupes industriels. Nous devons donc rester vigilants.

La désertification avance, la pression sur les terres s’accroît

Fin juin, le centre européen de recherches (JRC joint research Center), organisme scientifique attaché à la Commission Européenne, actualisait son Atlas mondial de la désertification dont la précédente édition datait de dix ans. Le bilan n’est pas brillant : « durant les vingt dernières années, la pression sur les terres et les sols s’est accrue de manière dramatique, » résume Tibor Navracsics, commissaire européen responsable du JRC.

Depuis une cinquantaine d’années, les changements dans les habitudes alimentaires en faveur de davantage de produits d’origine animale et l’accroissement de la population ont amené une exploitation de plus en plus importante des ressources de la planète, et même une surexploitation néfaste.

La transformation des terres en déserts n’est que la partie émergée d’un iceberg encore plus inquiétant : la dégradation des sols. Les terres cultivables perdent leurs qualités nutritives, deviennent moins favorables à la pousse des végétaux, la terre perd sa structure…  Selon l’atlas du JRC, les trois quarts des terres de la planète seraient aujourd’hui dégradées, et 90% pourraient le devenir d’ici 2050. « Globalement, une surface équivalente à la moitié de celle de l’Union Européenne (4,18 millions de km2) est dégradée annuellement, l’Afrique et l’Asie étant les plus affectées, » précise ce document.

L’humanité est bien entendu responsable : « la croissance de la population et les changements dans nos schémas de consommation exercent une pression sans précédent sur les ressources naturelles de la planète, » préviennent les experts. Les pratiques agricoles, la déforestation, et plus globalement l’épuisement de la planète par des activités non soutenables sont à la racine du problème.

Les conséquences de cette dégradation des sols ne sont pas qu’écologiques : leur coût économique est estimé à des dizaines de milliards d’euros par an. De plus, l’effet combiné de cet épuisement des sols et du changement climatique pourrait réduire les récoltes de 10% d’ici 2050. L’Inde, la Chine et l’Afrique subsaharienne seraient les plus touchées, et la production agricole pourrait y diminuer de moitié.

https://wad.jrc.ec.europa.eu/

https://ec.europa.eu/jrc/en/search/site