Tous les articles par Jacqueline Collard

Santé publique France publie l’étude Esteban

L’étude de Santé sur l’Environnement, la Biosurveillance, l’Activité physique et la Nutrition 2014-2016 vient d’être publiée.

Elle avait pour objet de répondre à des objectifs de biosurveillance, de surveillance des maladies chroniques et de surveillance nutritionnelle (alimentation, activité physique et marqueur de l’état nutritionnel). L’Esen (Equipe de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle) a été chargée de l’analyse du volet Nutrition de cette étude et de sa mise en perspective avec les résultats de l’étude ENNS en ajoutant les  expositions à certaines substances de l’environnement retrouvées dans l’ alimentation, le type d’activité physique et la présence chez les personnes de l’étude ayant certaines maladies chroniques ou facteurs de risque (diabète, allergies, maladies respiratoires, hypertension artérielle, hypercholestérolémie…)
L’étude complète les résultats de l’Etude nationale nutrition santé (ENNS).

Esteban a été réalisée sur un échantillon d’enfants de 6 à 17 ans et d’adultes de 18 à 74 ans résidant en France métropolitaine. Suite à un tirage au sort selon un plan de sondage a 3 degrés, l’inclusion des sujets s’est déroulée d’avril 2014 à mars 2016 pour tenir compte de la saisonnalité de l’alimentation et des expositions éventuelles.

Les principaux résultats sont les suivants:

Chez les adultes de 18 à 74 ans, en 2015 et en évolution depuis 2006 (ENNS) :
  • La prévalence du surpoids (obésité incluse, IMC ≥ 25) des adultes est restée stable, de l’ordre de 49% en population générale : 54% des hommes et 44% des femmes.
  • Cette prévalence augmente avec l’âge, et est restée supérieure chez les personnes les moins diplômées (stabilité).

Chez les enfants de 6 à 17 ans, en 2015 et en évolution depuis 2006 (ENNS) :

  • La prévalence du surpoids (obésité incluse) est estimée à 17%, dont 4% d’enfants obèses (stabilité).
  • La prévalence du surpoids (obésité incluse) diminue quand le niveau de diplôme de la personne de référence du ménage augmente, en 2015 comme en 2006.
  • La prévalence de la maigreur a significativement augmenté (passant de 8% à 13%), cette augmentation touchant principalement les filles de 11-14 ans (19% en 2015).

Pratique de l’activité physique

D’après les résultats de l’étude Esteban-2015 :
  • 70% des hommes et 53% des femmes déclarent un niveau d’activité physique « modéré » ou « élevé », correspondant aux recommandations de l’OMS.
  • Le niveau d’activité physique « élevé » diminue avec l’âge, chez les hommes et les femmes, au profit d’une activité physique « modérée ».

D’après les données mesurées dans les études ENNS et Esteban, la proportion d’adultes déclarant un niveau d’activité physique « modéré » ou « élevé » :

  • a augmenté chez les hommes de 40-54 ans entre 2006 et 2015 (passant de 55% à 70%)
  • est restée stable (de l’ordre de 69%) chez les hommes de 18-39 ans et chez les plus de 55 ans
  • a diminué de manière significative dans toutes les classes d’âge chez les femmes (passant de 63% en 2006 à 53% en 2015)

Comportements sédentaires

D’après les résultats de l’étude Esteban-2015 chez les adultes (et en comparaison avec ENNS-2006) :
  • 9 adultes sur 10 rendent compte d’un niveau de sédentarité « modéré » ou « élevé » (avec 3 heures ou plus d’activités sédentaires par jour).
  • 41% atteignent un niveau de sédentarité « élevé » (avec plus de 7 heures d’activités sédentaires quotidiennes), sans différence entre hommes et femmes.
  • 80% des adultes déclarent passer 3 heures ou plus devant un écran par jour en dehors de toute activité professionnelle.
  • La durée quotidienne moyenne passée devant un écran a fortement augmenté entre 2006 et 2015 pour l’ensemble de la population adulte, passant de 53% des adultes qui déclaraient passer 3 heures ou plus chaque jour devant un écran à 80% (hors activité professionnelle). Cette augmentation est davantage marquée chez les femmes et touche toutes les tranches d’âge.
  • Plus de détails:: Etude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition (ESTEBAN 2014-2016) Volet Nutrition. Chapitre Consommations alimentaires – Études et enquêtes. Équipe de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle (ESEN) et Santé publique France. Septembre 2018

Lancement de la 2ème version de la stratégie perturbateurs endocriniens (SNPE 2)

En avril 2014, la France est le premier État au monde à se doter d’une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE1)

Annoncée en février 2018 par le Gouvernement, la deuxième stratégie (SNPE2, 2019-2022) a été  soumise à consultation publique en janvier 2019. Son objectif principal est la réduction de l’exposition de la population et de l’environnement aux perturbateurs endocriniens (PE de nouveau cette stratégie revient sur la table des négociations et cela devient de plus en plus urgent

La deuxième stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens comprend des actions de recherche, d’expertise, d’information du public et de réflexion sur leur encadrement réglementaire. Elle fixe des grands objectifs stratégiques qui guideront l’action des pouvoirs publics et comprend un plan d’actions détaillé, qui fixe les modalités de mise en œuvre et  mesures phares accompagnant cette stratégie.

