Tous les articles par Jacqueline Collard

La directive plastiques à usage unique ratifiée

Touillettes, pailles, Coton-Tige… Autant d’objets en plastique à usage unique seront bientôt bannis de l’Union européenne. Cette décision populaire a été prise en seulement huit mois,aprés celle des sacs en plastique datant de 2015.Dans le même esprit, le projet validé par les parlementaires européen prévoit de réduire « d’au moins 25% d’ici 2025 », la consommation de plusieurs autres produits plastique pour lesquels il n’existe pas d’alternative. Cette restriction vise notamment les emballages à usage unique pour les burgers, les sandwichs, les fruits, les légumes, les desserts ou les glaces. « Les États membres devront proposer des plans nationaux pour encourager l’utilisation de produits adaptés à un usage multiple, ainsi que la réutilisation et le recyclage. » Quant aux bouteilles en plastique, elles devront être collectées à hauteur de 90%.

La directive Single-use Plastics (SUP) vient d’être formellement adoptée par le Conseil.

La directive Single-use Plastics (SUP) vient de franchir, selon le Conseil de l’Union européenne, l’ultime étape de son adoption. Cette dernière instance a acté le 21 mai son approbation formelle après que le Parlement l’ai entérinée fin mars.

« L’un des principaux objectifs de cette directive consiste à réduire la quantité de déchets plastiques que nous produisons. En vertu des nouvelles règles, les assiettes, couverts, tiges pour ballons et coton-tiges en plastiques à usage unique seront interdits d’ici à 2021 », rappelle un communiqué du Conseil.

Selon les Nations unies, quelque cent millions de tonnes de plastique dérivent déjà dans les océans. Chaque année, c’est entre 5 et 13 millions de tonnes de déchets qui viennent s’ajouter à cette masse, selon l’Agence internationale de l’énergie. A la surface – où stagnent pourtant seulement 1 % de ces déchets –, les scientifiques estiment qu’il existe actuellement 5 000 milliards d’objets plastiques flottants, notamment des microparticules.

Alors que 25 millions de tonnes de déchets en plastique sont produites chaque année dans l’Union européenne (UE), dont un quart seulement est recyclé, le Parlement de Strasbourg a définitivement validé,  l’interdiction de certains objets en plastique à usage unique d’ici à 2021. Le projet de directive avait fait l’objet d’un accord de principe avec les gouvernements de l’UE.

Assiettes, couverts, Coton-Tige, pailles, touillettes à boisson, tiges de ballons de baudruche… Ces produits à usage unique – déjà interdits dans certains pays – seront bannis de l’UE début 2021 au plus tard. L’interdiction vaudra également pour les produits à base de plastique oxodégradable, souvent des sacs, qui se décomposent, avec le temps, en microparticules et pénètrent d’autant plus facilement dans la chaîne alimentaire. Les produits en plastique biodégradable à base de « polymères naturels qui n’ont pas été chimiquement modifiés », restent autorisés.

Cette présence indésirable menace directement les écosystèmes et la biodiversité. Une étude, publiée par la Banque mondiale, affirmait ainsi que des détritus marins étaient présents dans toutes les tortues marines étudiées, 59 % des baleines, 36 % des phoques et 40 % des oiseaux de mer. Des microparticules de plastique ont même été trouvées dans de nombreuses espèces de poissons et de fruits de mer vendus pour la consommation humaine.Au fond de la fosse des Mariannes à plus de 10 000 mètres de profondeur, l’explorateur Victor Vescovo,a découvert combien aucun lieu n’est épargné« Ça a été de toute évidence désespérant de constater une contamination humaine au point le plus profond des océans », a commenté l’explorateur américain, déplorant que l’océan soit « traité comme une gigantesque poubelle » par l’humanité.

http://www.plastiques-caoutchoucs.com/Directive-usage-unique-l-adoption.html

La convention citoyenne sur le climat détaillée par le Ministre de la transition écologique

Après des mobilisations citoyennes démontrant la nécessité d’appréhender urgemment les changements climatiques le 25 avril le Président de la République avait annoncé dans sa conférence de presse la création de 2 instances en charge de définir les priorités de la transition.

