Tous les articles par Jacqueline Collard

Les diverses formules du Lévothyrox ne seraient pas équivalentes

Des travaux franco-britanniques, publiés jeudi 4 avril dans la revue Clinical Pharmacokinetics, objectivent pour la première fois les plaintes déclarées par plusieurs dizaines de milliers de malades de la thyroïde. Merck avait procédé à un essai dit de « bioéquivalence moyenne » visant à s’assurer que les deux formules avaient un effet identique.

Selon les auteurs de cette nouvelle étude , il y a bien des différences importantes entre l’ancienne et la nouvelle version du Levothyrox.Cinq chercheurs ont passé au peigne fin les données fournies par le fabricant,Merck. Sur les 200 personnes qui ont testé cliniquement les deux versions, 40% ont subi des variations hormonales dans la norme et 60% étaient hors limite. Pour les victimes du Levothyrox, c’est une reconnaissance de la réalité des effets secondaires subis. « On a été en souffrance, on a été malmenés », rappelle Sylvie Chereau, présidente du collectif « Victimes du Levothyrox Occitanie ». Un peu plus de 30 000 patients ont signalé en France des effets indésirables liés à cette nouvelle version sans qu’ils aient été entendus.

Ils indiquent que les deux formulations du médicament commercialisé par Merck ne sont pas substituables pour chaque individu : près de 60 % des patients pourraient ne pas réagir de la même manière aux deux versions du médicament. Ces travaux sont susceptibles de remettre en cause le plan de développement prévu par la firme pour sa nouvelle version du Levothyrox, qui doit être déployée dans 21 pays européens au cours des prochains moi

 

7 avril Journée mondiale de la santé pour promouvoir une couverture universelle

Promouvoir, la couverture-santé universelle: une excellente idée face à une population mondiale qui est souvent éloignée des besoins fondamentaux pour une santé durable.Environ 400 millions d’individus dans le monde – soit une personne sur 17 – n’ont toujours pas accès aux services de santé de base », rappelle le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

La Journée mondiale de la santé 2019 est « une occasion importante de communiquer sur l’importance de l’équité vis-à-vis des services de santé, pour la santé des personnes comme pour la santé des économies et des sociétés au sens large », souligne l’OMS. La couverture-santé universelle représente la solution soutenue par l’organisation dans ce but.pour cela les soins doivent avoir un coût abordable, un accès aux médicaments et aux technologies essentiels pour diagnostiquer et traiter les problèmes médicaux,sans oublier de reconnaître le rôle capital joué par les autres secteurs en matière de santé, qu’il s’agisse des transports, de l’éducation ou de l’aménagement urbain.

L’accès aux services de santé permet aux êtres humains d’être plus productifs et de contribuer plus activement à la vie familiale et communautaire. Il permet également aux enfants d’aller à l’école et d’apprendre. En même temps, la protection contre le risque financier évite d’acculer les gens à la pauvreté s’ils doivent payer les services avec leur propre revenu.

La chimie dans une course effrénée, dénoncée par le PNUE

Les ventes de produits chimiques devraient doubler dans le monde d’ici 2030, s’alarme le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) dans son deuxième rapport «Global Chemicals Outlook», publié  lors de la quatrième session de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement qui s’est déroulée le mois dernier à Nairobi (Kenya). La moitié d’entre elles se feront en Chine, contre un tiers en 2017.

Sur la  planète on produit toujours plus de produits chimiques, et  la tendance devrait même s’accélérer, nous regardons la situation s’empirer au détriment de la biodiversité déjà fort impactée, nous devons dés à présent prendre nos responsabilités individuelles autant que collectives.

Les produits chimiques sont désormais retrouvés partout dans le Monde , tel que les PCB en concentrations élevés dans des animaux vivant à 10.000 mètres de profondeur océanique, les pesticides organochlorés enfouis dans des glaciers de l’Himalaya,les perturbateurs endocriniens retrouvés dans tous les organismes, DDT, oestrogénes ,etc.

Si l’effet des perturbateurs endocriniens (PE) a d’abord été observé sur la faune sauvage, la régulation de ces substances, qui n’en est qu’à ses balbutiements, repose principalement sur les effets sanitaires chez l’homme. Pourtant les dégâts sont déjà largement à l’œuvre, comme le confirme une équipe de biologistes britanniques, dirigée par le zoologiste Charles Godfray (université d’Oxford).Les effet des perturbateurs endocriniens sur la faune sauvage n’en est pas moins préoccupant, selon un article publié dans les Proceedings of the Royal Society – Biological Sciences. Les systèmes d’évaluation s’avèrent impuissants à prendre réellement en compte ces effets environnementaux.

Selon leur article, qui dresse un bref état des connaissances sur les PE et la faune sauvage, plus de 140.000 substances sont actuellement autorisées dans l’Union européenne dans le cadre du règlement REACH, parmi lesquelles 30.000 sont d’utilisation courante. Or «la plupart n’ont fait l’objet d’aucun test de laboratoire pour leurs effets PE, et encore moins de tests in vivo. Le nombre d’agents chimiques avérés ou suspectés d’être des PE est compris entre 800 et 1.000», indiquent les chercheurs.

L’insécurité alimentaire dans le monde mise à la une

Une vaste étude internationale évalue l’impact sanitaire d’un régime alimentaire déséquilibré dans 195 pays.Celui ci alerte  sur l’insécurité alimentaire aiguë et  sur les conséquences sanitaires dramatiques des conflits, phénomènes climatiques et crises économiques.

