Tous les articles par Jacqueline Collard

L’incendie chez Lubrizol à Rouen nous laisse perplexe malgré les informations transmises

Environ 500 000 installations sont « classées pour la protection de l’environnement » (ICPE). Et 1 379 ICPE présentant des « risques d’accidents majeurs impliquant des substances dangereuses » sont rangées dans la catégorie Seveso. Parmi ces sites Seveso, 744 sont estampillés « seuil haut », en raison de la quantité très importante de matières dangereuses qu’ils exploitent. C’est le cas de l’usine Lubrizol. Dans notre région  AURA nous sommes particulièrement dotés avec plus de 180 sites Sévéso ( 105 seuils haut et 76 seuils bas). Le protocole  SEVESO est une directive européenne pour identifier les sites potentiellement dangereux et établir un plan de sécurité pour chacun. Ces sites sont soumis à des contraintes, comme par exemple la mise en place d’un plan de prévention des risques technologiques( PPRT), et sont très contrôlés. En cas d’accident industriel, l’entreprise touchée déclenche un plan organisationnel interne (POI) pour faire face elle-même à l’incident. C’est la première responsable de ce qu’il se passe sur son site.

En Isère nous en dénombrons 52 et 44 dans le Rhône principalement. La répartition par département est trés inégale.

L’incendie qui s’est déclaré dans la nuit du 25 au 26 septembre  dans l’usine Lubrizol (usine pétrochimique classée SEVESO seuil Haut) a produit un panache de fumée noire de plus de 20 kms pendant des heures durant. Les riverains ont constaté l’apparition d’une couche de suie grasse dans toute l’agglomération et dans les communautés aux alentours. Des résidus se sont retrouvés très loin de la région rouennaise en direction du Nord Est où les vents ont propagé le nuage.

La préfecture de Seine maritime a publié un tableau, annoncé comme « exhaustif », des substances impliquées dans l’incendie, tel que communiqué par Lubrizol. Selon ces données, pas moins de 5 262 tonnes de produits dangereux sont partis en fumée, dont une grande partie d’hydrocarbures. L’usine produisant essentiellement des additifs multi-usages, à partir de produits pétroliers.

Les informations publiées par la Préfecture  nous permettent également de connaître les mentions de danger et les  conseils de prudence  associés à chaque substance ou mélange. Ces mentions obligatoires sont définies par le règlement européen relatif à la classification, à l’étiquetage et à l’emballage des substances et des mélanges chimiques, dit « classification CLP ».

Sur la base de la liste publiée par la préfecture, les autorités sanitaires doivent élaborer un plan de prélèvements pour procéder à une évaluation quantitative des risques sanitaires, qui doit durer plusieurs semaines a expliqué la préfecture

Communiqué n°1 – Liste des produits présents dans l’entrepôt 

Ainsi que le Premier ministre l’a annoncé ce jour devant la représentation nationale, la liste des produits présents dans l’entrepôt LUBRIZOL de ROUEN au moment de l’incendie est publiée.

Les produits chimiques présents dans les principaux additifs multiusages sont publiés. La nomenclature complète des produits est également jointe.

Les 479 fiches de sécurité sont aussi mises en ligne. Elles précisent les caractéristiques des produits et les risques associés, notamment en cas de combustion.

Communication 02 octobre 2019

Résultats d’analyses INERIS :

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Le Ministère vient de publier les Objectifs du développement durable 2030

Le Ministère de la transition écologique et solidaire ( MTES) a présenté les 24 et 25 septembre au sommet de New York les enjeux et des priorités de la France en matière d’ODD pour 2030.

La stratégie repose sur 6 piliers: une transition juste, une société bas carbone, la promotion d’éducation tout au long de la vie, la santé, la participation citoyenne et l’action européenne et internationale.