Ceci bien qu’en novembre fut crée le Haut Conseil pour le climat ( composé de 13 experts) il propose le Conseil de défense écologique pour faire «les choix stratégiques» et de «mettre l’urgence climatique au cœur de toutes les politiques».

De plus  il annonce la création d’une convention citoyenne sur le climat, afin de proposer un avenir à la taxe carbone. Composée de 150 personnes ( représentant la diversité des Français), tirées au sort dès le mois de juin, celle-ci sera chargée de redessiner les aides apportées aux citoyens pour accompagner leur transition en matière de transports, rénovation énergétique (isolation ou chauffage) et éventuellement proposer de nouveaux financements et mesures incitatives.

Et c’est le 19 mai que François de Rugy en a expliquer le fonctionnement : concrètement, les citoyens travailleront un week-end sur trois et seront défrayés. La première réunion devrait se tenir avant la fin du mois de juin, et les travaux dureront six mois. Les propositions formulées seront ensuite adoptées directement, votées par le Parlement ou soumises à un référendum.

L’Agence européenne de l’environnement (AEE) s’inquiète de la pollution marine

Entre 75% et 91% de la superficie des mers européennes sont toujours contaminées par des polluants chimiques, selon la première cartographie publiée ce 15 mai par l’Agence européenne de l’environnement (AEE)à partir de prélèvements sur 1 541 sites. Un résultat qui signe l’échec de la stratégie européenne sur le milieu marin, ce même si cette contamination est en baisse dans les quatre mers de l’Union européenne, elle reste trop élevée.

Cette cartographie des contaminations est la première d’une longue série. Elle sera suivie, selon l’AEE, par des évaluations de l’eutrophisation, la biodiversité marine, les effets combinés des pressions humaines, les aires marines protégées.

Depuis février 2016 avait démarré , Litterbase (base de déchets littéralement), mis en ligne en mars 2017, qui est le fruit du travail de trois chercheurs allemands, Mélanie Bergmann, Mine Tekman et Lars Gutow, travaillant sur la pollution plastique dans l’environnement depuis 2011. « Ce projet Litterbase est issu du livre qu’ils ont publié en ligne [en 2015] Marine Anthropogenic Litter indique Mélanie Bergmann.L’association Surfrider publie un rapport détaillant la pollution sur cinq sites français et espagnols, situés en Bretagne et au Pays basque en ciblant  bouteilles, sacs et bouchons en plastique, cotons-tiges…: les plastiques sont «les premiers prédateurs des océans»

Les concentrations déclinent (mer du Nord et Atlantique du Nord-Est surtout), mais elles restent trop élevées dans de nombreuses zones côtières pour le cadmium et le mercure. Les métaux lourds représentent les principaux polluants des mers européennes, avec les retardateurs de flamme bromés, polychlorobiphényles (PCB), hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Autant de substances aux effets très toxiques pour la faune marine. Autre point noir : les concentrations de DDT qui ne régressent toujours pas en Méditerranée.

Sans surprise, l’objectif d’un bon état écologique du milieu marin ne sera pas atteint en 2020 dans l’Union européenne. Contrairement à ce qui est fixé par la directive-cadre Stratégie sur le milieu marin. Même échec de l’objectif de développement durable visant la prévention et la réduction significative des pollutions marines – en particulier celles qui résultent des activités terrestres – d’ici 2025 (ODD N°14.1) ; ou encore, de la fin de la contamination de la mer Baltique par des substances dangereuses en 2021 (plan d’action pour la Baltique de 2007) ; ou encore, de la dépollution de la Méditerranée en 2020.

Un rapport du Sénat sur l’adaptation de la France aux changements climatiques

Après quelques mois de la mise en place du plan national d’adaptation au Changement climatique PNACC2 (2018-2022) nous est proposé ce rapport soulignant quels sont les points clés d’une mise en place effective.

Ce jeudi 16 mai, la délégation à la prospective de la Haute chambre a publié un rapport d’information sur l’adaptation de la France aux changements climatiques à l’horizon 2050. Co-signée par Ronan Dantec (sénateur de Loire-Atlantique) et Jean-Yves Roux, (sénateur des Alpes de Haute-Provence) l’étude est inquiétante.

