Tous les articles par Jacqueline Collard

L’additif E 171 devait être interdit avant la fin 2018

Additif E171 : la France veut interdire le dioxyde de titane sous forme nanoparticulaire dans l’alimentation, mais pour l’instant l’interdiction n’a pas vue le jour.

Cette substance, largement employée dans l’alimentation industrielle, contient des nanoparticules soupçonnées de provoquer des troubles immunitaires et des lésions précancéreuses.En cause, les nanoparticules que cette substance contient. 10 000 fois plus petites qu’un grain de sel, leur taille facilite leur absorption par l’organisme (intestins, poumons, foie…), au sein duquel elles peuvent avoir une action toxique, mais surtout, qu’il provoque des troubles du système immunitaire. Le dioxyde de titane ne fait, à ce jour, toujours l’objet d’aucune interdiction par l’Union Européenne, malgré les éléments alarmants à charge. 

En effet Il y a un an, des chercheurs de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA lançaient l’alerte : le dioxyde de titane (E171), un colorant blanchissant présent dans de nombreux produits alimentaires (bonbons, glaces…) et cosmétiques (dentifrice, crèmes, médicaments…), classé cancérogène probable depuis 2006, était soupçonné de pouvoir endommager l’ADN des cellules sans même les pénétrer. L’Institut était venu à la conclusion qu’une exposition chronique à l’additif E171 favorisait la croissance de  lésions précancéreuses chez des rats.

Depuis le temps que les chercheurs réclament le retrait de cet additif alimentaire, mais les industriels jouent sur le fait que les produits sont composés de 45 % de nanoparticules et à 55 % de microparticules. « L’E171 n’est pas soit disant pas un nanomatériau parce qu’il y a moins de 50 % de nanoparticules ! »

Le réseau téléphonique fixe pourrait être abandonné en 2022

Nous relayons la cyberaction proposée par notre partenaire; Robin des toits à propos de l’abandon programmé pour 2022 du réseau téléphonique commuté, dit RTC: ce qui sera un souci supplémentaire pour les électro hypersensibles !

Argumentaire : Le Réseau Téléphonique Commuté (RTC) est le réseau téléphonique fixe historique (avec le téléphone directement branché à la prise en « T »). En France, ce réseau a été déployé autour des années 70 par Orange (ex France Télécom).
Le RTC s’articule sur un réseau de 110 millions de kilomètres de câbles en cuivre, soutenus par 18 millions de poteaux. Il constitue un bien national, prêt à être bradé (comme la production hydraulique) vers les intérêts privés ou abandonné sous prétexte d’archaïsme. L’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes) évalue le coût actualisé de ce réseau à 28 milliards d’Euros. Une paille! Orange explique cet arrêt par la remise en cause de la pérennité de son réseau téléphonique historique d’ici quelques années. L’obsolescence des équipements et composants spécifiques à ce réseau et le désengagement progressif des équipementiers sur cette technologie engendreraient  des difficultés croissantes d’entretien du réseau. Mais il s’agit aussi d’une volonté de ne pas conserver et retransmettre les compétences des ingénieurs et techniciens qui partent progressivement à la retraite.
Par ailleurs, le Service Universel Téléphonique (raccordement et fourniture d’un service de téléphonie fixe) permet de faire bénéficier à tous des services de téléphonie fixe à un prix modéré sur l’ensemble du territoire. Les obligations à la charge de l’opérateur Orange, actuel prestataire du service universel, sont indépendantes de la technologie employée.
Le RTC va être remplacé par l’IP (Internet Protocole) via la technique de VoIP (voix sur IP). Concrètement, une box Internet minimaliste permettra l’accès au Service Universel de Téléphonie et, pour certains opérateurs, l’appareil téléphonique fourni avec la box sera muni d’une carte SIM, donc avec accès au réseau de téléphonie mobile. Les électro hypersensibles (EHS) mais aussi les réfractaires à l’électrosmog apprécieront d’autant plus que, pour être joignables, il faudra garder ces équipements “connectés” allumés en permanence.
L’association d’une ligne fixe avec un combiné téléphonique classique (non raccordé électriquement) sur le RTC a l’énorme avantage d’être indépendant du réseau électrique 50 Hz pour fonctionner. A partir de 2022, en cas de panne électrique généralisée, une fois que les batteries de secours des antennes relais seront déchargées, on assistera à un black out total des moyens de communication, puisque notre cher réseau cuivre aura été abandonné sur l’autel d’une certaine idéologie du progrès.
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L’impact environnemental de l’industrie textile

