Tous les articles par Jacqueline Collard

La filière bio du lait continue sa croissance

Le collectif Faire bien, notamment animé par « Les prés rient bio », représente 2,5 % de cette collecte laitière en France.

Alors qu’en France, le nombre d’exploitations laitières a diminué de plus de moitié en vingt ans, passant d’environ cent soixante mille exploitations, en 1995, à soixante-dix mille cinq cent soixante-huit, en 2013 ; comme en Normandie, second bassin laitier français en volume de production de lait de vache. Entre 2010 et 2015, ce sont trois cent soixante-seize élevages laitiers qui ont disparu chaque année.

Pour de jeunes éleveurs laitiers, le bio s’avère être une filière d’avenir. Le marché est en pleine croissance : pour le seul lait bio, les achats des ménages français ont plus que doublé entre 2007 et 2015. Les éleveurs sont assurés de vendre leur lait, car l’on assiste à l’envolée de la consommation. Face à ce défi, l’agriculture bio constitue l’une des réponses à l’érosion de la démographie agricole.

Bilan de l’été caniculaire

La canicule de l’été 2018 a provoqué environ 1.500 morts de plus qu’un été normal, soit 10 fois moins que lors du record de 2003, a annoncé vendredi 21 septembre la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui avait fait entre 15.000 et 20.000 morts, mais aussi « moins que les autres épisodes caniculaires » des dernières années, a-t-elle noté.   

Face à la multiplication attendue des épisodes de canicule avec le changement climatique, il est  appelé à « nous organiser autrement » et notamment à réorganiser les villes, plus sujettes à la chaleur en raison du phénomène d’îlots de chaleur. Pour une même région, la température nocturne entre la ville et la campagne peut varier de 8°C en période de canicule ! En cause, le béton et le manque de végétation. Si agir sur la morphologie urbaine à grande échelle peut être épineux, au moins à court terme, d’autres actions peuvent être entreprises plus rapidement, comme la végétalisation.

 Par ailleurs cet été a été reconnu comme le 2ème plus chaud de notre pays avec une température moyenne de plus de 2 degrés , tout particulièrement dans le Nord Est : région jusque là épargnée ; en cette fin septembre le bilan hydrique n’a jamais été aussi bas compromettant agriculture et élevage. Cette sécheresse constatée en France depuis des mois atteint beaucoup de pays jusque là épargnés comme l’Allemagne, la Suède et le Royaume uni.

Pour Erwin Schöpges, président de l’European Milk Board, à Bruxelles, qui regroupe 100 000 petits producteurs laitiers européens, les aléas climatiques ne font qu’accentuer une situation déjà critique pour les éleveurs : « Sans cette sécheresse, les coûts de production sont déjà loin d’être couverts. On parle, pour toute l’Europe, de coûts autour de 40 à 45 centimes », alors que le prix de vente du lait en Europe « tourne autour de 30 à 33 centimes ».

Un représentant du monde agricole affirmait « Dans beaucoup d’endroits, même dans le Massif central, le château d’eau de la France, il n’y a pas de deuxième coupe d’herbe, c’est très préoccupant, l’hiver s’annonce difficile pour le bétail.

Jusqu’en Laponie où les éleveurs sami,  alertent sur les risques de famine des 250 000 rennes semi sauvages dont les pâturages ont brûlé ou ont été touchés par la sécheresse. Le gouvernement a débloqué une aide de 1,2 milliard de couronnes (117 millions d’euros) pour acheter du fourrage et  éviter les abattages d’urgence.

Dans les océans de même, le réchauffement climatique est en œuvre : ainsi à partir  de données satellites mesurant la température à la surface des océans, une étude publiée  dans la revue Nature constate un doublement entre 1982 et 2016 du nombre de jours où la mer était plus chaude que la normale. « Pour la première fois », l’étude montre que « ce changement est très probablement lié au réchauffement climatique » provoqué par l’homme, explique à l’AFP l’auteur principal Thomas Frölicher, de l’Institut de physique de l’université de Berne.

