Tous les articles par Jacqueline Collard

L’Anses met en place un comité d’experts scientifiques sur les malformations congénitales du type agnésies des membres

Pour faire suite à notre lettre ouverte aux autorités sanitaires, fin octobre, le gouvernement avait saisi, l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) et Santé publique France (SPF). Celles çi viennent  présenter un point d’étape sur la mise en place de l’expertise collective pour mener des investigations sur les causes, notamment environnementales, de cas de bébés nés sans bras ou avec des malformations. Plusieurs cas ont été recensés dans les départements de l’Ain, du Morbihan et de la Loire-Atlantique depuis 2009. Les résultats de ces travaux sont attendus pour le 30 juin 2019, rappellent les ministères de la Santé, de la Transition écologique et de l’Agriculture.

Un comité d’experts scientifiques (CES) multidisciplinaire a été créé, fin janvier, après appel à candidatures. Composé de 22 experts, il sera présidé par Alexandra Benachi, professeure de gynécologie-obstétrique à la faculté de médecine Paris Sud et présidente de la Fédération française des centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal. Sa première réunion aura lieu début mars.

En parallèle, un comité d’orientation et de suivi, composé d’une quinzaine de représentants des différentes parties prenantes (famille, association, corps médical, agence régionale de santé, registre) a été créé. Il nourrira les travaux du CES par ses questionnements et accompagnera les familles touchées.

A titre préparatoire, l’Anses et SPF ont déjà engagé des revues bibliographiques sur un très large spectre de facteurs de risque potentiels. Par ailleurs, des investigations complémentaires sont menées dans les départements touchés et plus largement en Bretagne, pour identifier d’autres cas humains, mais aussi d’éventuels cas dans le bétail. Les données hospitalières seront également utilisées pour réaliser des estimations de prévalence à l’échelle du pays. Une fédération des registres des anomalies congénitales va être créée, pour mettre en place une base de données commune. Un nouveau registre des anomalies congénitales va également être lancé. De plus, une enquête épidémiologique va être mise en place auprès des professionnels de santé pour signaler les enfants nés avec une agénésie des membres, afin de pouvoir réaliser des investigations au plus tôt et accompagner les familles.

Santé Publique France ouvre actuellement un signalement des personnes concernées par les malformations de membre(s) afin de centraliser les demandes.

Nous incitons les familles concernées par l’agénésie de membre(s) à se faire connaître auprès de santé publique France via : nouscontacter@santepubliquefrance.fr

ou via leur formulaire de contact
https://www.santepubliquefrance.fr/…/Contacter-Sante-publique-France…

Une nouvelle étude du Lancet sur les expositions in utéro et pendant les premiers mois après la naissance

Des chercheurs franco espagnols ont étudié les facteurs de risques de l’exposition aux polluants environnementaux( pollution de l’air, du bruit, des perturbateurs endocriniens, de l’alimentation etc..) des enfants in utéro et dans les premiers mois de vie. Cette étude porte sur une cohorte de plus de 1000 femmes enceintes et leurs enfants dénommée HELIX, elle a été menée dans 6 pays européens en particulier sur les effets sur la fonction respiratoire.

Cette étude a été publiée dans « The lancet Planetary Health », elle met en relation les effets négatifs de certaines substances, particulièrement comme les composés perfluorés (présents dans les produits électroniques et produits de consommation courante), l’éthylparabéne( dans les cosmétiques) ou à des phtalates comme le DINP des plastifiants.

Lancet Planet Health 2019: Early-life exposome and lung function in children in Europe : an analysis of data from the longitudinal, population-based HELIX cohort

L’Anses demande une amélioration indispensable à propos des couches bébés

L’Anses vient de publier son évaluation de risques liés aux substances chimiques présentes dans les couches pour bébé. A partir d’essais réalisés sur des couches jetables et leur usage, l’expertise de l’Agence a mis en évidence des dépassements de seuils sanitaires pour plusieurs substances chimiques.

Au regard des risques que peuvent présenter ces substances pour la santé des bébés, l’Anses recommande de les éliminer ou de réduire au maximum leur présence dans les couches jetables. L’Agence préconise également de renforcer le contrôle de ces substances dans les couches mises sur le marché. Enfin, l’Anses souligne la nécessité d’un cadre réglementaire plus restrictif encadrant ces produits.

La majorité des bébés en France porte des couches à usage unique, ce qui représente environ 4000 couches utilisées au cours des trois premières années de leur vie.

L’Anses a été saisie par la Direction générale de la santé, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et la Direction générale de la prévention des risques afin d’évaluer les risques liés à des substances chimiques présentes dans les couches pour la santé des bébés. Cette expertise est une première évaluation de risques de la sécurité des couches pour bébé, effectuée par une agence de sécurité sanitaire au niveau international.