Alors que nous entamons une période de soldes qui va encourager certains à changer de garde-robe, il est indispensable de parler de l’impact environnemental de nos vêtements, surtout lorsqu’ on sait qu’en moyenne nous en achetons de l’ordre de 20 kg par an.

 Chaque année, plusieurs millions de tonnes de textile sont jetées en décharge ou au mieux mis en recyclage. La surconsommation de vêtements a un impact considérable sur notre planète. Selon les matériaux utilisés, les moyens de transport qui nous les mettent à disposition, la quantité d’eau, les rejets de traitement des tissus… tous ces facteurs  font que l’industrie textile contribue amplement à la pollution de l’environnement et d’autant dans des pays sans réglementation contraignante.

Trop de personnes l’ignorent : la culture et le traitement (pour user, teinter, délaver, broder le vêtement) de certaines fibres sont très polluants, car ils nécessitent l’emploi de matières chimiques telles que des produits chlorés. Et ceci persiste pendant les lavages et lors de la fin de vie de l’habit. De plus, la fabrication de vêtements peut être très énergivore. C’est donc à nous, consommateurs, de faire les bons choix vestimentaires et d’opter pour les habits dont la fabrication impacte le moins possible la planète.

 Quelques chiffres :

L’empreinte écologique d’un vêtement ne dépend pas seulement de la matière première utilisée et de son procédé de fabrication. Aujourd’hui, il se vend 2 milliards de jeans par an, l’écrasante majorité étant en coton. Or, cette plante est très gourmande en eau (la production d’un tee-shirt nécessite 25 000 litres d’eau). Le coton est la culture la plus polluante du monde : elle utilise un quart des insecticides produits par l’humanité, pour 2,4% de la surface mondiale cultivée. Un tee-shirt nécessite 140 g de pesticides et d’engrais chimiques et émet 5,2 kg de CO2 (autant que 27 km en avion).

Reste un problème  celui des textiles colorés. Les teintures chimiques comportent des métaux lourds, des allergisants, des produits cancérigènes… La suite du processus est tout aussi polluante, puisque le coton est traité à trois reprises : pour le blanchir (généralement avec du chlore), pour le teindre (teintures à base de métaux lourds tels que le chrome, le plomb…) et pour faire les finitions : traitements pour rendre le tissu brillant, infroissable, etc. (produits chimiques cancérigènes : cyanure, etc.)Les teintures végétales ont du mal à s’imposer, à cause d’une moindre tenue des couleurs. Pour pallier à ce problème, certaines marques ont choisi d’avoir recours à des teintures chimiques respectant la norme Oekotex

La question de son transport est primordiale, car plus le vêtement voyage, plus sa consommation d’énergie est grande. Il est donc préférable d’acheter des articles fabriqués près de chez nous. Et ce n’est souvent pas facile ; d’après l’INSEE, en 2006, une dépense de 100 euros en articles d’habillement et de cuir se décompose en 37 euros d’articles importés (contre 2 euros en 1960) et en 27 euros d’articles produits en France (contre 73 euros en 1960). Le reste correspondant aux marges commerciales et au transport. Les importations françaises de vêtement ne cessent de croître depuis les années 60 : en témoigne le fameux « made in China ( Etiquette RC)»…chaque vêtement contribue en moyenne 20 fois son poids en gaz à effets de serre

