Tous les articles par Jacqueline Collard

Débat public sur la gestion des déchets radioactifs

Le débat public sur la gestion des déchets radioactifs s’ouvre ce soir 17 Avril à Paris. 23 rencontres sont prévues jusqu’en septembre. Retraitement, Cigéo, déchets faiblement radioactifs…

La gestion de toutes ces matières et déchets radioactifs est mise en débat par la Commission particulière du débat public (CPDP), à partir de ce mercredi 17 avril et jusqu’au 25 septembre 2019.elle est présidée par Isabelle Harel-Dutirou, magistrate et présidente de la CPDP.Elle ajoute:« La gestion des matières et déchets radioactifs nous concerne tous »

Le parc électronucléaire français est à l’origine de déchets de haute ou de moyenne activité à vie longue, qui resteront dangereux, pour la santé et l’environnement, pendant des centaines de milliers d’années. Ils ne représentent, en volume, qu’un peu plus de 3 % du 1,6 million de mètres cubes de déchets radioactifs de toute nature. Un déchet radioactif est un résidu ultime qui ne peut plus être utilisé, tandis qu’une matière radioactive est potentiellement recyclable. La filière nucléaire française met ainsi en avant le concept de « cycle fermé », en annonçant que 96 % du combustible usé est valorisable, dans une forme d’économie circulaire où le rebut d’un processus industriel se transforme en ressource pour une nouvelle production. La réalité est pourtant très différente aujourd’hui : 1 % seulement est effectivement valorisé.

« Que léguerons-nous à nos enfants ? On peut se poser la question!

« Les temps forts de ce débat seront les 23 rencontres organisées pour les citoyens : sept réunions publiques généralistes à Paris et dans quatre grandes villes régionales, et des réunions thématiques dans des territoires concernés par l’activité nucléaire »

L’objectif affiché de ce débat public est d’aider les maîtres d’ouvrage – l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) – à élaborer le prochain plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR).

https://inventaire.andra.fr/inventaire

https://pngmdr.debatpublic.fr/vie-du-debat/16-le-calendrier-du-debat-pngmdr-est-en-ligne

Une étude de Générations futures met l’accent sur la présence de perturbateurs endocriniens dans les rivières

Les rivières et les lacs français débordent de pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens (PE°): en moyenne 41 pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens par département, comme le révèle un rapport publié ce 16 avril par l’association Générations futures.. Glyphosate, atrazine, chlordécone… des résidus d’herbicides et d’insecticides particulièrement néfastes pour la santé sont omniprésents dans les eaux de surface en France. Ce cocktail de molécules menace directement la faune aquatique et les écosystèmes, contribue à l’érosion de la biodiversité et n’est pas sans conséquence sur notre santé, alerte le rapport. Les PE sont en effet des substances capables d’interférer avec le système hormonal ( troubles de la fertilité) et impliquées dans de nombreux autres troubles et de pathologies : de l’obésité à la baisse du quotient intellectuel en passant par des cancers des systèmes reproducteurs masculin et féminin.

Générations futures  a d’abord identifié, à partir de deux bases de données (EU Pesticides database et TEDX qui portent spécifiquement sur les perturbateurs endocriniens), les pesticides (autorisés ou non) potentiellement Perturbateurs Endocriniens.

Si la présence de pesticides dans les eaux de surface est connue depuis longtemps , cette étude précise l’étendue de la contamination par des substances suspectées d’être des perturbateurs endocriniens (PE)et l’on retrouve ainsi le glyphosate en tête ainsi que 2 autres pesticides eux interdits depuis 2003!. Basée sur les données des agences de l’eau de 2015, elle révèle que chaque département  en compte en moyenne 41 dans ses rivières.

Nous voyons bien qu’il est nécessaire d’approfondir les contaminants des eaux comme vient de le proposer l’ANSES, compte tenu des risques potentiels de ces pollutions.

Une interdiction demandée pour un autre pesticide : le Chlorpyriphos

Une étude publiée dans la revue scientifique Environnemental Health montre que le chlorpyriphos, (le Pyristar de la société Adama), un pesticide , l’un des pesticides les plus utilisés au monde aurait des effets toxiques avérés. Encore utilisé en France pour la culture des épinards,il  avait été autorisé par les États-Unis et l’Union européenne sur la base d’une étude qui masquait son danger pour le cerveau .Utilisé depuis une cinquantaine d’années, son autorisation a été renouvelée dans les années 1990.
En 2012 déjà  dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), l’académie américaine des sciences avaient souligné les risques, et il était est fortement suspecté par l’Endocrine Society (17.000 chercheurs) de déclencher des syndromes autistiques chez les enfants.
Les voix s’élèvent pour le faire interdire, une pétition européenne est en cours en liaison avec analyse de la littérature publiée dans les Environmental Health Perspectives (EHP). Les auteurs se sont replongés dans la masse des données toxicologiques fournies pour l’homologation de l’insecticide organophosphoré chlorpyrifos, et de sa variante le chlorpyrifos-méthyl. Ils se sont concentrés en particulier sur des expérimentations de laboratoire sur de jeunes rats, pour mesurer les effets d’une exposition précoce au chlorpyrifos sur le développement du cerveau. 

