Tous les articles par Jacqueline Collard

L’économie circulaire revient en discussion et s’étaye : importante pour réduire les déchets !

La version du projet de loi sur l’économie circulaire publiée le 28 mai par l’avocat Arnaud Gossement montre que le ministère de la transition écologique a pris en compte plusieurs critiques formulées par les entreprises du recyclage et les associations. En particulier le recours aux ordonnances disparait  pour réformer les filières à responsabilité élargie du producteur (REP), qui était prévu

La réforme des filières REP constitue le point névralgique du texte. Elle encadre tout d’abord leur développement, avec la création de 5 nouvelles filières, dont les produits et matériaux de construction du bâtiment à partir du 1er janvier 2022. Ces dispositifs concernent aussi la vente à distance et la livraison de produits pour le compte d’un tiers, ils sont soumis à la filière REP sauf s’ils prouvent que les obligations ont déjà été remplies, par le fabricant par exemple.

Le ministère ajoute une filière dédiée aux produits du tabac équipés de filtres contenant du plastique –pour se conformer  à la directive sur les plastiques à usage unique et une filière pour les lingettes pré-imbibées pour usages corporels et domestiques. Une mesure intéressante puisque les textiles sanitaires forment 14% de nos ordures résiduelles,

La filière des véhicules hors d’usage s’élargit comme prévu et concerne désormais, en plus des voitures particulières, les camionnettes et véhicules à moteur à deux, trois ou quatre roues, dès le 1er janvier 2022. Celle des pneumatiques sera officialisée à partir du 1er janvier 2023. Du côté des éco-organismes, l’incorporation d’un taux minimal de matière recyclée dans les produits pourra être rendue obligatoire dans certains produits et matériaux définis par arrêté. Une mesure très efficace pour booster l’économie circulaire.

Enfin, une mesure importante: la destruction des invendus sera officiellement interdite pour tout produit non alimentaire neuf afin de favoriser le réemploi, la réutilisation et le recyclage. Une avancée cruciale alors que plusieurs scandales ont marqué l’actualité récente.L’amélioration de l’information du consommateur peine à se concrétiser en France. Le logo Triman, informant qu’un produit est recyclable, fait son grand retour. Obligatoire depuis le 1er janvier 2015 sur tout produit recyclable relevant d’une filière REP, il reste peu connu du grand public. Le nouveau projet de loi va l’aider à sortir de l’ombre.

 Nous espérons la sortie définitive du texte d’ici la fin de l’année.

 

L’OMS nous livre sa stratégie mondiale concernant Santé, Environnement et changements climatiques

 


 Projet de stratégie mondiale OMS sur la santé, l’environnement et les changements climatiques a été présenté courant  Avril
L’OMS veut  développer la transformation nécessaire pour améliorer durablement la vie et le bien-être grâce à des environnements sains. Nous ne pouvons qu’apprécier ce type de positionnement que nous déployons depuis des années.

Dans le même cadre nous avons participé au colloque des villes santé OMS (selon les priorités du consensus de Copenhague) qui a mis en avant combien les inégalités sociales étaient corrélés à des déficiences de santé et que privilégier une meilleure appropriation de l’importance de l’environnement de la femme enceinte et de la petite enfance pouvait être un  élément clé pour une meilleure santé pour tous.

Site : www.villes-sante.com

apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/WHA72/A72_15-fr.pdf ( stratégie mondiale OMS)

Le bilan énergétique mondial n’est pas brillant

En effet, le bilan énergétique mondial publié annuellement a été  présenté ce mardi 28 mai par Enerdata qui en brosse un triste tableau de la situation des pays du G20 , à l’origine de 80% de la demande mondiale d’énergie et d’à peu près autant des émissions de CO2 imputables à la consommation d’énergie.

Avec une croissance économique de 3,8% (comme en 2017), les 20 pays les plus riches du monde* ont consommé 11,2 gigaTEP(GTEP) d’énergie : +2,1% de mieux que l’année précédente. Sans surprise, les émissions de CO2 énergétiques ont grimpé de près de 2%. «Nos modèles de développement restent énergivores», constate Pascal Charriau, PDG d’Enerdata. Ceci est à mettre au regard d’une croissance soutenue dans la plupart des pays émergents et développés et particulièrement l’Inde et les USA. Sans oublier la Chine, l’Inde, la Russie et l’Indonésie, dont  leur consommation de charbon  a progressé de 0,7%, tout comme  la demande en  pétrole pour  les SUV et la croissance du parc automobile chinois qui a  bondi de 1%.

Par ailleurs, un autre indicateur est en berne : l’efficacité énergétique. Celle-ci s’était globalement améliorée de 1,5% entre 2017 et 2018. Mais c’est  insuffisant pour engager nos économies sur les voies tracées par l’Accord de Paris, et a fortiori pour une  nouvelle stratégie nationale bas carbone.

