Tous les articles par Jacqueline Collard

Une étude INRS sur les masques destinés à la prévention contre les nanomatériaux

Les nanomatériaux ouvrent à la recherche et à l’industrie des perspectives nombreuses et variées. L’émergence de ces nouveaux matériaux et la prise en compte des particules ultra-fines émises lors de certains procédés industriels amènent à se poser la question des risques encourus lors de l’exposition professionnelle. En 2016, environ 425.000 tonnes de nanomatériaux manufacturés ont été mises sur le marché en France par plus de 1.400 entreprises françaises et étrangères.

Pour pallier au manque de données sur les masques de protection respiratoire vis-à-vis des nanomatériaux, l’institut a réalisé une étude en laboratoire sur leur performance en fonction de l’appareil, du rythme respiratoire, de la taille des particules, etc.

Dangers potentiels pour la santé

L’appareil respiratoire constitue la voie principale de pénétration des nano-objets dans l’organisme humain. Ils peuvent également se retrouver dans le système gastro-intestinal après avoir été ingérés ou après déglutition lorsqu’ils ont été inhalés. La pénétration à travers la peau des nano-objets est une hypothèse encore à l’étude.

Compte tenu de leur taille, les nano-objets inhalés ou ingérés seraient capables de franchir les barrières biologiques (nasale, bronchique, alvéolaire…) et de migrer vers différents sites de l’organisme via le sang et la lymphe (processus de translocation).

« Il ressort de l’ensemble de cette étude que le paramètre le plus influent sur la protection respiratoire n’est pas la taille des particules mais l’ajustement du masque« , a indiqué Sandrine Chazelet, responsable d’études à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)

www.inrs.fr/risques/nanomateriaux/ce-qu-il-faut-retenir.html/news-32918-guide.pdf

www.inrs.fr/risques/nanomateriaux/prevention-risques.html

Un pacte national sur les emballages plastiques signé au Ministère

Le Pacte réunit le 21 février  l’ensemble des acteurs volontaires de la chaine de valeur du plastique (producteurs, convertisseurs, marques nationales, distributeurs, opérateurs de la gestion des déchets), la société civile et le Gouvernement. Au-delà des parties prenantes à sa création, le Pacte a pour vocation de mobiliser un nombre croissant de signataires sur le territoire national. Il vise à les accompagner dans une démarche de progrès au travers d’engagements concrets et de principes de dialogue et de collaboration.

Le WWF France rejoint aujourd’hui, aux côtés du Ministère de la Transition écologique et solidaire, de l’ONG Tara Expéditions et d’entreprises de la distribution et de l’agroalimentaire, un pacte national visant à réduire la pollution liée aux emballages plastiques.

Alors que les emballages en plastique représentent la moitié des déchets plastiques dans le monde et 45% de la consommation de plastiques en France, ce pacte propose pour la première fois une approche transformationnelle multi-acteurs pour faire face à cet enjeu majeur, au coeur de la crise de la pollution plastique.

Déclinaison nationale du Global Commitment de la Fondation Ellen Mac Arthur, le Pacte s’articule autour d’objectifs ambitieux et chiffrés, qui vont au-delà du cadre réglementaire existant au niveau national et européen. Parmi les objectifs clé du pacte figurent les suivants :

  • Éliminer les emballages plastiques problématiques ou inutiles d’ici 2025 
  • Eco-concevoir les emballages pour les rendre réutilisables et recyclables à 100% d’ici 2025
  • Atteindre collectivement 60% d’emballages plastiques effectivement recyclés d’ici 2022

Les signataires du pacte s’engagent ainsi à réduire leur impact sur la pollution plastique tant sur l’amont, à travers l’élimination des emballages plastiques problématiques et inutiles et le déploiement d’emballages réutilisables que sur l’aval, à travers le renforcement des infrastructures de collecte et de recyclage. Le pacte présente ainsi une réelle approche transformationnelle, permettant de prendre en compte l’ensemble de la chaîne de valeur des plastiques.

Le Pacte prévoit également la mise en place d’un système de suivi des engagements, avec des indicateurs annuels et individuels. Une démarche essentielle pour garantir une transparence sur le respect des engagements et rendre compte des progrès réalisés.

Le Nutriscore passe à l’Assemblée nationale

Les députés ont voté l’obligation d’afficher un indice nutritionnel sur des publicités pour des produits alimentaires mais le gouvernement plaide pour une approche non-contraignante. La même disposition, présentée en mai 2018 lors des débats sur la loi Agriculture et alimentation (Egalim), avait alors été rejetée par l’Assemblée nationale. Jeudi 22, le gouvernement a fait connaître son opposition à une telle obligation, plaidant une approche basée sur le volontarisme des industriels et annonceurs.

Le Nutri-Score est un système de notation des aliments sur une échelle de A à E, avec un code couleur, du vert au rouge, selon la qualité nutritionnelle de l’aliment. Cet étiquetage, facultatif sur les produits en rayon, fait l’objet d’une intense bataille de lobbying.

L’amendement voté prévoit un délai jusqu’au 1er janvier 2021 pour que les annonceurs se conforment à l’obligation d’affichage du Nutri-Score et des dérogations possibles, moyennant une contribution à l’Agence nationale de santé publique.

Comment est-il attribué ?

Le score prend en compte pour 100 grammes de produit, la teneur :

  • en nutriments et aliments à favoriser : fibres, protéines, fruits et légumes
  • en nutriments à limiter : énergie, acides gras saturés, sucres, sel

Après calcul, le score obtenu par un produit permet de lui attribuer une lettre et une couleur.

