Tous les articles par Jacqueline Collard

Paris : Rendez-vous mondial de la biodiversité pour une semaine à l’Unesco

C’est un rendez-vous crucial de la lutte contre l’effondrement de la biodiversité: la 7ème session plénière de l’IPBES (  Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) s’est ouverte lundi 29 avril au siège de l’Unesco, à Paris. Elle débouchera sur l’adoption, samedi 4 mai, d’un état des lieux mondial, futur socle de politiques environnementales comme les rapports du Giec.

Plus de 800 représentants de 130 pays, principalement des scientifiques et des diplomates, sont présents depuis  lundi matin pour l’ouverture de cette session plénière de l’IPBES souvent surnommé le ‘Giec de la biodiversité’.A l’agenda de cette session, les experts doivent adopter, samedi 4 mai en clôture de la session, un rapport de 1.800 pages, établi par 150 experts issus de 50 pays, dressant un état des lieux mondial de la biodiversité. Dévoilé lundi 6 mai, il constituera le plus large travail jamais mené à ce sujet depuis l’évaluation des écosystèmes pour le millénaire, en 2005.

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », avait lancé Jacques Chirac lors du sommet mondial de la Terre de Johannesburg, en 2002, pointant ainsi la menace du réchauffement climatique. Depuis, rien n’a fondamentalement bougé, il faudrait aujourd’hui ajouter : la vie sauvage s’effondre, et nous fermons les yeux.

Lors de son discours, le président de l’IPBES, Robert Watson, a déclaré que «si les gouvernements veulent atteindre les objectifs du développement durable, il faut agir d’urgence pour limiter les changements climatiques d’origine humaine et la perte de biodiversité.  La lutte contre la perte de biodiversité ne peut se faire que par des actions rapides et transformatrices partout dans le monde (…) Les informations contenues dans l’évaluation mondiale permettront aux gouvernements, au secteur privé et à la société civile de faire de meilleurs choix pour une action éclairée».

C’est sur la base de ce rapport, et de son résumé pour les décideurs, que sera élaboré le futur cadre mondial pour la biodiversité post-2020, qui sera lancé lors de la COP15 de la Convention sur la diversité biologique (CDB), en Octobre 2020 à Pékin. Ce cadre mondial prendra la suite des objectifs d’Aichi, bien loin d’être atteints.

Selon un projet de rapport dévoilé par l’Agence France-Presse (AFP), un quart des 100.000 espèces évaluées –sur les huit millions que compte la planète- sont menacées d’extinction, que ce soit en raison de l’agriculture, de la pêche, de la déforestation ou du changement climatique. Une accélération pourrait survenir de manière «imminente», avec 500.000 à un million d’espèces à leur tour menacées dans les prochaines décennies, estime l’IPBES dans ce projet non finalisé.La sixième extinction de masse des espèces est bel et bien en cours. 

Dans ce domaine, la France a une responsabilité particulière. Grâce à ses territoires ultramarins et aux près de 11 millions de kilomètres carrés d’espace océanique placés sous sa juridiction, elle abrite environ 10 % de la biodiversité mondiale. Elle compte ainsi plus de 19 000 espèces endémiques (qui ne vivent nulle part ailleurs sur la planète), dont 80 % en outre-mer.Mais elle compte aussi parmi les dix pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées au niveau mondial. Sur les quelque 5 000 espèces de faune et de flore évaluées par l’UICN – soit moins de 3 % des espèces connues en France métropolitaine et ultramarine –, 26 % sont classées en danger d’extinction. Dans l’Hexagone, pour les quatre groupes majeurs que sont les mammifères, les oiseaux nicheurs, les reptiles et les amphibiens, le risque s’est même accru de 15 % entre les années 2008-2009 et 2015-2017.

Promesses de santé : attention aux allégations non fondées

Foodwatch épingle dans une nouvelle  enquête les allégations santé présentes sur des produits qui doivent être consommés en grande quantité pour en espérer le moindre effet.  Les supermarchés regorgent de ces produits dont les étiquettes vantent les vertus pour notre bien-être et notre santé. Des mérites très hypothétiques : la plupart de ces affirmations reposent en réalité sur du vent, dénonce Foodwatch, qui épingle ce jeudi 21 mars une vingtaine de produits. « La Commission européenne doit fixer des règles claires en commençant par passer en revue les plus de 2.000 allégations santé qu’elle a mis en attente en 2012 et qui peuvent depuis être tout de même utilisées », réclame Mégane Ghorbani, responsable des campagnes chez Foodwatch France.

