Tous les articles par Jacqueline Collard

4 ONG lancent une action pour dénoncer l’inaction climatique

Quatre associations, Notre Affaire à Tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France ont décidé, au nom de l’intérêt général, d’attaquer l’Etat français en justice pour qu’il respecte ses engagements climatiques et protège nos vies, nos territoires et nos droits. C’est l’Affaire du Siècle.

site : https://laffairedusiecle.net/

 En ce début d’année la pétition approche des 2 millions de signatures. La mobilisation est en hausse, mais le thermomètre aussi : 2018, année marquée par une prise de conscience des Français de l’urgence à agir pour le climat, a aussi été la plus chaude jamais connue en métropole depuis 1900. Ainsi d’avril  à décembre, la France a ainsi connu neuf mois chauds consécutifs. Une telle séquence est inédite depuis le début du XXe siècle », a relevé l’institut météorologique.

Or les changements climatiques sont là : ils affectent déjà nos vies et n’épargnent personne. Nous assistons à la montée des eaux, à la fonte des glaces, à la multiplication des évènements météorologiques extrêmes, tandis que les espèces animales et végétales disparaissent inexorablement. Les sécheresses et inondations sont de plus en plus dévastatrices. Nos exploitations agricoles sont en danger. L’air que nous respirons est pollué. Le prix de nos factures énergétiques explose. Partout, dans les pays du Sud comme dans les pays du Nord, les populations vulnérables sont les plus exposées.

C es 4 ONG peuvent s’appuyer sur plusieurs démarches similaires à l’étranger. Aux Pays-Bas, un tribunal, saisi par l’ONG Urgenda au nom de 900 citoyens, a ordonné en 2015 à l’État de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 25% d’ici à 2020. Le jugement a été confirmé en octobre. Aux États-Unis, une vingtaine de jeunes ont déposé un recours dans l’Oregon, réclamant au gouvernement une baisse des émissions.

De multiples changements en ce début d’année en matière d’environnement

Le 1er janvier 2019 marque l’entrée en vigueur de nombreuses dispositions en matière d’environnement, de transport et d’énergie qu’il s’agisse de risques, sanitaires ou industriels, de déchets, d’eau, d’aménagement, de biodiversité, d’énergie ou encore de transport.

 Nous en dégageons quelques dispositions :

 Interdiction de vente de pesticides aux particuliers, jardiniers amateurs mais restent autorisés les produits de biocontrôle, les produits à faible risque et ceux dont l’usage est autorisé en agriculture biologique, mais pour les pesticides ils restent autorisés pour un usage professionnel.

La révision des modalités de calcul de la redevance pour pollutions diffuses avait été annoncée par le gouvernement en janvier 2018 alors qu’il dévoilait un plan d’action pour réduire la dépendance aux pesticides.  Le détail de la réforme contenue dans le projet de loi de finances pour 2019 (PLF 2019).

Des mesures restrictives concernant les biocides, contenues dans la loi EGALIM, entrent également en vigueur, interdiction de mettre ces produits en libre-service pour les utilisateurs non professionnels de la  publicité.

Au 1er janvier 2019, l’affichage de mentions sur les emballages est obligatoire les informations de sécurité pour l’utilisateur, en particulier pour  les bougies et encens parfumés et tout « produit constitué d’un matériau combustible parfumé qui, sous l’action de la combustion, dégage dans l’air les substances odorantes qu’il contient ».

Dans le cadre du programme d’actions sur les nitrates, le dispositif de surveillance de la pression en azote dans les zones vulnérables est étendu aux quantités épandues. Ces dernières pourront être limitées.     Décret n°2018-1246 du 26 décembre 2018

Les préfets peuvent désormais prendre des arrêtés de protection des habitats naturels n’abritant pas d’espèces protégées. Mais aussi prendre des arrêtés de protection de biotopes pour des milieux artificiels comme les carrières.

L’arrêté du 25 janvier 2013 relatif à l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels afin de limiter les nuisances lumineuses et les consommations d’énergie est revu : NOR : DEVP1301594A  Version consolidée au 06 janvier 2019

Le 1er janvier 2019 marque l’entrée en vigueur des nouvelles versions des règlements internationaux sur le transport de marchandises dangereuses, Au 1er janvier entrent également en vigueur les nouvelles   règlements en matière de transport de matière de marchandises dangereuses mais avec une phase transitoire permettant de ne les appliquer qu’à compter du 1er juillet 2019.

 

 

Une politique d’éducation à la nature s’impose

Alix Cosquer est chercheuse en psychologie environnementale au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive du CNRS (Montpellier), spécialiste des interactions entre individus et environnements naturels.Elle nous livre les conclusions de ces recherches:La vie urbaine de plus en plus fréquente nous coupe des milieux naturels alors que les bienfaits de leurs présences et de leur fréquentation ont des bienfaits nets sur la santé.