Quels sont les produits concernés ?

  • Tous les aliments transformés, exceptés les herbes aromatiques, thés, cafés, levures…
  • Toutes les boissons, exceptées les boissons alcoolisées.

D’autres mesures ont été adoptées, dont une prévoyant la remise d’un rapport annuel sur l’évolution de la qualité nutritionnelle des aliments et la fixation de seuils de réduction du sel, sucre et acides gras insaturés pour les produits de grande consommation. Mais un article qui prévoyait de restreindre le marketing et la publicité ciblant les enfants pour les produits alimentaires a été supprimé par le gouvernement.

Mais en même temps Disney propose un label Disney : elle  veut que « les parents puissent acheter les yeux fermés » des produits développés selon des critères nutritionnels définis par… elle-même. Un label sur fond vert apposé sur des paquets de céréales, des bouteilles d’eau, des œufs ou des sachets de fruits secs. Disney lance son propre label nutritionnel à l’occasion du Salon de l’agriculture qui se tient du 23 février au 3 mars à Paris. Le logo Disney cuisine sera appliqué sur des produits alimentaires jugés équilibrés et répondant aux exigences d’une charte nutritionnelle définie par Disney selon ses critères comme la quantité de sel, de sucre, de gras ou encore la taille des portions ou les calories. Soyons vigilants quant à ce genre de labels spécifiques à des produits qui plus est destinés aux enfants!

Grandir dans un air pollué peut amener jusqu’à la dépression

Une étude conduite à Londres par des chercheurs du King’s College établit un lien entre troubles à l’adolescence et pollution de l’environnement.

En ville, des enfants de 12 ans exposés à un air chargé en particules fines et en dioxyde d’azote ont 3 à 4 fois plus de risques de développer une dépression à 18 ans, selon une étude britannique, publiée dans la revue Psychiatry Research de février 2019. Menés par la psychopathologiste Helen L. Fisher, du King’College of London, ces travaux montrent un lien biologique direct très probable entre pollution atmosphérique et dépression, en particulier chez les jeunes, dont le cerveau est en cours de développement.

Ils ont sélectionné 284 enfants qu’ils ont suivis entre les âges de 12 ans à 18 ans, tout en mesurant la quantité de deux principaux polluants présents dans le Grand Londres : les particules fines dites PM 2,5 (de diamètre inférieur à 2,5 micromètres) et le dioxyde d’azote (NO2), essentiellement émis par les moteurs à combustion des véhicules. Comme si les particules et le gaz NO2 mettaient du temps pour détériorer les cellules nerveuses du cerveau. En effet, l’hypothèse principale d’Helen Fisher est que les polluants exercent leur effet délétère en réussissant à pénétrer la barrière hémato-encéphalique. Surtout dans un cerveau en cours de développement, insiste la psychopathologiste.

Parallèlement, ils ont réalisé des diagnostics d’anxiété, de dépression, de troubles du comportement, de troubles de l’attention et de l’hyperactivité à 12 puis à 18 ans.

Naoto Kan reçu à Valence et Grenoble

Une délégation japonaise emmenée par l’ancien premier Ministre Naoto Kan est venue nous rapporter  comment  a été  vécue la catastrophe de Fukushima, il y a 8 ans. Son récit  nous a montré la difficulté d’un responsable politique confronté à une catastrophe nucléaire.

Il s’est rendu à la Criirad à Valence et  a été reçu à l’Hôtel de ville de Grenoble, avant de repartir pour Paris. Il était accompagné du réalisateur du film : »le couvercle du soleil », film qui sortira en salles en France  le 6 Mars qui rapporte les faits tels qu’ils se sont déroulés dans les premières semaines suivant le 11 Mars 2011.

Naoto kan 1er Ministre japonais, à l’époque , a été confronté à la dureté d’une gestion catastrophique, avec des incohérences des services dédiés, cachant la vérité , d’une société privée TEPCO ( gestionnaire de cette centrale) avec une communication inadaptée, et ce malgré les reportages télévisés montrant en direct quasiment la centrale en pleine effervescence nucléaire suite au séisme et au tsunami mettant en péril les installations situées en bordure de l’océan d’où provenait le séisme.

Tout au long du déploiement de la catastrophe, le 1er ministre s’appuyait sur les conseils de Gorbatchev (rapporté dans sa bibliographie )lors de la catastrophe de Tchernobyl ,obligé de sacrifier des soldats pour limiter les dégâts d’une centrale nucléaire face à une accident majeur, avec la nécessité de poursuivre sans relâche le refroidissement. Il s’exprimait avec réalisme face à cette industrie où règne l’opacité, la toute puissance de ses experts, la réalité des difficultés techniques insoupçonnables vues de l’extérieur. Il est allé jusqu’à parler de la remise en question d’une possible sûreté du nucléaire tant les aléas peuvent être nombreux, et donc des risques trop importants qu’occasionne le nucléaire, face aux avantages énergétiques qu’il procure.

Naoto Kan a insisté sur le fait que cette catastrophe a permis l’arrêt des 54 réacteurs japonais, et à ce jour, seuls 9 ont été remis en route (ce qui ne représente plus que 5 % de l’énergie électrique au lieu des 30 % d’alors) . Il a souligné les fortes économies d’énergie qui s ‘en sont suivies, avec des reprises de centrales thermiques certes, mais un recours très important aux énergies renouvelables qui se poursuit montrant la route à poursuivre.