Une enquête d’une association de consommateurs sur les « poissons panés »

Une association de consommateurs la CLCV ( Conféderation du cadre de vie) a dévoilé son analyse des produits panés à base de poisson. Résultats de l’enquête : peu de poisson, beaucoup d’additifs et une provenance rarement indiquée.

La CLCV a analysé 42 produits panés à base de poisson (panés classiques, panés façon meunière, croquettes, nuggets, « fish and chips ») provenant de marques de distributeurs et de marques nationales, aussi bien en rayon frais que surgelé. « Nous avons notamment observé des différences de quantité de poisson entre les produits, une qualité nutritionnelle inégale ainsi que la présence de trop nombreux additifs et arômes », a résumé l’association de consommateurs.

La CLCV a également observé que des produits proposés aux consommateurs contenaient en fait « très peu de poisson ». Le pourcentage de poisson variait dans l’ensemble de l’échantillon de 35% à 80% dans la recette avec en moyenne 63,2% de poisson dans la recette mise en œuvre dans le produit. 52% des produits de l’échantillon contiennent des additifs comme des amidons modifiés (maïs, blé, etc.), des régulateurs d’acidité, des conservateurs ou encore des antioxydants. Un produit avec des additifs en contient en moyenne 3,7, un chiffre qui « interpelle », souligne l’étude, ajoutant que « dans la liste d’additifs, il y a systématiquement des agents texturants ». Aussi, 38% des produits sont composés de sucres ajoutés (sucre, dextrose, maltodextrine), tandis que 21% des poissons panés qui font l’objet de l’étude contiennent des arômes. « Ce sont surtout les produits qui mettent en avant le côté aromatique du plat: les filets façon meunière, les croquettes aux fines herbes ».

la CLCV regrette une information « rare » quand il s’agit de connaître l’origine du poisson et la méthode de pêche, selon l’étude, « l’origine géographique du poisson est inconnue dans deux tiers des produits étudiés et près de 90% des panés n’indiquent pas la méthode de pêche ». Ce qui avec une réglementation de plus en plus rigoureuse pour préserver les ressources halieutiques n’incite pas le consommateur à s’inquiéter de la surpêche qui est de plus en plus soulignée dans le monde.

Des analyses plus complètes pour les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH)

Les contrôles de qualité des eaux révèlent de plus en plus de situations de dépassement des limites de qualité réglementaires nécessitant des mesures de gestion avant distribution. Afin de répondre à ces enjeux, la Direction générale de la santé (DGS) a saisi l’Anses pour définir une méthodologie permettant d’identifier les métabolites pertinents réglementés par la directive relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). L’Anses propose ainsi aux autorités de gestion une méthode pour identifier, parmi les métabolites de pesticides, ceux qui devront faire l’objet d’une attention prioritaire au regard des enjeux sanitaires associés à la consommation de l’eau de boisson.

La présence des résidus de pesticides et de leurs métabolites dans l’eau potable est encadrée par une directive européenne 98/83/CE, déclinée en droit national, incluant un suivi permanent de la qualité sanitaire de l’eau de consommation. Cette directive européenne fixe des limites de qualité (qui ne correspondent pas à des seuils sanitaires) pour les pesticides et leurs métabolites pertinents : 0,1 µg/L par substance individuelle et 0,5 µg/L pour la somme de ces molécules.

En effet les pesticides peuvent se dégrader en métabolites, en fonction de leurs caractéristiques et des conditions physico-chimiques qu’ils rencontrent. Ces métabolites peuvent s’accumuler dans les différents compartiments de l’environnement : sols, eaux de surface et eaux souterraines, sédiments, plantes, atmosphère, et sont susceptibles de contaminer les ressources en eau, voire les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH).

Pour protéger la santé humaine, le contrôle sanitaire de la qualité des EDCH mis en œuvre par les Agences régionales de santé (ARS) a évolué en termes de nombre de substances recherchées et en terme de performance des méthodes d’analyse. Ainsi, en France, ce sont près de 700 substances et une quarantaine de métabolites (2) qui font l’objet de contrôles périodiques dans les EDCH.

Pour les métabolites évalués « pertinents », les limites de qualité en vigueur (0,1 µg/L et 0,5 µg/L) continueront de s’appliquer. Pour les métabolites évalués « non pertinents pour les EDCH », l’expertise a proposé une valeur seuil adaptée (0,9 µg/L), en s’appuyant sur le seuil de préoccupation toxicologique (« threshold of toxicological concern » ou TTC EFSA/OMS 2016).