Tous les articles par Jacqueline Collard

Le gouvernement suspend temporairement l’utilisation du méthamsodium

Ce pesticide utilisé notamment dans les cultures maraîchères, comme la mâche, le méthamsodium est pointé du doigt à la suite de l’intoxication de dizaines de personnes ces dernières semaines dans la région d’Angers. Cinq ont aussi été récemment « incommodées » dans le Finistère sans que leur état nécessite une hospitalisation, selon la préfecture.

Le méthamsodium est, pour le moment, exclu des champs français. Le gouvernement a pris un arrêté, jeudi 25 octobre, figurant vendredi au Journal officiel, qui suspend jusqu’à la fin de janvier l’utilisation des produits phytopharmaceutiques contenant ce pesticide, dans l’attente de travaux réalisés sur le sujet par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).  Une décision qui a été prise compte tenu des cas d’intoxication et des « doutes sur la possibilité d’utiliser les produits concernés de façon sûre selon les modalités actuellement en vigueur », précise l’arrêté. Par ailleurs  il est mentionné qu’il « fait partie des substances actives les plus préoccupantes pour la santé et l’environnement ». Pour les députés de La République en marche des Pays de la Loire, dont l’écologiste Matthieu Orphelin, cette suspension est « une sage décision pour la santé des agriculteurs et des citoyens », il a ajouté, « on sait faire de la mâche en agriculture bio sans utilisation de produits aussi dangereux ». Yves Lepage, président de l’association Sauvegarde de l’Anjou, met également en garde contre la dangerosité de ce produit .L’enjeu est de taille pour la région nantaise, qui représente « 90 % de la production française » de mâche, soit 32 000 tonnes par an, selon Dominique Visonneau, président de la coopérative Océane, qui rassemble une quarantaine de producteurs.

L’OMS alerte sur la santé des enfants, premières victimes de la pollution

C’est dans cet esprit que du 30 octobre au 1er Novembre se tient la première conférence mondiale sur la pollution de l’air organisée à Genève sous l’égide de l’institution onusienne.
En effet environ 91 % des habitants de la planète respirent un air pollué, ce qui entraîne quelque 7 millions de décès chaque année. L’Assemblée mondiale de la Santé a confié à l’OMS un rôle de chef de file pour combattre ce qui est aujourd’hui l’une des principales causes de décès prématurés au plan mondial.

« La pollution de l’air a un impact dévastateur sur la santé des enfants. » L’alerte émane de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un rapport inédit publié lundi 29 octobre, lors de  cet événement organisé en collaboration avec ONU-Environnement, l’Organisation météorologique mondiale (OMM), la Coalition pour le climat et l’air pur (CCAC), le secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et la Commission Économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU).au siège de l’OMS à Genéve

 « L’air pollué est en train d’empoisonner des millions d’enfants et de ruiner leurs vies », tonne le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, ajoutant « la particulière vulnérabilité des enfants aux effets délétères de la pollution de l’air. »L’OMS  appelle à « une action rapide pour faire face à la pollution atmosphérique ».

«Une action rapide pour faire face à la pollution atmosphérique est nécessaire d’urgence», ajoute le Dr Neira. «Il existe des solutions, notamment des systèmes de transports plus viables, la gestion des déchets solides, l’utilisation de poêles et de combustibles propres pour les ménages ainsi que les énergies renouvelables et la réduction des émissions industrielles», souligne-t-elle.

Environ 600 000 enfants âgés de moins de 15 ans – dont 543 000 de moins de 5 ans – meurent chaque année dans le monde d’une infection respiratoire parce qu’ils vivent dans un environnement saturé en particules fines, révèle le rapport. A cause d’un air extérieur contaminé par les gaz toxiques rejetés par le trafic automobile, l’activité industrielle, les pratiques agricoles, l’incinération des déchets (en Inde, notamment) ou encore les poussières issues des tempêtes de sable (Moyen-Orient). En Afrique.c’est  un air « terriblement pollué » à l’intérieur des logements,qui aggrave le problème.

