Tous les articles par Jacqueline Collard

Révision du plan de protection de l’atmosphère de Grenoble en cours

L’agglomération grenobloise fait l’objet de dépassements de seuils réglementaires concernant plusieurs polluants et à savoir : les particules fines (PM10 ), le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone
Il existe ainsi des procédures précontencieuses en cours pour les PM10 et le NO2.

Les zones les plus exposées à la pollution atmosphérique sont : le « cœur » de l’agglomération, le fond des vallées formant l’Y grenoblois et les bandes de proximité des grandes infrastructures routières.

Les secteurs d’activité responsables de la pollution aux particules fines (PM10) sont :

  • le chauffage au bois individuel non performant : 45 % des émissions de PM10 en moyenne sur l’année et jusqu’à 75 % les jours de grand froid,
  • les transports routiers : 26 %. Il convient de noter que le trafic est responsable de la « surexposition » des populations résidant en bordure immédiate des axes routiers. Par ailleurs, pollution au dioxyde d’azote est majoritairement liée au trafic routier.
  • l’industrie : 26 %.

Les transports routiers sont responsables de 52 % des émissions de dioxyde d’azote (NO2).

Ainsi, le chauffage au bois individuel non performant et les transports routiers constituent, sur le territoire de Grenoble-Alpes Métropole, les principaux leviers d’amélioration de la qualité de l’air. En outre, la conception de l’urbanisme est un élément de maîtrise de l’exposition de la population à la pollution atmosphérique.

Le second PPA de la région grenobloise, a été adopté  le 25 février 2014, il a pour objectif l’amélioration de la qualité de l’air et la mise en place d’actions visant à diminuer les concentrations en particules fines et en oxydes d’azote dans l’air ambiant aux conséquences néfastes sur la santé des citoyens. Celui ci est en cours de révision.

Le PPA est décliné en 22 actions et selon 4 leviers d’action majoritaires .

Depuis  Grenoble Alpes Métropole a été lauréate de l’appel à projet « Ville respirable en 5 ans » et engagée dans le Fond Air.

Le comité de pilotage de révision du PPA de l’agglomération grenobloise acte les décisions importantes permettant la bonne marche du projet et assure le suivi de l’avancement des différentes mesures qui y sont identifiées. La dernière session s’est déroulée à la préfecture de l’Isère le 19 mars 2019.
Cette session a permis de dresser l’état d’avancement des différentes actions du PPA.

Avicenn nous a permis d’échanger sur la présence de nanoproduits dans les eaux

Souvent présents dans notre quotidien, assimilés à des produits courants,  que ce soit dans l’alimentation, les cosmétiques, les textiles, ces nanoproduits ajoutés intentionnellement ne sont pas sans poser des questions sur leur présence dans les eaux usées ou les eaux de déversement industriels.

Depuis 2010, Avicenn documente les parties prenantes impactées par le commerce des nanotechnologies. Enfin déclarées depuis 2013 en France, les quelques 450 000 tonnes fabriquées sont à minima ce qui circule dans nos quotidiens, et les étiquetages sont très loin de permettre un choix éclairé pour les utilisateurs finaux, et le registre R-Nano qui devrait être obligatoirement renseigné par les producteurs, distributeurs ne l’est pas à la hauteur de ce qui devrait l’être.

Une veille citoyenne engagée en 2008  par cette association qui continue, et ce  d’autant plus nécessairement face à aussi peu de transparence, que vous pouvez suivre sur http://veillenanos.fr

Journée Naneau à Valence

Le lien vers notre Dossier « Nano et Eau » : http://veillenanos.fr/wakka.php?wiki=NanoEau

Comment savoir si les produits que nous achetons sont concernés ? Quels bénéfices ? Quels risques ? Quelles améliorations nécessaires du registre R-nano ?

Le « top 5 » des substances cumulées les plus mises sur le marché •(en masses importées et produites) est le suivant :

1 – noir de carbone : 100 000 tonnes

2 – dioxyde de silice : 100 000 tonnes

3 – carbonate de calcium : entre 10 et 100 000 tonnes

4 – dioxyde de titane : entre 10 et 100 000 tonnes

5 – boehmite : entre 1 et 10 000 tonnes

Une baisse des GES inattendue pour des raisons économiques

Deux études publiées indépendamment récemment dans la revue Environmental Research Letters (Schierhorn et al, Zipper et al) ont montré les effets positifs sur l’environnement de cette transformation brutale de l’agriculture dans l’ex-URSS suite au changements de politique et ce avec un recul de plus de 30 ans. Ce constat apporte des éléments importants dans la réflexion de nos choix de consommation pour limiter les effets du changement climatique.

En effet l’équipe de Florian Schierhorn, du Leibniz Institute of Agricultural Development in Transition Economies, a révélé une baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant de l’élevage à partir de 1991 et jusqu’en 2011. Il ajoute : «Dans les années 1990, il y a eu une chute de l’élevage. Les gens ont donc ont abattu les bêtes pour les consommer ou les vendre et ils n’ont pas renouvelé les cheptels.» Il ajoute : «La chute des émissions de gaz à effet de serre dans les pays de l’ex-URSS est un phénomène bien connu , par ailleurs les subventions allouées à une agriculture productiviste dans les kolkhozes ont disparu, de ce fait les exploitations sont ainsi devenues plus petites avec beaucoup de terres laissées en jachères.

Cette étude est « la première qui combine l’impact de la séquestration carbone liée à l’abandon des terres, et les changements dans la consommation. Nous avons vérifié que la réduction de la production de viande, et en particulier de bœuf, a conduit à une baisse significative de gaz à effets de serre ». il poursuit : « Le système était largement subventionné. Après l’effondrement, le prix du bœuf a explosé, les gens se sont tournés vers la consommation de porc, de volaille, mais ont aussi remplacé la viande par du blé et des légumes. Les potagers sont devenus de plus en plus populaires. »

Une nouvelle étude concernant la toxicité des fongicides SDHI

Dans la revue américaine Plos One, une équipe de chercheurs français met en évidence que le processus respiratoire de cellules humaines, d’abeilles et de vers de terre est également affecté en culture par ces SDHI.

