Tous les articles par Jacqueline Collard

Le bilan énergétique mondial n’est pas brillant

En effet, le bilan énergétique mondial publié annuellement a été  présenté ce mardi 28 mai par Enerdata qui en brosse un triste tableau de la situation des pays du G20 , à l’origine de 80% de la demande mondiale d’énergie et d’à peu près autant des émissions de CO2 imputables à la consommation d’énergie.

Avec une croissance économique de 3,8% (comme en 2017), les 20 pays les plus riches du monde* ont consommé 11,2 gigaTEP(GTEP) d’énergie : +2,1% de mieux que l’année précédente. Sans surprise, les émissions de CO2 énergétiques ont grimpé de près de 2%. «Nos modèles de développement restent énergivores», constate Pascal Charriau, PDG d’Enerdata. Ceci est à mettre au regard d’une croissance soutenue dans la plupart des pays émergents et développés et particulièrement l’Inde et les USA. Sans oublier la Chine, l’Inde, la Russie et l’Indonésie, dont  leur consommation de charbon  a progressé de 0,7%, tout comme  la demande en  pétrole pour  les SUV et la croissance du parc automobile chinois qui a  bondi de 1%.

Par ailleurs, un autre indicateur est en berne : l’efficacité énergétique. Celle-ci s’était globalement améliorée de 1,5% entre 2017 et 2018. Mais c’est  insuffisant pour engager nos économies sur les voies tracées par l’Accord de Paris, et a fortiori pour une  nouvelle stratégie nationale bas carbone.

Les énergies carbonées représentent encore 80% de l’énergie consommée et l’augmentation de la demande ne fait que se poursuivre sans changer de cap : ce qui est inquiétant vis à vis des engagements pris par les Etats en 2016 : on voit difficilement ainsi la baisse nécessaire des GES pour stabiliser le climat.

Dans son dernier rapport publié le 14 mai, World Energy Investment 2019,  sur les investissements mondiaux en matière d’énergie, l’AIE (Agence internationale de l’énergie) relevait une stagnation des investissements pour les ENR alors que ceux pour les énergies fossiles poursuivent leur hausse!Ce qui n’est pas fait pour nous rassurer !

* rappel:Les membres du G20
L’Afrique du Sud,  l’Allemagne,  l’Arabie Saoudite,  l’Argentine,  l’Australie, le Brésil,  le Canada,  la Chine,  la Corée du Sud,  les États-Unis,  la France,  l’Inde, l’Indonésie,  l’Italie, le Japon, le Mexique, le Royaume-Uni,  la Russie,  la Turquie et l’Union européenne.

Teneurs en estrogènes importantes dans des produits à base de soja

Après des tests conduits en laboratoire, l’UFC-Que choisir alerte sur des teneurs « préoccupantes en phytoestrogènes » dans des produits à base de soja. Ces composés sont fortement suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.

 Depuis longtemps on sait que « le soja est aussi une source importante de phytoestrogènes (appelés isoflavones dans le cas du soja). Ces substances dont la structure moléculaire est proche d’une hormone naturelle du corps humain, pourraient être des perturbateurs endocriniens et favoriser certains cancers, voire agir sur le fœtus, le jeune enfant ou la fertilité. » Dès 2005, l’Anses avait émis un avis pour limiter la présence de ces substances et mieux informer les consommateurs.C’est dans ce cadre que le magazine consommateurs a fait opérer des tests sur 55 55 aliments courants à base de soja (plats préparés, biscuits, desserts, boissons, apéritifs et sauces).

Au regard des teneurs élevées en phytoestrogènes mises en évidence dans le cadre de ce test et des risques de perturbations endocriniennes entraînés par la consommation de ces produits, l’UFC-Que Choisir, soucieuse de protéger les consommateurs :

  • Saisit l’Anses pour que celle-ci, au regard des études scientifiques les plus récentes et des nouvelles habitudes de consommation, réévalue le niveau de risque pour les consommateurs et, si nécessaire, définisse des doses maximales d’application obligatoires.
  • Demande à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de rendre obligatoires sur l’étiquetage les teneurs en phytoestrogènes présentes dans les produits, ainsi qu’une mention sur les restrictions à la consommation pour les enfants et les femmes enceintes.

Dans cette attente, l’Association recommande aux consommateurs :

  • D’éviter la consommation de tout produit contenant du soja pour les enfants de moins de trois ans et les femmes enceintes.
  • De limiter la consommation de produits à base de soja à 1 portion par jour.
  • De privilégier les produits les mieux notés dans notre test consultable gratuitement sur son site quechoisir.org.

/www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-perturbateurs-endocriniens-dans-les-produits-a-base-de-soja-l-ufc-que-choisir-saisit-l-anses-et-la-dgccrf-n66983/

Reach est il contourné par certaines entreprises ?

