Tous les articles par Jacqueline Collard

Le canal de Bourgogne fermé pour sécheresse

Après des fermetures partielles intervenues durant l’été, Voies Navigables de France (VNF) a annoncé que le canal de Bourgogne de 242 km de long, sera entièrement fermé à la circulation à compter du 15 octobre. Un arrêt précoce dû à la sécheresse.

Les ressources d’alimentation en eau du canal arrivent à leurs limites. Nous n’avons plus d’eau pour assurer la navigation sur l’ensemble du linéaire », explique Antoine Chardonnal, responsable de la gestion du Canal de Bourgogne au sein de VNF. Cet été caniculaire avait déjà été marqué par des interruptions. Mais, comme la pluie se fait toujours attendre, VNF a décidé d’avancer la fermeture hivernale d’une quinzaine de jours par rapport à une année normale.

Les plaisanciers devront donc changer d’itinéraire sous peine de rester bloqués en Bourgogne. Certains ont même fait le choix d’y faire leur hivernage. On imagine facilement l’impact économique  sur les chantiers fluviaux ou les mouillages de la région.

La Méditerranée impactée fortement par le changement climatique

Un rapport vient d’être présenté à Barcelone  par un comité d’experts du Giec (réseau MEDECC.  Mediterranean experts on climate and environmental changes network)

Il souligne une montée des températures  du bassin méditerranéen plus importante que pour les autres secteurs du globe : la température  s’est déjà réchauffée de 1,5 ° C depuis le début de l’ère préindustrielle (1880-1899), contre 1,1°C en moyenne dans le monde.

 En voici la synthèse :

Depuis quelques temps, les changements climatiques s’intensifient et exacerbent les problèmes environnementaux du bassin méditerranéen qui sont causés par les effets combinés des modifications de l’utilisation des sols, de l’augmentation de la pollution et de la dégradation de la biodiversité.
Dans la plupart des domaines d’impact (comme l’eau, les écosystèmes, la nourriture, la santé et la sécurité), les changements actuels et les futurs scénarios révèlent systématiquement d’importants risques accrus dans les décennies à venir.
Les politiques de développement durable des pays méditerranéens doivent réduire ces risques et envisager des options d’adaptation. Cependant, ces derniers ne disposent pas actuellement des informations nécessaires pour le faire, notamment dans les régions les plus vulnérables du sud de la Méditerranée où les systèmes d’observation systématique et les modèles d’impact sont plus rares. Des efforts spécifiques sont actuellement mis en œuvre pour compiler les connaissances scientifiques existantes dans différentes disciplines afin de mieux comprendre les risques encourus. Ces efforts sont coordonnés par le réseau d’experts méditerranéens sur les changements climatiques et environnementaux (MedECC) avec le soutien de l’Union pour la Méditerranée et le Plan Bleu (Centre d’activités régionales du PNUE/PAM).
Ce document présente les conclusions préliminaires de l’évaluation :

http://www.medecc.org/wp-content/uploads/2018/12/MedECC-booklet_FR.pdf

Le Ministère de la transition écologique et solidaire publie l’inventaire des accidents technologiques de l’année 2018

L’année 2018 a été marquée par 1 112 accidents technologiques, contre 827 en 2016

Ce constat réalisé par le bureau d’analyse des risques et pollutions industriels (Barpi) du ministère de la Transition écologique et solidaire montre une augmentation substantielle de l’accidentologie et en particulier dans les  établissements Seveso. Les départements les plus accidentogènes en 2018 ont été les Bouches-du-Rhône, le Rhône et la Seine-Maritime.

Les causes prépondérantes sont liées à l’organisation des contrôles et au choix des procédés, suivis par l’identification des risques et la rédaction des consignes. Mais le service du ministère de la Transition écologique et solidaire pointe aussi la progression de la mauvaise prise en compte du retour d’expérience. Ce qui pose aussi la question de la baisse des contrôles par les services de l’État. En février, le chef du service des risques technologiques avait annoncé l’augmentation de la « présence terrain » des inspecteurs, jugée en trop forte baisse. Selon les chiffres divulgués en mars 2019, le nombre d’inspecteurs des installations classées s’élevait à 1 607 en 2018 contre 1 627 en 2016. Ces fonctionnaires ont effectué 18 196 inspections en 2018 contre 30 000 en 2006. Soit une baisse de 39 % en douze ans.

L’accident chez Lubrizol à Rouen en est la parfaite illustration et la difficulté des services de la Dreal d’obtenir des actions pertinentes lors de leurs inspections peut de fait favoriser les risques déjà fort nombreux sur les sites classés SEVESO. D’autant que l’on sait désormais que le site de stockage mitoyen  contenant des produits Lubrizol et Total n’avait pas de statut SEVESO tout en stockant des produits en grande quantité toxiques et inflammables.

