Tous les articles par Jacqueline Collard

Message envoyé par Jean Jouzel à la Cop 25

Le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a mis en garde  les représentants des 196 délégations participant à la COP 25 de ne pas apparaître « comme la génération qui a enfoui sa tête dans le sable pendant que la planète brûlait »ce qui  est tout à fait justifiée.

Jean Jouzel complète : « Par ailleurs, les engagements volontaires pris dans le cadre de l’accord de Paris ne sont pas suffisamment ambitieux par rapport à l’objectif de stabilisation à long terme : il faudrait, entre 2020 et 2030, les multiplier par trois pour garder des chances de rester bien en-deçà de 2°C, et par cinq pour 1,5°C. C’est d’autant plus préoccupant que le rapport spécial du GIEC publié en 2018 plaide de façon claire pour ce second objectif et que les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter ».

Il ajoute « Un des objectifs de cette conférence est de relancer une dynamique qui conduise à un relèvement de l’ambition de l’Accord de Paris et à des engagements plus importants lors de la COP 26 qui se tiendra à Glasgow l’an prochain. Même si des négociations devraient avoir lieu tout au cours de l’année 2020, l’optimisme n’est pas de mise alors que, s’ils étaient entièrement respectés, les engagements actuels nous mettent sur une trajectoire d’un réchauffement supérieur à 3°C vers la fin du siècle. Les jeunes d’aujourd’hui auraient alors beaucoup de difficultés à s’y adapter, voire une impossibilité dans certaines régions du globe particulièrement vulnérables.

Il poursuit en enjoignant la nouvelle Présidente du conseil européen Ursula Von Der Leyen avec ce message « L’Europe doit se montrer ambitieuse en matière de lutte contre le réchauffement climatique et une première étape serait que tous les pays de l’Union Européenne adhèrent à l’objectif de neutralité carbone à horizon 2050. C’est une condition nécessaire, à l’échelle planétaire, pour espérer limiter ce réchauffement à 1,5°C par rapport aux conditions préindustrielles – soit un demi-degré par rapport à aujourd’hui – et préserver ainsi les capacités d’adaptation des populations et de la nature qui nous entoure dans la seconde partie de ce siècle et au-delà ».

Or demain mercredi 11 décembre, la Présidente présentera la première phase du Green deal européen. La commission devrait proposer ainsi la première « Loi Climat » européenne qui devrait entériner l’objectif de neutralité carbone pour 2050 d’ici mars 2020.

Nouvelle étude de l’UICN qui alerte du manque d’oxygéne dans les océans

Une étude publiée le samedi 7 décembre par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)met en évidence qu’en raison du réchauffement climatique, de l’acidification et de la surpêche, les océans souffrent aussi d’une perte en oxygène. A l’échelle mondiale, le taux d’oxygène dans les océans a diminué d’environ 2% entre 1960 et 2010, selon le rapport.

« Au fur et à mesure que les océans perdent leur oxygène, en se réchauffant, l’équilibre délicat de la vie marine se fragilise », avertit Grethel Aguilar, directrice générale par intérim de l’UICN. « Pour limiter la perte d’oxygène dans les océans, parallèlement aux autres effets dramatiques des changements climatiques, les dirigeants mondiaux doivent s’engager à réduire immédiatement et de manière substantielle leurs émissions », exhorte-t-elle, alors que se tient la COP25 sur le climat à Madrid.

Cette diminution de la teneur en oxygène des océans « a déjà commencé à modifier l’équilibre de la vie marine, favorisant les espèces tolérantes à l’hypoxie (les microbes, les méduses et certains calmars) au détriment d’espèces sensibles à l’hypoxie (comme de nombreuses espèces marines, dont la plupart des poissons) », constate l’UICN.Certaines espèces cruciales pour la pêche, comme les thons, les marlins et les requins, sont également « particulièrement sensibles à une faible teneur en oxygène en raison de leur grande taille et de leurs besoins énergétiques élevés ». D’autres espèces, comme celles vivant au fond des eaux, les varechs, les macroalgues, les coraux, les herbiers marins, les mangroves, les poissons, le plancton, les mammifères marins sont aussi concernées, énumère l’UICN.

La désoxygénation s’explique principalement par deux phénomènes: l’eutrophisation (prolifération de certains végétaux, en général des algues) « due au ruissellement des nutriments provenant des continents et aux dépôts d’azote provenant de l’utilisation de combustibles fossiles et le réchauffement des eaux océaniques dû au changement climatique », alors que les océans absorbent en partie les émissions de gaz à effet de serre générées par les humains.

Les perturbateurs endocriniens sous forme nanométriques ciblés par un nouveau rapport parlementaire

Un dernier rapport parlementaire demande que le principe de précaution soit appliqué pour préserver les femmes enceintes et allaitantes comme les jeunes enfants, et  tout particulièrement vis à vis des contenants plastiques et particulièrement des effets des nanoplastiques dispersés dans l’environnement. Or désormais il est reconnu que les perturbateurs endocriniens (largement présents dans les matières plastiques) peuvent générer des effets irréversibles sur la santé humaine pendant la vie fœtale.

« Les perturbateurs endocriniens sont une préoccupation croissante de nos concitoyens à laquelle, en tant que députés, nous nous devons d’apporter une réponse sur la base d’éléments scientifiques. Le travail de cette mission d’information permettra d’aboutir à des propositions concrètes pour notre santé, ambitieuses pour notre biodiversité et pragmatiques pour nos entreprises« , annonce la députée LREM Laurianne Rossi, co-rapporteure de la mission avec sa collègue Claire Pitollat.

