Tous les articles par Jacqueline Collard

Des vies sauvées par une diminution des particules fines

Les particules fines sont un indicateur indirect courant de la pollution de l’air et affectent plus de personnes que n’importe quel autre polluant, d’après l’OMS. Les PM10, dont le diamètre n’excède pas 10 micromètres (10 millionièmes de mètre) peuvent pénétrer et se loger profondément à l’intérieur des poumons. Mais les PM2,5, plus petites encore, peuvent franchir la barrière pulmonaire et entrer dans la circulation sanguine.

Or une nouvelle étude émanant  de récents travaux de l’Inserm, du CNRS, de l’Inra, d’Atmo Auvergne Rhône-Alpes et de l’Université Grenoble Alpes nous montre qu’Il faudrait baisser le niveau moyen de particules fines d’au moins 3 μg/m3 en moyenne pour baisser d’un tiers la mortalité qui leur est attribuée, elle est parue dans la revue Environment International,   

Il est d’autant plus intéressant d’arriver à ces valeurs d’autant qu’elles restent supérieures aux normes OMS ( 10µg/m3) et pourtant d’un intérêt significatif.

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160412019300157?via%3Dihub#bb0195

Valeurs recommandées OMS

Matières particulaires fines (PM2.5) Normes recommandées Europe  17µg/m3

10 μg/m3 moyenne annuelle
25 μg/m3 moyenne sur 24 heures

Matières particulaires grossières (PM10) Normes recommandées Europe  28µg/m3

20 μg/m3 moyenne annuelle
50 μg/m3 moyenne sur 24 heures

L’ANSES rappelle les risques d’exposition aux lignes THT

L’Anses réitère son appel à la prudence quant aux champs électromagnétiques basses fréquences (1), qui pourraient être liés à un risque accru de leucémie infantile, dans un rapport  finalisé en Avril et publié ce vendredi 21 juin, déjà signalés depuis 2010.

Publiés dès 2013, ces travaux avaient révélé un risque de leucémie multiplié par 2,6 chez les enfants âgés de moins de 5 ans résidant à moins de 50 mètres d’une ligne dépassant 225 kiloVolt (THT) –c’était d’ailleurs la seule situation dans laquelle le risque atteint la significativité statistique.Rappelons que dés en 2002, le CIRC avait  classé les champs magnétiques ELF (50-60 Hz) émis par les lignes électriques comme cancérogène possible (catégorie 2B).Sur la base de ces travaux, l’Anses confirmait sa préconisation de 2010, celle de «limiter, par précaution, le nombre de personnes sensibles exposées autour des lignes à hautes tension ainsi que les expositions», notamment en évitant d’installer hôpitaux et écoles à proximité des lignes THT, ou d’implanter des lignes au-dessus de tels établissements.Le Grenelle de l’environnement en 2007 n’a pas été  suivi alors que des demandes visaient à interdire toute construction à moins de 200 m des lignes HT-THT, cette mesure n’étant pas jugée pertinente.

Selon cette nouvelle étude menée par l’Inserm et le CHU de Caen, et financée par l’Anses, (Saisine n° « 2013-SA-0038 » )40.000 enfants de moins de 15 ans (0,35% de cette classe d’âge) seraient exposés à domicile à un champ magnétique supérieur à 0,4 microTesla (µT, limite d’exposition environnementale, à long terme (2)), et 8.000 enfants (0,18%) y seraient exposés dans leur école (3).

Le rapport bioinitiative recommandait les limites de 0,2 µT (2milli gauss) pour le champ magnétique et 10 V/m pour le champ électrique.

1)La norme NF C 18-510 définit les domaines de tension suivants en courant alternatif : la très basse tension inférieure à50 V, la basse tension entre 50 V et 1 000 V et la haute tension au-dessus de 1 000 V. La haute tension A (HTA)concerne les tensions entre 1000 V et 50 000 V. La haute tension B (HTB) concerne les tensions au-dessus de 50 000 V. Les termes haute tension et très haute tension sont parfois utilisés notamment par le gestionnaire du transport d’électricité (RTE), pour désigner les lignes à 63 kV et 90 kV(haute tension) et à 225 kV et 400 kV (très haute tension).

2) Les valeurs limites d’exposition réglementaires dépendent de la fréquence. À 50 Hz, la recommandation 1999/519/CE du 12 juillet 1999 du conseil de l’Union européenne concernant la population générale préconise une exposition maximale de 100 μT. Le décret n°2016-1074 du 3 août 2016 relatif à la protection des travailleurs contre les risques dus aux champs électromagnétiques fixe une valeur d’action basse à 1 000 μT (cf. 5.3.3 du rapport d’expertise).

3) L’étude Transexpo est une étude épidémiologique internationale dont l’objectif est d’évaluer l’association entre l’exposition résidentielle aux champs électromagnétiques basses fréquences et l’incidence de leucémie infantile.

https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2013SA0038Ra.pdf

Marc Dufumier agronome de renommée annonce la capacité de nourrir le monde avec l’agro-écologie

Professeur d’agronomie, ex-titulaire de la chaire d’agriculture comparée et de développement agricole à AgroParisTech, Marc Dufumier prône un changement de paradigme agricole en refusant le modèle imposé par les industriels et en considérant les milieux naturels cultivés dans leur globalité et leur complexité.

