Tous les articles par Jacqueline Collard

L’hypersensibilité reconnue par le tribunal des affaires sociales

Nous relayons cette décision importante pour les personnes impactées par l »Hypersensibilité (EHS) qui ont souvent beaucoup de mal à  obtenir une reconnaissance de leur pathologie cependant fort invalidante.

Par jugement du 27 septembre 2018, le Tribunal des affaires de sécurité sociale de Versailles a jugé qu’un électrohypersensible devait être pris en charge au titre des accidents du travail.

Diagnostiqué électrohypersensible depuis 2011, le requérant, technicien d’un service client d’une entreprise de télécommunications, avait été maintenu à un poste sans aménagement malgré les préconisations de la médecine du travail recommandant un changement de poste moins exposant aux ondes électromagnétiques.

Son malaise, survenu le 6 novembre 2013 sur son lieu de travail a été reconnu comme accident du travail par le Tribunal des affaires de sécurité sociale de Versailles par jugement du 27 septembre. Cette reconnaissance est pour Maître Lafforgue, avocat du demandeur, et, par ailleurs avocat de Priartem, « une première judiciaire française qui ouvre une brèche pour d’autres victimes électrohypersensibles ».

Selon l’AFP, une première expertise médicale avait conclu à un malaise d’origine « psychiatrique » provoqué par des « troubles anxieux« , sans rapport avec l’environnement au travail. Mais un second rapport, rédigé par un autre médecin, avait avancé que « les signes présentés lors de ce malaise pourraient être compatibles avec un malaise par hypersensibilité aux ondes électromagnétiques« , assurant qu’on ne pouvait exclure « tout lien de causalité entre le malaise et le travail« .

La présidente de Priartem Sophie Pelletier s’exprime avec satisfaction appréciant cette décision «Nous saluons cette Première comme une avancée de plus dans le processus de reconnaissance de l’EHS et plus globalement de l’impact des ondes sur la santé ».

Association nationale P.R.I.A.R.T.EM (Pour Rassembler, Informer et Agir sur les Risques liés aux Technologies ElectroMagnétiques)
Correspondance : P.R.I.A.R.T.EM – Collectif des Electrosensibles de France; 5, Cour de la Ferme Saint-Lazare ; 75010 Paris
Email : Cliquez –  Tél : 01 42 47 81 54

Les risques des cabines de bronzage confirmés par l’ANSES

Les liens avec les risques de cancers de la peau sont connus de longue date. Le nombre de nouveaux cas de cancers cutanés a plus que triplé dans la période 1980-2005. C’est l’un des cancers qui a le plus augmenté ces dernières années, et cette progression se poursuit. Les carcinomes représentent 90 % des cancers cutanés diagnostiqués en France. Moins fréquents, les mélanomes sont les plus dangereux, du fait de leur fort potentiel métastasique.

14 325 nouveaux cas de mélanomes ont été recensés en 2015 en France, et 1 773 morts, selon les chiffres de l’Institut national du cancer.

Depuis 2009, le Centre international de recherche sur le cancer( CIRC) , qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé, a classé l’ensemble des spectres des rayons UV et les appareils de bronzage comme « cancérogènes certains ». De même, les dermatologues alertent sur « le soleil en boîte » depuis la fin des années 1990, littérature scientifique à l’appui.

Les chiffres sont sans appel : « 382 cas de mélanomes pouvaient  être attribués à l’exposition aux appareils de bronzage », pointe l’avis de l’Anses. Le risque de  développer un mélanome pour les personnes ayant eu recours au bronzage artificiel au moins une fois avant l’âge de 35 ans est augmenté de 59 %. 43 % des cas de mélanome chez les jeunes peuvent être attribués à une utilisation des cabines avant 30 ans, ajoute l’Anses. Deux études épidémiologiques récentes réalisées aux Etats-Unis et en Norvège ont conforté ces niveaux de preuve.

En outre, les UV artificiels provoquent d’autres effets indésirables, comme un vieillissement de la peau, dont les experts estiment qu’il pourrait être quatre fois plus rapide avec les lampes de bronzage qu’avec le soleil. En réalité, le bronzage en cabine colore la peau plus qu’elle ne la bronze. Autre inquiétude de l’agence, alors que la réglementation interdit ces cabines aux mineurs, « les contrôles montrent qu’il y a encore une fraction non négligeable des moins de 18 ans qui le pratiquent, et plus on s’expose tôt plus le risque est élevé », souligne Olivier Merckel, directeur de l’unité des risques physiques à l’Anses.

« Aucune valeur limite d’irradiance ou de dose ne peut être fixée pour protéger les utilisateurs », ajoute encore le rapport. En 2016, 63 % des 982 cabines contrôlées par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes s’étaient révélées non conformes en raison de manquements à la sécurité ou de non-respect de la réglementation, qui interdit la publicité et les promotions.

