Tous les articles par Jacqueline Collard

Une nouvelle canicule annoncée

Lors du dernier épisode de canicule Météo-France a finalement annoncé que le record de température en France a été atteint dans l’Hérault, le 28 juin avec  46°C à Vérargues dans l’Hérault.

 Cette vague de chaleur a envahi une majorité de l’hémisphère Nord puisque la météorologie canadienne nous a transmis que le thermomètre  a atteint 21°C le  14 juillet 2019 à Alert, endroit habité le plus septentrional de la planète, à moins de 900 km du Pôle Nord, établissant le « record absolu » de chaleur de cette station, et qu’en Alaska il atteignait 33 degrés.

La France se classe au 6e rang des pays européens ayant connu la température la plus élevée derrière la Grèce (48,0°C), le Portugal (47,4°C), l’Espagne (47,3°C), l’Italie (47,0°C) et la Bosnie-Herzégovine (46,2°C), selon Météo-France.

Cette nouvelle canicule s’annonce alors que déjà 73 départements français sont concernés par des avis sécheresse,  avec des restrictions d’utilisation à divers niveaux ; ce qui n’est pas surprenant compte tenu du manque de pluviométrie largement médiatisé depuis l’automne 2018 et la connaissance des faibles niveaux des nappes phréatiques qui ne fait qu’empirer depuis des années. Il convient d’ores et déjà de nous habituer à de moindres consommations d’eau.

D’aprés FR3 AURA « La sonnette d’alarme a été tirée, mardi 16 juillet, en raison de la récente canicule et des prévisions météo qui se dessinent en Isère. Parmi les départements alpins, seule la Haute-Savoie a déclenché le seuil de vigilance. Le secteur des Usses est même passé en état d’alerte… »
Voir aussi « Sécheresse : le Rhône, l’Ain et l’Ardèche touchés par des restrictions d’eau » : france3.fr
Voir aussi « La Haute-Savoie passe en vigilance sécheresse, des restrictions d’eau mises en place sur le secteur des Usses » : france3.fr
Voir aussi « Puy-de-Dôme / “La sécheresse est catastrophique » : asn.fr
Voir aussi « Sécheresse dans le Cantal / Les restrictions d’eau renforcées » : france3.fr

 Les conseils classiques face à ces évènements climatiques: aérer quand la température descend la nuit et le reste de la journée fermer volets et fenêtres , ne pas abuser de la climatisation qui ne fait qu’augmenter la chaleur extérieure et consomme dés à présent 10 % de la consommation énergétique mondiale même si les Français ne sont pas les plus équipés!

Site ministériel Propluvia, qui suit les avis de sécheresse et l’état des nappes phréatiques.

 

Le méthane un autre ennemi du climat souvent négligé

Le méthane (CH4) souvent oublié lorsqu’on parle des gaz à effets de serre a pourtant  une grande importance. Son pouvoir réchauffant varie dans le temps entre 120 et 28 par rapport à l’illustre CO2. Ce qui les différencie beaucoup c’est leur temps de présence dans l’atmosphère, pour le dioxyde de carbone il perdure 1 siècle tandis que le méthane lui se transforme au cours des ans en eau(H2O) et justement CO2

Son pouvoir réchauffant est trés élevé : 120 fois (mais  se transforme en H20 et CO2), et donc à l’échelle de 100 ans son pouvoir descend  à 28 quand même  en comparaison à  celui du CO2( mais qui perdure plus de 100 ans)

Les principales émissions de méthane :  71,6 % Agriculture et surtout élevage et tout particulièrement dans les rizières

 37 % proviennent des fuites du système énergétique grisou des mines de charbon, forages de pétrole et de gaz de schiste, des gazoducs et pertes diverse)

22, 5 % dans le traitement des déchets , pour 17 % les décharges et rejets proviennent de la fermentation des matières organiques des matières alimentaires, lisiers, déchets ménagers et industriels , d’où la nécessité de couvrir les fosses à purin, les décharges et d’en récupérer le biogaz ( méthaniseurs)