« Si nous ne voulons pas que ce texte soit une stratégie de papier, trois points me semblent essentiels », a déclaré la ministre Élisabeth Borne, la Ministre de la Transition écologique en présentant, le 20 septembre, la feuille de route devant les acteurs engagés dans la démarche. Selon elle, il s’agit « d’abord, de reconnaître ensemble que l’Agenda 2030 soit notre référentiel commun du développement durable. Ensuite, de fédérer une communauté d’actions pour les ODD. De l’individu au collectif. Et pour cela les territoires seront indispensables. Enfin, il nous faut faire de l’Agenda 2030 un outil d’évaluation et de débat, et y associer les citoyens et les parlementaires pour nourrir le débat démocratique ».

Pour répondre notamment à l’enjeu des sociétés bas carbone et agir en faveur du climat et de la biodiversité, le Gouvernement met en avant, dans sa stratégie, plusieurs textes réglementaires en cours d’adoption.

Les jeux vidéo et les enfants

Les jeux vidéo font désormais partie de la vie quotidienne des enfants et adolescents français. En effet, 75% des Français considèrent le jeu vidéo comme un loisir pour toute la famille. En 2018, 51% des Français jouent régulièrement au jeu vidéo, la moyenne d’âge du joueur est de 39 ans et 47% des joueurs sont des femmes.

L’augmentation de puissance des ordinateurs améliore la qualité du graphisme et Internet permet de jouer à plusieurs à distance : le jeu vidéo s’est ainsi fortement  développé.

De nos jours, les jeux vidéo font partie de l’univers des enfants, souvent dès leur plus jeune âge. Les enfants ont accès à ces jeux sur différentes plateformes : l’ordinateur, les consoles de jeux, les tablettes ou le smartphone. Selon l’enquête Pelleas (1), menée auprès de 2000 élèves de région parisienne (de la 4e à la première), 14 % des jeunes joueurs auraient une pratique addictive problématique. Cet ordre de grandeur dépend beaucoup de la définition de l’addiction, mais l’étude a le mérite de donner des informations sur les conséquences du jeu sur la vie des jeunes. Chez ces 14 % de joueurs considérés comme « problématiques », 71 % disent eux-mêmes avoir négligé d’autres activités comme l’école ou le sport. La moitié de ces jeunes indiquent se coucher après minuit la veille d’un jour d’école. Comme l’indique l’OFDT (2), l’évolution du jeu entraîne « une plus grande accroche du joueur, maintenu en état de stimulation par des règles de plus en plus engageantes ».  Les jeunes dont les relations sont les plus dégradées avec leurs parents sont aussi ceux qui sont le plus souvent concernés .

Il faut rester vigilant et encadrer l’utilisation des jeux vidéo, car ils comportent des pièges qui peuvent nuire au développement et à la santé de l’enfant. Il est important de surveiller de près le contenu des jeux vidéo auxquels joue l’enfant. De nombreuses études font d’ailleurs un lien entre la violence de certains jeux vidéo et l’éventail de comportements que l’enfant est susceptible d’adopter par la suite. Lorsqu’un enfant joue à des jeux vidéo pendant une longue période, la dopamine contenue dans son cerveau est alors utilisée, la dopamine est un messager chimique lié, entre autres, à l’attention, au plaisir et à la motivation celle ci est nécessaire à l’activité normale du cerveau. La luminosité dégagée par les différents écrans tient le cerveau éveillé en réduisant le taux de mélatonine, l’hormone régulatrice du sommeil.

Afin de minimiser les risques liés à l’utilisation des jeux vidéo quelques recommandations :

  • Encadrez le temps d’utilisation. Il est recommandé de limiter le temps d’exposition aux écrans (télévision, jeux vidéo, Internet) à un maximum de 2 heures par jour pour les enfants de 5 à 11 ans.
  • Évitez la présence d’écrans et de consoles dans la chambre de votre enfant, car son activité de jeu est très difficile à contrôler après l’heure du coucher, les installez  à un endroit plus central de votre maison (ex. : salon, salle de jeu). Ainsi, votre enfant n’a pas à s’isoler pour s’adonner à son loisir et vous pouvez en plus avoir un œil sur les choix de jeux de votre enfant.

