Tous les articles par Jacqueline Collard

La réduction de la pollution en Méditerranée réduirait la pollution jusqu’à Lyon

Les navires, seraient responsables jusqu’à 40% de la pollution de l’air des villes côtières[2] en Méditerranée.

Menace significative pour la santé, l’environnement et le climat, cette forte pollution de l’air par le transport maritime est due à l’utilisation d’un combustible de mauvaise qualité, très chargé en soufre. Ce carburant émet de grandes quantités de suie, de métaux lourds, de particules fines, de dioxyde de soufre… En ce qui concerne la réduction des émissions, l’industrie maritime est en retard par rapport d’autres secteurs.

A l’échelle de l’Union Européenne, les émissions des navires sont responsables de 50 000 morts prématurées et coûtent 60 milliards d’euros au système de santé[3]. Et comme les polluants voyagent, les zones côtières ne sont pas les seules touchées : dans les terres, les habitants sont également victimes de problèmes respiratoires, inflammations, et crises cardiaques plus que la moyenne.

Selon un communiqué de France nature environnement, forcer les navires à changer de carburant dans des zones spécifiques, appelées Zones de Contrôle d’Emissions (ECA) serait la solution pour réduire drastiquement l’impact sanitaire et environnemental du transport maritime : c’est ce que démontre l’étude réalisée par le Cerema, le CITEPA et l’INERIS après plus d’un an d’analyses sur 17 000 navires. Ces organismes ont étudié l’impact de la mise en place d’une telle zone en mer Méditerranée, sur les émissions de gaz à effet de serre ; de polluants responsables de l’acidification des sols, de l’eutrophisation des points d’eaux ou de la formation d’ozone ; mais également de particules et de polluants organiques persistants.

Pour Charlotte Lepitre, coordinatrice du réseau Santé-Environnement de France Nature Environnement« cette étude, attendue par tous les pays méditerranéens, vient appuyer notre constat : la mise en place d’une zone ECA en mer Méditerranée serait bénéfique sur le plan environnemental, sanitaire, et donc économique. Le ministère de la Transition Ecologique et Solidaire doit à tout prix maintenir son rôle de leader international afin de convaincre un maximum de pays méditerranéens à soutenir une telle zone »

Ces données ont ensuite permis aux scientifiques de chiffrer les coûts et bénéfices économiques, sanitaires et environnementaux. Et les résultats sont probants : la mise en place de cette zone dans le bassin méditerranéen coûterait entre 1,37 et 2,66 milliards d’euros par an[1]. En contrepartie l’économie en termes sanitaires s’élèverait entre 8 et 14 milliards d’euros. Les bénéfices pour la santé de la mise en œuvre d’une zone de contrôle des émissions en Méditerranée sont donc au moins trois fois plus élevés que les coûts.

Si l’on se concentre sur les émissions les plus caractéristiques, discutées et surveillées, la mise en place d’une zone ECA en mer méditerranée permettrait :

L’Etat italien prend des dispositions pour informer les citoyens de l’utilisation des portables

Notre partenaire Robin des toits relaie le jugement du tribunal italien qui fait suite au procès de l’affaire Innocente Marcolini  qui établissait un lien entre téléphone portable et tumeur, ceci par un jugement du 13 novembre 2018, publié le 15 janvier 2019.

En effet le tribunal administratif du Lazio (Rome) a condamné l’État italien, en l’obligeant à une campagne d’information sur les risques sanitaires liés à l’utilisation des téléphones portables et sans fil. L’Etat italien n’a pas fait appel de cette décision.

Le jugement invoque, dans ses motivations, les effets sanitaires provoqués par l’utilisation des téléphones portables et sans fil et donc les risques à court et long terme sur la santé tels que décrits par la littérature scientifique, notamment sur les jeunes et sur les enfants, ainsi que sur les mesures indispensables à adopter pour leur utilisation. Il insiste également sur les risques environnementaux.

La campagne d’information et d’éducation, objet de la condamnation citée, doit être mise en œuvre dans un délai de six mois à compter de la notification en utilisant les moyens de communication les plus appropriés pour assurer une large diffusion des informations qu’elle contient.

La question du pourquoi de l’omerta française sur le sujet, de la résistance au droit à l’information, que ce soit par les pouvoirs publics ou par des institutions comme l’Education Nationale, se pose de manière encore plus crue au regard de cette décision d’un tribunal administratif italien.