2,7 % dans le tertiaire

2, 3 % pour les transformations d’énergie

Les autres GES contribuant au réchauffement sont rappelons le les HFC des climatiseurs et réfrigérateurs qui comptent pour 6 %,  le protoxyde d’azote N2O pour 6 % aussi( en provenance des engrais azotés) et donc le CH4 pour 32 % (dont 37 % proviennent des fuites du système énergétique grisou des mines de charbon, forages de pétrole et de gaz de schiste, des gazoducs et pertes diverse)

Sortir des énergies fossiles est donc bien une solution au dérèglement climatique

Publication du rapport concernant les enfants nés sans bras ou mains

Notre communiqué de presse ;

Bébés nés sans bras ou sans mains : un rapport qui n’apporte pas de réponses sur des probables causes environnementales

 

En octobre 2018, SERA et Wecf France, avaient demandé des investigations suite aux alertes lancées par le registre REMERA et les familles d’enfants victimes de malformations dites « ATMS » (agénésies transverses des membres supérieurs)et sur l’éventualité d’en clôturer l’existence. Les associations réagissent aujourd’hui à la publication du rapport du CES (Comité d’experts scientifiques), qui a mené un travail important, notamment avec le soutien de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail). Ayant participé au suivi des travaux menés, elles apportent leur soutien aux parents des enfants concernés, et soulignent plusieurs points qui leur semblent essentiels, devant ce premier rapport en demi-teinte, symptomatique de la situation générale en matière de pathologies liées à l’environnement en France.

 

La surveillance des malformations et la recherche de leurs causes doivent être systématiques et mieux organisées

Comment en 2019, réussir à trouver des éléments sur les causes environnementales de malformations de bébés nés entre 2011 et 2016 ? La mission est quasiment impossible, en l’absence de données de terrain datant de la période de grossesse et de la naissance des enfants. Le rapport du CES explique que les malformations congénitales concernent 3% des naissances en France, et que les cas d’ATMS sont très peu nombreux : à ses yeux, certains des cas signalés n’en sont pas, et d’autre part une seule zone (sur les 3 zones étudiées)– le Morbihan – est considérée comme présentant un excès de cas. L’Ain ne présenterait donc pas une concentration anormale de cas, tandis que l’enquête se poursuit pour la Loire-Atlantique. Reste qu’il est difficile de se satisfaire de ces conclusions, puisque seulement 20% des naissances sont couvertes par les registres( 9 départements sur la France et les Dom-TOM). Un 7ème registre est d’ailleurs à l’étude. Pour le Morbihan, des investigations complémentaires vont être menées, pour examiner notamment le rôle des pesticides. « Cette affaire pointe l’absence d’investigations sur le terrain faites par l’Agence Santé Publique France lorsque cela aurait pu être utile ; Il est bien tard aujourd’hui pour agir. Nous aurions souhaité par exemple la mise en place de prélévements biologiques (sang du cordon,méconium à la naissance etc.) pour permettre de mesurer les polluants présents, ou encore envisager des enquêtes de proximité sur les indicateurs environnementaux (eau, air, sols).», estime Jacqueline Collard, présidente de SERA.

 

Prévenir les expositions environnementales des populations : la seule mesure efficace contre les maladies chroniques de plus en plus fréquentes

Cette affaire concerne un type de pathologies touchant des enfants à la naissance, dans lesquelles des expositions environnementales avant la naissance seraient mises en cause. Or, les pollutions environnementales au sens large (chimiques, physiques, biologiques) sont mises en cause dans de nombreuses pathologies en augmentation telles que cancers, maladies respiratoires, troubles de l’attention, retards de développement, troubles de la reproduction, etc. Mieux connaître leur rôle, et surtout agir pour réduire les expositions aux substances toxiques ou à tout autre facteur impactant la santé, doit être au cœur des politiques publiques, telles que le PNSE4 (Plan National Santé Environnement), actuellement en cours d’élaboration. « L’affaire de ces bébés souffrant de malformations met clairement en évidence une faillite de notre système de protection de la santé des populations, notamment des plus fragiles : la période périnatale devrait être protégée en priorité, pour réduire les pathologies survenant à la naissance ou plus tard. Au-delà, c’est l’ensemble de la population qui devrait être mieux protégé : il est devenu urgent de prévenir en priorité, alors que l’augmentation du nombre de personnes touchés par les maladies environnementales ne cesse d’augmenter. Des mesures fortes doivent être prises pour véritablement révolutionner les politiques actuelles.», conclut Elisabeth Ruffinengo, responsable plaidoyer pour Wecf France.

