Tous les articles par Jacqueline Collard

La cour des comptes européenne considère que la pollution atmosphérique n’est pas assez mise en évidence

Pollution de l´air: la santé des citoyens de l´Union européenne n´est toujours pas suffisamment protégée, avertissent les auditeurs

Selon un nouveau rapport de la Cour des comptes européenne, l’action engagée par l’UE pour protéger la santé humaine contre la pollution atmosphérique n’a pas produit les effets escomptés. La pollution atmosphérique provoque chaque année quelque 400 000 décès prématurés dans l’Union européenne, et son coût sanitaire externe s’y chiffre en centaines de milliards d’euros par an. Ce lourd coût humain et économique n’a pourtant pas encore suscité d’action appropriée à l’échelle de l’Union, affirment les auditeurs. Ils ajoutent que les particules, le dioxyde d’azote et l’ozone troposphérique sont responsables de la plupart de ces décès prématurés et que les habitants des zones urbaines y sont particulièrement exposés.

La pierre angulaire de la politique de l’UE en matière de qualité de l’air est la directive sur la qualité de l’air ambiant adoptée en 2008, qui définit des normes de qualité de l’air concernant les concentrations en polluants dans l’air. Les auditeurs ont examiné la conception de cette directive, la question de savoir si les États membres l’avaient mise en oeuvre efficacement ainsi que la manière dont la Commission en a contrôlé l’application et a pris des mesures coercitives à cet égard. Ils ont également cherché à savoir si la question de la qualité de l’air a été dûment prise en considération dans les autres politiques de l’UE, si celle-ci y a consacré suffisamment de fonds, et si le public a été bien informé au sujet de la qualité de l’air.

«La pollution atmosphérique est le principal facteur environnemental de risque pour la santé dans l’Union européenne», a déclaré M. Janusz Wojciechowski, le Membre de la Cour des comptes européenne responsable du rapport. «Au cours des dernières décennies, les politiques de l’UE ont contribué à faire diminuer les émissions, mais la qualité de l’air ne s’est pas améliorée au même rythme, et les effets sur la santé publique restent considérables

Communiqué de presse: Pollution de l’air : la santé des citoyens de l’Union européenne n’est toujours pas suffisamment protégée, avertissent les auditeurs

Rapport spécial n° 23/2018 : Pollution de l’air: notre santé n’est toujours pas suffisamment protégée:  

 

 

Une étude de l’ANSES sur les terrains de sports synthétiques

Le risque sanitaire lié à l’usage de granulats de pneus usagés pour la fabrication de terrains synthétiques est négligeable, selon l’Anses. En novembre, le magazine So Foot avait consacré une enquête à cette question, également abordée dans l’émission Envoyé Spécial diffusée  sur France 2. Les ministères précisent que « l’Agence Européenne des produits chimiques (ECHA) a procédé en 2017 à une évaluation préliminaire des risques pour la santé humaine » liés à ces granulés. Mais des incertitudes existent et il convient de poursuivre les études: c’est ainsi que l’ANSES conclut son étude.

Il existe environ 3.000 aires de jeu synthétiques de grande surface en France. Cent-quatre-vingts terrains de football synthétiques supplémentaires sont installés chaque année.

L’Anses avait été saisie le 21 février par plusieurs ministères (sports, santé ou encore transition écologique) afin d’évaluer les risques liés à l’utilisation croissante de granulats de pneus usagés dans les terrains de sport synthétiques. Ces petites billes noires de caoutchouc qui s’immiscent dans les chaussures et les chaussettes contiennent en effet plusieurs substances chimiques potentiellement dangereuses, tels les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), classés cancérogènes probables pour l’homme.

Depuis le milieu des années 2000, ces terrains font débat, notamment aux Etats-Unis et en Europe du Nord. Des préoccupations concernent les risques sanitaires (risques de maladies et contamination chimique, blessures et contamination bactériologique, gêne due aux odeurs) et environnementaux (contamination des sols, perte de verdure). Le risque de développement de cancers chez les footballeurs est souvent mis en avant.