Plusieurs substances chimiques dépassent les seuils sanitaires dans les couches

L’expertise de l’Anses s’est appuyée sur des analyses et essais menés par le Service commun des laboratoires (SCL) et l’Institut national de la consommation (INC) entre 2016 et 2018 sur plusieurs références de couches représentatives du marché français. Ces analyses ont mis en évidence la présence de différentes substances chimiques dangereuses dans les couches jetables qui peuvent notamment migrer dans l’urine et entrer en contact prolongé avec la peau des bébés. Certaines de ces substances sont ajoutées intentionnellement, telles que des substances parfumantes qui peuvent entraîner des allergies cutanées. D’autres substances identifiées peuvent provenir de matières premières contaminées ou de procédés de fabrication (PCB-DL, furanes et dioxines, HAP).

Sur la base de ces données, l’Anses a réalisé une évaluation de risques afin de déterminer si les concentrations des différentes substances identifiées pouvaient présenter un risque pour la santé des bébés. Cette expertise a mis en évidence des dépassements de seuils sanitaires pour plusieurs substances, dans des conditions d’usage réalistes. Il s’agit de substances parfumantes (butylphényl méthyle propional ou lilial®, hydroxyisohexyl 3-cyclohexène carboxaldéhyde ou lyral®), certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), le PCB-126, la somme des PCB-DL et la somme des dioxines, furanes et PCB-DL.

Au regard des risques que peuvent présenter ces substances et de la population particulièrement sensible concernée, l’Anses recommande d’éliminer ou de réduire au maximum les substances chimiques présentes dans les couches pour bébé à usage unique.

A cet effet, l’Agence émet plusieurs recommandations à l’attention des industriels :

  • Supprimer l’utilisation de toutes substances parfumantes, en priorité celles susceptibles de présenter des effets sensibilisants cutanés.
  • Mieux maitriser l’origine des matières premières naturelles qui peuvent être contaminées avant même la fabrication.
  • Améliorer les procédés de fabrication des couches.

Afin de s’assurer que les industriels ont revu leurs pratiques de fabrication selon ces recommandations, l’Agence préconise également de renforcer le contrôle des substances chimiques dans les couches jetables mises sur le marché.

Enfin, l’Anses souligne la nécessité de mesures réglementaires plus restrictives tant au niveau national qu’au niveau européen dans le cadre du règlement REACh, afin de sécuriser la fabrication des couches pour bébé.

 Suite à ce communiqué: de janvier 2019 Les pouvoirs publics ont convoqué,  les fabricants et distributeurs de couches à usage unique pour bébés pour qu’ils présentent les actions déjà réalisées et leurs engagements afin d’éliminer les substances chimiques préoccupantes présentes dans leurs produits. Cette réunion fait suite à la convocation des professionnels le mercredi 23 janvier dernier par les ministres de la Transition Écologique et Solidaire, des Solidarités et de la Santé et de l’Économie et des Finances.
Les professionnels ont d’abord communiqué les actions qu’ils ont déjà engagées depuis 2017 en ce qui concerne l’amélioration des procédés de fabrication et l’information des consommateurs. La DGCCRF a d’ores et déjà initié des contrôles pour analyser l’impact de ces mesures sur les produits actuellement sur le marché.

Santé publique France (SPF) propose un observatoire des indicateurs de santé : GEODES

Santé publique France lance Géodes, un observatoire cartographique dynamique permettant d’accéder aux principaux indicateurs de santé

Dans le cadre de ses missions de veille, d’alerte et de surveillance, Santé publique France produit des indicateurs de santé publique à partir de différents systèmes de surveillance, d’enquêtes épidémiologiques en population générale, d’enquêtes de comportements et de bases de données médico-administratives. Ce recueil de données fait l’objet d’analyses et de publications régulières. Afin de les rendre plus visible et d’en faciliter l’accès à un public élargi et notamment à l’ensemble des acteurs de santé, Santé publique France lance aujourd’hui Géodes, une plateforme web dynamique rassemblant une grande partie des indicateurs santé qu’elle produit. Cet outil, unique en son genre, permet à l’utilisateur de visualiser ces informations sous forme de cartes dynamiques, de tableaux et de graphiques/ séries temporelles.

Géodes, une avancée dans la restitution des données de surveillance

L’une des missions de Santé publique France est de produire des indicateurs utiles à la décision et à l’action en santé publique, en s’adaptant aux évolutions et aux enjeux sociétaux, numériques et scientifiques. Jusqu’à présent, la restitution des indicateurs se faisaient par l’intermédiaire de bulletins ou de publication scientifiques. L’observatoire Géodes répond à une volonté forte de transparence et de modernité en permettant un accès libre simplifié à de nombreux indicateurs de l’agence.

