Tous les articles par Jacqueline Collard

Un rapport du Sénat sur l’adaptation de la France aux changements climatiques

Après quelques mois de la mise en place du plan national d’adaptation au Changement climatique PNACC2 (2018-2022) nous est proposé ce rapport soulignant quels sont les points clés d’une mise en place effective.

Ce jeudi 16 mai, la délégation à la prospective de la Haute chambre a publié un rapport d’information sur l’adaptation de la France aux changements climatiques à l’horizon 2050. Co-signée par Ronan Dantec (sénateur de Loire-Atlantique) et Jean-Yves Roux, (sénateur des Alpes de Haute-Provence) l’étude est inquiétante.

Ce rapport débute ainsi : un « choc » climatique inévitable, auquel il faut se préparer plus activement ! l’Urgence est déclarée.

Les sénateurs appellent  à plus de cohérence entre les différentes politiques publiques. «Trop longtemps, on s’est focalisé sur la réduction des émissions de GES. Or il faut agir à la fois sur l’atténuation et l’adaptation», estime le président du conseil d’orientation de l’observatoire national des effets du réchauffement climatique. Pas facile, par exemple, de réduire l’empreinte carbone des transports en augmentant le linéaire autoroutier.

Faire descendre l’adaptation au niveau du terrain, c’est aussi faciliter la réflexion et la planification des régions, des départements et des intercommunalités. Raison pour laquelle les sénateurs plaident pour un soutien financier et technique de l’Etat à la réalisation du volet adaptation des plans Climat Air Energie territoriaux (PCAET).

 Les axes principaux de  ce rapport sont les suivants :

  • Les manifestations du réchauffement climatique sont déjà visibles en France et vont continuer à s’amplifier
  • Des risques naturels aggravés
  • Les effets sanitaires du réchauffement
  • Des projections inquiétantes concernant les ressources en eau
  • Des activités économiques perturbées
  • Des acquis significatifs, mais une déclinaison territoriale et économique insuffisante
  • Une légitimité à conforter
  • Le frein de la complexité

La délicate question du financement : dans tous les cas, les outils de financement des politiques d’adaptation devront respecter quelques principes, notamment :

  • un principe de contractualisation visant à conditionner l’accès aux subventions à la prise en compte de critères en matière d’adaptation
  • un principe de solidarité entre les citoyens et entre les territoires
  • un principe de cohérence entre les objectifs des politiques d’adaptation et d’atténuation.

En complément des indicateurs du changement climatique, plusieurs bases de données permettent désormais d’approfondir la plupart des sujets.

Téléchargez le 2e Plan national d’adaptation au changement climatique 2018-2022 (pdf – 1.2 Mo)

Comprendre le PNACC2 (pdf – 1.67 Mo)

www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/redaction_multimedia/2019/2019-Documents_pdf/20190516_Climat_rapport_synthese.pdf

 

Nouvelle étude de l’ANSES quant à l’utilisation des LED

La directive européenne sur l’éco-conception (n°2005/32/CE),  a prévu le retrait des lampes à incandescence et des lampes halogène,et donc l’exposition humaine aux LED (Light Emitting Diodes) a été promue . Au-delà de l’éclairage, les LED dont la lumière est obtenue par un mélange d’ondes bleues et jaunes, sont présentes dans les écrans (ordinateurs, smartphones, tablettes, etc.), mais aussi les phares automobiles, les lampes-torches, les lampes frontales et certains jouets.

Dans un avis publié en 2010 l’ANSES montrait l’ existence  de nombreux doutes sur l’innocuité de cette technologie, notamment en raison de la lumière bleue (de faible longueur d’onde, donc d’énergie élevée). L’Anses avait  été saisie le 19 décembre 2014 par la Direction générale de la santé, la Direction générale du travail, la Direction générale de la prévention des risques et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes afin de réaliser une expertise visant à évaluer les effets sur la santé humaine et sur l’environnement (faune et flore) des systèmes utilisant des diodes électroluminescentes (LED).