En Chine 70% des cours d’eau sont pollués par l’industrie textile:Les produits chimiques polluent l’eau des régions où le coton est cultivé. Côté consommation, entre 5000 et 7000 litres d’eau seraient nécessaires pour la production d’un kilo de coton. La pratique de l’irrigation est une menace sérieuse pour les nappes phréatiques et il va sans dire que l’eau utilisée pour l’irrigation des cultures de coton ne sera pas utilisée pour les besoins des habitants (notamment pour les cultures vivrières).De plus en plus de personnes prennent conscience de la pollution liée au secteur du textile et aux conditions déplorables de travail que l’on rencontre trop souvent dans les ateliers. Elles invitent les marques à prendre position et à changer leurs pratiques. Ainsi, de plus en plus de grandes marques lancent leurs collections en coton bio. Elles souhaitent répondre à l’attente d’une clientèle qui veut faire attention à ses achats.

Nous négligeons trop souvent les impacts environnementaux de nos vêtements, pourtant bien réels. Souvent contradictoires, la mode et le développement durable ne sont pourtant pas inconciliables. Cela nécessite bien sûr des changements dans nos modes de consommation : par exemple, acheter moins d’articles mais de meilleure qualité. Pour s’habiller de manière éco-citoyenne, et savoir notamment quels textiles choisir, il y a plusieurs petites choses à savoir; voici quelques labels à privilégier!
Les labels et certifications sont là pour vous aider dans vos choix. Pour le choix de votre jean, vous pouvez utiliser l’outil de calcul de l’ADEME, qui montre les impacts associés au choix du jean (type de textile), aux modalités d’entretien, à la durée de vie, au traitement en fin de vie… Ainsi, plus le jean est sophistiqué (aspect « vieilli » c’est-à-dire artificiellement délavé ou usé, pailleté, etc.) et plus il entraîne des pollutions et une surconsommation des ressources naturelles.

Description du tableau; Résumé : Depuis des temps lointains, nous portons des vêtements pour nous protéger du froid ou de la chaleur. Au cours du XIV e siècle, avec la multiplication des échanges commerciaux, le vêtement s’embellit.

L’acquisition du langage dans la cohorte ELFE

Une équipe française a étudié dans la cohorte Elfe* comment  les inégalités sociales auraient des conséquences en matière d’acquisition du langage mais pas en termes de développement moteur.

L’étude repose sur les données récentes de l’Étude longitudinale française depuis l’enfance (Elfe), une enquête nationale suivant une cohorte de plus de 18 000 enfants depuis leur naissance en 2011 en France métropolitaine. Les inégalités socioéconomiques (selon le diplôme des parents et le revenu) dans le développement de l’enfant sont analysées à partir d’un indicateur de langage (le MacArthur-Bates Inventory) et d’un score de développement moteur construit à partir de huit variables.

Il en résulte qu’à  2 ans, le développement du langage des enfants est marqué par un fort gradient socioéconomique selon le revenu du ménage ou le diplôme de la mère. La différence brute entre les ménages les plus favorisés et les moins favorisés (tant en termes d’éducation que de revenu) est de l’ordre d’un demi-écart-type. Les différences ajustées, après l’introduction de variables de contrôles, sont moins importantes mais persistent. Une partie de ces inégalités seraient dues aux disparités socioéconomiques dans le recours aux modes d’accueils formels à ces âges. Cependant il n’est pas observé d’écarts en termes de développement moteur.

Source : BEH, 8 janvier 2019

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Quelle empreinte écologique pour l’informatique ?

Nous constatons à chaque instant combien le numérique a pris de la place dans notre vie (smartphone, sms, applications, recherches Internet, jeux vidéo, consoles, streaming, cloud, etc..)

Or tous ces « avantages » qui sont à notre disposition fonctionnent grâce à l’utilisation de plus en plus efficientes des datas centers qui font la jonction entre les utilisateurs.

