Tous les articles par Jacqueline Collard

De nombreuses personnalités et chercheurs lancent l’alerte sur le climat et sur la biodiversité

Quelques jours après la démission de Nicolas Hulot de nombreuses personnalités en France de tous bords politiques  lancent ce lundi un cri d’urgence pour sauver la planète. « Face au plus grand défi de l’histoire de l’humanité, le pouvoir politique doit agir fermement et immédiatement ».

Ils listent ainsi les effets du changement climatique et de la réduction de la biodiversité à travers la planète : « réchauffement climatique, diminution drastique des espaces de vie, effondrement de la biodiversité, pollution profonde des sols, de l’eau et de l’air, déforestation rapide : tous les indicateurs sont alarmants », avertissent-ils. « Mais il n’est pas trop tard pour éviter le pire », estiment-ils.

« Cette transformation (…) n’est pas une utopie. Elle repose pour beaucoup sur des solutions déjà disponibles : diminution de la consommation d’énergie, recours à des énergies décarbonées, meilleure isolation des bâtiments, mobilité repensée évitant les moteurs thermiques, etc., lancent-ils. Se préoccuper du changement climatique doit réellement devenir un objectif politique de premier ordre. »

Ce samedi 8 avant la marche pour le climat des chercheurs et professeurs publient, samedi, une tribune dans je journal « Libération » pour demander aux dirigeants politiques de passer à l’acte en matière d’environnement.« Les discours sont insuffisants, comme le montrent les récents chiffres d’émissions de gaz à effet de serre. (…) Il est tout aussi crucial qu’urgent de sortir du champ de l’incantatoire et de traduire concrètement ces discours en choix politiques forts et clairs au service d’une transformation sociétale profonde », poursuivent ces 700 chercheurs et professeurs d’écologie, de physique ou encore d’économie.

Le départ surprise de Nicolas Hulot du ministère de la transition écologique et solidaire, combiné aux événements climatiques extrêmes de cet été à travers le monde, a poussé de nombreux citoyens à s’engager pour l’environnement,et l’on voit que désormais le plus grand nombre s’inquiète de mesures frileuses prises par l’exécutif.

L’ANSM alerte sur l’utilisation de l’Androcur : traitement hormonal et contraceptif, augmente le risque de tumeur

L’acétate de cyprotérone, nom générique de l’Androcur, est un médicament qui bloque l’activité des hormones mâles. Selon le docteur Race, « 89.000 femmes ont fait l’objet d’au moins une prescription en 2017 » en France. En Europe, il est disponible dans cinq pays : le Royaume-Uni, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne et la France, qui représente à elle seule 60% du marché. Des risques de ce médicament étaient déjà identifiés mais on en connaît désormais l’ampleur : l’Androcur, prescrit pour combattre une pilosité excessive ou contre l’endométriose, peut multiplier jusqu’à 20 la probabilité de certaines tumeurs chez les femmes traitées longtemps et à hautes doses.

Sur la base d’une nouvelle étude, qui chiffre ce risque pour la première fois, les autorités sanitaires françaises vont demander à l’Europe de redéfinir les modalités d’utilisation de l’Androcur et de ses génériques, a annoncé jeudi 6 septembre 2018 l’Agence du médicament ANSM. Rendue publique fin août 2018, l’étude a été réalisée par l’ANSM et l’Assurance maladie, avec le service de neurochirurgie de l’hôpital Lariboisière à Paris et menée sur 250.000 femmes exposées au médicament, sur la période 2007-2015. Elle a consisté à comparer celles qui ont reçu de fortes doses (plus de 3 grammes sur 6 mois, soit au moins 3 boîtes, puis poursuite du traitement) à celles faiblement exposées (moins de 3 grammes sur 6 mois, soit une ou deux boîtes, puis arrêt du traitement).