« Les consommateurs ont le droit de savoir si les promesses faites sur les emballages sont fiables ou pas. Et ce n’est pas aux industriels de décider. »

Pour dénoncer cette promesse qui fleure bon une forme de « healthwashing » et qui est emblématique des pratiques de nombre d’industriels, Foodwatch lance donc une pétition ciblant une infusion d’une marque trés connue. « En tant que leader du marché, Unilever doit montrer l’exemple, en arrêtant d’utiliser une allégation pas encore validée et en retirant la mention « Détox, pas d’intox ».

26 avril – il y a 33 ans c’était la catastrophe de Tchernobyl

33 ans aprés Tchernobyl La CRIIRAD notre partenaire avec qui nous partageons des mesures de prévention qui s’imposent ,nous  envoie le communiqué de presse dont nous rapportons  un extrait:

« il est important de rappeler l’importance, en cas de retombées radioactives, de disposer rapidement d’une évaluation fiable de la nature et de l’intensité de la contamination afin d’évaluer la pertinence des mesures de protection que les autorités mettent en œuvre (ou pas)et de pouvoir conseiller les citoyens sur les mesures individuelles.

Nécessité de surveiller la radioactivité de manière indépendante des services de l’Etat.

En 1986, en réaction aux mensonges des autorités françaises sur l’impact de la catastrophe de Tchernobyl, des citoyens ont créé la CRIIRAD(Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la RADioactivité). Elle dispose de son propre laboratoire d’analyse de la radioactivité et gère, avec le soutien de collectivités locales, un réseau de balises, dans la vallée du Rhône,afin d’être en capacité de détecter,dans les meilleurs délais, une contamination radioactive de l’atmosphère. En complément de ces outils, la CRIIRAD a décidé de développer sur le territoire national,un réseau de préleveurs bénévoles. Il s’agit de citoyens,adhérents de l’association, formés par le personnel du laboratoire et capables d’effectuer des mesures radiamétriques et des prélèvements d’eau de pluie, du couvert végétal et du sol en cas de suspicion de contamination……..

Entre février et avril2017, les bénévoles du réseau CRIIRAD ont collecté des échantillons de solen 20 stations réparties dans le quart sud-est de la France. Les analyses radiologiques effectuées au laboratoire de la CRIIRAD sur les 10 premiers centimètres de sol permettent de disposer d’un d’état des lieux qui servira de référence en cas de retombées futures.Le césium 137, un élément radioactif artificiel,est détecté dans les 20 échantillons de sol prélevés entre février et avril 2017, à des niveaux de quelques Bq/kg à quelques dizaines de becquerels par kilogramme frais. Il s’agit de la contamination résiduelle imputable aux retombées des essais nucléaires atmosphériques particulièrement intenses dans les années 50-60 et à celles de Tchernobyl en 1986.

En effet, la période physique du césium 137 est de trente ans, c’est le temps nécessaire pour que sa radioactivité soit divisée par deux. Il existe sur le territoire français des secteurs où la contamination par le césium 137 a pu s’accumuler de manière spécifique, comme le montrent les mesures effectuées par la CRIIRAD en 2015 au pied des hêtres (1130 Bq/kg sec) et dans des fonds de dolines du Vercors(8000 Bq/kg sec) ou des sols du Mercantour(plus de 100000 Bq/kg). »

Les études réalisées entre 2014et 2017par le laboratoire de la CRIIRAD1, ont permis de montrer que 80% du césium 137est présent dans les 20 premiers centimètres de sol et que certaines espèces de champignons restent contaminées par le césium 137 à des niveaux significatifs (plus de 100 Bq/kg frais pour des bolets bais et des chanterelles en tube de la Loire). Si ces champignons avaient été cueillis au Japon, à ces niveaux de contamination, ils n’auraient pas pu être exportés et n’auraient pu franchir les frontières de l’Europe.Mise en ligne en avril 2017 de l’Atlas de la contamination des sols. »

L’ouvrage «Contaminations radioactives: Atlas France et Europe» publié en2002 aux éditions Yves Michel est accessible gratuitement sur internet depuis avril 2017.

