Tous les articles par Jacqueline Collard

Grandir dans un air pollué peut amener jusqu’à la dépression

Une étude conduite à Londres par des chercheurs du King’s College établit un lien entre troubles à l’adolescence et pollution de l’environnement.

En ville, des enfants de 12 ans exposés à un air chargé en particules fines et en dioxyde d’azote ont 3 à 4 fois plus de risques de développer une dépression à 18 ans, selon une étude britannique, publiée dans la revue Psychiatry Research de février 2019. Menés par la psychopathologiste Helen L. Fisher, du King’College of London, ces travaux montrent un lien biologique direct très probable entre pollution atmosphérique et dépression, en particulier chez les jeunes, dont le cerveau est en cours de développement.

Ils ont sélectionné 284 enfants qu’ils ont suivis entre les âges de 12 ans à 18 ans, tout en mesurant la quantité de deux principaux polluants présents dans le Grand Londres : les particules fines dites PM 2,5 (de diamètre inférieur à 2,5 micromètres) et le dioxyde d’azote (NO2), essentiellement émis par les moteurs à combustion des véhicules. Comme si les particules et le gaz NO2 mettaient du temps pour détériorer les cellules nerveuses du cerveau. En effet, l’hypothèse principale d’Helen Fisher est que les polluants exercent leur effet délétère en réussissant à pénétrer la barrière hémato-encéphalique. Surtout dans un cerveau en cours de développement, insiste la psychopathologiste.

Parallèlement, ils ont réalisé des diagnostics d’anxiété, de dépression, de troubles du comportement, de troubles de l’attention et de l’hyperactivité à 12 puis à 18 ans.

Naoto Kan reçu à Valence et Grenoble

Une délégation japonaise emmenée par l’ancien premier Ministre Naoto Kan est venue nous rapporter  comment  a été  vécue la catastrophe de Fukushima, il y a 8 ans. Son récit  nous a montré la difficulté d’un responsable politique confronté à une catastrophe nucléaire.

Il s’est rendu à la Criirad à Valence et  a été reçu à l’Hôtel de ville de Grenoble, avant de repartir pour Paris. Il était accompagné du réalisateur du film : »le couvercle du soleil », film qui sortira en salles en France  le 6 Mars qui rapporte les faits tels qu’ils se sont déroulés dans les premières semaines suivant le 11 Mars 2011.

Naoto kan 1er Ministre japonais, à l’époque , a été confronté à la dureté d’une gestion catastrophique, avec des incohérences des services dédiés, cachant la vérité , d’une société privée TEPCO ( gestionnaire de cette centrale) avec une communication inadaptée, et ce malgré les reportages télévisés montrant en direct quasiment la centrale en pleine effervescence nucléaire suite au séisme et au tsunami mettant en péril les installations situées en bordure de l’océan d’où provenait le séisme.

Tout au long du déploiement de la catastrophe, le 1er ministre s’appuyait sur les conseils de Gorbatchev (rapporté dans sa bibliographie )lors de la catastrophe de Tchernobyl ,obligé de sacrifier des soldats pour limiter les dégâts d’une centrale nucléaire face à une accident majeur, avec la nécessité de poursuivre sans relâche le refroidissement. Il s’exprimait avec réalisme face à cette industrie où règne l’opacité, la toute puissance de ses experts, la réalité des difficultés techniques insoupçonnables vues de l’extérieur. Il est allé jusqu’à parler de la remise en question d’une possible sûreté du nucléaire tant les aléas peuvent être nombreux, et donc des risques trop importants qu’occasionne le nucléaire, face aux avantages énergétiques qu’il procure.

Naoto Kan a insisté sur le fait que cette catastrophe a permis l’arrêt des 54 réacteurs japonais, et à ce jour, seuls 9 ont été remis en route (ce qui ne représente plus que 5 % de l’énergie électrique au lieu des 30 % d’alors) . Il a souligné les fortes économies d’énergie qui s ‘en sont suivies, avec des reprises de centrales thermiques certes, mais un recours très important aux énergies renouvelables qui se poursuit montrant la route à poursuivre.

Une nouvelle méta-analyse sur les risques du glyphosate

Nous rapportons une publication du 10 février dans la revue Mutation Research, étude américaine  qui enfonce le clou : oui, le glyphosate est bien lié à un risque accru de lymphome non hodgkinien (LNH).

Le glyphosate est l’herbicide systémique à large spectre le plus largement utilisé dans le monde. Des évaluations récentes du potentiel cancérogène des herbicides à base de glyphosate (GBH) par divers organismes régionaux, nationaux et internationaux ont suscité la controverse. La plupart des participants à ces études épidémiologiques n’étant pas exposés à du glyphosate pur, mais plutôt à des formulations à base de glyphosate (telles que Roundup® ou Ranger Pro ®) avec un certain nombre d’adjuvants, on pourrait affirmer que le LNH se manifestait à la suite de l’exposition au mélange ou un ingrédient autre que le glyphosate dans la formulation.
Ils ont recherché s’il existait une association entre une exposition cumulée élevée à des GBH et un risque accru de lymphome non hodgkinien (LNH) chez l’homme. Nous avons effectué une nouvelle méta-analyse comprenant la dernière mise à jour de la cohorte de l’étude sur la santé en agriculture (AHS) publiée en 2018 ainsi que cinq études cas-témoins.
Ensemble, toutes les méta-analyses effectuées à ce jour, y compris cette dernière font systématiquement état de la même constatation clé: l’exposition aux GBH est associée à un risque accru de LNH.
Ils ont complété par un soutien supplémentaire provenant d’études sur l’incidence de lymphomes malins chez des souris traitées avec du glyphosate pur, ainsi que des liens potentiels entre l’exposition à la GBH et l’immunosuppression, une perturbation du système endocrinien et des altérations génétiques couramment associées au LNH.
Dans l’ensemble, conformément aux preuves tirées d’analyses expérimentales sur des animaux et de mécanismes, notre méta-analyse actuelle d’études épidémiologiques chez l’homme suggère un lien évident entre l’exposition aux GBH et l’augmentation du risque de LNH.