Présidée par le député LR Michel Vialay, cette mission regroupe vingt députés des commissions du développement durable et des affaires sociales. Dans le cadre de ses travaux, qui ont démarré le 5 février et qui doivent se poursuivre jusqu’à l’automne, « un large panel d’acteurs institutionnels, scientifiques, industriels et associatifs sera auditionné« , annonce Mme Rossi.

Ce mercredi 4 décembre, la mission d’information, lancée en février 2019, a dévoilé les conclusions de son rapport, en commissions à l’Assemblée, qui formulent 50 recommandations. Ce rapport permettra d’alimenter les résultats de la mission la nouvelle « stratégie Perturbateurs endocriniens ».

Le charbon énergie fossile est loin d’être abandonné sur la planète

En pleine Cop 25, deux ONG environnementales dénoncent la responsabilité des grandes banques mondiales dans le développement des industries carbonées.

De grands groupes financiers ont apporté 745 milliards de dollars au cours des trois dernières années à 258 entreprises, développant des projets d’usines à charbon à travers le monde, selon des données fournies jeudi par les ONG environnementales Urgewald et BankTrack  , alors que depuis des années est  dénoncé l’impact faramineux des énergies fossiles dans le réchauffement climatique.

Depuis début 2017, 307 banques commerciales ont prêté directement 159 milliards de dollars à des entreprises impliquées dans des projets de centrales à charbon, pour une énergie parmi les plus polluantes de la planète.

Au total, il existe plus de 1 000 projets de centrales ou unités de production de charbon qui, s’ils se concrétisaient, ajouteraient 570 gigawatt au parc mondial de centrales à charbon, l’augmentant ainsi de 28%, impactant encore plus gravement le dérèglement climatique ce que déplorent ces ONG environnementales dans un communiqué conjoint avec un réseau mondial d’ONG partenaires.

Ces « actes sont une gifle à l’accord de Paris sur le climat », considère Greig Aitken de BankTrack.

Des conséquences graves sur l’environnement sont constatées depuis des années: les animaux n’en finissent pas de pâtir du réchauffement climatique, que celui-ci cause des sécheresses qui favorisent les incendies monstres en Australie, ou qu’il empêche la formation de la banquise, tant en Arctique qu’en Antarctique. Mais pour la gent humaine  n’oublions pas les immigrations climatiques toujours plus importantes par des habitants des zones impactées par de terribles sécheresses ou par la montée des eaux.

l’Etude Esteban donne ses résultats

Esteban est une  étude nationale de santé publique initiée par le PNSE2 dés 2012 par l’INVS. Elle vise notamment à mesurer notre exposition à certaines substances de l’environnement, à mieux connaître notre alimentation et notre activité physique et à mesurer l’importance de certaines maladies chroniques dans la population.
Construite pour être répétée tous les 7 ans environ, Esteban permet de recueillir, sur le long terme, des données précieuses pour développer une vision plus globale de la santé, qui associe environnement, alimentation, nutrition, activité physique et maladies chroniques.Les premières conclusions sont désormais exploitables. ll s’agit d’une étude transversale en population générale portant sur un échantillon aléatoire national
d’adultes et d’enfants résidant dans des ménages ordinaires, en France métropolitaine hors Corse (4 000 adultes âgés de 18 à 74 ans et 1 000 enfants âgés de 6 à 17 ans).

L’étude Esteban (étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition)est coordonnée avec l’étude individuelle nationale de consommation alimentaire (Inca3) de l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail (Anses) avec pour objectif de permettre une analyse des données nutritionnelles au niveau de grandes régions, et avec l’Institut national de
prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) dans le cadre du baromètre santé nutrition.

Les objectifs principaux de l’étude :
1. Estimer les niveaux d’imprégnation à des substances de l’environnement ayant un impact présumé et/ou observé sur la santé et établir des valeurs de référence,
2. Décrire les consommations alimentaires, l’activité physique, la sédentarité et l’état nutritionnel,
3. Estimer la prévalence de maladies chroniques (diabète, maladie rénale chronique, BPCO, asthme) et de facteurs de risque vasculaire (hypertension artérielle, dyslipidémies) et leur part non diagnostiquée chez l’adulte,
4. Estimer la prévalence de l’atopie, de l’asthme et des maladies allergiques chez les enfants.

Le terrain de l’étude a laissé place à son bilan, aux contrôles et nettoyage des données, aux dosages biologiques puis à l’analyse des données.

Fin 2019, tous les résultats du volet nutrition seront disponibles.

Les résultats du volet biosurveillance concernant les bisphénols, les phtalates, les retardateurs de flamme bromés, les perfluorés, les éthers de glycol et les parabènes sont publiés. Puis viendront à partir de la fin de l’année 2019, les résultats sur les métaux. Enfin, en 2020, seront disponibles, les résultats sur les pesticides, PCB, dioxines et furanes.

Les résultats concernant les maladies respiratoires et les allergies chez l’enfant seront publiés sous forme d’articles scientifiques.

Les résultats concernant la prévalence du diabète diagnostiqué et non diagnostiqué, ainsi que du prédiabète, seront publiés à partir de la fin de l’année 2019.

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