En effet, on sait que de nombreuses substances sont présentes dans les granulats de pneus : des HAP, des benzothiazoles, des phtalates, des métaux (tels que le plomb, le zinc, le cuivre, le cadmium, le nickel etc…), des phénols, le trio benzène-toluène-xylène (BTX), des polychlorobiphényles (PCB), des dioxines (PCDD et PCDF), ou encore des composés organiques volatils (COV). Pour autant, peu d’études se sont penchées sur la composition des aires de jeux fabriquées à partir de ces granulats.

Toutefois, les analyses épidémiologiques existantes ne mettent pas en évidence une augmentation du risque cancérogène, en particulier des lymphomes et leucémies, associée à la fréquentation d’un terrain synthétique, estime l’Anses. « Des incertitudes demeurent quant aux risques sanitaires potentiels associés à ces matériaux, en particulier en lien avec les émissions de composés organiques volatils [COV] », notent les experts. Le rapport précise que si des substances cancérogènes sont bien émises ou relarguées par les granulats de pneus, elles le sont à de « faibles concentrations ».L’Anses conclut donc que « les études disponibles ne mettent pas en évidence de risque pour la santé ».Une proposition face à ce constat est en cours d’instruction dans le cadre du règlement européen Reach sur les substances chimiques.

L’ANSES  appelle donc à de nouvelles recherches, principalement dans deux directions où les données font particulièrement défaut : l’air intérieur des bâtiments, toujours plus nombreux, qui abritent des complexes sportifs, et les aires de jeu pour enfants, où sont aussi utilisés les granulats de pneumatiques recyclés pour le revêtement des sols. Cette note, insiste l’Anses, « ne constitue pas une évaluation des risques et ne porte donc pas de conclusions de l’agence sur l’existence ou l’absence de risques ». Elle appelle donc d’autres rapports.

Note de l’ANSES   du 29 aout 2018
www.anses.fr  ANSES/PR1/9/01-06 [versione]code Ennov: ANSES/FGE/0037
Appui scientifique et technique de l’Anses   Saisine n°2018-SA-0033

Un grand mouvement – une grande mobilisation pour le climat, à travers le monde !

Marcher pour le climat.

De nombreuses personnes à travers le monde sont descendues samedi dans la rue pour exiger des gouvernements qu’ils agissent enfin sérieusement contre le dérèglement climatique, en pleine préparation de la COP 24. De Melbourne à Manille, en passant par Bangkok, où se tient une réunion de préparation de la COP24,en France notamment à Paris , Lyon, Marseille, Rennes jusqu’ aux Etats-Unis avec San Francisco en point d’orgue.

A Bruxelles, un rassemblement organisé devant le Parlement européen samedi a réuni environ un millier de personnes selon les organisateurs (Greenpeace et la Coalition Climat, collectif d’associations et d’ONG de la société civile belge), des milliers de personnes se sont mobilisées dans une centaine de pays samedi 8 septembre dans le cadre de l’appel baptisé « Rise for climate » (« Debout pour le climat »).« Deux ans et demi après la signature des Accords de Paris, l’Union européenne n’a que peu ajusté ses objectifs climatiques et en Belgique, suite à un manque de volonté politique et de coopération, nos émissions n’ont fait que croître au cours des dernières années », ont affirmé les manifestants.

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblés samedi dés le début d’après-midi à Paris, répondant à un appel citoyen pour faire des enjeux climatiques une priorité du gouvernement français, après la démission du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot. Parmi les pancartes brandies place de l’Hôtel de Ville, au centre de la capitale, on pouvait lire des messages tel que « Climat enjeu mondial agissons » ou « La planète s’en remettra pas nous ». Parmi les prises de paroles en France : »J’ai l’impression qu’il y a un vrai élan qui s’est créé, il faut nous sauver de nous-mêmes, c’est une question de survie »

C’est la plus grande journée d’action pour le climat en France, c’est la preuve que les citoyens sont prêts à demander des comptes et des engagements aux élus qui nous entourent, après un été catastrophique au niveau climatique ».