Sa thématique de recherche porte sur les représentations et les comportements des individus vis-à-vis de la nature et s’inscrit dans le contexte contemporain des changements environnementaux, caractérisé notamment par la perte de biodiversité. Ses travaux interrogent l’évolution des rapports à la nature, à travers une diversité de contextes (littoraux, urbains) et d’acteurs (pratiquants de sports et loisirs de nature, participants à des programmes de science participative, usagers d’espaces naturels protégées, etc.).

Les chercheurs sont partis d’un constat : nos pratiques se sédentarisent, la nature s’éloigne de nos espaces de vie et on ­observe, en même temps, l’augmentation d’un certain nombre de troubles – stress, allergies, obésité. A côté des raisons sociales et économiques, l’une des hypothèses expliquant cette évolution pourrait être la raréfaction de nos rapports avec le milieu naturel – l’écologue américain Robert Pyle parle même d’une « extinction de l’expérience » de nature.

Des recherches menées sur des groupes d’enfants ont montré que les environnements naturels favorisent le calme, la maîtrise de soi, et réduisent les sentiments de frustration ou de colère. Ils ­favorisent donc les comportements ­prosociaux et la coopération plutôt que la compétition. Plusieurs études, menées notamment à l’Institut de la santé et du bien-être de l’université de Glasgow (Ecosse), ont par ailleurs montré que l’accès à des espaces verts atténue les inégalités liées aux revenus en termes de santé.

https://www.pourlascience.fr/sd/biologie/une-foret-de-bienfaits-14849.php

L’année 2018 nous donne encore un record d’émissions de GES et un coût exhorbitant des catastrophes qui se sont produites

Selon le rapport annuel de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), les concentrations de gaz à effet de serre ont atteint un niveau « jamais vu depuis 3 millions d’années ». L’activité humaine en est en très grande partie responsable.

« La fenêtre d’action pour agir est presque fermée. » C’est par ces mots que le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas, a présenté le 14e rapport sur les gaz à effet de serre.

Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM, a rappelé  que le changement climatique aurait « des effets de plus en plus destructeurs et irréversibles » sans « réductions rapides » des émissions. Elena Manaenkova, son adjointe, a pour sa part expliqué que le CO2 « reste dans l’atmosphère pendant des centaines d’années et dans les océans encore plus longtemps », et que « chaque fraction d’un degré de réchauffement planétaire est importante, de même que chaque partie par million de gaz à effet de serre ».

Un rapport de l’organisme des Nations unies chargé de la lutte contre le changement climatique,  montrait que les engagements en matière de réduction d’émission de CO2 ont largement augmenté en 2018. Selon l’ONU, 9 000 villes dans 128 pays, 240 États et régions dans 40 pays et plus de 6 000 entreprises dans 120 pays ont pris des engagements et  sont répertoriés dans cet « Annuaire de l’action mondiale sur le climat ».

 Il est plus que nécessaire d’agir quand on sait que l’évaluation vient d’être faite à propos du coût du dérèglement climatique  et des conséquences qui en ont résulté en 2018 qui est de 80 milliards d’euros en 2018

Rappels:Le CO2 est responsable d’approximativement 66 % de l’effet réchauffant des gaz à effet de serre, le second gaz  en augmentation est le méthane (CH4), qui participe à 17 %  et le 3èmele protoxyde d’azote N2O, qui contribue à environ 6 % du forçage radiatif, qui provient principalement du recours aux fertilisants.

Lancement de débats locaux pour accompagner la transition écologique

Le Premier ministre a précisé, le 12 décembre en Conseil des ministres, le déroulé du grand débat faisant suite à l’annulation de la taxe carbone rejetée par un certain nombre de citoyens et ensuite  précisé le 15 décembre.

Il sera coordonné par la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP) Chantal Jouanno jusqu’au 1er mars et sera piloté par un collège de garants, en collaboration avec le Conseil économique, social et environnemental (Cese) et ses dérivés régionaux. Il débutera mi Janvier. Ce « comité des garants » qui  sont des personnalités d’horizon divers, sera chargé de superviser le bon déroulement et de garantir la transparence et l’authenticité des concertations.

Le débat doit aborder quatre thèmes (transition écologique, fiscalité, organisation de l’Etat, et démocratie et citoyenneté). Leurs conclusions devraient notamment nourrir la réforme constitutionnelle, et ainsi  « tenir compte des éventuelles modifications qui seront souhaitées par les Français » à l’occasion de ce débat national.