Rappelons que derrière la terminologie de « data center » (ou centre de données en français) se cache en réalité un lieu physique (pièce, voire bâtiment) regroupant des serveurs informatiques, jusqu’à  plusieurs milliers. Et qu’est-ce qu’un serveur ? Il s’agit d’un ordinateur mis en réseau (souvent directement sur internet) pour héberger des données, toutes les données quelque soit leur provenance et qui sont situés dans des bâtiments trés sophistiqués partout dans le monde. Désormais avec le cloud, tout a changé : on peut accéder à ses fichiers où que l’on soit. Cette dématérialisation entraîne dans son sillage de nouvelles pratiques, ainsi le stockage des données est alors externalisé par des sociétés spécialisées, qui se chargent des aspects opérationnels et matériels. tout en poursuivant la capacité des Data centers qui devrait être multiplié par 4 d’ici 2024!Comme le numérique pèse désormais de plus en plus lourdement dans l’économie, on comprend qu’un site de e-commerce (de plus en plus généralisé) souhaite réduire au plus bas la durée d’accès à son site.

Parlons alors des consommations énergétiques de ces prouesses technologiques alimentées électriquement, largement dissipées sous forme de chaleur, et donc nécessitant des moyens de refroidissement indispensables! En France, la consommation des data centers s’élevait à environ 3 TWh en 2015( la moitié étant utilisée pour la climatisation du matériel) , soit davantage que la consommation électrique de la ville de Lyon selon l’Union française d’électricité(UFE). C’est pourquoi  les géants du numériques se délocalisent de plus en plus dans les pays nordiques et recherchent de nouvelles alternatives pour trouver des techniques d’utilisation de la chaleur produite par ces centres de données.

Un récent rapport de Négawatt a détaillé la consommation de ce monde numérique et révèle que les terminaux qui donc sont donc notre matériel personnel ou professionnel ( ordinateur, téléphones, tablettes) consomment 2 fois plus que les serveurs et Data centers!

Et maintenant examinons le dernier maillon de la chaîne, c’est à dire les données mobiles (3G ou  4G) où encore nos boîtiers ADSL individuels. Selon certaines publications scientifiques, initialement mises en avant par nos confrères de GreenIT.fr, leur prise en compte ferait exploser le coût énergétique global du stockage de données à distance. Pour le numérique, cela revient à dire que même si le stockage de photos est moins énergivore dans un data center optimisé que sur sur un smartphone alimenté par batterie, il reste toujours la problématique de l’acheminement des données. Car le cloud démultiplie les flux de données ascendants (lors de l’hébergement des données sur le datacenter distant) et descendants (lorsque l’internaute souhaite les récupérer sur son appareil), qui sont  transmises ou téléchargées d’une façon où d’une autre.

Kerry Hinton, chercheur à l’université de Melbourne (Australie), a ainsi estimé en 2016 que 90% de la consommation électrique du cloud était attribuable… aux réseaux sans fil !  Ce dernier estime ainsi à 5,9 W le coût moyen (puissance électrique) de connexion au cloud en 3G, contre 3,1 W en WIFI et 2,5 W par un simple câble Ethernet. Un rapport qui s’élève ainsi du simple au double entre le câble et la 3G, alors que la 5 G est en train d’être promue.« Malgré des efforts de conception, nous avons évalué que la 4G consommait jusqu’à 23 fois plus d’énergie que le Wifi, et que cette technologie était encore plus énergivore que la 3G », écrivent les chercheurs.

Et pensons à l’essor rapide de l’intelligence artificielle ( IA) qui doit de plus en plus s’ajouter à ces technologies quotidiennes alors qu’on annonce 20 à 50 % de la consommation mondiale d’électricité qui pourrait être due au numérique en 2030, indique Cédric Villani dans son rapport sur l’IA rendu public en mars dernier.

Alors que faire à titre individuel?  Afin d’éviter de saturer les serveurs distants : supprimer ses vieux courriels (et surtout ceux contenant de volumineuses pièces jointes), ou encore limiter son utilisation des services de streaming en ligne (Youtube, Deezer, Netflix…)

Tout le secteur du numérique est  on le voit ,très  gourmand (notamment à travers les besoins des serveurs du cloud), puisque il consomme déjà à 10% des ressources électriques mondiales.

Complément: “Pour une société numérique” : Le nouveau rapport du Shift sur l’impact environnement du numérique