Tous les articles par Jacqueline Collard

L’insécurité alimentaire dans le monde mise à la une

Une vaste étude internationale évalue l’impact sanitaire d’un régime alimentaire déséquilibré dans 195 pays.Celui ci alerte  sur l’insécurité alimentaire aiguë et  sur les conséquences sanitaires dramatiques des conflits, phénomènes climatiques et crises économiques.

Les pays africains sont touchés de manière disproportionnées par la faim aiguë. Le Yémen, la République Démocratique du Congo, l’Afghanistan, l’Ethiopie, la Syrie, le Soudan, et la partie Nord du Nigéria sont les huit pays au monde subissant gravement les pires crises alimentaires selon le rapport.130 chercheurs réunis au sein du Global Burden of Disease (GBD, charge mondiale des maladies) par l’Institute of Health Metrics and Evaluation (IHME, Seattle) viennent de  publier leurs résultats dans l’hebdomadaire médical The Lancet

L’étude du GBD vient appuyer la prise en compte croissante des problématiques d’alimentation au niveau mondial. « Il y a une prise de conscience de plus en plus forte de l’impact de la nutrition sur les maladies chroniques, note Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm, qui a participé aux travaux pour la France. La nutrition n’est plus une affaire de second rang, comme on pouvait l’entendre il y a une vingtaine d’années. »

En 2019, la FAO entend pour ces raisons assurer les moyens de subsistance de 32 millions de personnes.940 millions de dollars sont requis pour répondre aux besoins urgents des personnes touchées par l’insécurité alimentaire dans plus de 30 pays.En effet 118 millions de personnes dans le monde souffrent de crise alimentaire aiguë. Les pays les plus touchés ont connu moins de sécheresses et d’inondations. Mais les conflits armés et les phénomènes climatiques extrêmes se conjuguent pour pousser des millions de personnes au bord de la famine.

La réponse de la FAO aidera à s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité alimentaire accrue et de la malnutrition, en particulier chez les populations les plus vulnérables. Les activités prévues comprennent la fourniture d’intrants agricoles tels que semences, outils, engrais et autres intrants pour l’agriculture, le repeuplement du bétail, la fourniture d’aliments pour animaux et de soins vétérinaires, ainsi qu’une formation aux meilleures pratiques agricoles, aux nouvelles approches de la production alimentaire et aux stratégies de diversification des moyens de subsistance.

L’aide humanitaire associée à des projets de long terme visant à améliorer la résilience inclut également la gestion et la conservation des terres et de l’eau, l’amélioration de la productivité agricole des petits exploitants agricoles . »Nous pourrons nourrir le monde en 2050 mais pour cela il faudra prendre des mesures pour minimiser les effets du changement climatique sur la production agricole », a estimé Jerry Hatfield, directeur du laboratoire national américain pour l’agriculture et l’environnement.

James Gerber, expert agricole de l’Université du Minnesota, a noté que parmi les mesures utiles face au risque de crise de la production alimentaire figuraient une réduction de l’énorme gaspillage dans la consommation ainsi qu’une diminution de viande rouge dans le régime alimentaire. Cela permettrait de réduire la taille des cheptels et leur impact environnemental. Ils sont responsables de 15% des émissions mondiales de méthane, un puissant gaz à effet de serre.

Un rapport édifiant sur les perturbateurs endocriniens est proposé au parlement européen

Un rapport commandé par le Parlement européen vient d’être présenté :  celui-ci regrette l’absence de prise en compte des effets cumulés de ces substances et pointe du doigt de profondes incohérences entre les différentes réglementations.

Rappelons nous qu’en novembre 2018, la Commission européenne présentait sa stratégie sur les perturbateurs endocriniens (PE) avec, comme objectif affiché, la réduction de l’exposition de la population à ces substances, capables d’interférer avec le système hormonal et impliquées dans une variété de troubles et de pathologies. Aussi ce rapport est d’autant plus important.

Ce rapport met en évidence l’exposition croisée de nombreuses substances déjà signalées comme PE avec un manque évident de précautions d’utilisation : on peut citer : les pesticides, additifs alimentaires, plastifiants, cosmétiques, solvants, ignifugeants, etc. Ils sont déjà signifiés comme  augmentant le risque de contracter de nombreuses maladies chroniques. Cependant, en raison de leurs propriétés particulières, il est souvent impossible de fixer un seuil d’exposition en dessous duquel aucun effet ne serait susceptible de survenir.

Dans leur rapport, les deux auteurs mandatés par les parlementaires, Barbara Demeneix (CNRS, Muséum national d’histoire naturelle) et Rémy Slama (Épidémiologiste Inserm, Université de Grenoble) ont d’abord passé en revue les connaissances scientifiques les plus récentes sur le sujet. « Auparavant, nous disposions surtout de données américaines sur l’imprégnation de la population, mais nous avons désormais accès à des données de surveillance en Europe, montrant une situation comparable, explique Rémy Slama. A savoir une exposition généralisée de la population, y compris les femmes enceintes, à des dizaines de perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés. » Il ajoute :  « Bien que multifactoriels, de nombreux désordres chroniques ont été clairement associés à des perturbateurs endocriniens par des travaux allant d’études sur la cellule à celles sur l’animal ainsi qu’en épidémiologie humaine ».

