Tous les articles par Jacqueline Collard

Des tonnes d’aliments pour bétail mis en lien avec l’antibiorésistance ?

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) signalerait des organismes génétiquement modifiés (OGM) interdits qui seraient  retrouvés en grande quantité dans des aliments pour animaux d’élevage dans plusieurs pays européens.

Cette découverte est d’autant plus inquiétante que ces micro-organismes impliqués sont résistants aux antibiotiques et représentent donc un risque à moyen terme pour la santé animale et humaine. Depuis plusieurs années les autorités sanitaires s’interrogent face à la croissance de l’antibiorésistance d’où l’intérêt de cette alerte.

La substance incriminée est la vitamine B2, un additif destiné à nourrir toutes les espèces animales (porcs, volailles, bovins…). Aussi connue sous le nom de « riboflavine (80 %) » en référence à son degré de pureté –, elle peut être produite par la souche génétiquement modifiée d’une bactérie au nom aussi savant que barbare : Bacillus subtilis KCCM-10445. Affaire à suivre !

Le changement climatique n’est-il pas en phase de mise en danger de l’humanité ?

 

Le changement climatique est devenu un fait incontesté. Les scientifiques comme les médias publient régulièrement des informations, des témoignages, des alertes sur tel ou tel événement rattaché au phénomène du dérèglement climatique: Inondations, sécheresse, canicules qui de plus en plus font partie de notre quotidien….
Dans 800 jours, les émissions de gaz à effet de serre doivent avoir atteint leur maximum. Elles doivent être divisées par deux d’ici 2030, et être à zéro en 2050. Si nous ne réussissons pas à atteindre ces objectifs, la cible des 2 degrés de réchauffement climatique ne pourra pas être atteinte, avec des conséquences dramatiques pour la planète et pour nos vies.
Une nouvelle étude vient d’être publiée dans la revue Nature Climate Change. Elle met en évidence les dix dangers climatiques les plus évidents (réchauffement, précipitations, inondations, sécheresse, vagues de chaleur, incendies, niveau de la mer, tempêtes, changements dans la couverture terrestre naturelle et chimie des océans). Les chercheurs les  ont croisés avec six aspects des systèmes humains (santé, alimentation, eau, infrastructure, économie et sécurité) sur l’ensemble des combinaisons possibles. Chacun est  documenté par de nombreux exemples concrets, les chercheurs ont ainsi révélé 467 interactions ou voies par lesquelles l’humanité est affectée par les dangers climatiques.
 L’impact sanitaire est de ce fait trés varié affectant de nombreux organes vivants: Troubles cardiaques et respiratoires causés par la chaleur, problèmes respiratoires développés après des incendies, mais aussi consécutifs aux moisissures générées après les tempêtes, aux polluants organiques libérés par la fonte des glaces ou aux pollens libérés pendant des périodes allongées de floraison de la végétation à cause du réchauffement global, maladies vectorielles jusqu’alors cantonnées dans les pays tropicaux que l’on croyait oubliées: choléra, dengue, paludisme etc.N’oublions pas l’augmentation de la maladie de Lyme et des encéphalites mais aussi les maladies mentales avec dépression et syndrome de stress dans un contexte de catastrophes .
 Dans ce cadre et pour fêter ses 50 ans le Club de Rome avait  de nouveau fait  des propositions peu relayées cependant : Ce groupe de réflexion international composé de scientifiques, d’économistes, de hauts fonctionnaires et d’industriels, n’en est pas à son coup d’essai : dès 1972, il remettait déjà en cause le dogme de la croissance. La transformation de notre système énergétique vient bien entendu en tête de liste des changements que nous devons réussir.
Le Club de Rome propose des solutions…  https://www.clubofrome.org/

Les nanoproduits de plus en plus présents dans notre quotidien

Cosmétiques, emballages, automobiles, textiles, les nanoparticules ont envahi notre quotidien sans même que l’on s’en rende compte. Les industriels y voient la solution à de nombreux problèmes en termes d’énergie, de communication et de santé car ces toutes petites particules possèdent des propriétés physico-chimiques que n’ont pas les particules plus grosses. Pourtant, elles suscitent autant d’inquiétudes que d’espoirs. Certains scientifiques les soupçonnent en effet d’être dangereuses pour la santé. Mais à quoi peuvent-elles bien servir ? Sont-elles vraiment utiles ? Doit-on s’en méfier ?