Son livre L’agroécologie peut nous sauver vient de paraître aux éditions Actes Sud.

L’agroécologie scientifique est une branche de l’écologie consacrée aux écosystèmes aménagés par les agriculteurs,c’est une approche systémique. Elle vise une compréhension la plus précise possible des milieux naturels domestiqués, l’ensemble des écosystèmes et ce dans toute leur complexité : les interactions entre les végétaux, les hommes et les animaux mais aussi les éléments biologiques, physiques, climatiques, etc.

17 juin Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse

A l’occasion de cette journée  l’accent est mis contre ce phénomène inquiétant par un rapport de l’ONU faisant état que 2 milliards d’hectares de terres sont aujourd’hui dégradés dans le monde, du fait des activités humaines et du réchauffement climatique.

C’est le 17 juin 1992, que  l’ONU a adopté la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD). Cette journée a pour but de nous rappeler les dangers de la désertification et de la sécheresse dans le monde. Tout d’abord, il est important de souligner que les déserts ne sont pas uniquement des lieux où l’on trouve des dunes de sables et des nomades les parcourant. Ainsi l’Antarctique ou le grand Nord, sont des espaces désertiques, parce que l’eau y est prise en glace. Deuxièmement, l’homme n’est pas responsable,  à l’origine des déserts mais aujourd’hui il y contribue.

Or c’est un processus qui s’accélère et qui touche tous les continents, sans exception. L’Afrique est bien sûr la plus touchée, mais c’est aussi le cas de l’Asie, de l’Amérique latine et même de l’Europe du Sud. Cette situation affecte 3 milliards de personnes – à commencer par leur accès aux ressources alimentaires et à l’eau – elles sont parmi les plus pauvres et les plus vulnérables.Le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification, Ibrahim Thiaw  appelle à un changement de modèle de production et de consommation. L’enjeu est vital pour l’humanité.

Ceci fait écho au le rapport de l’IPBES [Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques] publié en Mai  qui  a alerté sur le fait qu’un million d’espèces faune et flore sont menacées d’extinction.

La France, championne agricole mondiale : mais pour combien de temps encore ?

L’agriculture française perd du terrain, aussi bien à l’exportation que sur son marché intérieur, s’inquiète la commission des affaires économiques du Sénat dans un rapport daté du 28 mai,  et publié vendredi en ce début  juin.

Si «la France demeure, de loin, le premier producteur agricole européen», sa situation n’est guère réjouissante, estime le sénateur Laurent Duplomb (Haute-Loire, Les Républicains) dans son rapport présenté au Sénat: l’agriculture française recule même sur son marché intérieur.

Il pointe ainsi  la baisse  de surface agricole (-17% depuis 1961), la chute des emplois liés à l’agriculture et à l’agroalimentaire (de 12% à 5,5% de la population active en 40 ans), et la stagnation de sa production depuis les années 1990. Bilan, l’excédent agricole français a été divisé par deux entre 2011 et 2017, et semble surtout tenir grâce à la filière vin. «À ce rythme de décroissance, la France constatera son premier déficit agricole en 2023», avance le rapport. Conséquence, la France, troisième exportateur agricole mondial en 2005, se situe désormais à la sixième place (4,5% des parts de marché, soit une chute de 2% en 10 ans, «le plus fort recul mondial»), après avoir été dépassée par l’Allemagne et les Pays-Bas. De plus, elle doit subir la forte concurrence de pays émergents tels que la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Brésil et le Vietnam.

Une autre inquiétude provient de la provenance des produits alimentaires: en effet en 2016, 51% des fruits et légumes consommés dans la métropole étaient d’origine française, contre 68% en 2000. Idem pour les volailles (de 13% en 2000 à 34% en 2017) et pour les produits laitiers, dont les importations ont doublé.

Au-delà de la menace pour la sécurité alimentaire du pays, en passe de perdre son indépendance agricole, ce recours accru aux produits importés «pose de vrais doutes sur la qualité sanitaire». Selon les contrôles menés par la DGCCRF (1) et la DGAL( 2), «on peut estimer qu’entre 8 et 12 % des denrées alimentaires importées de pays tiers ne respectent pas les normes européennes de production et sont susceptibles de porter atteinte à la sécurité sanitaire de nos concitoyens».

La situation démontre des non-conformités relevées  dans les produits en provenance de nombreux pays éloignés , elle pourrait être encore pire pour les produits originaires de l’UE, où des contrôles menés par la DGAL ont révélé des non-conformités sur «17 % des viandes fraîches de boucherie, 13 % des viandes fraîches de volaille, 25 % des produits à base de viande, 21 % des échantillons de lait cru ou traité thermiquement et les produits à base de lait», poursuit Laurent Duplomb.

 Nous renouvelons notre préconisation d’avoir une connaissance fine de la provenance des produits alimentaires en privilégiant bien sur le local.

1) DGCCRF : direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.

2) DGAL : direction générale de l’alimentation.