Pour autant, les autorités sanitaires ne jugent pas nécessaire de retirer ce médicament du marché. Elles veulent en revanche « repréciser ces indications » pour éviter les utilisations impropres. Comme dit la députée européenne Michèle Rivasi « le principe de précaution et la santé des patients doit primer sur l’intérêt des laboratoires pharmaceutiques ».

8 septembre journée dédiée à la marche pour le climat

Communiqué de presse : Pour le climat, tout le monde dehors samedi !


 Nous appelons chacun à soutenir et participer aux mobilisations pour le climat samedi 8 septembre, en Auvergne Rhône-Alpes notamment à Lyon, Grenoble, Aubenas, Saint-Étienne ou Clermont-Ferrand, et invite à signer l’appel des associations françaises pour le climat. »

  • Place des Terreaux, Lyon 1er à 15 heures
Nicolas Hulot a appelé à une union sacrée en matière de changement climatique. Cet été dans notre pays nous avons été soumis à une canicule importante ; avec des pics d’ozone quasiment constants des jours durant et tout prête à croire que ces chaleurs se banalisent et les scientifiques nous le disent depuis longtemps.  Nous sommes prêts du point de rupture, c’est ce qu’il avait lancé lors de la COP 21 et désormais plus que jamais. Partout dans le monde des populations sont soumises à des conditions difficiles (inondations, cyclones, incendies en Suède, en Californie après la Grèce , chaleurs extrêmes et tornades  au Japon , et chaleurs extrêmes même au  delà du cercle polaire etc..). Nous avons une responsabilité collective à laquelle nous devons répondre, nous allons voir avec quelles solutions : elles sont là mais encore faut-il les mettre en œuvre. Rassemblons nous nombreux, pour exprimer notre détermination à changer nos habitudes, avant que cela ne soit trop  tard !
Nous n’avons pas le droit de compromettre la vie des générations futures.

 

 

La Commission mondiale sur l’économie et le climat lance un ultimatum

La Commission mondiale sur l’économie et le climat vient de se réunir et d’élire son nouveau commissaire auparavant  Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, Carlos Lopes. Sa nomination est intervenue lors d’une réunion importante de ladite Commission à Londres.

La Commission mondiale sur l’économie et le climat est une initiative internationale majeure qui examine les moyens à mettre en place pour que les pays réalisent la croissance économique tout en prenant en considération les risques que posent le changement climatique.

Le premier rapport de la Commission mondiale sur l’économie et le climat, intitulé « Better Growth, better climate« , paru l’an dernier, démontrait la compatibilité entre croissance et lutte contre le changement climatique.

Dans l’étude datant de 2015 , baptisée « Seizing the global opportunity »  destinée aux décideurs politiques, économiques et financiers, les experts s’étaient penchés sur les domaines prioritaires à traiter pour en assurer la faisabilité. Parmi ces experts, on pouvait relever la présence de l’économiste Nicholas Stern, celle de l’ancien président du Mexique Felipe Calderon, celle du président d’Unilever Paul Polman ou encore celle de Jean-Pascal Tricoire, le patron de Schneider.

 Cette dernière réunion qui vient de se tenir à Londres a mis en évidence que la lutte contre le changement climatique pourrait être  créatrice de richesses. Selon les chercheurs de la Commission mondiale pour l’économie et le climat, les gains pour l’économie et l’emploi seraient colossaux : 26 000 milliards de dollars d’ici à 2030. Voilà ce que rapporterait l’évolution de notre modèle économique vers une économie plus verte peu émettrice de CO2. Avec 65 millions d’emplois générés en plus par rapport à la tendance actuelle à la base de travaux de plus de 200 experts. Leurs conclusions sont claires  : le changement de modèle est source d’opportunités.

