Tous les articles par Jacqueline Collard

Publication du rapport concernant les enfants nés sans bras ou mains

Notre communiqué de presse ;

Bébés nés sans bras ou sans mains : un rapport qui n’apporte pas de réponses sur des probables causes environnementales

 

En octobre 2018, SERA et Wecf France, avaient demandé des investigations suite aux alertes lancées par le registre REMERA et les familles d’enfants victimes de malformations dites « ATMS » (agénésies transverses des membres supérieurs)et sur l’éventualité d’en clôturer l’existence. Les associations réagissent aujourd’hui à la publication du rapport du CES (Comité d’experts scientifiques), qui a mené un travail important, notamment avec le soutien de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail). Ayant participé au suivi des travaux menés, elles apportent leur soutien aux parents des enfants concernés, et soulignent plusieurs points qui leur semblent essentiels, devant ce premier rapport en demi-teinte, symptomatique de la situation générale en matière de pathologies liées à l’environnement en France.

 

La surveillance des malformations et la recherche de leurs causes doivent être systématiques et mieux organisées

Comment en 2019, réussir à trouver des éléments sur les causes environnementales de malformations de bébés nés entre 2011 et 2016 ? La mission est quasiment impossible, en l’absence de données de terrain datant de la période de grossesse et de la naissance des enfants. Le rapport du CES explique que les malformations congénitales concernent 3% des naissances en France, et que les cas d’ATMS sont très peu nombreux : à ses yeux, certains des cas signalés n’en sont pas, et d’autre part une seule zone (sur les 3 zones étudiées)– le Morbihan – est considérée comme présentant un excès de cas. L’Ain ne présenterait donc pas une concentration anormale de cas, tandis que l’enquête se poursuit pour la Loire-Atlantique. Reste qu’il est difficile de se satisfaire de ces conclusions, puisque seulement 20% des naissances sont couvertes par les registres( 9 départements sur la France et les Dom-TOM). Un 7ème registre est d’ailleurs à l’étude. Pour le Morbihan, des investigations complémentaires vont être menées, pour examiner notamment le rôle des pesticides. « Cette affaire pointe l’absence d’investigations sur le terrain faites par l’Agence Santé Publique France lorsque cela aurait pu être utile ; Il est bien tard aujourd’hui pour agir. Nous aurions souhaité par exemple la mise en place de prélévements biologiques (sang du cordon,méconium à la naissance etc.) pour permettre de mesurer les polluants présents, ou encore envisager des enquêtes de proximité sur les indicateurs environnementaux (eau, air, sols).», estime Jacqueline Collard, présidente de SERA.

 

Prévenir les expositions environnementales des populations : la seule mesure efficace contre les maladies chroniques de plus en plus fréquentes

Cette affaire concerne un type de pathologies touchant des enfants à la naissance, dans lesquelles des expositions environnementales avant la naissance seraient mises en cause. Or, les pollutions environnementales au sens large (chimiques, physiques, biologiques) sont mises en cause dans de nombreuses pathologies en augmentation telles que cancers, maladies respiratoires, troubles de l’attention, retards de développement, troubles de la reproduction, etc. Mieux connaître leur rôle, et surtout agir pour réduire les expositions aux substances toxiques ou à tout autre facteur impactant la santé, doit être au cœur des politiques publiques, telles que le PNSE4 (Plan National Santé Environnement), actuellement en cours d’élaboration. « L’affaire de ces bébés souffrant de malformations met clairement en évidence une faillite de notre système de protection de la santé des populations, notamment des plus fragiles : la période périnatale devrait être protégée en priorité, pour réduire les pathologies survenant à la naissance ou plus tard. Au-delà, c’est l’ensemble de la population qui devrait être mieux protégé : il est devenu urgent de prévenir en priorité, alors que l’augmentation du nombre de personnes touchés par les maladies environnementales ne cesse d’augmenter. Des mesures fortes doivent être prises pour véritablement révolutionner les politiques actuelles.», conclut Elisabeth Ruffinengo, responsable plaidoyer pour Wecf France.

Conseil de défense écologique et Convention citoyenne pour la transition écologique

Le mardi 9 juillet, le Conseil de défense écologique (CDE)  s’est réuni pour la seconde fois depuis sa création. Le ministre de la transition écologique, François de Rugy, a expliqué, lors d’une conférence de presse mardi, qu’il s’agissait de passer à «une phase qui implique plus directement les citoyens dans leur vie de tous les jours.» Lors de ce second rendez-vous, l’accent a donc été mis sur les transports et la Convention Citoyenne pour la transition écologique.

Ce conseil de défense écologique (Décret n° 2019-449 du 15 mai 2019 relatif au conseil de défense écologique) a enfin été l’occasion de revenir sur l’avancement de la Convention citoyenne pour la transition écologique. L’assemblée, qui sera composée de 150 Français tirés au sort devra, après six mois de labeur, sélectionner les solutions les plus efficaces et les plus acceptables pour lutter contre le réchauffement climatique. La convention citoyenne pour la transition écologique et climatique est une illustration concrète du changement de méthode voulu par le Gouvernement a été crée lors du Conseil des Ministres du 3 juin 2019 : faire davantage participer les Français à l’élaboration des politiques publiques. Elle constituera un moment de démocratie participative inédit et pourra proposer de nouvelles mesures, en définissant le rythme et les financements. Le comité d’organisation sera installé d’ici début juillet et les tirages au sort des citoyens pour l’installation de la Convention se fera cet été, afin qu’elle puisse commencer à travailler en septembre. Le Conseil de défense écologique s’assurera de la mobilisation au plus haut sommet de l’État pour faire de l’écologie une priorité.