Plusieurs études menées depuis chez l’homme, montrent en effet qu’une exposition, en soirée ou la nuit, à la lumière bleue, même à faible dose, retarde la synthèse de mélatonine par l’hypothalamus (siège de l’horloge interne), perturbant ainsi la perception du cycle jour-nuit. Les tablettes et smartphones sont donc à éviter aux heures tombantes, en particulier chez les enfants et adolescents, dont le cristallin, immature avant l’âge de 20 ans, ne filtre pas suffisamment la lumière bleue. Or les rayons de lumière bleue, de plus courte longueur d’onde, sont plus énergétiques que les autres, et pourraient bien engendrer des dommages aux cellules rétiniennes. Au risque de favoriser, comme l’excès de lumière solaire, une évolution vers des maladies telles que la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

Le rapport complet de l’ANSES paru en  mai 2019 est accessible :

www.anses.fr/fr/system/files/AP2014SA0253Ra.pdf

Le décret d’installation du Haut Conseil du climat est paru

En pleine Cop 24 en Pologne, le 27 novembre 2018, le Président de la République, annonçait la création du haut Conseil du climat et désormais le décret d »installation est paru en ce 15 mai.

Un décret du 14 mai installe le Haut Conseil pour le climat. Il précise la composition du haut conseil et les modalités de son fonctionnement.

Ce Haut Conseil pour le climat, organisme indépendant hébergé par France Stratégie, est placé auprès du Premier ministre.

Le Haut Conseil pour le climat rend chaque année un rapport qui porte notamment sur :

  • Le respect de la trajectoire de baisse des émissions de gaz à effet de serre, eu égard aux budgets carbone
  • La mise en œuvre et l’efficacité des politiques et mesures décidées par l’Etat et les collectivités locales pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, développer les puits de carbone, réduire l’empreinte carbone et développer l’adaptation au changement climatique, y compris les dispositions budgétaires et fiscales
  • Limpact socio-économique et environnemental, y compris pour la biodiversité, de ces différentes politiques publiques.

Un livre de Sébastien Bohler « Le bug humain » nous livre quelques pistes

Sébastien Bohler docteur en neuroscience et rédacteur en chef du magazine Cerveau et psycho apporte sur la grande question du devenir contemporain un éclairage nouveau, dérangeant et original. Pour lui, le premier coupable à incriminer n’est pas l’avidité des hommes ou leur supposée méchanceté mais bien, de manière plus banalement physiologique, la constitution même de notre cerveau lui-même.

Il y a 200 000 ans, depuis l’Afrique, l’humanité partait à la conquête du monde. Elle détenait une arme secrète son cerveau.Une machine à penser, à tirer parti de son environnement, à se reproduire et à dominer. Longtemps notre meilleur allié, notre cerveau risque aujourd’hui de causer notre perte. Car il existe un défaut de conception, un véritable bug, au coeur de cet organe extraordinaire : les neurones en charge d’assurer notre survie ne sont jamais rassasiés et réclament toujours plus de nourriture, de sexe et de pouvoir.
Ainsi, nous sommes 8 milliards d’êtres humains sur Terre à rechercher encore et toujours la croissance dans tous les domaines. Pour ce faire, notre espèce hyperconsommatrice surexploite la planète, modifie son écosystème… et se met gravement en péril. Comment se fait-il que, ayant conscience de ce danger, nous ne parvenions pas à réagir ? Peut-on résoudre ce bug et redevenir maîtres de notre destin ? Oui, à condition d’analyser en chacun de nous et non plus seulement à l’échelon économique et politique ce mécanisme infernal qui pousse notre cerveau à en demander toujours plus.

Le bug humain de Sébastien Bohler

Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher

Editeur : Robert Laffont

Estimations d’Eurostat pour 2018 sur les réductions de gaz à effets de serre en Europe

L’UE s’est engagée à réduire ses émissions de 20 % par rapport à leurs niveaux de 1990 en 2020. Ces engagements des pays, dont ceux de l’UE, sont insuffisants pour respecter l’objectif de limiter le réchauffement bien en dessous de 2 °C, et si possible en dessous de 1,5 °C, comme le prévoit l’accord de Paris de 2015. Ces émissions de CO2 contribuent fortement au réchauffement de la planète et représentent environ 80% de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre dans l’UE.

Eurostat dans son dernier communiqué de presse nous apprend que les émissions de CO2 provenant de la combustion des énergies fossiles ont globalement diminué dans 20 des 28 Etats membres.