De nombreuses personnalités et chercheurs lancent l’alerte sur le climat et sur la biodiversité

Quelques jours après la démission de Nicolas Hulot de nombreuses personnalités en France de tous bords politiques  lancent ce lundi un cri d’urgence pour sauver la planète. « Face au plus grand défi de l’histoire de l’humanité, le pouvoir politique doit agir fermement et immédiatement ».

Ils listent ainsi les effets du changement climatique et de la réduction de la biodiversité à travers la planète : « réchauffement climatique, diminution drastique des espaces de vie, effondrement de la biodiversité, pollution profonde des sols, de l’eau et de l’air, déforestation rapide : tous les indicateurs sont alarmants », avertissent-ils. « Mais il n’est pas trop tard pour éviter le pire », estiment-ils.

« Cette transformation (…) n’est pas une utopie. Elle repose pour beaucoup sur des solutions déjà disponibles : diminution de la consommation d’énergie, recours à des énergies décarbonées, meilleure isolation des bâtiments, mobilité repensée évitant les moteurs thermiques, etc., lancent-ils. Se préoccuper du changement climatique doit réellement devenir un objectif politique de premier ordre. »

Ce samedi 8 avant la marche pour le climat des chercheurs et professeurs publient, samedi, une tribune dans je journal « Libération » pour demander aux dirigeants politiques de passer à l’acte en matière d’environnement.« Les discours sont insuffisants, comme le montrent les récents chiffres d’émissions de gaz à effet de serre. (…) Il est tout aussi crucial qu’urgent de sortir du champ de l’incantatoire et de traduire concrètement ces discours en choix politiques forts et clairs au service d’une transformation sociétale profonde », poursuivent ces 700 chercheurs et professeurs d’écologie, de physique ou encore d’économie.

Le départ surprise de Nicolas Hulot du ministère de la transition écologique et solidaire, combiné aux événements climatiques extrêmes de cet été à travers le monde, a poussé de nombreux citoyens à s’engager pour l’environnement,et l’on voit que désormais le plus grand nombre s’inquiète de mesures frileuses prises par l’exécutif.

L’ANSM alerte sur l’utilisation de l’Androcur : traitement hormonal et contraceptif, augmente le risque de tumeur

L’acétate de cyprotérone, nom générique de l’Androcur, est un médicament qui bloque l’activité des hormones mâles. Selon le docteur Race, « 89.000 femmes ont fait l’objet d’au moins une prescription en 2017 » en France. En Europe, il est disponible dans cinq pays : le Royaume-Uni, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne et la France, qui représente à elle seule 60% du marché. Des risques de ce médicament étaient déjà identifiés mais on en connaît désormais l’ampleur : l’Androcur, prescrit pour combattre une pilosité excessive ou contre l’endométriose, peut multiplier jusqu’à 20 la probabilité de certaines tumeurs chez les femmes traitées longtemps et à hautes doses.

Sur la base d’une nouvelle étude, qui chiffre ce risque pour la première fois, les autorités sanitaires françaises vont demander à l’Europe de redéfinir les modalités d’utilisation de l’Androcur et de ses génériques, a annoncé jeudi 6 septembre 2018 l’Agence du médicament ANSM. Rendue publique fin août 2018, l’étude a été réalisée par l’ANSM et l’Assurance maladie, avec le service de neurochirurgie de l’hôpital Lariboisière à Paris et menée sur 250.000 femmes exposées au médicament, sur la période 2007-2015. Elle a consisté à comparer celles qui ont reçu de fortes doses (plus de 3 grammes sur 6 mois, soit au moins 3 boîtes, puis poursuite du traitement) à celles faiblement exposées (moins de 3 grammes sur 6 mois, soit une ou deux boîtes, puis arrêt du traitement).

Pour autant, les autorités sanitaires ne jugent pas nécessaire de retirer ce médicament du marché. Elles veulent en revanche « repréciser ces indications » pour éviter les utilisations impropres. Comme dit la députée européenne Michèle Rivasi « le principe de précaution et la santé des patients doit primer sur l’intérêt des laboratoires pharmaceutiques ».