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000038475228&categorieLien=id

http://discours.vie-publique.fr/notices/196001081.html

Les forêts, une solution pour limiter le réchauffement

Pour lutter contre le réchauffement climatique, les forêts seraient une solution : selon une étude publiée vendredi 5 juillet dans la revue Science,  planter l’équivalent d’un tiers de leur surface mondiale actuelle parait  réaliste, et permettrait d’éponger les deux tiers du carbone émis depuis la le XIX ème siècle.

Alors qu’elles sont menacées partout sur la planète, les forêts mondiales constituent un inestimable puits de carbone. Dans le dernier rapport du GIEC publié en octobre 2018 sur l’objectif d’un réchauffement limité à +1,5°C, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) estimait que ce but ne pourrait être atteint qu’en plantant un milliard d’hectares (Md ha) de forêts, en plus des 4,5 Md ha actuels.La restauration des terres forestières  à l’échelle mondiale pourrait aider à capturer le carbone atmosphérique et à atténuer les changements climatiques. Augmenter de 25% la superficie des forêts pourrait réduire le stock de carbone atmosphérique d’environ 25%.

Ce potentiel forestier serait concentré sur plusieurs grands pays: plus de 50% de ces forêts potentielles pourraient être plantées en Russie (+151 millions d’hectares), aux Etats-Unis (+103 millions), au Canada (+78,4 millions), en Australie (+58 millions), au Brésil (+49,7 millions) et en Chine (+40,2 millions).

Mais l’urgence est là :  le réchauffement va inéluctablement grignoter ce potentiel forestier. Si les forêts boréales, en particulier celles de Sibérie, devraient prospérer, celles des régions tropicales vont péricliter sous la chaleur.

Demande énergétique en croissance avec le réchauffement climatique

Le changement climatique va accroître la demande mondiale en énergie jusqu’à +58%, principalement en électricité, en plus des besoins liés à la croissance économique et à la hausse démographique, montre une étude publiée fin juin dans la revue Nature Communications.

Dirigée par Bas van Ruijven, de l’Institut international pour l’analyse des systèmes appliqués (Laxenburg, Autriche), et ses collègues, cette étude est la première à analyser, au niveau mondial, la demande énergétique (électricité, pétrole, gaz) pour quatre usages clés, à savoir l’agriculture, l’industrie, les usages résidentiels et commerciaux. Cet effet du climat portera à 80% sur l’électricité, en premier lieu dans les secteurs de l’industrie et des services

Cette étude met en évidence combien la demande énergétique  devrait s’accroître de deux à trois fois d’ici à 2050, particulièrement dans les pays en développement (de deux à quatre fois), mais aussi dans les pays industrialisés (de 1,4 à 2,7 fois), notamment en Chine.

Les assises de l’eau parle d’un nouveau pacte pour faire face au changement climatique

Les  Assises de l’eau terminées, mettent l’accent sur la protection des captages d’eau potable, les économies d’eau ainsi que la préservation des écosystèmes aquatiques. L’approvisionnement en eau est privilégié comme l’adaptation des territoires aux effets du réchauffement climatique.

L’ensemble des mesures prises dans le « nouveau pacte pour faire face au changement climatique » pourront-elles être financées et donc mis en œuvre , la question reste posée.

Sont ciblés trois objectifs à atteindre pour une meilleure gestion du grand cycle de l’eau : la protection des captages d’eau potable, les économies d’eau ainsi que la préservation des rivières et des zones humides.

La première séquence des Assises de l’eau août 2018 s’était conclue sur des décisions visant à réduire les fuites d’eau, renouveler les canalisations et améliorer leur gestion.

La seconde partie de ces assises s’inscrit dans la continuité, partant du constat que le changement climatique va  créer des tensions sur les ressources en eau disponibles, l’Agence de la biodiversité prévoit que les débits moyens des cours d’eau pourraient être réduits de 10 à 40 % d’ici 50 ans, ce qui aurait un impact sur le niveau des nappes phréatiques, mais aussi sur les écosystèmes. Pour cela l’objectif affiché par le gouvernement est d’ « économiser et de mieux partager l’eau ». Le but est de réduire de 10 % la consommation en 5 ans, et d’un quart sur 15 ans.

Or le sujet peut être  source de conflit, entre des usages parfois contradictoires : barrages hydrauliques et cultures agricoles, pour ne citer qu’eux.Un autre grand enjeu, mis en avant, est la protection de la qualité de l’eau potable, menacée par les pollutions aux nitrates et pesticides. Plutôt que de protéger uniquement les points de captage, le gouvernement veut donner compétence aux collectivités pour pouvoir préserver toute l’aire d’alimentation du captage, en envisageant un droit de préemption sur les zones de captage d’eau potable,  et se fixe comme objectif de doter 1000 captages prioritaires d’un plan d’action d’ici fin 2021.

Pour développer des solutions d’économie d’eau dans l’industrie et l’agriculture, le ministère prévoit de recourir à l’enveloppe du programme d’investissement d’avenir  (PIA3). Des concours d’innovation ou des appels à projets démonstrateurs seront lancés dans ce cadre.