Les Etats pourraient engranger des recettes supplémentaires notamment en supprimant les subventions aux énergies fossiles. Le prix du carbone devrait augmenter de manière significative, afin de lutter plus efficacement contre les émissions de gaz à effet de serre. Pour accélérer la transition vers un monde bas-carbone, les auteurs listent plusieurs recommandations. Ils préconisent par exemple d’accélérer la mise en place d’un prix carbone, de supprimer les subventions aux énergies fossiles, de rendre obligatoire la publication des risques financiers liés au climat, de mobiliser davantage le secteur privé ou encore de partager équitablement les gains afin d’assurer une transition juste.

De plus les gains seraient également importants en matière de santé. La lutte contre le changement climatique permettrait en effet d’éviter 700 000 décès prématurés dus à la pollution de l’air.

« Nous sommes à un moment unique où nous pouvons soit tout perdre soit tout gagner », assure Ngozi Okonjo-Iweala, ancien Ministre des finances du Nigéria et co-président de la Commission mondiale. Mais « tout gagner » demande un changement de cap immédiat. « Les décideurs politiques doivent retirer le pied du frein et envoyer un signal clair en faveur de ce nouveau modèle de développement qui se traduit par des opportunités économiques et de marché intéressantes ».

Tout autant de pistes dans lesquelles le successeur de Nicolas Hulot, François de Rugy, pourra puiser pour mener à bras le corps le changement de cap nécessaire qui s’impose à nous qu’on le veuille ou non .

2/3 des pesticides sont des perturbateurs endocriniens

Les deux tiers des pesticides détectés dans l’alimentation européenne sont classés comme des perturbateurs endocriniens (PE), a constaté Générations futures dans une étude rapportée aujourd’hui. Ce qui implique de réviser le paradigme toxicologique qui, aujourd’hui, écarte tout risque sanitaire de la présence de ces produits dans nos assiettes.

                                                            

Le rapport EXPPERT 10[1] s’intéresse à l’une des voies d’exposition les plus importantes pour les non-utilisateurs de pesticides : l’alimentation. Pour réaliser ce nouveau rapport Générations Futures (GF) s’est basé sur les données officielles existantes publiées chaque année par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Générations Futures montre pour la première fois que 6 résidus de pesticides sur 10 quantifiés dans l’alimentation européenne sont des perturbateurs endocriniens suspectés. Cette nouvelle étude conforte les connaissances déjà  montrées précédemment. Ce n’est pas un scoop: notre nourriture, brute comme transformée, contient des résidus de pesticides de synthèse.

Après une analyse fine des données publiées en juillet 2018 par l’EFSA[2], ont été calculé que 66 849 résidus de pesticides PE suspectés ont été quantifiés sur les 109 843 résidus de pesticides quantifiés au total. Ce total de résidus de pesticides PE suspectés représente 60,85% de tous les résidus de pesticides quantifiés par l’EFSA, soit plus de 6 sur 10 ! La contamination alimentaire par les pesticides est donc très largement une voie de contamination par les PE !

« Notre travail montre que plus de 6 résidus de pesticides sur 10 quantifiés dans l’alimentation européenne sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, pour lesquels on ne peut prétendre qu’une dose sûre, sans effet, existe, et donc pour lesquels la notion de Limite Maximale en Résidus n’a pas de sens ! » déclare F. Veillerette, porte-parole de Générations Futures. « Générations Futures demande de prendre en compte prioritairement ces données au niveau national et communautaire. En effet, notre analyse démontre que les résidus de pesticides PE dans l’alimentation sont une source majeure d’exposition de la population à ces produits ! Il faut donc mettre en place des actions prioritaires pour conduire à la disparition à terme de ces pesticides perturbateurs endocriniens de notre agriculture et de notre alimentation et mettre en place des mesures efficaces, tout particulièrement dans la future Stratégie nationale perturbateurs endocriniens, actuellement en discussion[3]. » conclut-il.

[1] Retrouvez le rapport complet en ligne :  https://www.generations-futures.fr/publications/exppert-10-pesticides-alimentation-perturbateurs-endocriniens

[2] https://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/5348

[3] Voir le paragraphe sur le « Contexte » du présent rapport