Tous les articles par Jacqueline Collard

Le changement climatique : l’électrique est il la solution ?

Le basculement vers l’électrique va-t-il nous sauver du changement climatique ? Multiplication des voitures électriques et numérisation accrue du monde sont souvent considérées comme des moyens de limiter l’impact des énergies fossiles et de tenter de mettre le monde sur la trajectoire de l’accord de Paris.

La réalité est plus contrastée, estime un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) rendu public mardi 13 novembre. Le World Energy Outlook, la publication annuelle de l’institution basée à Paris, analyse les conséquences d’une électrification rapide des usages sur la production et la consommation d’énergie.

Selon les projections de l’Agence internationale de l’Energie (AIE) , les investissements en faveur de la mobilité électrique et du chauffage électrique pourraient amener à une augmentation de 60 % à 90 % de la demande mondiale en électricité – l’équivalent de deux Etats-Unis en termes de consommation d’électricité. « L’électrification amène des bénéfices, notamment en réduisant la pollution au niveau local, mais elle requiert des mesures supplémentaires pour décarboner la production d’électricité afin d’atteindre les objectifs climatiques », prévient l’AIE dans son rapport.

Autrement dit : basculer vers l’électrique ne sert en rien le combat pour préserver le climat si le courant provient toujours de centrales à énergies fossiles particulièrement charbon ou à gaz, fortement émetteurs de CO2.

Pour un Pacte Finance-Climat européen


Alors qu’un appel pour un Pacte Finance-Climat européen est lancé , simultanément les instigateurs de ce projet produise un livre éclairant leur démarche:

Nous ne pouvons pas rester sans rien dire. Nous ne pouvons pas rester sans agir. Aujourd’hui, l’esprit se révolte contre le sort qui est promis à l’Homme.Nous, Citoyens d’Europe et Citoyens du monde associés dans une même communauté de destins, n’acceptons pas que l’humanité se dirige, sans réagir, vers le chaos climatique.Nous voulons agir ensemble pour que 2018 soit l’année d’un sursaut collectif et que, en 2019, soit adopté le projet de Pacte rendu public le 7 décembre 2017 : adoption en 2019 pour application dès le début 2020.

livre: Finance, Climat, Réveillez-vous !

Dérèglement climatique, chômage et précarité, crise financière, crise de l’Europe… Sommes-nous condamnés au chaos ?

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a aucune fatalité. Rien à voir avec l’extinction des dinosaures. Cette fois, la météorite, c’est nous. C’est nous, les responsables : nos bâtiments mal isolés, nos transports trop polluants, notre alimentation, notre agriculture… Il est temps de déclarer la guerre au dérèglement climatique, de saisir cette « chance » pour enfin mettre au monde un nouveau modèle de développement, au service de l’humanité. Et ce livre prouve qu’il est possible de financer ce chantier colossal grâce à un Pacte européen climat-emploi.Finance, Climat, Réveillez-...

Pour vaincre l’inertie des pouvoirs et le poids des lobbies, il est temps de nous rassembler et de pousser nos dirigeants à l’audace : réveillez-vous ! Et passons à l’action.

Anne Hessel est docteur en médecine et docteur en chimie. Fille de Stéphane Hessel, elle est engagée dans plusieurs mouvements citoyens.

Jean Jouzel est climatologue, membre de l’Académie des sciences. Il était vice-président du groupe scientifique du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) quand celui-ci a reçu le prix Nobel de la paix.

Pierre Larrouturou est ingénieur agronome et diplômé de Sciences-po. En 2008, Marianne le présentait comme « l’un des cinq économistes qui avaient annoncé la crise financière ».