Des smartphones à revoir selon Phone Gate

Après  en avoir fait la demande aux divers Ministères français concernés pour les mettre en demeure de faire cesser la loi du silence imposée par les lobbys de l’industrie de la téléphonie mobile., et sans réponses,   « Alerte Phonegate » demande aux industriels de la téléphonie mobile lors de leur congrès en Espagne  une protection réelle de la santé des utilisateurs.

La demande portait sur le rappel de plus de 250 modèles de téléphones mobiles parmi les plus vendus sur le marché français, qui doivent soit être retirés du parc en activité par une procédure d’échange gratuit, soit faire l’objet d’une mise à jour logicielle ou matérielle gratuite par le fabricant.Ceci a entrainé qu’après deux années de lutte menées par l’association Alerte Phone Gate, l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR), établissement public administratif, se soit vue obligée de publier les tests concernant les modèles de téléphone portables dont les DAS localisés « tronc » dépassaient la limite réglementaire (2 W/Kg en Europe alors qu’elles ne sont que de 1,6 W/Kg aux Etats-Unis et que les méthodes d’élaboration sont elles-mêmes discutables).
World Congress à Barcelone, Espagne
Conférence de Presse à Barcelone
lundi 25 Février 2019
6 milliards d’utilisateurs surexposés en danger
La nouvelle organisation de consommateurs Alerte Phonegate, créée en Mars 2018 pour protéger la santé de centaines de millions d’utilisateurs de téléphones mobiles surexposés, sera présente à l’ouverture du Mobile World Congress à Barcelone, Espagne, avec :
Marc ARAZI
Médecin, Président d’Alerte Phonegate (France),
Pierre-Marie THEVENIAUD
Biologiste, Président de Robin des Toits (France),
Juan Antonio RIVERA VILA
Ingénieur et Biologiste en bâtiment, Porte-parole régional de l’association Electro y Quimico Sensibles (Espagne).
Un Appel international y sera lancé à tous les fabricants pour qu’ils retirent ou mettent à jour tous les téléphones mobiles testés dans des conditions qui ne tiennent pas compte des usages réels et des effets sur la santé.
En France, depuis Avril 2018, dix modèles de smartphones ont soit été retirés du marché, soit mis à jour.
Les associations encourageront tous les utilisateurs à exercer leurs droits en tant que consommateurs à exiger des technologies respectueuses de leur santé.
2 pétitions à signer :

https://www.change.org/p/en-signant-vous-prot%C3%A9gez-la-sant%C3%A9-de-millions-d-utilisateurs-de-t%C3%A9l%C3%A9phones-portables

https://www.5gspaceappeal.org/the-appeal/

De nombreuses études montrent l’effondrement des espèces d’insectes

La synthèse de 73 études réalisée par les auteurs à paraître dans la revue « Biological Conservation », confirme que près de la moitié des espèces d’insectes – essentiels aux écosystèmes comme aux économies – sont en déclin rapide dans le monde entier en  pointant  en particulier le rôle de l’agriculture intensive .

« La conclusion est claire : à moins que nous ne changions nos façons de produire nos aliments, les insectes auront pris le chemin de l’extinction en quelques décennies. » 

Cette situation alarmante reviendrait « au plus massif épisode d’extinction » depuis la disparition des dinosaures, précisent les scientifiques, avant de souligner : « La proportion d’espèces d’insectes en déclin (41%) est deux fois plus élevée que celle des vertébrés et le rythme d’extinction des espèces locales (10%) huit fois plus. » Quand on parle de perte de biodiversité, le sort des grands animaux capte souvent seule l’attention. Or, les insectes sont « d’une importance vitale pour les écosystèmes planétaires » et « un tel événement ne peut pas être ignoré et devrait pousser à agir pour éviter un effondrement des écosystèmes naturels qui serait catastrophique », insistent les scientifiques.Les insectes sont à l’origine de la pollinisation des cultures. A l’inverse, leur disparition progressive a un impact sur toute la chaîne alimentaire, et notamment le déclin « vertigineux » des oiseaux des campagnes révélé en France en 2018.

A l’origine de cette chute des insectes, les chercheurs australiens désignent la perte de leur habitat (urbanisation, déforestation, conversion agricole) mais aussi le recours aux pesticides et engrais de synthèse. Ces substances sont au cœur de l’intensification des pratiques agricoles des soixante dernières années.

« Restaurer les habitats, repenser les pratiques agricoles, avec en particulier un frein sérieux à l’usage de pesticides et leur substitution par des pratiques plus durables, s’imposent urgemment », soulignent les auteurs du rapport, qui appellent aussi à assainir les eaux polluées, en ville comme en milieu rural.