Le Président de Suez s’inquiète sur les pénuries probables d’eau dans le Monde

Jean-Louis Chaussade, président du conseil d’administration de SUEZ, est le  groupe français de gestion de l’eau et des déchets. En 2018, l’ONU l’avait  nommé « pionnier » des objectifs de développement durable (ODD), au titre de « l’action climatique par la gestion efficace des ressources dans les secteurs de l’eau et des déchets ».

Croissance démographique, développement économique et évolution des modes de consommation… La demande mondiale en eau devrait augmenter de 20 à 30 % par rapport au niveau actuel d’ici 2050, selon le rapport annuel de l’ONU. Dans le même temps, le réchauffement climatique risque de compliquer le renouvellement des ressources en eau, avec des périodes de sécheresse à l’avenir plus longues.

Notre pays la France, en zone tempérée, a connu cette année des périodes critiques en particulier l’hiver dernier, les nappes phréatiques ne se sont pas rechargées parce qu’il a peu plu au printemps dernier, qu’ensuite, nous avons eu un été extrêmement sec et que nous terminons l’été avec des ressources en eau faible, avec des qualités et des ressources insuffisantes pour aborder l’année qui vient et donc, il est indispensable qu’il se mette à pleuvoir cet hiver si nous voulons avoir un été raisonnable l’année prochaine.

Il ajoute en annonçant « Il y a des pays dans lesquels l’eau va devenir un problème majeur ». « Il y a déjà eu des exemples… L’Australie, par exemple, a du construire beaucoup d’usines de dessalement, mais si vous prenez l’Afrique du Sud récemment, le Cap a vécu une période extrêmement intense de sécheresse, vous avez eu aussi la Californie, et puis, plus globalement, vous avez des pays comme l’Inde ou la Chine, où les ressources en eau, compte tenu de la disponibilité de l’eau d’une part et par ailleurs, de la population et de sa croissance, auront dans un avenir proche des difficultés à gérer les volumes d’eau disponibles. »

Déficit d’information pour le déploiement de la 5G

Nous relayons le communiqué de presse transmis par le Parlement européen par la voix de

Michèle Rivasi députée européenne Verts/EELV !

Bruxelles, 9 octobre 2019

 DÉNI DE DÉMOCRATIE DANS L’ACCÈS AUX INFORMATIONS SUR LA 5G !

Aujourd’hui, les États membres, avec le soutien de la Commission et de l’Agence européenne pour la cybersécurité, ont publié un rapport sur l’évaluation coordonnée des risques liés à la cybersécurité dans les réseaux de cinquième génération (5G). La Conférence de presse du Conseil et de la Commission s’est exceptionnellement déroulée à huis-clos, l’accès étant limité et réservé aux seuls journalistes. Les eurodéputés verts Michele Rivasi et Klaus Buchner, préoccupés par l’impact de la 5G sur les citoyens européens, se sont vus refuser l’entrée à la salle de presse.

Déclaration de Michèle Rivasi, spécialiste des questions de santé publique et de pollutions industrielles :

« Il est inacceptable que le Conseil ferme la porte avec la Commission à des représentants élus par les citoyens européens qui souhaitent assister à une conférence de presse. Qu’est-ce qui est secret sur la 5G ?

En quoi cette information donnée aux journalistes est confidentielle au point de refuser l’entrée de la salle de presse à des élus européens ou à leurs représentants ? Cette étude d’impact sur la cybersecurité de la 5G est un premier pas, mais elle ne représente qu’une vision partielle de l’évaluation des risques. Où est l’étude d’impact biologique et environnementale de la 5G que nous demandons, et que d’autres services de la Commission demandent également depuis plusieurs mois ? Nous exigeons que la Commission européenne applique le principe de précaution sur la 5G et gèle tout déploiement de cette technologie sans une évaluation du risque incluant l’impact sur le vivant et la biodiversité. »

Déclaration de Klaus Buchner, expert des technologies de surveillance et de spyware :

« L’accès à l’infrastructure 5G permet une cybersurveillance quasi parfaite. Le Parlement européen et le Conseil prévoient de limiter l’exportation de technologies de cybersurveillance aux régimes autoritaires. À cette fin, de difficiles négociations ont commencé entre les deux institutions. Apparemment, la Commission européenne et le Conseil ne font pas confiance au Parlement. Ils cachent leur position sur la cybersécurité jusqu’à ce qu’elle soit publiée dans les journaux. »