Les produits en plastiques devront être mieux évalués du point de vue environnemental

Les produits en plastique oxo-dégradable (sacs et emballages) et les emballages en polystyrène expansé rejoignent la liste des 6 produits jetables que Bruxelles propose d’interdire à partir de 2021. Le rapport rédigé par l’eurodéputée belge Frédérique Ries (ADLE) préconise aussi de réduire «de façon ambitieuse et durable», d’ici 2025, les emballages à usage unique pour les burgers, sandwichs, fruits, légumes, desserts et glaces. dans le même ordre d’idée les bouteilles en plastique devront être collectées séparément et recyclées à 90% d’ici 2025. Alors que la proposition de la Commission européenne  vise déjà l’interdiction de neuf produits en plastique à usage unique en 2021 (cotons-tiges, fourchettes, couteaux, cuillères, baguettes, assiettes, pailles, touillettes et bâtons de ballon),cette liste a été rallongée par  la commission environnement de Bruxelles.

En France « au plus tard le 1er janvier 2020, il est mis fin à la mise à disposition des gobelets, verres et assiettes jetables de cuisine pour la table, pailles, couverts, piques à steak, couvercles à verre jetable, plateaux repas, pots à glace, saladiers, boîtes, et bâtonnets mélangeurs pour boissons en matière plastique, sauf ceux compostables en compostage domestique et constitués, pour tout ou partie, de matières biosourcées », indiquerait le code de l’Environnement ainsi modifié. De nombreuses conditions à respecter par les industriels, donc, et en très peu de temps… La vente à emporter, du traiteur et de la restauration rapide, n’est pas le seul visé par le parlement. Celui de la restauration collective également : « au plus tard le 1er janvier 2025, il est mis fin à l’utilisation de contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe et de service en matière plastique, dans les services de restauration collective des établissements scolaires et universitaires ainsi que des établissements d’accueil des enfants de moins de six ans. Dans les collectivités territoriales de moins de 2 000 habitants, les dispositions du présent alinéa sont applicables au plus tard le 1er janvier 2028 », indique l’amendement adopté de Laurianne Rossi, également député LREM.

Exit donc la possibilité d’expérimentation sur trois ans qui avait, au cours de la lecture précédente, remplacé l’interdiction pure et simple. Est en revanche conservée dans cette version du texte la mesure qui met, sauf exceptions, fin à partir de 2020 à l’utilisation des bouteilles d’eau plate en plastique en restauration collective scolaire. L’association Zero Waste France salue « cette décision qui fait suite à la mobilisation et l’engagement de collectifs de parents d’élèves, de l’association Cantines sans plastique, de groupes locaux du Réseau Zero Waste, ainsi que de collectivités locales ayant d’ores et déjà fait le choix d’abandonner le plastique : Strasbourg, Montrouge, les Sables-d’Olonnes ou Montpellier ».

Il y a une nécessité de changement de comportement pour diminuer le nombre de déchets, notamment ceux issus des produits plastique.

Nouvelles bactéries dans du lait en poudre

C’est une nouvelle affaire Lactalis que nous révélons après le scandale de lait contaminé avec une salmonelle dévoilé en fin 2017: la « salmonella agona », cette  bactérie  avait intoxiqué 38 nourrissons. Mais on découvre aujourd’hui qu’elle est loin d’être la seule à s’être retrouvée dans l’usine de Craon (Mayenne), sur les sols et même dans la poudre de lait !

D’après un tableau remis par Lactalis à la préfecture de Mayenne, le géant mondial avait, en réalité, décelé près d’une quinzaine d’autres types de salmonelles, comme le prouvent ses propres tests réalisés entre 2008 et 2016. Tous les ans, sauf en 2015, ses contrôles montrent la présence de bactéries . Les analyses de l’Institut Pasteur accréditent l’idée que cette bactérie a subsisté pendant toutes ces années dans cette usine de Craon (Mayenne), rachetée par Lactalis à son concurrent Celia en 2006.

Les salmonelloses sont des intoxications alimentaires allant de la gastroentérite bénigne à des infections plus graves, notamment pour les jeunes enfants, les personnes âgées ou affaiblies.