Version intégrale :

http://www.criirad.org/actualites/dossier2019/CP_CRIIRAD20190425_Radioactivite_Tchernobyl.pdf

Pour plus de détails visionner :  https://info.arte.tv/fr/tchernobyl-30-ans-plus-tard

[1] Site CRIIRAD : http://www.criirad.org (y compris nos pétitions)
[2] Site des balises : balises.criirad.org

Un rapport de l’OMS met l’accent sur les conditions de bonne santé des enfants de moins de 5 ans

Selon les nouvelles lignes directrices de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), pour grandir en bonne santé, l’enfant de moins de cinq ans doit passer moins de temps assis devant un écran ou attaché à son siège ou dans sa poussette, bénéficier d’un sommeil de bonne qualité et consacrer plus de temps à des jeux actifs.

« Pour assurer la santé pour tous, il faut faire ce qu’il y a de mieux pour la santé dès le plus jeune âge » déclare le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Le développement est rapide pendant la petite enfance et il faut profiter de cette période pour adapter le mode de vie familial dans un sens favorable à la santé. »

Les nouvelles lignes directrices de l’OMS sur l’activité physique, les comportements sédentaires et le sommeil de l’enfant de moins de cinq ans ont été élaborées par un groupe d’experts de l’Organisation qui ont évalué les effets qu’avaient sur le jeune enfant le manque de sommeil et le temps qu’il passe assis devant un écran ou attaché à son siège ou dans sa poussette. Ils ont aussi analysé les données relatives aux avantages que présentent des niveaux d’activité plus intenses.Pour sa part, la Dre Fiona Bull, responsable du programme de surveillance et de prévention des maladies non transmissibles dans la population à l’OMS, fait observer que : « Plus d’activité physique, moins d’activités sédentaires et un sommeil de bonne qualité permettront aux plus petits d’améliorer leur santé physique et mentale et leur bien-être, et contribueront à éviter l’obésité au cours de l’enfance et les maladies qui lui sont associées par la suite ».

Les recommandations actuelles sur l’activité physique peuvent éviter plus de 5 millions de décès annuels tous âges confondus. Aujourd’hui plus de 23% des adultes et 80% des adolescents ne sont pas assez actifs. Les habitudes favorables à la santé en matière d’activité physique, de sédentarité et de sommeil prises dès le plus jeune âge conditionneront en partie les comportements qui seront adoptés au cours de l’enfance et de l’adolescence et jusqu’à l’âge adulte.

« Ce qu’il faut vraiment faire, c’est remettre le jeu au centre de la vie de l’enfant », souligne la Dre Juana Willumsen, point focal de l’OMS chargé de l’obésité et de l’activité physique de l’enfant. « Il s’agit de consacrer moins de temps aux activités sédentaires et plus au jeu, tout en protégeant le sommeil ».

Il faut envisager l’activité physique globalement sur une période de 24 heures : on remplacera les périodes prolongées où le jeune enfant est attaché ou immobile devant un écran par des jeux plus actifs tout en veillant à ce qu’il dorme assez et dorme bien. Le temps consacré à des activités sédentaires de qualité sans écran fondées sur l’interactivité avec un aidant – lecture, chant, histoires racontées ou jeux éducatifs par exemple – est capital pour le développement de l’enfant.

Les importantes interactions entre activité physique, comportement sédentaire et sommeil, et leurs effets sur la santé et le bien-être tant physique que mental ont été reconnus par la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant, qui a préconisé des orientations claires sur l’activité physique, le comportement sédentaire et le sommeil du jeune enfant.

L’application des recommandations formulées dans les lignes directrices au cours des cinq premières années contribuera au bon développement moteur et cognitif et à la santé tout au long de la vie.

Une poche d’eau sous le glacier de Tête Rousse inquiète la municipalité

Il y a 130 ans déjà la ville de St Gervais avait subit une rupture d’une poche d’eau sous le glacier entraînant la mort d’une grande partie de la population. Depuis le glacier est sous surveillance d’autant que le réchauffement climatique accroît considérablement les risques.

En 2009, déjà la formation de nouvelles poches d’eau intraglaciaires avait été mise en évidence, aboutissant à des opérations de pompage plusieurs années successives, et à la mise en place d’un système de contrôle par câbles de possibles mouvements du glacier, de sirènes d’alarme et d’un plan d’évacuation d’urgence.Depuis 2010  les mesures de prévention ont déjà coûté 1,2 million d’euros à Saint-Gervais (l’Etat finançant les 80 % restants) et pourtant la vigilance s’impose suite à ce nouveau constat.

La préfecture a de son côté indiqué qu’elle restait vigilante : « Les dernières mesures ne montrent rien de plus inquiétant que par le passé, a indiqué le sous-préfet de Bonneville.