Or, de plus en plus de personnes souffrent cruellement de ces effets sanitaires dans un mépris encore très ostensible. Malgré une interdiction des téléphones portables au collège, dont les motivations sont tout sauf sanitaires, l’Education Nationale renforce son développement des technologies sans fil. Les opérateurs ont de plus en plus les mains libres grâce à la déréglementation actuellement en œuvre.

On assiste au développement de la 5G dont les expérimentations se font dans une discrétion coupable, sans aucune étude d’impact sanitaire préalable, malgré les fréquences employées et la généralisation de l’exposition des populations au brouillard électromagnétique.

Il est à rappeler que les avocats de l’association A.P.P.L.E.  –Associazione Per la Prevazione e la Lotta all’ Electrosmog  se sont appuyés notamment sur les données de l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR) fournies dans le cadre des actions sur le Phone Gate.

Robin des Toits demande :

le maintien de la téléphonie fixe (RTC)

– un moratoire quant au déploiement de la 5G  ;

– que le gouvernement prenne ses responsabilités quant à la nécessité d’une réelle information sur les effets sanitaires des technologies sans fil et des codes de bonne utilisation liés à ces appareils, donc de ne pas être acteur d’une crise sanitaire d’importance qui pointe déjà le bout de son nez ;

– qu’il oblige à la transparence quant aux spécificités des appareils mis sur le marché.

Robin des Toits – 20/01/2019

Contact presse : contactpresse@robindestoits.org

(1.)  https://www.robindestoits.org/Abandon-en-2022-du-reseau-telephonique-commute-dit-RTC-un-souci-de-plus-pour-les-electro-hypersensibles-_a2497.html
(2.) https://www.robindestoits.org/Des-operateurs-de-telephonie-mobile-trop-surs-d-eux-se-croient-tout-permis_a2527.html
(3) Association A.P.P.L.E.  – Associazione Per la Prevazione e la Lotta all’ Electrosmog : (www.applelettrosmog.it )

 

Etude sur l’alimentation pendant la grossesse

Nous rapportons un travail de thèse concernant plusieurs études épidémiologiques qui ont montré qu’une restriction nutritionnelle pendant la grossesse pouvait conduire à une réponse adaptative du fœtus conduisant à une altération durable du métabolisme. Les données de trois cohortes de naissance ont été utilisées : deux études françaises (EDEN et ELFE), et une étude norvégienne (MoBa). Les femmes de ces cohortes, ont rempli un questionnaire de fréquence alimentaire (QFA) portant sur l’alimentation pendant la grossesse. L’évaluation des contaminants a été réalisée en combinant le QFA et des bases de données de contamination, la deuxième Etude de l’Alimentation Total (EAT2) française pour EDEN et plusieurs bases de données de contamination pour MoBa.

Premièrement dans ELFE, nous avons créé un score de qualité de l’alimentation et un score spécifique à la grossesse, puis nous avons étudié les facteurs associés à une meilleure qualité alimentaire.Ensuite, nous avons examiné l’association entre la qualité de l’alimentation et la croissance prénatale.
Deuxièmement, nous avons étudié la relation entre un contaminant alimentaire : l’acrylamide (AA), et la croissance prénatale, dans EDEN, et la croissance postnatale, dans MoBa.
Troisièmement, nous avons étendu nos analyses à tous les contaminants alimentaires de l’EAT2, en analysant les composés pris individuellement, puis considérés en mélange.

Résultats :
Premièrement, nous avons montré que les recommandations générales et spécifiques étaient globalement bien suivies par les femmes enceintes. Certaines caractéristiques socio-économiques ou démographiques étaient associées à la fois au score de qualité de l’alimentation et au score spécifique de la grossesse telles que l’âge à l’accouchement, niveau d’étude et revenu du foyer et le tabagisme. Un score élevé de qualité de l’alimentation était associé à un poids de naissance plus élevé et un risque plus faible d’avoir un enfant petit pour l’âge gestationnel (PAG).
Deuxièmement, nous avons montré que plus l’exposition pendant la grossesse à l’AA est importante, plus la taille de naissance était faible et plus le risque de PAG est élevé. Dans MoBa, nous avons constaté que l’exposition prénatale à l’AA était associée à une prévalence accrue d’enfants en surpoids ou obèses et à une plus grande vitesse de croissance du poids durant l’enfance.Dans EDEN, sur les 99 composés chimiques sélectionnés, le poids de naissance était associé négativement à l’exposition à quatre contaminants alimentaires et positivement à l’exposition à quatre autres. L’IMC à 5 ans était associé négativement à un contaminant. Aucune de ces associations étaient statistiquement significative après prise en compte de la multiplicité des tests. Lorsque les composés chimiques étaient considérés en mélanges, un mélange de contaminants était positivement associé au poids de naissance et aucun mélange n’était associé à l’IMC à 5 ans.

