Tous les articles par Jacqueline Collard

Le vin : un alcool comme les autres

9 experts de différents horizons ont signé une tribune appelant à réglementer la consommation d’alcool, rappelant que le vin ne fait pas exception. Les 9 signataires de la tribune sont le Pr Michel Reynaud, président du Fonds action addiction, le président et le vice-président de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA), Nicolas Simon et Bernard Basset, la Dr Irène Frachon, pneumologue (Brest), Catherine Hill, épidémiologiste réputée ainsi que les professeurs Serge Hercberg (expert en nutrition) Amine Benyamina (psychiatre, addictologue), Albert Hirsch (Ligue contre le cancer) et Gérard Dubois (Académie de médecine).

« Le vin représente près de 60% de la consommation d’alcool » relèvent les auteurs de cette tribune qui rappellent que « l’alcool tue près de 50.000 personnes par an«  en France. Ils notent également que « les trois-quarts de la population consomment moins de deux verres par jour, mais le quart restant boit 75% de l’alcool commercialisé en France« .

Ce qui compte en termes de toxicité, c’est la quantité d’alcool bue« , écrivent les neuf signataires engagés dans la défense de la santé publique et des « plus fragiles« . C’est exactement la même chose de boire du vin, de la bière, de la vodka ou du whisky. (…) On a laissé penser à la population française que le vin serait protecteur, qu’il apporterait des bienfaits que n’apporteraient pas les autres alcools. C’est faux scientifiquement, le vin est un alcool comme un autre« .

Les signataires de la tribune demandent aux élus et au gouvernement d’élaborer et d’adopter « un Plan national alcool ». « Faute de quoi, ajoutent-ils, force sera d’en appeler à l’opinion publique, qui à 60%, trouve la réglementation de l’alcool insuffisante« . « Les études ont montré une augmentation de la morbidité et de mortalité, à court et long terme, pour des consommations faibles d’alcool par jour« , écrit Santé Publique France dans un rapport de 2016 à propos des avertissements de rigueur (« l’abus d’alcool est dangereux pour la santé« ), « ainsi, ce n’est pas ‘l’abus d’alcool’ qui est à risque mais une consommation, même faible« . « Si le dossier alcool reste en l’état, immanquablement, lorsque demain les responsables auront à répondre devant la justice, ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas« , concluent les auteurs de la tribune.

6 novembre Grenoble : les compteurs intelligents

 

 

linky

 

 

 

A partir de décembre 2015, les compteurs électriques classiques vont progressivement être remplacés par de nouveaux compteurs communicants Linky.

Les compteurs Linky d’ERDF, censés réduire la consommation d’énergie, seront 35 millions sur le territoire français d’ici 2021. Ce déferlement fait peu de cas des inquiétudes sur le respect de la vie privée et sur les impacts sur la santé dus aux rayonnements électro-magnétiques.

Une première phase de déploiement de 3 millions de compteurs débutera en décembre. Pour cette phase et les suivantes, ERDF a prévu de débourser près de 5 milliards d’euros. Grâce aux relevés automatiques, et à la réduction de la marge d’erreur, le distributeur compte amortir son investissement en vingt ans. Ce dispositif dont les répercussions en termes d’emplois ne sont pas connues à ce jour, devrait permettre à l’entreprise de réaliser des économies surtout parce qu’il ne sera plus nécessaire qu’un technicien se déplace pour relever les consommations, ouvrir un contrat ou changer la puissance des installations.

Passage en revue des zones d’ombre qui entourent ces compteurs.

 

Un tabagisme souvent ignoré et particulièrement dans des espaces non fumeurs

Selon une étude américaine publiée dans Science Advances, les particules issues de la combustion de cigarettes s’immiscent partout, y compris dans les endroits non fumeurs, via le tabagisme tertiaire.