Les utilisateurs pourront grâce à cette plateforme, accessible en ligne :

  • Accéder à plus de 300 indicateurs concernant 40 thématiques
  • Faire des comparaisons entre des indicateurs régionaux et nationaux
  • Avoir le détail technique de chaque indicateur : la source, la période de mise à jour …
  • Télécharger des cartes et des données et les partager sur les réseaux sociaux
  • Etre orienté pour chaque indicateur vers la page thématique du site internet de Santé publique France
  • Importer des données dans géodes et les comparer à celles de Santé publique France.

« Géodes constitue une des vitrines de l’agence et plus particulièrement des indicateurs qu’elle produit. Cette plateforme évolutive a pour vocation de fournir en toute transparence aux acteurs de santé des indicateurs de plus en plus fins géographiquement, au niveau de la région, du département et demain de la commune.» souligne François Bourdillon, directeur général de Santé publique France

Géodes, une plateforme évolutive au service des utilisateurs

Géodes réunit de nombreux indicateurs disponibles de l’agence provenant notamment :

  • De 70 systèmes de surveillances spécifiques, comme par exemple ceux des maladies à déclaration obligatoire.
  • De la surveillance syndromique (données des urgences, des médecins, des décès)
  • D’enquêtes comme le Baromètre de Santé publique France, Esteban, Elfe,…
  • De données de partenaires (Système national des données de santé SNDS, enquêtes, registres…).

La plateforme s’adresse principalement aux professionnels de santé, aux institutionnels, aux chercheurs, aux épidémiologistes, aux journalistes, aux associations, aux étudiants. Elle a vocation à mettre à leur disposition des indicateurs de plus en plus fins géographiquement pour répondre à leurs attentes. Cette finesse est rendue possible notamment par l’utilisation des données du SNDS (bases médico-administratives) capables de fournir des informations au niveau communal.  « Nous avons intégré une grande partie des indicateurs de l’agence et la plateforme continuera de s’enrichir. Géodes est un projet collectif et transversal de l’agence » explique Yann Le Strat, directeur de la Direction appui, traitements et analyses de données (DATA).

Géodes, une utilisation simple et intuitive

La plateforme Géodes rassemble la majorité des thématiques qui entre dans le champ de Santé publique France. Il s’agit des maladies et traumatismes surveillés par l’agence (bronchiolite, grippe, diabète, etc.) et des déterminants de santé recueillis lors d’enquêtes sur les comportements de santé (tabac, vaccinations, accidents du travail, etc.), regroupés sous deux arborescences.
Géodes permet de réaliser des requêtes en temps réel sur des maladies et des déterminants sur toute la France et offre la possibilité d’observer l’état de santé de la population dans une région et de comparer les régions entre elles.
Les documents générés à partir des différentes requêtes (cartes, tableaux, graphiques de la synthèse) sont téléchargeables ou imprimables. Les cartes peuvent être utilisées sous forme de lien, intégrées à une page web ou partagées sur les réseaux sociaux.
Afin de faciliter la prise en main de cet outil, Santé publique France a créé des outils pédagogiques sous forme de tutoriels vidéo : la présentation de l’outil, les fonctionnalités de l’outil et deux parcours utilisateurs type.

Pour en savoir plus : Accéder à Géodes

Et l’on reparle du Médiator en fixant les audiences en septembre 2019

Affaire Mediator : le procès au pénal s’ouvrira le 23 septembre et durera six mois: Les audiences auront lieu tous les après-midi, du lundi au jeudi.

Le procès au pénal du s’ouvrira le 23 septembre devant le tribunal de grande instance de Paris: Les audiences s’étaleront sur six mois et auront lieu quatre demi-journées par semaine, du lundi au jeudi à partir de 13h30. Le Mediator, accusé d’avoir provoqué de graves lésions cardiaques, a été retiré du marché en novembre 2009. Cet antidiabétique fabriqué par les laboratoires Servier avait été prescrit à cinq millions de personnes, souvent comme coupe-faim.

Quelque 4 000 personnes ayant pris ce médicament doivent se constituer partie civile pour ce procès. Elles seront défendues par 400 avocats. Quatorze prévenus et 11 personnes morales sont poursuivis dans cette affaire.Le procès se déroulera dans la plus grande salle d’audience du nouveau palais de justice de Paris, situé dans le quartier des Batignolles (17e arrondissement). « Il pourra être retransmis en direct dans d’autres salles d’audience, voire dans l’auditoriumSi les locaux du palais de justice n’avaient pas été assez grands, le procès aurait sans doute été externalisé.

« Deux informations judiciaires ont en effet été ouvertes dans ce dossier : l’une pour « tromperie aggravée » et l’autre pour « homicides et blessures involontaires ». « Dans un objectif de célérité de la justice », le parquet et les juges d’instruction ont décidé de « disjoindre une partie des dossiers pour préjudices corporels graves », précise l’avocat des parties civiles.