Tous les articles par Jacqueline Collard

Une interdiction demandée pour un autre pesticide : le Chlorpyriphos

Une étude publiée dans la revue scientifique Environnemental Health montre que le chlorpyriphos, (le Pyristar de la société Adama), un pesticide , l’un des pesticides les plus utilisés au monde aurait des effets toxiques avérés. Encore utilisé en France pour la culture des épinards,il  avait été autorisé par les États-Unis et l’Union européenne sur la base d’une étude qui masquait son danger pour le cerveau .Utilisé depuis une cinquantaine d’années, son autorisation a été renouvelée dans les années 1990.
En 2012 déjà  dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), l’académie américaine des sciences avaient souligné les risques, et il était est fortement suspecté par l’Endocrine Society (17.000 chercheurs) de déclencher des syndromes autistiques chez les enfants.
Les voix s’élèvent pour le faire interdire, une pétition européenne est en cours en liaison avec analyse de la littérature publiée dans les Environmental Health Perspectives (EHP). Les auteurs se sont replongés dans la masse des données toxicologiques fournies pour l’homologation de l’insecticide organophosphoré chlorpyrifos, et de sa variante le chlorpyrifos-méthyl. Ils se sont concentrés en particulier sur des expérimentations de laboratoire sur de jeunes rats, pour mesurer les effets d’une exposition précoce au chlorpyrifos sur le développement du cerveau. 

Une enquête d’une association de consommateurs sur les « poissons panés »

Une association de consommateurs la CLCV ( Conféderation du cadre de vie) a dévoilé son analyse des produits panés à base de poisson. Résultats de l’enquête : peu de poisson, beaucoup d’additifs et une provenance rarement indiquée.

La CLCV a analysé 42 produits panés à base de poisson (panés classiques, panés façon meunière, croquettes, nuggets, « fish and chips ») provenant de marques de distributeurs et de marques nationales, aussi bien en rayon frais que surgelé. « Nous avons notamment observé des différences de quantité de poisson entre les produits, une qualité nutritionnelle inégale ainsi que la présence de trop nombreux additifs et arômes », a résumé l’association de consommateurs.

La CLCV a également observé que des produits proposés aux consommateurs contenaient en fait « très peu de poisson ». Le pourcentage de poisson variait dans l’ensemble de l’échantillon de 35% à 80% dans la recette avec en moyenne 63,2% de poisson dans la recette mise en œuvre dans le produit. 52% des produits de l’échantillon contiennent des additifs comme des amidons modifiés (maïs, blé, etc.), des régulateurs d’acidité, des conservateurs ou encore des antioxydants. Un produit avec des additifs en contient en moyenne 3,7, un chiffre qui « interpelle », souligne l’étude, ajoutant que « dans la liste d’additifs, il y a systématiquement des agents texturants ». Aussi, 38% des produits sont composés de sucres ajoutés (sucre, dextrose, maltodextrine), tandis que 21% des poissons panés qui font l’objet de l’étude contiennent des arômes. « Ce sont surtout les produits qui mettent en avant le côté aromatique du plat: les filets façon meunière, les croquettes aux fines herbes ».

la CLCV regrette une information « rare » quand il s’agit de connaître l’origine du poisson et la méthode de pêche, selon l’étude, « l’origine géographique du poisson est inconnue dans deux tiers des produits étudiés et près de 90% des panés n’indiquent pas la méthode de pêche ». Ce qui avec une réglementation de plus en plus rigoureuse pour préserver les ressources halieutiques n’incite pas le consommateur à s’inquiéter de la surpêche qui est de plus en plus soulignée dans le monde.

Des analyses plus complètes pour les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH)

Les contrôles de qualité des eaux révèlent de plus en plus de situations de dépassement des limites de qualité réglementaires nécessitant des mesures de gestion avant distribution. Afin de répondre à ces enjeux, la Direction générale de la santé (DGS) a saisi l’Anses pour définir une méthodologie permettant d’identifier les métabolites pertinents réglementés par la directive relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). L’Anses propose ainsi aux autorités de gestion une méthode pour identifier, parmi les métabolites de pesticides, ceux qui devront faire l’objet d’une attention prioritaire au regard des enjeux sanitaires associés à la consommation de l’eau de boisson.

La présence des résidus de pesticides et de leurs métabolites dans l’eau potable est encadrée par une directive européenne 98/83/CE, déclinée en droit national, incluant un suivi permanent de la qualité sanitaire de l’eau de consommation. Cette directive européenne fixe des limites de qualité (qui ne correspondent pas à des seuils sanitaires) pour les pesticides et leurs métabolites pertinents : 0,1 µg/L par substance individuelle et 0,5 µg/L pour la somme de ces molécules.