La pollution intérieure, premier danger

Pour la première fois, l’OMS a tenté de chiffrer l’impact de la pollution de l’air (atmosphérique ou intérieur) sur la mortalité infantile. Selon ses calculs, la pollution atmosphérique a tué environ 300.000 enfants en 2016 (contre 4,2 millions de victimes totales), la pollution de l’air intérieur, le plus souvent liée à des fourneaux de cuisine, environ 400.000 enfants (3,8 millions de victimes totales). Soit un total de 600.000 enfants (les deux pollutions se recouvrant partiellement), à savoir 543.000 enfants de moins de 5 ans et 52.000 âgés de 5 à 15 ans.

Parmi les MÉTHODES ET OUTILS envisagés
• Méthodes et outils pour estimer la charge de la pollution de l’air et les incidences sur la santé.
• Outils pour évaluer les incidences sur la santé de la pollution de l’air au niveau local, et élaborer des scénarios pour une gestion plus écologique des transports, de l’énergie et des déchets, aux niveaux local et national, entre autres dans le cadre de l’initiative pour la santé urbaine (Urban Health Initiative ).
• Outils pour évaluer, chiffrer et réduire la pollution de l’air et ses impacts sanitaires.

Cet automne, l’OMS lancera une campagne de communication mondiale, BreatheLife, dont l’objectif est de sensibiliser le public au problème de la pollution de l’air en tant que risque majeur pour la santé et le climat. Cette campagne est dirigée par l’OMS, en partenariat avec la Coalition pour le climat et l’air pur pour réduire les polluants atmosphériques de courte durée de vie hébergée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

Rapport publié lundi 29 octobre par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

http://www.who.int/fr/news-room/detail/27-09-2016-who-releases-country-estimates-on-air-pollution-exposure-and-health-impact

De nouveaux cas de malformations signalés dans l’Ain

Nouveau rebondissement dans l’affaire des bébés nés sans bras. Onze cas supplémentaires d’enfants nés avec une malformation de réductions des membres supérieurs  viennent d’être identifiés dans le département de l’AIN entre entre 2000 et 2014.Ce qui porte à 18 le nombre d’enfants nés handicapés.

«L’agénésie des membres supérieurs est une anomalie congénitale qui se manifeste par l’absence de formation d’une main, d’un bout de bras ou du bras entier au cours du développement de l’embryon, souligne Anne Gallay, directrice des maladies non transmissibles dans l’agence. En France, cette maladie touche 1,7 naissance sur 10.000, soit 150 cas par an. »

Rappelons qu’ au début de la polémique selon Santé publique France , l’accumulation, entre 2009 et 2014, de sept cas de malformations – dites « agénésie transverse des membres supérieurs » (ATMS) – dans une zone rurale de l’Ain d’un rayon de 17 km, ne présentait  pas de caractère inhabituel.Alors que trois rapports avaient  été rendus simultanément par Santé publique France sur des suspicions d’excès de cas de malformations dans des zones géographiques restreintes. Deux d’entre eux, concernaient la Bretagne et la Loire-Atlantique, en concluant à un nombre de cas significativement accru par rapport à la norme – sans qu’une cause soit identifiée.Plusieurs hypothèses sont soulevées: hasard ou exposition à des médicaments ou des pesticides ? Jusqu’ici aucune enquête n’a réussi à trouver un dénominateur commun entre les parents de ces enfants nés avec une malformation.

Depuis la médiatisation de ces nombreux cas la Ministre de la Santé a diligenté une enquête nationale d’autant que dans son interview elle signalait que plus de 100 cas semblables sont signalés chaque année en France. Pour ce qui est de l’Ain elle envisage les premiers résultats fin Janvier. La controverse a eu le mérite de faire la lumière sur les carences françaises en matière de surveillance des anomalies congénitales. Pour l’heure, il n’existe que six registres locaux qui ne couvrent que 19 % du territoire.

Le Parlement européen interdit les plastiques d’usage unique de notre quotidien

Les eurodéputés ont soutenu à une large majorité, mercredi, un texte visant à interdire les cotons-tiges, couverts, assiettes et autres pailles en plastique., la Commission s’était déjà prononcé  pour interdire une dizaine de catégories de produits à usage quotidien, qui représentent à eux seuls 70 % des déchets polluant les océans et s’échouant sur les plages.« Chaque minute, une tonne de plastique est déversée dans nos océans », a souligné l’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi, qui se félicite de ce vote « malgré le lobbying massif des industriels du plastique ».

