Tous les articles par Jacqueline Collard

Le décret du 10 décembre 2018 permet la mise en application de la loi Élan

Le 18 décembre est paru le Décret n° 2018-1123 du 10 décembre 2018
relatif à l’extension du régime de la déclaration préalable aux projets d’installation d’antennes-relais de radiotéléphonie mobile et à leurs locaux ou installations techniques au titre du code de l’urbanisme, ceci avec l’objectif de lutter contre les « zones blanches » du réseau téléphonique et l’accélération du déploiement du très haut débit sur l’ensemble du territoire national, le gouvernement et le législateur ont intégré dans la loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ou loi « ELAN ») de nombreuses dispositions permettant de faciliter l’implantation des antennes relais. La rapidité de la réalisation du décret d’application reste cependant peu courante!
 Or ce texte soumet explicitement ces installations au régime de la déclaration préalable de l’article R. 421-9 du Code de l’urbanisme.
Il a pour objet : extension du régime de la déclaration préalable aux projets d’installation d’antennes-relais de radiotéléphonie mobile et de leurs locaux ou installations techniques.
Éliminant certaines contraintes (réduction du délai d’instruction préalable et suppression du critère de hauteur, notamment), il simplifie considérablement les formalités liées à l’installation des antennes relais. Après les modifications dues à la loi Elan , les opérateurs ont dorénavant les mains libres.  Au nom de la réduction de la fracture numérique, l’article 62 du texte prévoit en effet une annulation des dispositions de la loi Abeille (2) ce qui obère  l’exposition des populations.
Nous  déplorons  également la déréglementation qui touche le déploiement des antennes relais, dont le démantèlement de la loi n° 2015-136 du 9 février 2015 relative à la sobriété, à la transparence, à l’information et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques, de cette loi Abeille.
Nous  demandons que les pouvoirs publics et les institutions concernées jouent véritablement leur rôle de régulateur et assure la protection de la santé des populations plutôt que de concourir à la course effrénée à des technologies liées au seul profit au détriment de l’humain.

La justice européenne annule les dérogations aux limites d’émission d’oxydes d’azote

Alors que des fraudes aux contrôles d’émission viennent d’être révélées, la Commission européenne adopte, le 20 avril 2016, un règlement encadrant les nouveaux tests des véhicules particuliers et des utilitaires légers en conditions de conduite réelles (RDE). Elle devient moins exigeante  sur les limites d’émission des oxydes d’azote par rapport à la norme Euro 6 établie en 2007. Ainsi au lieu de 80 milligrammes par kilomètre, elle autorise un dépassement de 110% du plafond d’émission d’oxydes d’azote pour les nouveaux modèles à partir de septembre 2017 et pour tout nouveau véhicule à partir de 2019 (soit 168 mg/km). Le dépassement devait ensuite se réduire à 50% à partir de janvier 2020 pour les nouveaux modèles et janvier 2021 pour tout nouveau véhicule (soit 120 mg/km). Soit à accepter des années de dépassement.

Mais en mai 2018 pour la première fois en Europe, des maires de capitales européennes Paris, Madrid et Bruxelles concernés par l’établissement de plafonds d’émission de polluants automobiles, saisissent  la justice, en demandant l’application des valeurs d’émission historiques de la norme Euro 6 et simultanément, au titre de leurs compétences en matière de protection de l’environnement et de la santé, elles adoptent des mesures de restriction de la circulation automobile afin de lutter contre la pollution avérée de l’air sur leurs territoires.

 Pour rappel la pollution automobile coûte chaque année à l’Union européenne (UE) jusqu’à 80 milliards d’euros, dont 75% liés aux véhicules diesel, comme l’avait révèlé une étude publiée mardi 27 novembre et menée pour le compte de l’European Public Health Alliance (EPHA) sans compter bien sur les 400.000 morts prématurés, dues notamment à des cancers, des maladies cardiovasculaires et des maladies respiratoires..

Dans un arrêt du 13 décembre,  les magistrats du tribunal européen déclarent  cette demande recevable et exige  que  la norme Euro 6 soit  respectée en conditions de conduite réelles et  confirmant la requête des élus.

Bruxelles doit désormais revoir au plus vite sa copie. Et rétablir rapidement la norme Euro 6. Pour tous les véhicules particuliers et utilitaires légers. Et tous les types de tests.

https://epha.org/ce-delft-health-impacts-costs-diesel-emissions-eu/

https://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2018-12/cp180198fr.pdf

L’amiante de nouveau médiatisée : rejet des condamnations par la Cour de Cassation

L’amiante provoque un cancer spécifique, le mésothéliome (cancer de la plèvre) et est responsable de 10 % à 20 % des cancers du poumon. En France, selon les autorités sanitaires, cette fibre est responsable d’environ 3 000 décès par cancers chaque année. Selon une étude de 2012 de l’Institut de veille sanitaire, elle devrait provoquer au total entre 130 000 et 180 000 décès dans l’Hexagone. Mais selon Me Guillaume Hannotin, avocat de l’Ardeva 59-62 et du Comité anti-amiante Jussieu, elles ne constituent qu’un nouvel épisode de l’interminable bataille judiciaire que ses clients ne sont pas disposés à abandonner.Chaque jour, l’amiante – dont les effets se font sentir plusieurs dizaines d’années après exposition – cause de nouveaux décès. Et ses victimes représentent autant de faits nouveaux à juger. »

Or la chambre criminelle de la Cour de cassation a confirmé ce mardi 11 décembre, l’annulation des mises en examen pour « homicides et blessures involontaires » de huit responsables nationaux dans les dossiers du scandale sanitaire de l’amiante du Comité anti-amiante du campus universitaire parisien de Jussieu, et pour ceux des chantiers navals de la Normed de Dunkerque adossé à l’Association régionale des victimes de l’amiante du Nord-Pas-de-Calais (Ardeva 59-62).