Ce rapport débute ainsi : un « choc » climatique inévitable, auquel il faut se préparer plus activement ! l’Urgence est déclarée.

Les sénateurs appellent  à plus de cohérence entre les différentes politiques publiques. «Trop longtemps, on s’est focalisé sur la réduction des émissions de GES. Or il faut agir à la fois sur l’atténuation et l’adaptation», estime le président du conseil d’orientation de l’observatoire national des effets du réchauffement climatique. Pas facile, par exemple, de réduire l’empreinte carbone des transports en augmentant le linéaire autoroutier.

Faire descendre l’adaptation au niveau du terrain, c’est aussi faciliter la réflexion et la planification des régions, des départements et des intercommunalités. Raison pour laquelle les sénateurs plaident pour un soutien financier et technique de l’Etat à la réalisation du volet adaptation des plans Climat Air Energie territoriaux (PCAET).

 Les axes principaux de  ce rapport sont les suivants :

  • Les manifestations du réchauffement climatique sont déjà visibles en France et vont continuer à s’amplifier
  • Des risques naturels aggravés
  • Les effets sanitaires du réchauffement
  • Des projections inquiétantes concernant les ressources en eau
  • Des activités économiques perturbées
  • Des acquis significatifs, mais une déclinaison territoriale et économique insuffisante
  • Une légitimité à conforter
  • Le frein de la complexité

La délicate question du financement : dans tous les cas, les outils de financement des politiques d’adaptation devront respecter quelques principes, notamment :

  • un principe de contractualisation visant à conditionner l’accès aux subventions à la prise en compte de critères en matière d’adaptation
  • un principe de solidarité entre les citoyens et entre les territoires
  • un principe de cohérence entre les objectifs des politiques d’adaptation et d’atténuation.

En complément des indicateurs du changement climatique, plusieurs bases de données permettent désormais d’approfondir la plupart des sujets.

Téléchargez le 2e Plan national d’adaptation au changement climatique 2018-2022 (pdf – 1.2 Mo)

Comprendre le PNACC2 (pdf – 1.67 Mo)

www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/redaction_multimedia/2019/2019-Documents_pdf/20190516_Climat_rapport_synthese.pdf

 

Nouvelle étude de l’ANSES quant à l’utilisation des LED

La directive européenne sur l’éco-conception (n°2005/32/CE),  a prévu le retrait des lampes à incandescence et des lampes halogène,et donc l’exposition humaine aux LED (Light Emitting Diodes) a été promue . Au-delà de l’éclairage, les LED dont la lumière est obtenue par un mélange d’ondes bleues et jaunes, sont présentes dans les écrans (ordinateurs, smartphones, tablettes, etc.), mais aussi les phares automobiles, les lampes-torches, les lampes frontales et certains jouets.

Dans un avis publié en 2010 l’ANSES montrait l’ existence  de nombreux doutes sur l’innocuité de cette technologie, notamment en raison de la lumière bleue (de faible longueur d’onde, donc d’énergie élevée). L’Anses avait  été saisie le 19 décembre 2014 par la Direction générale de la santé, la Direction générale du travail, la Direction générale de la prévention des risques et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes afin de réaliser une expertise visant à évaluer les effets sur la santé humaine et sur l’environnement (faune et flore) des systèmes utilisant des diodes électroluminescentes (LED).

Plusieurs études menées depuis chez l’homme, montrent en effet qu’une exposition, en soirée ou la nuit, à la lumière bleue, même à faible dose, retarde la synthèse de mélatonine par l’hypothalamus (siège de l’horloge interne), perturbant ainsi la perception du cycle jour-nuit. Les tablettes et smartphones sont donc à éviter aux heures tombantes, en particulier chez les enfants et adolescents, dont le cristallin, immature avant l’âge de 20 ans, ne filtre pas suffisamment la lumière bleue. Or les rayons de lumière bleue, de plus courte longueur d’onde, sont plus énergétiques que les autres, et pourraient bien engendrer des dommages aux cellules rétiniennes. Au risque de favoriser, comme l’excès de lumière solaire, une évolution vers des maladies telles que la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

Le rapport complet de l’ANSES paru en  mai 2019 est accessible :

www.anses.fr/fr/system/files/AP2014SA0253Ra.pdf