Des interdictions existent par ailleurs déjà au niveau national , en France par exemple,  les gobelets et assiettes en plastique seront interdits au 1er janvier 2020.

 Au même moment une étude autrichienne  a été présentée au congrès de gastroentérologie à Vienne montrant la présence généralisée de micro-plastiques dans les selles humaines. Mais il est à ce stade difficile de savoir si ce sont les emballages ou la pollution des océans qui est en cause.On peut dés lors prendre conscience de cette omniprésence du plastique dans notre quotidien et que nous devons de façon urgente en diminuer fortement son utilisation.

Des chercheurs de l’Université de médecine de Vienne et de l’Agence environnementale autrichienne ont suivi un groupe de participants venus de pays du monde entier, notamment de Finlande, d’Italie, du Japon, des Pays-Bas, de Pologne, de Russie, du Royaume-Uni et d’Autriche. Et leurs observations sont alarmantes : chaque échantillon de selles a donné un résultat positif à la présence de microplastiques !

Cette  étude, a identifié – entre autre – des particules de polypropylène (PP) et de polyethylène-terephtalate (PET) dans les selles de 8 volontaires, résidant en Europe, en Russie et au Japon.Rappelons que ces deux plastiques sont couramment utilisés pour l’emballage alimentaire (emballage des produits alimentaires, bouteilles d’eau, etc…). Selon les auteurs, «  2 à 5% de tous les plastiques produits finissent dans les mers. Une fois dans l’océan, le plastique est consommé par les animaux marins et entre dans la chaîne alimentaire où il est probable qu’il soit consommé par l’homme. On peut dés lors prendre conscience de cette omniprésence du plastique dans notre quotidien et que nous devons de façon urgente en diminuer fortement son utilisation, alors que la production mondiale poursuit sa progression.

Le Conseil de l’Union européenne, qui représente les États membres, doit lui aussi se prononcer sur le texte votée par le Parlement d’ici à la fin de l’année, et espère aboutir à  une directive  pour finaliser ces interdictions.

Les consommateurs d’alimentation biologique seraient moins touchés par le cancer

Nous consommons de plus en plus de produits biologiques. Leur consommation en France a ainsi fait un bond de 14% au premier semestre 2017. L’enjeu majeur de la consommation du bio, c’est la santé : on attribue au bio une meilleure qualité nutritionnelle des aliments et une moindre contamination en pesticides. En effet, les produits issus de l’agriculture biologique, notamment les céréales, contiennent 4 fois moins de pesticides que ceux issus de l’agriculture conventionnelle, avait révélé une enquête en 2014. Une étude française de l’INRA , publiée  dans la revue JAMA Internal Medicine, est  la première à pointer les  risques de cancer liés à l’alimentation conventionnelle dans la population générale.

L’objectif de cette étude était  de quantifier le risque de cancer en fonction de l’exposition aux pesticides par l’alimentation: elle témoignerait que la présence de résidus de pesticides dans l’alimentation conventionnelle pourrait expliquer que les grands consommateurs de bio aient un risque diminué de  25 % du risque de cancer.Conduits par Julia Baudry et Emmanuelle Kesse-Guyot, les auteurs ont exploité les données d’une grande cohorte, dite NutriNet, de près de 70 000 volontaires suivis entre 2009 et 2016. Ils ont divisé en quatre groupes les individus, en les classant des plus gros consommateurs de bio (environ plus de 50 % de leur alimentation), à ceux qui n’en consomment que de manière occasionnelle, ou jamais.

 Pour expliquer ces résultats, l’hypothèse de la présence de résidus de pesticides synthétiques bien plus fréquente et à des doses plus élevées dans les aliments issus de l’agriculture conventionnelle comparés aux aliments bio est la plus probable », indique Emmanuelle Kesse-Guyot, chercheuse (Institut national de la recherche agronomique, INRA) dans l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Inserm, INRA, université Paris-XIII) et coauteure de ces travaux.

Le Centre de recherche en épidémiologie et statistiques Sorbonne Paris Cité, à qui l’on doit l’étude, est composé de membres de l’Inra et de l’Inserm mais aussi du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) et de l’université Paris XIII.

https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2707948