En 2018, l’Allemagne était le plus gros contributeur (22 %) des émissions de CO2 dans l’UE, suivie par le Royaume-Uni (11,4 %), la Pologne (10 %), la France (10 %) et l’Italie (10 %). Si la Lettonie a fortement augmenté ses émissions en 2018, elle ne pèse que pour 0,2 % du total.Les émissions de CO2 contribuent fortement au réchauffement de la planète et représentent environ 80 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre dans l’UE.

Mais cette  réduction globale de 2,5 % a été limitée par de fortes hausses de CO2 en Pologne et en Slovaquie. Après avoir augmenté en 2017, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) ont diminué de 2,5% en UE en 2018 selon Eurostat. La France, avec -3,5%, fait mieux que la moyenne et passe derrière la Pologne.

Comme le précise Eurostat, la baisse ou la hausse des émissions de CO2 dépend de plusieurs facteurs : le développement d’énergies renouvelables, mais aussi le prix du pétrole, la croissance économique ou les conditions climatiques.
Par exemple, dans les pays qui possèdent beaucoup de barrages hydroélectriques, de fortes précipitations permettent d’augmenter la production d’électricité, et de se passer de modes de production qui émettent du CO2, comme les centrales à charbon ou à gaz.
Ce décompte du CO2 émis n’inclut pas les émissions causés par la production des produits importés en UE. En revanche, il inclut les émissions issus des produits exportés.

Les plus fortes baisses ont été constatées dans les pays suivants ; mais cette  réduction globale de 2,5 % a été limitée par de fortes hausses de CO2 en Pologne et en Slovaquie. Après avoir augmenté en 2017, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) ont diminué de 2,5% en UE en 2018 selon Eurostat. La France, avec -3,5%, fait mieux que la moyenne et passe derrière la Pologne.

Comme le précise Eurostat, la baisse ou la hausse des émissions de CO2 dépend de plusieurs facteurs : le développement d’énergies renouvelables, mais aussi le prix du pétrole, la croissance économique ou les conditions climatiques.
Par exemple, dans les pays qui possèdent beaucoup de barrages hydroélectriques, de fortes précipitations permettent d’augmenter la production d’électricité, et de se passer de modes de production qui émettent du CO2, comme les centrales à charbon ou à gaz.
Ce décompte du CO2 émis n’inclut pas les émissions causés par la production des produits importés en UE. En revanche, il inclut les émissions issus des produits exportés

Les plus fortes baisses ont été constatées dans les pays suivants :

Portugal (– 9 % par rapport à 2017)

Bulgarie (– 8,1 %)

Portugal (– 9 % par rapport à 2017)

Bulgarie (– 8,1 %)

Irlande (– 6,8 %)

Allemagne (– 5,4 %)

Pays-Bas (– 4,6 %)

Croatie (– 4,3 %)

Grèce (– 3,6 %)

Italie (– 3,5 %)

France (– 3,5 %)

  • Tout en augmentant dans d’autres dans plusieurs Etats membres  comme:

Lettonie (+ 8,5 %)

Malte (+ 6,7 %)

Estonie (+ 4,5 %)

Luxembourg (+ 3,7 %)

Pologne (+ 3,5 %)

Slovaquie (+ 2,4 %)

Finlande (+ 1,9 %)

Chaque année, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publie elle aussi un rapport centré sur la demande d’énergie mondiale et les émissions de dioxyde de carbone qui y sont associées.

Les chiffres publiés par l’AIE dans la dernière édition de son Global Energy & CO2 Status Report indiquent que les émissions de dioxyde de carbone liées à la production d’énergie ont augmenté de 1,7% en 2018.

Le bilan carbone du secteur de l’énergie s’est donc alourdi l’année dernière : les émissions polluantes rejetées dans l’atmosphère ont atteint 33,1 gigatonnes, soit 560 mégatonnes de plus qu’en 2017 (l’équivalent des émissions polluantes du secteur de l’aviation).   Les chercheurs de l’AIE ont corrélé cette augmentation “historique” des émissions de CO2 à la hausse de la demande en énergie. Cette dernière a en effet augmenté de 2,3% en 2018, soit sa plus forte progression de ces 10 dernières années

En l’absence de moyens de production d’énergie décarbonée, de nombreux États ont répondu à cette hausse en ayant recours aux énergies fossiles polluantes.

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