Petit rappel: Une nanoparticule, également appelée particule ultrafine, est définie comme un nano-objet dont les trois dimensions sont à l’échelle nanométrique ; c’est donc une particule dont le diamètre est inférieur à 100 nanomètres. Une autre définition plus large existe, qualifiant de nanoparticule un assemble d’atomes dont au moins une dimension se situe à l’échelle nanométrique. Le terme fait donc référence à plusieurs classes de nano-objet :

  • Les fullerènes, qui ont leurs trois dimensions dans le domaine nanométrique
  • Les nanotubes qui ont deux dimensions nanométriques
  • Les films minces qui n’ont qu’une dimension nanométrique

Les nanomatériaux peuvent être fabriqués à partir d’éléments chimiques tels que des métaux, des sulfites ou des sélénites, du carbone, des polymères, et des molécules biologiques telles que des lipides, des hydrates de carbone, des peptides ou des acides nucléiques. Il en existe donc une grande diversité.

Depuis les années 90, les nanoparticules sont utilisées dans de très nombreux domaines : électronique, revêtements, textiles, articles de sports, cosmétiques, applications pharmaceutiques, applications agroalimentaires, aéronautique, automobile, chimie, construction, la cosmétique, optique, etc. Aujourd’hui, elles sont présentes dans plus d’un millier de produits.

Il a généré 2 000 milliards de dollars en 2015, et 2 millions de personnes dans le monde,en matière d’emploi

 

On ne connaît pas vraiment le devenir des nanoparticules dans l’organisme ; en effet ces substances ne s’éliminent pas comme des composés xénobiotiques (étrangers à l’organisme) traditionnels. On peut néanmoins distinguer deux voies d’élimination :

  • L’élimination chimique, c’est-à-dire la dissolution des nanoparticules dans des fluides biologiques
  • L’élimination physique,qui consiste au transport des nanoparticules vers d’autres sites de l’organisme, notamment la bouche et le nez, et la peau

Le danger potentiel provient de leur petite taille, qui facilite leur passage à travers les cellules de l’organisme puis vers la circulation sanguine et les organes internes. Elles peuvent même passer à travers les barrières de protection de l’organisme (peau, placenta, barrière hémato-encéphalique…). Etant 50 000 fois plus petites qu’un cheveu, leurs dimensions sont inférieures à celles des particules atmosphériques ultrafines !

Du 17 au 25 novembre : Semaine de réduction des déchets

Nouvelle semaine européenne de la réduction des déchets. L’occasion de participer à des manifestations organisées sur tout le territoire : 6117 actions sont labellisées en France.

Chaque année, à l’occasion de la Semaine européenne de la réduction des déchets, de nombreuses actions de sensibilisation sont organisées sur tout le territoire. Collectivités territoriales, administrations, associations, entreprises, établissements scolaires, maisons de retraite, hôpitaux proposent ainsi des manifestations autour de plusieurs thématiques. Six sont à l’honneur cette année :

  • journée de nettoyage
  • prévention des déchets (écoconception, suremballage, produits jetables…)
  • prévention des déchets dangereux
  • prévention du gaspillage alimentaire
  • promotion du compostage
  • réemploi, réparation, réutilisation

Il y en a forcément une près de chez vous !

La gestion des déchets : un enjeu fort de la Feuille de route économie circulaire

Le Chlorpyrhiphos : pesticide communément utilisé

Commercialisé depuis une cinquantaine d’années, le chlorpyriphos est l’un des pesticides les plus utilisés au monde. Le chlorpyriphos-éthyl entre dans la composition de plusieurs insecticides utilisés par les agriculteurs pour lutter contre les chenilles, notamment dans les vignes et les vergers. Il est soupçonné d’être à l’origine de perturbations hormonales, selon des études américaines.Il est aussi au centre d’une énigme tenace : la majorité des agences réglementaires le considèrent comme pas ou peu toxique pour le développement du cerveau, alors que de nombreuses études indépendantes indiquent que les enfants les plus exposés in utero à cette substance voient certaines de leurs capacités cognitives réduites par rapport aux enfants les moins exposés.

De troublants travaux, publiés ce 16 novembre dans la revue Environmental Health, lèvent une part du voile sur ce hiatus: une étude inédite publiée vendredi « met à nu les failles du système d’évaluation réglementaire de la toxicité des substances »

Selon Philippe Grandjean (Harvard School of Public Health, Université du Danemark du Sud) et ses coauteurs, la raison est simple : l’étude de « neurotoxicité développementale » menée sur des rats et fournie à la fin des années 1990 par l’agrochimiste Dow aux autorités européennes et américaines, en vue de la ré-homologation du chlorpyriphos, contient d’importants biais qui en invalident les conclusions rassurantes.

Aux plus faibles doses d’exposition, la part relative de cette zone dans le cerveau des rats perd 8 % à 11 %. Et jusqu’à 14 % pour les plus fortes expositions. Ce que les chercheurs interprètent comme un « dommage sur l’architecture cérébrale pouvant avoir des conséquences durables sur l’ensemble de la vie ». Chez les humains, le cervelet est une région importante, associée au contrôle moteur, au langage, aux facultés d’attention, ou à la régulation de certaines émotions comme la peur ou le plaisir.