En effet les pesticides peuvent se dégrader en métabolites, en fonction de leurs caractéristiques et des conditions physico-chimiques qu’ils rencontrent. Ces métabolites peuvent s’accumuler dans les différents compartiments de l’environnement : sols, eaux de surface et eaux souterraines, sédiments, plantes, atmosphère, et sont susceptibles de contaminer les ressources en eau, voire les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH).

Pour protéger la santé humaine, le contrôle sanitaire de la qualité des EDCH mis en œuvre par les Agences régionales de santé (ARS) a évolué en termes de nombre de substances recherchées et en terme de performance des méthodes d’analyse. Ainsi, en France, ce sont près de 700 substances et une quarantaine de métabolites (2) qui font l’objet de contrôles périodiques dans les EDCH.

Pour les métabolites évalués « pertinents », les limites de qualité en vigueur (0,1 µg/L et 0,5 µg/L) continueront de s’appliquer. Pour les métabolites évalués « non pertinents pour les EDCH », l’expertise a proposé une valeur seuil adaptée (0,9 µg/L), en s’appuyant sur le seuil de préoccupation toxicologique (« threshold of toxicological concern » ou TTC EFSA/OMS 2016).

Le rapport bilan du PNSE3 avec ses déclinaisons PRSE3 est paru

Le Ministre de la transition écologique et solidaire (MTES), la Ministre des solidarités  et de la santé, la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche ont saisi le Conseil général du développement durable( CGEDD), l’inspection générale des affaires sociales ( IGAS), l’inspection générale de l’administration de l’éducation Nationale( IGAENR), une demande d’évaluation du troisième  plan national ( PNSE3) et de préparation de l’élaboration du suivant ( PNSE4).

Le PNSE3 a une période de validité de début 2015 à fin 2019, c’est donc une évaluation à mi-parcours des actions qui ont été analysées:évaluer les moyens humains et financiers mobilisés, la comparaison avec les autres programmes, les coûts et résultats, la cohérence au vue de son périmétre et de son articulation des autres plans de santé publique et les plans nationaux( Plans PCB, Chlordécone, Ecophyto etc..)

Pour le consulter dans son intégrité : www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/2017-176R_.pdf

Utilisation différente des produits ménagers pour préserver l’air intérieur

De plus en plus, on parle de la qualité de l’air intérieur, que ce soit dans le milieu domestique ou dans les milieux professionnels:« Il faut travailler de façon globale à l’amélioration de la qualité de l’air, insiste Guillaume Boulanger, atmosphère extérieure et air intérieur étant étroitement liés. » « Opposer les deux, c’est prendre le risque de se tromper de combat. Il est essentiel d’ appréhender le problème dans son ensemble afin de déterminer les sources de polluants certes souvent différents  sur lesquels mettre l’accent », abonde Gilles Aymoz, responsable du service qualité de l’air à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

Or dernièrement l’Ademe, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) et le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) ont analysé une trentaine de produits, et en ont testé en condition réelle une dizaine, six manufacturés et quatre « faits maison ». Les produits industriels émettent beaucoup plus de composés organiques volatils (COV), de minuscules poussières dont certaines sont classées cancérigènes possibles, comme l’acétaldéhyde, ou avérés, comme le formaldéhyde. « L’air intérieur peut contenir plus d’une centaine de polluants. Et en l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible de les recenser tous et d’en évaluer les effets associés »,aussi mieux vaut déjà utiliser les produits d’entretien avec précaution et tout d’abord en lisant les étiquettes dont ils sont dotés.

 

Les experts ont seulement retenu six polluants pour cette première étude : le benzène, le trichloréthylène, le monoxyde de carbone, le radon, les particules et le tabagisme passif. Tous ont un impact particulièrement important sur la santé, et sur lesquels suffisamment de données étaient déjà disponibles. C’est au départ l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur ( OQAI) qui depuis des années a fait des mesures, mené des études pour désormais avoir une vision plus claire des polluants les plus impactant.

 

« Les produits ménagers manufacturés ont davantage de produits chimiques, donc ils vont dégager un cocktail de molécules plus grand », explique Isabelle Augeven-Bour, ingénieure qualité de l’air à l’Ademe. Mais « dans les conditions d’utilisation normales, en respectant les quantités du fabriquant et en aérant, il n’y a aucun problème », tempère-t-elle. Importante précaution pour les produits « faits maison » : limiter les huiles essentielles. « Plus il y en a, plus les émissions de COV augmentent. Deux-trois gouttes suffisent »ajoute-t-elle.

60 Millions de consommateurs a étudié dans son hors-série la composition de soixante produits ménagers, parmi les plus utilisés en se fondant sur la lecture de leur étiquette et de leur fiche de données de sécurité réglementaire.La conclusion est édifiante: « ils se révèlent toxiques et polluants ». « Beaucoup contiennent une ou plusieurs substances toxiques, nuisibles à notre santé ou à l’environnement », écrit le magazine en préambule, les accusant d’être les « principaux responsables » de la pollution de l’air intérieur.