L’expertise des substances PE sera poursuivie et renforcée. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) devra expertiser 6 substances par an en 2019 et 2020, puis 9 à partir de 2021. Par ailleurs, Générations Futures salue le fait que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé doive désormais travailler de manière conjointe avec l’Anses pour dresser le bilan des substances pouvant présenter des propriétés de perturbation endocrinienne dans les cosmétiques, les dispositifs médicaux et les médicaments.

https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/2019.01.14_SNPE2_10points_0.pdf

L’aviation aura du mal à tenir ses engagements en matière de baisse des GES

Depuis des années, le secteur aérien promet de réduire ses émissions de gaz à effet de serre ou de particules, ses nuisances sonores.’ C’est l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI)qui l’annonce annonçant qu’elle aura du  mal à tenir ses engagements.

L’agence onusienne en charge de l’aviation civile évalue le bilan environnemental du trafic commercial vers le milieu du siècle qui s’annonce catastrophique. Avec le triplement annoncé du trafic commercial entre 2015 et 2045 et malgré les progrès techniques escomptés (dans la motorisation ou les carburants), la consommation de carburants devrait, elle aussi, s’envoler.

Les rejets d’oxydes d’azote (NOx) en haute altitude pourraient également tripler, et quadrupler à basse altitude. Une moindre croissance des émissions de particules fines est attendue à proximité des aéroports.

Les dangers des écrans pour nos enfants par Michel Desmurget

Michel Desmurget  docteur en neurosciences et directeur de recherche à l’Inserm, auteur de TV Lobotomie (Max Milo, 2011)vient de faire paraitre un nouveau livre alerte: La Fabrique du crétin digital.

La consommation du numérique sous toutes ses formes – smartphones, tablettes, télévision, etc. – par les nouvelles générations est astronomique.

Dès 2 ans, les enfants des pays occidentaux cumulent chaque jour presque 3 heures d’écran. Entre 8 et 12 ans, ils passent à près de 4 h 45. Entre 13 et 18 ans, ils frôlent les 6 h 45. En cumuls annuels, ces usages représentent autour de 1 000 heures pour un élève de maternelle (soit davantage que le volume horaire d’une année scolaire), 1 700 heures pour un écolier de cours moyen (2 années scolaires) et 2 400 heures pour un lycéen du secondaire (2,5 années scolaires).
Contrairement à certaines idées reçues, cette profusion d’écrans est loin d’améliorer les aptitudes de nos enfants. Bien au contraire, elle a de lourdes conséquences : sur la santé (obésité, développement cardio-vasculaire, espérance de vie réduite…), sur le comportement (agressivité, dépression, conduites à risques…) et sur les capacités intellectuelles (langage, concentration, mémorisation…). Autant d’atteintes qui affectent fortement la réussite scolaire des jeunes.
« Ce que nous faisons subir à nos enfants est inexcusable. Jamais sans doute, dans l’histoire de l’humanité, une telle expérience de décérébration n’avait été conduite à aussi grande échelle », estime Michel Desmurget. Ce livre, paru au Seuil est une première synthèse des études scientifiques internationales sur les effets réels des écrans, est celui d’un homme en colère. La conclusion est sans appel : attention écrans, poisons lents !

L’additif E 171 de dioxyde de titane interdit à compter du 1/01/2020

Une mesure de santé publique bienvenue ,  annoncée par le ministre de l’économie Bruno Le Maire.Le colorant E171 sera interdit dans les aliments (confiseries,…) à compter du 1er janvier 2020. Le E171 est un additif alimentaire utilisé pour ses propriétés colorantes et opacifiantes dans de nombreux produits alimentaires.

De nombreuses associations apprécient cette décision même si elles restent dubitatives quant à son utilisation dans des médicaments et des produits d’hygiène.

Pour rappel, l’additif E171, à base de dioxyde de titane sous forme nanoparticule, est estimé comme potentiellement dangereux. Un avis récent de l’ANSES dit être  impossible de se prononcer sur l’innocuité de cette substance. Cependant on peut noter que cette substance « le E171 pénètre la paroi de l’intestin et se retrouve dans l’organisme ». Des « troubles du système immunitaire » se sont alors déclarés. Et « des lésions (…) dans le côlon, un stade non malin de la cancérogenèse, chez 40% des animaux exposés ont été retrouvées ».

AVIS de l’Anses relatif aux risques liés à l’ingestion de l’additif alimentaire E171