Conseil de défense écologique et Convention citoyenne pour la transition écologique

Le mardi 9 juillet, le Conseil de défense écologique (CDE)  s’est réuni pour la seconde fois depuis sa création. Le ministre de la transition écologique, François de Rugy, a expliqué, lors d’une conférence de presse mardi, qu’il s’agissait de passer à «une phase qui implique plus directement les citoyens dans leur vie de tous les jours.» Lors de ce second rendez-vous, l’accent a donc été mis sur les transports et la Convention Citoyenne pour la transition écologique.

Ce conseil de défense écologique (Décret n° 2019-449 du 15 mai 2019 relatif au conseil de défense écologique) a enfin été l’occasion de revenir sur l’avancement de la Convention citoyenne pour la transition écologique. L’assemblée, qui sera composée de 150 Français tirés au sort devra, après six mois de labeur, sélectionner les solutions les plus efficaces et les plus acceptables pour lutter contre le réchauffement climatique. La convention citoyenne pour la transition écologique et climatique est une illustration concrète du changement de méthode voulu par le Gouvernement a été crée lors du Conseil des Ministres du 3 juin 2019 : faire davantage participer les Français à l’élaboration des politiques publiques. Elle constituera un moment de démocratie participative inédit et pourra proposer de nouvelles mesures, en définissant le rythme et les financements. Le comité d’organisation sera installé d’ici début juillet et les tirages au sort des citoyens pour l’installation de la Convention se fera cet été, afin qu’elle puisse commencer à travailler en septembre. Le Conseil de défense écologique s’assurera de la mobilisation au plus haut sommet de l’État pour faire de l’écologie une priorité.

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000038475228&categorieLien=id

http://discours.vie-publique.fr/notices/196001081.html

Les forêts, une solution pour limiter le réchauffement

Pour lutter contre le réchauffement climatique, les forêts seraient une solution : selon une étude publiée vendredi 5 juillet dans la revue Science,  planter l’équivalent d’un tiers de leur surface mondiale actuelle parait  réaliste, et permettrait d’éponger les deux tiers du carbone émis depuis la le XIX ème siècle.

Alors qu’elles sont menacées partout sur la planète, les forêts mondiales constituent un inestimable puits de carbone. Dans le dernier rapport du GIEC publié en octobre 2018 sur l’objectif d’un réchauffement limité à +1,5°C, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) estimait que ce but ne pourrait être atteint qu’en plantant un milliard d’hectares (Md ha) de forêts, en plus des 4,5 Md ha actuels.La restauration des terres forestières  à l’échelle mondiale pourrait aider à capturer le carbone atmosphérique et à atténuer les changements climatiques. Augmenter de 25% la superficie des forêts pourrait réduire le stock de carbone atmosphérique d’environ 25%.

Ce potentiel forestier serait concentré sur plusieurs grands pays: plus de 50% de ces forêts potentielles pourraient être plantées en Russie (+151 millions d’hectares), aux Etats-Unis (+103 millions), au Canada (+78,4 millions), en Australie (+58 millions), au Brésil (+49,7 millions) et en Chine (+40,2 millions).

Mais l’urgence est là :  le réchauffement va inéluctablement grignoter ce potentiel forestier. Si les forêts boréales, en particulier celles de Sibérie, devraient prospérer, celles des régions tropicales vont péricliter sous la chaleur.