Utilisant des modèles climatiques, les chercheurs estiment que ces canicules marines, « essentiellement provoquées par le réchauffement à long terme des océans », seront encore plus fréquentes, plus intenses et plus étendues, et que cette tendance s’accélérera avec l’augmentation de la température de la planète. Et ces élévations seraient  à mettre en corrélations avec les catastrophes naturelles actuellement en  croissance (tornades, ouragans, inondations à travers le monde).

Et selon les experts le nombre de jours où se produiront des températures anormalement chaudes dans les océans passe de 33 aujourd’hui à 84 si la planète se réchauffe de 2°C et 150 à 3,5°C. Chacun de nous peut améliorer sa conduite quotidienne pour limiter les dégâts !

Le chlordécone a contaminé pour longtemps les Antilles

La Guadeloupe et la Martinique sont contaminées pour des siècles par le chlordécone. Ce pesticide d’une toxicité extrême a été utilisé massivement dans les bananeraies de ces deux îles de 1972 à 1993. Il était interdit aux USA dés 1976 et en France métropolitaine depuis 1990.

Le composé décachloro-octahydro-1,3,4-méthéno-2H-cyclobuta[a,d)-pentalen-2-one, le

chlordécone, est synthétisé pour la première fois par des chimistes de la société américaine Allied Chemical Corporation en 1950 et breveté en 1952. Il est commercialisé en 1958 en tant qu’insecticide et acaricide, avant tout pour lutter contre les insectes et les cafards.

A la fin des années 1970, les connaissances sur la toxicité du chlordécone et sur sa persistance dans l’environnement étaient donc conséquentes.

Le produit est utilisé sous le nom commercial de Kepone ou GC-1189. Présenté sous la forme d’une poudre contenant de 5 à 50 % de chlordécone, le produit est utilisé sur les bananes, le tabac et les agrumes.

Le système de production basé sur la monoculture et le poids économique de la banane sont deux données de base qui conditionnent une utilisation intensive de pesticides.

A partir de 1973, le chlordécone est identifié dans le monde de la production de la banane
comme le « produit miracle » pour lutter contre le charançon.

Les données du rapport de l’OPECST permettent d’estimer que, de 1982 à 1993, 180 tonnes de chlordécone ont été utilisées dans les plantations de bananes des Antilles françaises.A partir de 1993, en principe, le chlordécone n’est plus utilisé. Sa présence dans l’environnement, avérée dans les études publiées en 1977, en 1980 et en 1993, semble destinée à être négligée, sinon oubliée.

A partir de la fin des années 1990, il devient obligatoire d’analyser la qualité des eaux potables. La responsabilité de cette mission est confiée aux services de santé (services DDASS).

La présence du chlordécone est mise en évidence mi-99 en Martinique et 6 mois plus tard en Guadeloupe.

Dès octobre 1999, la DDASS de Martinique et la Cire Antilles-Guyane lancent une nouvelle alerte et pointent les autres sources de contamination alimentaires par les résidus d’organochlorés contenus dans les sols.

 Résultat : les écosystèmes y sont pollués et la quasi-totalité des Antillais sont eux aussi contaminés par ce perturbateur endocrinien.

Notre santé dépend aussi de notre sommeil : ne l’oublions pas !

Lors du congrès européen  de cardiologie qui s’est tenu à Paris nous avons relevé les paroles de chercheurs grecs qui ne font que confirmer ce qui nous est dit en France : «Nous passons un tiers de notre vie à dormir », rappelle le Dr Epameinondas Fountas, du Centre de chirurgie cardiaque Onassis d’Athènes. « Mais nous en savons peu sur l’impact de ce besoin biologique sur le système cardiovasculaire. » Pour y remédier il s’est intéressé aux résultats d’une méta-analyse examinant le lien entre la durée du sommeil et les maladies cardiovasculaires de plus d’un million de personnes.