Ces chercheurs avaient déjà lancé en avril 2018 un appel mettant en garde contre les SDHI, mais cette étude « fournit des données chiffrées et démontre que ces produits n’ont aucune spécificité », affectant des organismes au-delà des seuls champignons visés, a déclaré à l’AFP Pierre Rustin, directeur de recherche émérite au CNRS et premier auteur de l’étude. Chez l’être humain, un disfonctionnement d’une enzyme clé de la chaîne respiratoire, la succinate déshydrogénase (SDH), est associé à de graves pathologies. De nombreux traitements fongicides employés dans les parcelles agricoles ou sur les terrains de sport, agissent en bloquant l’activité de la SDH de champignons parasites, et de ce fait empêchent leur développement. Ces composés, inhibiteurs de la SDH, sont appelés SDHI. Des scientifiques français1 viennent de mettre en évidence que huit molécules fongicides SDHI commercialisées en France ne se contentent pas d’inhiber l’activité de la SDH des champignons, mais sont aussi capables de bloquer celle du ver de terre, de l’abeille et de cellules humaines, dans des proportions variables. En effet, l’équipe de recherche dirigée par Pierre Rustin, directeur de recherche émérite du CNRS, a montré que les SDH de 22 espèces différentes étaient très similaires, en particulier dans les zones ciblées par les SDHI. Enfin, les chercheurs et chercheuses ont montré que les conditions des tests réglementaires actuels de toxicité masquent un effet très important des SDHI sur des cellules humaines : les fongicides induisent un stress oxydatif dans ces cellules, menant à leur mort. Cette étude est publiée dans la revue PLOS ONE le 7 novembre 2019.

l’ONG Générations futures, très engagée dans la lutte contre tous les pesticides , a présenté  les premiers résultats d’une analyse à partir de données de la Répression des fraudes (DGCCRF) montrant que 7,34% des résidus de pesticides retrouvés dans les aliments végétaux en France en 2017 étaient des SDHI. Entre ces résultats et l’étude, « Générations Futures demande l’application du principe de précaution et donc le retrait des autorisations de mise sur le marché des produits contenant des substances actives de  produits contenant du boscalide et autres SDHis, à titre conservatoire », selon François Veillerette, directeur de l’ONG.

L’Agence de sécurité sanitaire (Anses), qui avait estimé en janvier qu’aucune alerte sanitaire n’était immédiatement justifiée, a souligné vendredi « poursuivre ses travaux concernant de potentiels effets de ces substances sur la santé en conditions réelles d’exposition » et avoir « demandé à l’Inserm de prendre en compte les données de cette publication, ainsi que d’autres publications récentes ».

Bibliographie :

Evolutionarily conserved susceptibility of the mitochondrial respiratory chain to SDHI pesticides and its consequence on the impact of SDHIs on human cultured cells. Paule Bénit, Agathe Kahn, Dominique Chrétien, Sylvie Bortoli, Laurence Huc, Manuel Schiff, Anne-Paule Gimenez-Roqueplo, Judith Favier, Pierre Gressens, Malgorzata Rak et Pierre Rustin. PLOS ONE, le 7 novembre 2019. DOI : 10.1371/journal.pone.0224132

Les PPRT ne sont pas tous mis en œuvre 16 ans après la loi Bachelot

Seize ans après la loi Bachelot, la totalité des plans de prévention des risques technologiques (PPRT) ne sont pas encore tous approuvés, malgré les rappels récurrents des ministres de l’Environnement. Conçus après l’accident AZF de Toulouse pour maîtriser l’urbanisation autour des sites Seveso seuil haut, l’accompagnement des riverains concernés s’est focalisé, jusque-là, sur les seules habitations, alors que plus de la moitié d’entre eux impacte des activités économiques voisines.

AmArIS et la métropole de Lyon sont allées à la rencontre des acteurs locaux pour dresser un état des lieux de ce qui est réalisé à ce jour par les entreprises concernées, et analyser les leviers et freins que celles-ci rencontrent. Il ressort, en effet, clairement de cette étude que les entreprises riveraines disposent d’un très faible niveau d’appropriation des enjeux des PPrT et de la culture du risque en général.

Un premier état des lieux de la mise en œuvre des prescriptions des PPRT par les activités économiques en 2017, la métropole de Lyon et AmArIS ont entrepris ensemble de collecter des témoignages sur le terrain, dans plusieurs territoires, pour mieux appréhender la façon dont les entreprises répondent aux obligations fixées dans le cadre des PPRT. L’objectif est aussi d’approfondir le rôle des collectivités dans l’accompagnement des entreprises impactées par les PPRT.

L’ordonnance du 22 octobre 2015 laisse le choix, aux responsables d’activités, des mesures à mettre en œuvre pour protéger les salariés et visiteurs. elle permet donc d’envisager d’autres solutions que des travaux de renforcement et ouvre la possibilité de traiter plus finement chaque situation.

Parmi les documents produits dans le cadre de cette démarche, ce sont les fiches expériences qui rendront compte, de façon synthétique, des bonnes pratiques développées dans les territoires. Ces fiches, actuellement en cours de production, prendront la forme de documents opérationnels et seront publiées régulièrement sur notre site internet.

Les fiches expériences sont classées en 5 catégories :

1. Mesures de protection
2. Information-sensibilisation
3. Accompagnement
4. Gouvernance
5. Coordination de la gestion de crise