Conclusion :
Une qualité de l’alimentation élevée est associée à un poids de naissance plus élevé et une diminution du risque de PAG, alors que l’exposition alimentaire à l’AA est associée à une altération de la croissance fœtale. L’exposition prénatale aux contaminants alimentaires, évaluée à partir des données d’EAT, ne semble pas préoccupante vis-à-vis de la croissance prénatale et postnatale précoce car les effets retrouvés sont de faible amplitude et ne sont plus significatifs après prise en compte des tests multiples.

Food and Nutrition. Université Paris-Saclay, 2018. English. 〈NNT : 2018SACLS014〉

Chez les jeunes, le sommeil ne devrait pas être négligé

Une étude sur le sommeil des jeunes de 18 à 24 ans diligentée par la MGEN nous renseignent sur ce besoin pourtant essentiel souvent peu pris en compte. Quelles que soient les études, ce manque de sommeil est avéré. Parmi les résultats présentés, 88% des jeunes se sentent en manque de sommeil. Pour la majorité d’entre eux : la durée de sommeil est trop courte et les horaires de coucher et surtout de lever sont très décalés le week-end.  https://institut-sommeil-vigilance.org/

« Une carence chronique de sommeil a pour conséquence une fatigue chronique, voire de la somnolence, de l’irritabilité, et de la tristesse (pour 1 jeune sur 5). Elle joue aussi sur l’humeur, ce qui fait le lit de l’anxiété et la dépression. » Marie-Laure Paillère, pédopsychiatre. « Cette population a toujours été en privation de sommeil en raison du mode de vie de l’étudiant, qui mène de front les études – avec souvent une grosse pression scolaire –, une vie personnelle dense sur le plan affectif et, parfois, une activité professionnelle, constate Sylvie Royant-Parola, présidente du Réseau Morphée. Le sommeil est à chaque fois la variable d’ajustement pour gagner du temps. » A cela s’ajoutent le stress des études, la course à la performance et le temps de transport, qui peut être long.

Une autre étude norvégienne, publiée en août 2018 dans Journal of Sleep Research et portant sur 50 000 étudiants norvégiens de 18 à 35 ans, a montré que l’insomnie touchait 34,2 % des femmes et 22 % des hommes, avec une forte progression depuis 2010.

Reportage sur le glyphosate : comprendre les enjeux

Ce reportage nous présente comment personne n’échappe à ce pesticide largement répandu des décennies partout sur la planète : ainsi une quinzaine de citoyens ont ainsi été recrutés au hasard pour tester la présence de glyphosate dans leur urine, tout comme une sélection de personnalités – sportifs, médecins, acteurs, etc. La présence du glyphosate est généralisée et si le test n’a bien sûr pas valeur d’évaluation du risque réel, au moins montre-t-il qu’il est à peu près impossible d’échapper au célèbre herbicide et dont il n’existe pas de seuil minimal. Il en est épandu 800 000 tonnes par an sur la planète dont 8000 en France.

Fin 2017, Emmanuel Macron promettait,  que le glyphosate serait interdit en France « dans trois ans au plus tard ». Cette affirmation présidentielle a déclenché une forte activité parlementaire, des députés de la majorité s’empressant d’appeler à l’inscription, dans la loi Egalim (découlant des Etats généraux de l’alimentation ), mais  le gouvernement a vite réalisé que la promesse serait difficile à tenir : c’est pourquoi l’inscription dans une loi a été repoussé.

Rappelons que le glyphosate constitue le principe actif d’herbicides comme le Roundup, suspecté d’être cancérigène. Or l’une des formulations sur les 400 du fameux Roundup  vient d’être interdit , mais l’utilisation des autres se poursuit malgré toutes les études sous entendant des risques. Par ailleurs depuis le 1er Janvier, les particuliers et jardiniers amateurs ne peuvent plus se procurer de produits à base de pesticides de synthèse, comme le célèbre herbicide  de Monsanto.

A l’heure actuelle 1000 personnes sont en procédures contre Monsanto dans le cadre de Class Action, l’une d’elle ayant abouti dernièrement même si la firme fait appel.

Vous pouvez  voir le déroulement des  actions menées :

Glyphosate : comment s’en sortir, présenté par Elise Lucet (Fr., 2018, 110 min). www.francetvinfo.fr