Ces troubles incluent l’obésité et les troubles du métabolisme, les troubles et des cancers des systèmes reproducteurs masculin et féminin, les troubles de la thyroïde, les maladies neurodéveloppementales et la baisse du quotient intellectuel. » De manière générale, commente M. Slama, « les études épidémiologiques récentes tendent à confirmer les éléments de preuve déjà disponibles fournis par la toxicologie ».

Rapport : http://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/STUD/2019/608866/IPOL_STU(2019)608866_EN.pdf

 

 

 

L’autisme au cœur de la prise de conscience

Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) résultent principalement d’anomalies du développement du cerveau avant et juste aprés la naissance. Majoritairement d’origine génétique, ces anomalies peuvent également être dues à des causes environnementales. 700.000 personnes sont concernées par les TSA en France, d’après l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Les personnes atteintes de TSA ont des difficultés à établir des interactions sociales et à communiquer, aussi bien par le langage que par le non verbal.Les comportements particuliers des personnes atteinte de TSA sont souvent à l’origine de difficultés d’apprentissage et d’insertion sociale qui, malgré leur diversité, on fait de l’autisme un handicap reconnu en France depuis 1996. Un 4e Plan Autisme avait été lancé il y a un an en avril 2018.

Les structures sanitaires et médico-sociales qui accueillent, partout en France, les enfants autistes suivent-elles les recommandations de bonnes pratiques édictées en 2012 par la Haute Autorité de santé (HAS)?  Selon une association de parents d’enfants autistes qui a mené une enquête, les recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de santé seraient rarement suivies, les attentes sur la prise en compte de l’autisme (TSA) par les services de l’aide sociale à l’enfance (ASE) étaient grandes.

Le constat de l’enquête met en évidence: Refus de diagnostic avec des outils adaptés, culpabilisation des parents et en particulier des mères, et absence de projet éducatif arrivent en tête des critiques.

Or le secrétaire d’État à la protection de l’enfance a annoncé  la création d’un groupe de travail destiné à réfléchir à l’accueil des enfants autistes par l’aide sociale à l’enfance . Celui ci a proposé » plusieurs mesures: « La réflexion portera sur trois axes,

  • Une action sur l’accompagnement à la parentalité des personnes handicapées, qui associera les personnes elles-mêmes

  • la mise en œuvre d’une action de formation à l’autisme en direction des travailleurs sociaux mais aussi des personnels de justice

  • et la généralisation de la mention du handicap du parent ou de l’enfant, en cas d’information aux services de l’aide sociale à l’enfance, afin qu’un regard croisé expert puisse être mobilisé.

Un rapport de l’ONU constate l’augmentation permanente des besoins en ressources naturelles

Selon un rapport de l’ONU, le développement rapide de l’extraction de matériaux est le principal responsable des changements climatiques et de la pression sur la biodiversité. L’utilisation des ressources naturelles a plus que triplé depuis 1970. La situation va s’aggraver si le monde n’engage pas une réforme systémique de grande ampleur.

Alors qu’en 50 ans la démographie mondiale  a doublé, l’extraction mondiale annuelle de matériaux est passée de 27 milliards de tonnes à 92 milliards de tonnes en 2017 (soit de l’ordre de 3,5 fois plus). Selon les tendances actuelles, ce chiffre sera encore amené à doubler d’ici 2060 (une éventualité de 7 fois plus).

Plus spécifiquement, l’utilisation de minerais métalliques a augmenté de 2,7 % par an et les effets connexes sur la santé humaine et les changements climatiques ont été multipliés par deux entre 2000 et 2015. L’utilisation de combustibles fossiles est passée de 6 milliards de tonnes en 1970 à 15 milliards en 2017. La quantité de la biomasse est passée de 9 milliards de tonnes à 24 milliards, principalement pour l’alimentation humaine et animale et l’énergie.

« L’avenir des ressources mondiales montre que nous exploitons les ressources limitées de cette planète comme s’il n’y avait pas de lendemain, entraînant dans le même temps des changements climatiques et une perte de biodiversité », a déclaré Joyce Msuya, directrice générale par intérim d’ONU Environnement. « Je le dis franchement, il n’y aura pas de lendemain pour beaucoup d’entre nous à moins de mettre fin à ces pratiques. »

. le résumé en français du rapport :

Programme des Nations Unies pour l’environnement 1 rue Miollis  Bâtiment VII 75015 Paris, France    Tel : +33 1 44 37 14 50
Email : resourcepanel@unep.org    Web : www.resourcepanel.org

Les enjeux air climat énergie peu enseignés auprès des jeunes : scolaires et universitaires

Un rapport  piloté par Clémence Vorreux, Marion Berthault et Audrey Renaudin avec le conseil de Jacques Treiner, pour le think tank The Shift Project met en évidence l’insuffisance de mobilisation universitaire sur  un besoin essentiel qu’est la connaissance des enjeux climatiques

Etat d’urgence climatique

L’enseignement supérieur doit préparer tous les étudiants aux enjeux climat-énergie. Seule une nation informée et formée peut réussir à atténuer l’impact du changement climatique, et préparer la France aux bouleversements énergétiques à venir. Décarboner l’économie requiert des compétences dans tous les secteurs et pour tous les métiers. Pour commencer, la compréhension des faits est vitale.
La demande est forte chez les étudiants et lycéens. Leur mobilisation, massive et inédite, appelle à une réponse académique profonde.

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