1) PELLEAS est un Programme d’Etude sur les Liens et L’impact des Ecrans sur l’Adolescent Scolarisé :  enquête PELLEAS : http://www.ofdt.fr/enquetes/pelleas/

2) En 2018, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), le service médical du rectorat de Toulouse avec le support de l’UMR1027 Inserm-Université Toulouse III et la contribution de l’éducation nationale (DGESCO, DEPP), ont réalisé l’« Enquête nationale en Collège et en Lycée chez les Adolescents sur la Santé et les Substances (hbsc-espad) »

Un rapport du Giec sur les océans et la cryosphère

Un nouveau rapport spécial du Giec spécifique aux océans, nous alerte sur la montée irrémédiable des océans et les données  expriment une idée des menaces qui sont annoncées pour la fin du siècle, en nous annonçant  l’amplification des phénomènes. Or les chercheurs soulignent “Toutes les personnes sur Terre dépendent directement ou indirectement de l’océan et de la cryosphère”.

En moyenne globale, le niveau de la mer monte de 1,4 mm par an (mm/an) depuis le début du XXe siècle, et la vitesse est trois fois plus rapide dans certaines régions du Pacifique. Avec l’accroissement du réchauffement, le rythme moyen global de la montée des eaux s’est considérablement accéléré. Depuis 2006, souligne la synthèse du rapport SROCC, la mer monte, en moyenne, de 3,6 mm/an. «Ce qui est sans précédent au siècle dernier.» A elle seule, la fusion des glaciers et des calottes polaires fait grimper de 1,8 mm le niveau des eaux marines.

Le réchauffement des eaux et cette montée inexorable augmentera encore la puissance des ouragans et les inondations des rivages littoraux et donc les zones tropicales connaitront plus encore  d’ événements climatiques  violents.

Special Report on the Ocean and Cryosphere in a Changing Climate

Sommet sur le climat à New York, du 23 au 25 septembre

Le sommet de l’ONU  pour le climat, qui s’est tenu  à New York ce lundi 23 septembre, est le point de départ d’un long processus puisque en 2020 les pays devront présenter leurs efforts en matière de baisse des émissions de GES suite à l’accord de Paris de 2015.

Or depuis des mois, les manifestations pour le climat bousculent les États avec des mobilisations inédites, leurs slogans font écho aux alarmes lancées et relancées, ces derniers mois, par les scientifiques, qui ne sont pas assez entendus. Et le  22 septembre, en avant première de ce sommet l’organisation météorologique mondiale, le Programme des Nations Unies pour l’environnement, Projet mondial sur le carbone et le GIEC ont indiqué de concert que nous battons tous les records de concentration de gaz à effet de serre, de réchauffement, d’acidification des mers. Les prochaines modélisations climatiques, sur lesquelles se basera le prochain rapport d’évaluation du GIEC, montrent une plus grande instabilité climatique que prévu.

Les promesses gouvernementales (contributions nationales volontaires, les NDC) «réduiront les émissions mondiales en 2030 d’un maximum de 6 GtéqCO2 par rapport à la poursuite des politiques actuelles», soulignent les experts de l’ONU. «Ce niveau d’ambition doit être multiplié par trois environ pour respecter la limite de 2 °C et approximativement par cinq pour respecter celle de 1,5 °C.»

En France c’est 66% qui  estiment  que le gouvernement n’est fait pas assez  c’est donc à nous citoyens de s’engager pour de profonds changements

Malheureusement ce sommet n’a pas répondu aux attentes et n’a pas  rempli les demandes du secrétaire général de l’ONU, qui avait appelé les États à venir avec des « plans concrets et réalistes et non pas des discours » pour réduire drastiquement leurs rejets carbonés et sortir du charbon. « Est-ce que cela a du sens de donner des milliers de milliards aux industries fossiles et à la construction de nouvelles centrales à charbon ? », a interrogé Antonio Guterres en ouvrant le sommet, répétant que « le coût le plus élevé est celui de l’inaction ».

Finalement peu de pays ont annoncé un réel renforcement de leurs ambitions climatiques.