Communiqué de presse à propos des malformations congénitales

Voilà notre communiqué de presse fait en partenariat avec WECF, l’ASEF, la FRAPNA AURA, le C2DS et transmis aux autorités sanitaires

Mardi 8 octobre 2018

Bébés nés sans bras ou sans mains : les investigations doivent se poursuivre pour identifier les causes

Nous sommes plusieurs associations qui publions une lettre ouverte demandant la poursuite des investigations pour identifier les causes de malformations à la naissance constatées notamment dans l’Ain, en Bretagne et en Pays de la Loire. Alors que les impacts des pollutions environnementales sur la santé des nouveau-nés sont un enjeu majeur de santé publique, les autorités ne peuvent laisser dans l’incertitude les parents et familles des victimes. Le 4 octobre, Santé Publique France avait annoncé la non-poursuite des investigations, dans un contexte où le REMERA, l’un des six registres de malformations existants sur le territoire national, pourrait être contraint de mettre fin à ses travaux faute de financements. Il est demandé aux autorités de poursuivre les investigations pour identifier les causes de ces malformations qui ont des conséquences à vie sur la santé des enfants.

 Arrêter les investigations devant des cas de malformations constatés dans plusieurs zones rurales du territoire : une situation inacceptable

Plusieurs cas de bébés nés sans mains ou sans bras dans des zones rurales ont été signalés dans l’Ain entre 2009 et 2014, ainsi qu’en Bretagne et Pays de la Loire. Or, dans un récent communiqué, l’Agence Santé Publique France estime (1) que « suite à l’investigation des 7 cas rapportés dans l’Ain nés entre 2009 et 2014, l’analyse statistique ne met pas en évidence un excès de cas par rapport à la moyenne nationale », et que « l’absence d’hypothèse d’une éventuelle cause commune ne permet pas d’orienter des investigations complémentaires ». Elle note cependant un excès de cas pour les deux autres zones concernées, sans identifier « aucune exposition commune […] pour les cas groupés de ces 2 régions ». Peut-on accepter de laisser sans réponse des familles totalement désarmées ? Les données de santé n’exigent-elles pas plus de transparence ?

Surveillance des malformations : renforcer les registres pour couvrir tout le territoire

Le registre régional REMERA de Rhône-Alpes portant sur 4 départements et à l’origine de ces investigations se voit aujourd’hui menacé de mettre fin à ses activités, faute de financements de l’Etat comme de la Région. Comment est-ce possible, alors même que les autorités sanitaires ont réaffirmé la nécessité de renforcer la surveillance des malformations congénitales, aujourd’hui assurée par 6 registres (2) couvrant seulement une partie du territoire national ? Une telle situation apparaît en flagrante contradiction avec l’objectif du Plan National de Santé Publique de « grossesse en bonne santé et les 1000 premiers jours » et d’« information sur les perturbateurs endocriniens » (3). La création d’un registre national rassemblant toutes les données est au contraire devenu indispensable.

Protéger la santé des nouveau-nés : enjeu essentiel des politiques de santé-environnement

Le PNSE3 comme le PRSE3 ont un même objectif : un accroissement de la prévention pendant la période des 1000 premiers jours. Ces mesures, devenues urgentes, sont motivées par l’impact reconnu des expositions in utero sur la survenue de pathologies chroniques qui se révéleront parfois dès la naissance mais aussi des années plus tard, et auront des conséquences à vie. Ce sujet majeur de santé publique intéresse l’ensemble des citoyens et revêt une importance capitale, puisqu’il concerne la population particulièrement fragile que sont les nouveau-nés, les nourrissons et les enfants en bas âge. Les associations demandent que l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail) lance au plus vite des études de terrain sur les territoires où ont été repérés des agrégats de malformations d’enfants, pour étudier le lien avec les intrants chimiques et pesticides utilisés par les agriculteurs sur ces territoires ruraux, ou tout autre type de pollutions auxquelles seraient exposées les populations.

  1. Surveillance des anomalies congénitales, Communiqué, Santé Publique France, 4 octobre 2018, http://www.santepubliquefrance.fr/Accueil-Presse/Tous-les-communiques/Surveillance-des-anomalies-congenitales
  2. Il existe actuellement 6 registres : Rhône-Alpes (REMERA), Paris (EPOPE), Auvergne, Antilles (Martinique), Ile de la Réunion
  3. Bretagne, http://invs.santepubliquefrance.fr/fr/Dossiers-thematiques/Maladies-chroniques-et-traumatismes/Perinatalite/La-sante-perinatale
  4. Plan National de Santé Publique 2018-2022, https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2018/03/dossier_de_presse_-_priorite_prevention_rester_en_bonne_sante_tout_au_long_de_sa_vie.pdf

Le rapport spécial du Giec nous alerte une fois de plus et que faisons nous ?

Si il y a un espoir de limiter le réchauffement,  c’est  au prix d’un sursaut international alors qu’attendons nous: que peuvent proposer nos politiques ? ou faut-il que les citoyens réagissent c’est peut-être la solution?? Les scientifiques du Giec viennent de rendre un nouveau rapport alarmant sur le réchauffement climatique.