Les énergies carbonées représentent encore 80% de l’énergie consommée et l’augmentation de la demande ne fait que se poursuivre sans changer de cap : ce qui est inquiétant vis à vis des engagements pris par les Etats en 2016 : on voit difficilement ainsi la baisse nécessaire des GES pour stabiliser le climat.

Dans son dernier rapport publié le 14 mai, World Energy Investment 2019,  sur les investissements mondiaux en matière d’énergie, l’AIE (Agence internationale de l’énergie) relevait une stagnation des investissements pour les ENR alors que ceux pour les énergies fossiles poursuivent leur hausse!Ce qui n’est pas fait pour nous rassurer !

* rappel:Les membres du G20
L’Afrique du Sud,  l’Allemagne,  l’Arabie Saoudite,  l’Argentine,  l’Australie, le Brésil,  le Canada,  la Chine,  la Corée du Sud,  les États-Unis,  la France,  l’Inde, l’Indonésie,  l’Italie, le Japon, le Mexique, le Royaume-Uni,  la Russie,  la Turquie et l’Union européenne.

Teneurs en estrogènes importantes dans des produits à base de soja

Après des tests conduits en laboratoire, l’UFC-Que choisir alerte sur des teneurs « préoccupantes en phytoestrogènes » dans des produits à base de soja. Ces composés sont fortement suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.

 Depuis longtemps on sait que « le soja est aussi une source importante de phytoestrogènes (appelés isoflavones dans le cas du soja). Ces substances dont la structure moléculaire est proche d’une hormone naturelle du corps humain, pourraient être des perturbateurs endocriniens et favoriser certains cancers, voire agir sur le fœtus, le jeune enfant ou la fertilité. » Dès 2005, l’Anses avait émis un avis pour limiter la présence de ces substances et mieux informer les consommateurs.C’est dans ce cadre que le magazine consommateurs a fait opérer des tests sur 55 55 aliments courants à base de soja (plats préparés, biscuits, desserts, boissons, apéritifs et sauces).

Au regard des teneurs élevées en phytoestrogènes mises en évidence dans le cadre de ce test et des risques de perturbations endocriniennes entraînés par la consommation de ces produits, l’UFC-Que Choisir, soucieuse de protéger les consommateurs :

  • Saisit l’Anses pour que celle-ci, au regard des études scientifiques les plus récentes et des nouvelles habitudes de consommation, réévalue le niveau de risque pour les consommateurs et, si nécessaire, définisse des doses maximales d’application obligatoires.
  • Demande à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de rendre obligatoires sur l’étiquetage les teneurs en phytoestrogènes présentes dans les produits, ainsi qu’une mention sur les restrictions à la consommation pour les enfants et les femmes enceintes.

Dans cette attente, l’Association recommande aux consommateurs :

  • D’éviter la consommation de tout produit contenant du soja pour les enfants de moins de trois ans et les femmes enceintes.
  • De limiter la consommation de produits à base de soja à 1 portion par jour.
  • De privilégier les produits les mieux notés dans notre test consultable gratuitement sur son site quechoisir.org.

/www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-perturbateurs-endocriniens-dans-les-produits-a-base-de-soja-l-ufc-que-choisir-saisit-l-anses-et-la-dgccrf-n66983/

Reach est il contourné par certaines entreprises ?

Auditionné devant la commission environnement et santé publique du Parlement européen, le directeur de l’Agence européenne des produits chimique (ECHA), Bjorn Hansen, a fini par admettre que les deux tiers des dossiers instruits par ses services ne sont pas conformes à la réglementation Reach (pour Registration, evaluation, authorisation and restriction of chemicals en anglais, ou « Enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques »)mis en place depuis 2007 , censée protéger la santé et l’environnement.Les données fournies par les industriels sont jugées particulièrement insuffisantes pour les risques écotoxicologiques, mutagènes et reprotoxiques.

 C’est ce que vient de révéler l’association environnementale BUND qui désigne au moins 654 entreprises qui enfreignent le règlement REACH  mettant sur le marché pour 940 substances potentiellement dangereuses. Or ces  substances chimiques se retrouvent dans une large gamme de produits de grande consommation, des cosmétiques aux jouets.

« Les entreprises chimiques ignorent la loi depuis des années et  vendent des substances pouvant causer un cancer hormonal, des maladies du cerveau et d’autres problèmes de santé graves. » a déclaré Manuel Fernandez, politicien en chimie chez BUND. « Les autorités européennes et nationales doivent améliorer leur rôle à grande échelle. » »Les bases de la législation européenne sur la sécurité des produits chimiques sont ignorées » dit chez BUND Tatiana Santos.

Actuellement l’ECHA évalue la conformité de 5% des dossiers REACH qui lui sont soumis. Elle a décidé de passer à 20%.