Appelé «second-hand smoking» en anglais, le tabagisme passif, celui des non-fumeurs exposés à la fumée de cigarette, entraînerait plus de 600.000 décès chaque année dans le monde. Ces méfaits pourraient s’étendre au tabagisme appelé « ultratertiaire », ou tertiaire («third hand smoking» en anglais), qui résulte de particules de combustion qui s’adsorbent sur toute surface, dont les vêtements et la peau.

Encore peu étudiée, cette pollution de l’air intérieur ne concernerait pas que les lieux où les fumeurs sont admis, comme le révèle l’étude menée par l’équipe de Michael Waring, de l’université Drexel à Philadelphie (Pennsylvanie). Lors d’une analyse de l’air menée dans une salle de classe de l’université, 29% des particules présentes portaient des éléments chimiques issus du tabac, bien que l’endroit soit non fumeur.

Selon les chercheurs, ces agents chimiques y seraient introduits sous forme adsorbée sur des cheveux ou des vêtements. Ils seraient ensuite libérés dans la phase gazeuse, puis de nouveau adsorbées en surface des aérosols présents dans l’air. Ce qui leur permet d’être de nouveau inhalées.

Alors qu’il est facile de reconnaître la présence de polluants chimiques que l’on voit ou que l’on sent, ces résultats révèle la diversité des agents auxquels nous sommes exposés sans en avoir conscience».

Thirdhand smoke uptake to aerosol particles in the indoor environment dans http://advances.sciencemag.org/content/4/5/eaap8368
Auteurs:Peter F. DeCarlo1,2,*,Anita M. Avery1 and  Michael S. Waring1

Le réchauffement climatique accentue les risques en montagne

Le changement climatique est plus que jamais directement observable en haute montagne.

Cet été  encore, il a  fait trop chaud et trop sec dans les Alpes. Des températures parfois proches de zéro au sommet du mont Blanc (4 810 m), des 35 °C à Chamonix (1 000 m) et des montagnes qui partent en miettes s’en retrouvent défigurées et sont de plus en plus dangereuses pour l’homme. Les  conséquences sur ces températures élevées fragilise la montagne et les alpinistes en paient un lourd tribu et même les plus chevronnés : c’est le constat que tous les montagnards ont fait encore cette année face à des pans entiers de montagne qui se détachent, arrachant tout sur leur passage. « Les itinéraires deviennent plus difficiles techniquement, plus dangereux, plus engagés » estime le conseiller municipal de Chamonix Claude Jacot.

Un nouveau pan de recherche se développe par ailleurs sur le permafrost alpin. Du 23 juin au 1er juillet 2018 s’est tenue la 5ème conférence européenne sur le permafrost à Chamonix.

Le but de cette rencontre internationale périodique est de couvrir tous les aspects importants liés au permafrost en termes de recherche, ingénierie, sensibilisation et résultats aux échelles globales et régionales qui  devrait permettre un état des lieux de ces travaux, bien avancés en Suisse mais encore trop  embryonnaires en France. En France existe un groupe de travail co-piloté par la Direction Générale de la Prévention des Risques (DGPR) et Irstea avec la contribution du PARN pour l’élaboration du Plan d’Action pour la Prévention des Risques d’Origine Glaciaire et périglaciaire (PAPROG).

Le signe le plus visible de l’avancée du réchauffement climatique est le recul continu des glaciers. « Dans les Alpes, les surfaces glaciaires ont diminué de moitié entre 1900 et 2012 avec une forte accélération des processus de fonte depuis les années 1980 », explique au Guardian Jacques Mourey, alpiniste et scientifique qui étudie l’impact du changement climatique sur les montagnes au-dessus de Chamonix. La Mer de Glace, l’un des grands hotspots touristiques de la Savoie, est aujourd’hui méconnaissable. « La Mer de Glace fond aujourd’hui à un rythme d’environ 40 mètres par an et a perdu 80 mètres de profondeur au cours des vingt dernières années », explique le glaciologue Luc Moreau.