Rappelons que l’amiante a été reconnue comme cancérogène par le CIRC dès 1973 et finalement bannie en France en 1997 , dés 1982 avait été crée le  « Comité permanent amiante » (CPA)une structure de lobbying financée par les industriels de l’amiante et accusée par les parties civiles d’avoir promu « l’usage contrôlé » de l’amiante, que la bataille anti-amiante  avait  commencé dès 1996. Dans ce dernier round  les associations de défense des victimes contestaient une décision rendue le 15 septembre 2017 par la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris: la chambre de l’instruction avait estimé que les risques liés à l’amiante étaient insuffisamment connus à l’époque des faits et que ces personnes ne disposaient d’aucun pouvoir décisionnaire, ce qui les exonérait de toute responsabilité.

Le Comité anti-amiante Jussieu et l’Ardeva 59-62 ont annoncé qu’elles déposeraient une requête devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), notamment sur le principe du « procès équitable »

Des clés pour comprendre la pollution électromagnétique

La pollution électromagnétique Editions Terre vivante

Santé – Législation – Protection dans l’habitat  

Toutes les clés pour comprendre les enjeux

Objets connectés, wifi, Bluetooth, compteurs communicants… La technologie sans fil est devenue incontournable dans notre quotidien, pour tous et tout le temps. Revers de la médaille : elle utilise des ondes électromagnétiques de plus en plus nombreuses et puissantes, qui transportent des informations toujours plus lourdes. Ces ondes invisibles sont-elles pour autant anodines pour notre santé et notre environnement ?

Pollution électromagnétique expose les points fondamentaux à connaître pour forger son opinion sur le sujet et mettre en œuvre les solutions adaptées.

Cinq auteurs – électricien, ingénieur, biologiste, responsable politique, représentante de la société civile, personne atteinte du syndrome d’électrosensibilité – se sont réunis pour présenter dans cet ouvrage un tour d’horizon exhaustif et de haut niveau de la question : présentation des sources de rayonnements électromagnétiques, effets sur la santé, cadre législatif, évolution des technologies, moyens techniques pour se préserver des champs électromagnétiques, création d’une installation électrique biocompatible, zones blanches… .

Un propos très pointu et technique, qui répondra aux attentes de tous ceux qui veulent aller plus loin qu’une simple connaissance des règles d’usage généralement données à propos des objets connectés.

Auteur : Collectif  Collection : Conseils d’expert Description : 224 pages ; (15 x 21 cm)

ISBN : 9782360982622

4ème de couverture | Sommaire | Feuilleter quelques pages

Demande d’abrogation du Traité Euratom

Nous relayons la campagne lancée par notre partenaire :

La Commission de Recherche et d’Information indépendante sur la Radioactivité (CRIIRAD) et Réaction en Chaine Humaine (RECH) lancent une mobilisation en France sur la demande d’abrogation du traité Euratom

Il y a eu une conférence de presse jeudi 13 décembre à Paris Mairie du 2ème pour lancer la mobilisation en France.

Des ONG de différents États membres de l’UE ont décidé de s’associer pour lancer un mouvement européen visant à obtenir de leurs gouvernements respectifs l’abrogation, ou, une révision de ce traité défavorable aux populations. Ce débat est d’autant plus d’actualité, dans le contexte de la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Le traité, établi en 1957, a institué la Communauté Européenne de l’Energie Atomique chargée de développer des industries nucléaires puissantes en Europe. Il est de plus en plus contesté y compris au niveau gouvernemental en Autriche, en Allemagne, et très récemment au Luxembourg. Un traité pro-nucléaire qui dans son article 1 a pour mission « de contribuer à l’élévation du niveau de vie en créant les conditions nécessaires à la formation et à la croissance rapides des industries nucléaires ». En réalité c’est un traité obsolète et un piège tragique pour notre santé. Les normes de protection de la population et des travailleurs contre les dangers de la radioactivité sont établies dans le cadre d’Euratom.

Un traité qui fait obstacle à la transition énergétique en accaparant les aides et les subventions. Un traité anti-démocratique.

La pétition adressée au Président de la République française est à diffuser et faire signer le plus largement possible, signatures avant  la première quinzaine de mars étant donné que le Brexit devrait être signé fin mars.

L’action est lancée sous forme d’une pétition qui peut être signée sous deux formes :

www.criirad.org

http://chainehumaine.fr/category/association-r-e-c-h/