Après plus de neuf mois d’une vaste enquête préliminaire, le pôle santé publique du parquet de Paris avait ouvert début octobre une information judiciaire contre X  pour « tromperie sur les qualités substantielles des marchandises », « blessures involontaires ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à trois mois » et « inexécution par un exploitant du secteur alimentaire de procédures de retrait ou de rappel d’un produit préjudiciable à la santé ». Selon l’enquête l’entreprise aurait continué à vendre 8 000 tonnes de lait en poudre sorties de l’usine de Craon (Mayenne) après le scandale de contamination en fin d’année dernière, sur des laits infantiles.Le lait en poudre incriminé était cette fois destiné à des préparations industrielles comme des flans ou des glaces.« Les nouveaux éléments confirment qu’une enquête pour administration de substances nuisibles se justifie d’où la plainte déposée à l’époque sur ce fondement juridique qui est plus grave que ceux du parquet ».

Le dossier médical personnalisé relancé par la Ministère

Quinze ans après sa création officielle, le dossier médical numérique partagé (DMP) est une nouvelle fois relancé. Principale nouveauté : chaque Français peut désormais le créer lui-même sur Internet.

En effet la Ministre de la santé , Agnès Buzyn a invité « tous les Français » à « se faire ouvrir » un dossier médical partagé, vantant un outil permettant des « gains de temps, peut-être des économies », mais « avant tout un outil de partage d’information pour faire de la meilleure médecine ». Le directeur général de l’Assurance maladie, Nicolas Revel, et le président de France Assos Santé, qui regroupe 80 associations de patients, participeront au « lancement officiel » de la nouvelle version de cet outil présenté dès 2004 par Philippe Douste Blazy, l’un des prédécesseurs de Mme Buzyn. D’après elle, « le DMP est le seul service » qui permette de « retrouver dans un même endroit » son historique de soins des 24 derniers mois, ses antécédents médicaux (pathologie, allergies…), ses résultats d’examens (radio, analyses biologiques…), les comptes-rendus d’hospitalisation ou encore les coordonnées des proches à prévenir en cas d’urgence.

« Gratuit, confidentiel et sécurisé », le DMP « conserve précieusement » les informations de santé du patient, libre de les partager avec son médecin traitant et « tous les professionnels de santé » de son parcours, explique l’Assurance maladie, chargée de la nouvelle mouture, testée depuis 2016 dans neuf départements. . Alors que seuls les généralistes pouvaient jusqu’à récemment créer un DMP à leur patient, chaque Français peut désormais le faire lui-même sur Internet (www.dmp.fr), chez son pharmacien (l’Assurance maladie verse un euro par DMP ouvert aux officines) ou avec l’aide d’un autre professionnel de santé (infirmier, médecin spécialiste, etc.).

Le DMP est tombé dans le giron de l’Assurance maladie en 2016, en vertu de la loi santé de Marisol Touraine, soucieuse de refonder un dispositif au point mort malgré son coût, d’au moins 210 millions d’euros » entre 2004 et fin 2011, selon la Cour des comptes… Bien loin des milliards d’euros d’économies visés par M. Douste-Blazy.

La première phase de développement a déjà permis de créer 550.000 DMP en 18 mois, jusqu’à mai 2018. En y ajoutant ceux de la décennie précédente, « plus de 1,2 million de DMP » étaient ouverts au début de l’été, selon l’Assurance maladie. C’est encore loin de l' »objectif de 40 millions de DMP ouverts d’ici à 5 ans » inscrit dans un accord entre l’Assurance maladie et l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS).

Côté patient, le DMP « n’est pas obligatoire et n’a aucun impact sur (les) remboursements », peut-on lire sur le site dmp.fr. « Seul » le médecin traitant « peut accéder à l’ensemble des informations », le patient pouvant bloquer les professionnels de son choix, ajouter ou masquer certains documents, ou tout bonnement supprimer son DMP, dont « les données seront conservées pendant 10 ans ».