Auditionné devant la commission environnement et santé publique du Parlement européen, le directeur de l’Agence européenne des produits chimique (ECHA), Bjorn Hansen, a fini par admettre que les deux tiers des dossiers instruits par ses services ne sont pas conformes à la réglementation Reach (pour Registration, evaluation, authorisation and restriction of chemicals en anglais, ou « Enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques »)mis en place depuis 2007 , censée protéger la santé et l’environnement.Les données fournies par les industriels sont jugées particulièrement insuffisantes pour les risques écotoxicologiques, mutagènes et reprotoxiques.

 C’est ce que vient de révéler l’association environnementale BUND qui désigne au moins 654 entreprises qui enfreignent le règlement REACH  mettant sur le marché pour 940 substances potentiellement dangereuses. Or ces  substances chimiques se retrouvent dans une large gamme de produits de grande consommation, des cosmétiques aux jouets.

« Les entreprises chimiques ignorent la loi depuis des années et  vendent des substances pouvant causer un cancer hormonal, des maladies du cerveau et d’autres problèmes de santé graves. » a déclaré Manuel Fernandez, politicien en chimie chez BUND. « Les autorités européennes et nationales doivent améliorer leur rôle à grande échelle. » »Les bases de la législation européenne sur la sécurité des produits chimiques sont ignorées » dit chez BUND Tatiana Santos.

Actuellement l’ECHA évalue la conformité de 5% des dossiers REACH qui lui sont soumis. Elle a décidé de passer à 20%.

 

 

L’inaction climatique est un risque à part entière

Les connaissances sur le changement climatique sont depuis longtemps connues et transmises par les scientifiques au niveau mondial mais les modalités de mise en exercice ont été masquées par de nombreux  décideurs.

En 1979, nous savions déjà presque tout du changement climatique. Dix ans plus tard, en 1989, les principales puissances mondiales étaient à deux doigts de signer le premier traité international juridiquement contraignant pour imposer une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais au tout dernier moment, les Etats-Unis firent capoter l’accord.A ce moment critique les scientifiques avaient atteint un consensus dès 1979 avec le rapport Charney et pourtant rien ne s’est passé. Depuis cette décennie de cris d’alarme, d’avancées mais aussi d’atermoiements et de renoncements on  a débouché sur une occasion historique manquée. Et comment, depuis, nous restons incapables d’agir à la hauteur d’un péril qui menace notre survie.

Le 1er août 2018, le New York Times consacrait le numéro entier de son influent magazine dominical et une large place en ligne au récit d’un tragique échec, celui de l’inaction climatique. Alors que les grandes lignes de la science du climat avaient été établies, la décennie 1979-1989, nous dit Nathaniel Rich, l’auteur de cet article très documenté, auteur du livre phare: (Perdre la Terre, une histoire de notre temps, de Nathaniel Rich, Seuil, ce qui aurait abouti non pas à en tirer les conséquences, mais à les ignorer.

L’espoir réside dans cette mobilisation mondiale  de la jeunesse et des marches pour le climat, avec le contexte de l’émergence d’un mouvement civique pour le climat réclamant à juste titre des comptes aux gouvernements comme aux entreprises. Le constat est encore que la science seule n’est jamais suffisante pour enclencher l’action, en particulier lorsque l’action en question doit être globale pour être efficace. On peut d’ailleurs voir que  tout le monde veut le progrès mais que personne ne souhaite le changement, qui désormais est indispensable. Eloi Laurent économiste ajoute:« Après la science du climat, il faut maintenant apprendre à maîtriser la science de l’humain »

La loi Pacte publiée après des mois de controverses

L’examen de la loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises) a débuté le mardi 5 septembre 2018 à l’Assemblée nationale. Cette réforme économique a pour objectifs affichés l’aide à la croissance des petites entreprises et l’essor du travail indépendant.

Cette loi ambitionne de donner aux entreprises les moyens d’innover, de se transformer, de grandir et de créer des emplois.Elle  a notamment pour ambition de modifier deux dispositions majeures du Code civil : les articles 1833 et 1835. L’idée est notamment d’inciter les entreprises à prendre davantage en compte les enjeux environnementaux de leurs activités, elle apporte des nouveautés notables en matière de RSE, de développement durable et de gouvernance.

le rapport Notat-Senard, dont s’inspire pour partie le projet de loi PACTE, avait comme objectifs  de dépasser une « vision de l’entreprise datée », est de redéfinir la place de l’entreprise dans notre économie et, notamment, en y intégrant des problématiques d’ordre environnemental.

Loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises

Publiée au Journal Officiel du 23 mai 2019 [sur le site Légifrance]