Les pays africains sont touchés de manière disproportionnées par la faim aiguë. Le Yémen, la République Démocratique du Congo, l’Afghanistan, l’Ethiopie, la Syrie, le Soudan, et la partie Nord du Nigéria sont les huit pays au monde subissant gravement les pires crises alimentaires selon le rapport.130 chercheurs réunis au sein du Global Burden of Disease (GBD, charge mondiale des maladies) par l’Institute of Health Metrics and Evaluation (IHME, Seattle) viennent de  publier leurs résultats dans l’hebdomadaire médical The Lancet

L’étude du GBD vient appuyer la prise en compte croissante des problématiques d’alimentation au niveau mondial. « Il y a une prise de conscience de plus en plus forte de l’impact de la nutrition sur les maladies chroniques, note Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm, qui a participé aux travaux pour la France. La nutrition n’est plus une affaire de second rang, comme on pouvait l’entendre il y a une vingtaine d’années. »

En 2019, la FAO entend pour ces raisons assurer les moyens de subsistance de 32 millions de personnes.940 millions de dollars sont requis pour répondre aux besoins urgents des personnes touchées par l’insécurité alimentaire dans plus de 30 pays.En effet 118 millions de personnes dans le monde souffrent de crise alimentaire aiguë. Les pays les plus touchés ont connu moins de sécheresses et d’inondations. Mais les conflits armés et les phénomènes climatiques extrêmes se conjuguent pour pousser des millions de personnes au bord de la famine.

La réponse de la FAO aidera à s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité alimentaire accrue et de la malnutrition, en particulier chez les populations les plus vulnérables. Les activités prévues comprennent la fourniture d’intrants agricoles tels que semences, outils, engrais et autres intrants pour l’agriculture, le repeuplement du bétail, la fourniture d’aliments pour animaux et de soins vétérinaires, ainsi qu’une formation aux meilleures pratiques agricoles, aux nouvelles approches de la production alimentaire et aux stratégies de diversification des moyens de subsistance.

L’aide humanitaire associée à des projets de long terme visant à améliorer la résilience inclut également la gestion et la conservation des terres et de l’eau, l’amélioration de la productivité agricole des petits exploitants agricoles . »Nous pourrons nourrir le monde en 2050 mais pour cela il faudra prendre des mesures pour minimiser les effets du changement climatique sur la production agricole », a estimé Jerry Hatfield, directeur du laboratoire national américain pour l’agriculture et l’environnement.

James Gerber, expert agricole de l’Université du Minnesota, a noté que parmi les mesures utiles face au risque de crise de la production alimentaire figuraient une réduction de l’énorme gaspillage dans la consommation ainsi qu’une diminution de viande rouge dans le régime alimentaire. Cela permettrait de réduire la taille des cheptels et leur impact environnemental. Ils sont responsables de 15% des émissions mondiales de méthane, un puissant gaz à effet de serre.

Un rapport édifiant sur les perturbateurs endocriniens est proposé au parlement européen

Un rapport commandé par le Parlement européen vient d’être présenté :  celui-ci regrette l’absence de prise en compte des effets cumulés de ces substances et pointe du doigt de profondes incohérences entre les différentes réglementations.

Rappelons nous qu’en novembre 2018, la Commission européenne présentait sa stratégie sur les perturbateurs endocriniens (PE) avec, comme objectif affiché, la réduction de l’exposition de la population à ces substances, capables d’interférer avec le système hormonal et impliquées dans une variété de troubles et de pathologies. Aussi ce rapport est d’autant plus important.

Ce rapport met en évidence l’exposition croisée de nombreuses substances déjà signalées comme PE avec un manque évident de précautions d’utilisation : on peut citer : les pesticides, additifs alimentaires, plastifiants, cosmétiques, solvants, ignifugeants, etc. Ils sont déjà signifiés comme  augmentant le risque de contracter de nombreuses maladies chroniques. Cependant, en raison de leurs propriétés particulières, il est souvent impossible de fixer un seuil d’exposition en dessous duquel aucun effet ne serait susceptible de survenir.

Dans leur rapport, les deux auteurs mandatés par les parlementaires, Barbara Demeneix (CNRS, Muséum national d’histoire naturelle) et Rémy Slama (Épidémiologiste Inserm, Université de Grenoble) ont d’abord passé en revue les connaissances scientifiques les plus récentes sur le sujet. « Auparavant, nous disposions surtout de données américaines sur l’imprégnation de la population, mais nous avons désormais accès à des données de surveillance en Europe, montrant une situation comparable, explique Rémy Slama. A savoir une exposition généralisée de la population, y compris les femmes enceintes, à des dizaines de perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés. » Il ajoute :  « Bien que multifactoriels, de nombreux désordres chroniques ont été clairement associés à des perturbateurs endocriniens par des travaux allant d’études sur la cellule à celles sur l’animal ainsi qu’en épidémiologie humaine ».

Ces troubles incluent l’obésité et les troubles du métabolisme, les troubles et des cancers des systèmes reproducteurs masculin et féminin, les troubles de la thyroïde, les maladies neurodéveloppementales et la baisse du quotient intellectuel. » De manière générale, commente M. Slama, « les études épidémiologiques récentes tendent à confirmer les éléments de preuve déjà disponibles fournis par la toxicologie ».

Rapport : http://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/STUD/2019/608866/IPOL_STU(2019)608866_EN.pdf