Le climatologue Jean Jouzel rappelle l’urgence de ce qui est énoncé dans le dernier rapport du Giec. Il a longtemps été vice-président du groupe scientifique, et tire une fois encore la sonnette d’alarme mais cela suffira-t-il?

Comment expliquer que la situation se dégrade malgré la prise de conscience ? Pas facile pour le grand public de s’y retrouver dans ces histoires de réchauffement climatique !

L’accord de Paris, scellé en décembre 2015 lors de la COP21, prévoit de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète « nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels ». A la demande des pays les plus vulnérables, comme les nations insulaires menacées de submersion par la montée des océans, a été ajoutée la nécessité de poursuivre « l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5 °C ». Les Etats ont alors commandé au GIEC un rapport spécial sur « les impacts d’un réchauffement global de 1,5 °C et les trajectoires d’émissions mondiales de gaz à effet de serre associées »

Il faut bien avoir en tête que le changement climatique, désormais, ne concerne pas les « générations futures », mais bien des jeunes qui sont déjà nés. Pour éviter à ces jeunes un climat dans lequel il leur serait difficile de vivre, j’estime qu’il ne nous reste que trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre. Nous n’avons pas le droit de laisser les bras. Nos générations font preuve d’un grand égoïsme.

Ce rapport de 400 pages, établi par près d’une centaine d’auteurs de quarante pays sur la base de plus de 6 000 études scientifiques, donne lieu à un « résumé à l’intention des décideurs » d’une vingtaine de pages, destiné à éclairer les gouvernements.Ce résumé du rapport existe donc pour les décideurs politiques, même s’il est accessible en ligne, et par ailleurs uniquement en anglais.

Comme exemple:En 2050, dit le Giec, il faudra que la demande mondiale en énergie retrouve le niveau de celle de 2010 – alors que cette demande bondit d’année en année. D’ici à la fin du siècle, il faudra que cette demande baisse encore de 25% à 30%, autrement, les 1,5°C seront compromis.

Alors que faisons nous?Le changement c’est maintenant!Trop tard pour arrêter le dérèglement climatique, mais pas pour le limiter ! Il y a des conséquences des changements climatiques que l’on ne pourra plus éviter (ouragans, typhons, sécheresses). Mais en parallèle du travail d’adaptation recommandé par le GIEC aux gouvernements, nous devons réduire nos émissions ! nous devons atteindre le niveau zéro d’émissions fossiles en 2050

http://report.ipcc.ch/sr15/pdf/sr15_spm_final.pdf

Le lac d’Annecy à la côte d’alerte ; un témoin de plus du réchauffement climatique

Alors qu’en Corée du Sud a lieu un colloque international de L’IPCC (GIEC) sur le défi climatique, pendant lequel le rapport spécial du Giec va être remis aux gouvernants, dans notre région, de multiples signaux d’alerte sont déjà là.

Par exemple le niveau extrêmement bas du lac d’Annecy qui connaissait pourtant en Janvier une côte maxima après des épisodes de pluie importants.

La cote de 80 centimètres qui sert de référence à la stabilité des eaux depuis la fin du 19e siècle, sous un pont de la rivière Thiou, déversoir naturel du lac qui traverse la ville, a grimpé cet hiver à 115 cm, premier stade de vigilance pour les crues ; elle est aujourd’hui retombée autour de 20, soit plus bas que lors de la canicule de 2003. Pour assurer un niveau stable, le débit du déversoir est régulé manuellement, « d’une part pour éviter les inondations et d’autre part pour éviter le phénomène que nous avons aujourd’hui« , explique Pierre Bruyère, président du Syndicat mixte du lac d’Annecy (Sila).

Mais à l’heure du réchauffement climatique, « il est temps de réfléchir à une autre manière de fonctionner« , admet-il. « Cette année, nous avons eu deux phénomènes. Le lac a débordé cet hiver, les services de la ville ont donc ouvert les vannes en grand. Fin juin, la situation s’est brutalement inversée, jusqu’à la sécheresse. N’ont-ils pas vidé trop vite le lac ?« , interroge Thomas Terrier, président de l’Association des propriétaires riverains (April), pour qui la situation va « sensibiliser à la ressource en eau« . En attendant, le niveau de l’eau découvre les berges et le fond des bateaux, et rend accessible à pied une grande zone au large du Pâquier, la promenade qui longe le lac au centre-ville, mettant en difficultés le tourisme aquatique.

L’été 2018 s’est montré caniculaire, avec une sécheresse exceptionnelle provoquant une évaporation abondante. Ceci  risque de devenir la norme selon les prédictions du GIEC. Tous les publics : citoyens, agriculteurs, professionnels du tourisme, ne peuvent plus ne pas transformer leurs réflexions, leurs  habitudes sans quoi la nature reprenant ses droits verra des modifications préjudiciables à tous les humains, comme à tous les êtres vivants.