Le permafrost (ou pergélisol) disparaît: cette dégradation du permafrost, c’est l’autre traduction dramatique, moins connue que la fonte des glaciers, du réchauffement climatique sur les hauts sommets. Le permafrost désigne un sol ou une roche dont la température se maintient en dessous de zéro degré sur de très longues périodes. En haute montagne, il permet la création de glace qui joue le rôle de ciment dans les fissures des parois. Or, depuis plus d’une quinzaine d’années, le permafrost se réchauffe et déstabilise les parois, qui se décrochent. Le processus est le même dans les régions arctiques où la dégradation du permafrost entraîne le disparition de forets entières qui s’affaissent sous l’effet de ce manque de cohésion du sol.

Le permafrost est aussi en partie composé de carbone organique. Au niveau mondial, les deux premiers mètres du pergélisol contiendraient 1670 gigatonnes de carbone. L’atmosphère n’en contiendrait que 730 gigatonnes. S’il était amené à fondre, ces immenses quantités de gaz à effet de serre seraient relâchées. Le réchauffement s’en trouverait amplifié : une menace de plus longtemps négligée.

https://eucop2018.sciencesconf.org

2 livres pour bien préparer la rentrée : l’un de Maxence de Rostolan et l’autre de Cyril Dion

 

Nous vous proposons 2 livres que nous avons explorés cet été qui nous semblent être un rassemblement de bonnes solutions pour répondre aux problématiques de notre société actuelle : aussi bonnes lectures. Nous envisageons de ce fait, faute de leur venue, de vous proposer des échanges sur leurs solutions.

Cyril Dion signe un « Petit manuel de résistance contemporaine » pour sauver la planète

« Petit manuel de résistance contemporaine », de Cyril Dion (Actes Sud, 160 pages, 15 euros).

Dans son livre, le militant écologiste, auteur et co-réalisateur de « Demain », appelle à refuser un système qui conduit notre monde à sa perte et à construire celui dans lequel nous voulons vivre.Les mobilisations contre le changement climatique sont ridiculement faibles et, bien souvent, les néo-écolos « ne savent pas très bien par quoi commencer, s’épuisent dans des petites actions à faible impact, s’épanouissent dans des projets qui ne font pas encore système avec les organisations sociales, politiques, économiques qui les entourent » affirme Cyril Dion.

Son ouvrage, Petit manuel de résistance contemporaine, explore les meilleures stratégies pour résister face à un danger « d’une ampleur comparable à celui d’une guerre mondiale ».

Un livre écrit par Maxime de Rostolan et publié aux Editions Larousse

Dérèglement climatique, pollution des sols, épuisement des ressources fossiles, gaspillage énergétique, scandales alimentaires et sanitaires, inégalités entre les populations… Il est temps d’agir !

Comment s’y prendre ? Et si tout commençait par la terre qui nous nourrit… Le modèle agricole développé depuis les années 60 consomme plus qu’il ne produit, coûte très cher à la société et fait des ravages sur notre environnement et notre santé. Alors que le secteur pourrait créer de l’emploi et revitaliser nos campagnes, il fait exactement le contraire ; mais plus pour longtemps : les alternatives s’organisent !

Convaincu que l’alimentation et l’agriculture sont les premiers chantiers pour un avenir désirable, Maxime de Rostolan se bat avec toute l’équipe de l’association Fermes d’Avenir pour que l’agroécologie à taille humaine remplace l’agriculture chimique de grande échelle.

Cet ouvrage accompagne la sortie du film documentaire de Hélène Médigue avec pour objectif de relier et mobiliser les pouvoirs publics, les citoyens, les entreprises, les paysans, les investisseurs, les personnalités…Vous aussi, lancez-vous !

Manifester, signer des pétitions, agir localement, occuper des lieux, boycotter… Toutes ces propositions faites dans d’innombrables ouvrages, articles, émissions et réseaux sociaux « n’ont aucune utilité, ou presque, si elles sont mises en œuvre de façon pragmatique..

Petit manuel de résistance contemporaine, Éd. Actes Sud, mai 2018, 15 €. (2) L’auteur de Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit et sans armes, Payot, 2015.