Deux groupes, l’un dormant moins de six heures par nuit et l’autre plus de huit heures, ont été comparés à un groupe contrôle dont le sommeil durait de six à huit heures. Résultat, les participants ayant un sommeil trop court ou trop long avaient un risque accru (respectivement 11 et 33%) d’être victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC).

S’il reconnaît que de nouvelles études sont nécessaires afin de comprendre ce constat, le Dr Fountas explique que « le sommeil influence les processus biologiques comme le métabolisme du glucose, la pression artérielle et l’inflammation – qui ont tous un impact sur les maladies cardiovasculaires. »

Il rassure néanmoins en expliquant que c’est lorsqu’elles deviennent chroniques que les privations de sommeil ou les nuits trop longues sont préjudiciables.

L’OCDE recommande un tarif plus ambitieux pour le carbone

Un rapport de l’OCDE pointe le prix insuffisant des taxes sur les émissions carbone (taxes sur les énergies fossiles et le carbone, prix des permis d’émissions échangeables…). Pour l’OCDE, le prix du carbone n’augmente pas assez vite, alors que le dispositif était considéré comme l’un des outils principaux pour lutter contre le réchauffement climatique.

En France la fiscalité carbone (ou Contribution Climat-Énergie)a été mise en place via une taxe ajoutée au prix de vente de produits ou de services, en fonction de la quantité de gaz à effet de serre (GES) qu’ils contiennent (émis lors de leur production et/ou de leur utilisation) : en pratique, c’est souvent la consommation d’énergies fossiles qui sert d’assiette à cette fiscalité. La France a mis en place cette fiscalité carbone en 2014 en intégrant dans les taxes intérieures sur les consommations des produits énergétiques une composante carbone. Les recettes générées permettent de contribuer au financement de la transition énergétique, d’encourager l’amélioration de l’efficacité énergétique et la bascule vers des énergies plus vertes à faible contenu carbone. Cette taxe carbone a  été relevée à 14,50 €/tonne de CO2 en 2015, à 22 €/tonne de CO2 en 2016 et 30,5 €/tonne de CO2 en 2017.

L’article premier de la loi sur la transition énergétique pour une croissance verte a tracé une trajectoire croissante de la composante carbone jusqu’en 2030 : « le Gouvernement se fixe pour objectif, pour la composante carbone intégrée aux tarifs des taxes intérieures sur la consommation des produits énergétiques […] d’atteindre une valeur de la tonne carbone de 30,50 € en 2017, 39 € en 2018, 47,5 € en 2019, 56 € en 2020 et 100 € en 2030. ».

Les pays européens sont parmi les mieux classés du monde, avec en tête la Suisse, le Luxembourg, la Norvège et la France. A l’inverse, en bas du classement, figurent le Brésil, l’Indonésie et la Russie.

L’OCDE vient de  transmettre  un rapport publié le 18 septembre 2018, l’organisation pointe les tarifs insuffisants attribués au carbone sur ces marchés par les États. Et ce alors que donner un coût aux émissions de CO2 est considéré par beaucoup d’experts comme un des outils principaux pour lutter contre le réchauffement climatique. Selon ce rapport, « les prix du carbone doivent augmenter bien plus rapidement que ces dernières années pour garantir une transition efficace par rapport à son coût vers une économie bas carbone ». L’organisation a ainsi évalué le « déficit de tarification carbone », qui mesure l’écart entre les prix existants dans ses 42 pays membres et ceux du G20 et une valeur de référence fixée à 30 euros la tonne. Il se situe actuellement à 76,5%, soit une amélioration de trois points par rapport à 2015. Les progrès restent toutefois insuffisants. Si cette progression se poursuivait au rythme actuel, « le déficit serait comblé en 2095 », alerte l’OCDE. Cet indicateur comprend les taxes qui visent spécifiquement les énergies fossiles, les taxes sur le carbone et les prix des permis d’émission échangeables. « Le gouffre qui sépare aujourd’hui le prix du carbone et le coût réel des émissions pour notre planète est inacceptable« , a déclaré Angel Gurría, secrétaire général de l’organisation.