Tous les articles par Jacqueline Collard

La commission parlementaire conclut sur la chlordécone aux Antilles

Le chlordécone est un pesticide qui a été utilisé massivement pendant plus de vingt ans dans les plantations de ­bananes afin de lutter contre le charançon.

Il a été banni aux Etats-Unis dès 1975, classé cancérogène possible par l’Organisation mondiale de la santé en 1979, et ce n’est qu’en  1990 que la France a  décider de son interdiction et en 1993 pour l’étendre aux Antilles après trois ans de dérogations. Et il aura fallu 2008  pour que le premier « plan chlordécone » ait  été activé pour tenter de réduire l’exposition de la population à l’insecticide.

Une décennie plus tard, on constate la contamination des sols, les rivières et toute la chaîne alimentaire . Ainsi c’est la quasi-totalité des Antillais (95 % des Guadeloupéens et 92 % des Martiniquais, selon Santé publique France) qui sont imprégnés. L’exposition au chlordécone, est également reconnu comme un perturbateur endocrinien, il augmente les risques de prématurité, les troubles du développement cognitif et moteur des nourrissons ou encore de cancers de la prostate. Avec 227 nouveaux cas pour 100 000 hommes chaque année, la Martinique est la région du monde la plus touchée.

« L’État a fait subir des risques inconsidérés, au vu des connaissances scientifiques de l’époque, aux populations et aux territoires de Guadeloupe et de Martinique », pointe le rapport, qui souligne que « le maintien de la production bananière a trop souvent pris le pas sur la sauvegarde de la santé publique et de l’environnement ». Selon les éléments rassemblés par la commission d’enquête, l’Etat connaissait la dangerosité de la molécule et son caractère persistant dans l’environnement, dès 1969, et la reconnaissance du danger a été trop longtemps ignorée.

Des décisions sur l’interdiction des pesticides s’affirment sur le plan judiciaire

« Les produits phytopharmaceutiques constituent un danger grave pour les populations exposées », selon le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, qui autorise la ville d’Antony à interdire les pesticides sur son territoire, et justifient le recours à une mesure d’interdiction.

Paris, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille et Nantes, mais aussi Langouët (Ille-et-Vilaine), Puy-Saint-André (Hautes-Alpes), Villeneuve-d’Ascq (Nord), Antony (Hauts-de-Seine), Murles (Hérault) et Saint-Genis-Pouilly (Ain), entre autres : une cinquantaine de maires, de villages comme de grandes villes – ainsi que le département du Val-de-Marne –, ont décidé de protéger leurs concitoyens des pesticides de synthèse. Les uns ont tranché pour des zones tampons sans épandage, d’au moins 150 mètres, autour de toute habitation, les autres veulent bannir complètement l’usage de ces produits chimiques dans leur commune.

Or deux lois récentes limitent grandement leur usage en milieu urbain. La première, dite « loi Labbé », bannit, depuis le 1er janvier 2017, leur emploi dans l’entretien des espaces verts ouverts au public (jardins, parcs, forêts, promenades, voiries). La seconde étend cette interdiction aux jardiniers amateurs : depuis le 1er janvier 2019, ces derniers ne doivent plus employer chez eux que des phytosanitaires d’origine naturelle.

Suivons l’actualité qui démontre une prise de conscience grandissante de tous les acteurs de la société, qui espérons le protégera l’ensemble de la population et à commencer le monde agricole et les riverains.

Un étude de l’Inserm fait le lien entre cancer du sein et exposition aux polluants persistants (POP)

Une étude publiée récemment dans la revue Environnemental International  suggère un lien entre la présence de certains POP dans le tissu adipeux environnant la tumeur et l’agressivité de la maladie.

2 millions de patientes diagnostiquées avec un cancer du sein dans le monde avec une mortalité annuelle de 600 000 morts annuelle a mobilisé une nouvelle équipe de chercheurs français de l’Inserm.

 Le questionnement des chercheurs et médecins français à propos de cancers du sein en   ajoute une autre, non moins importante : les substances POP, omniprésentes à bas bruit dans l’environnement et la chaîne alimentaire, favoriseraient-elles l’agressivité de ces cancers ? « Notre résultat majeur est une augmentation du risque d’atteinte ganglionnaire associée à la concentration de trois POP, avec un risque particulièrement marqué pour les patientes en surpoids, dont l’indice de masse corporel est supérieur à 25, dit Meriem Koual ((AP-HP)). Cette précision est importante car cela concerne environ 50 % de la population. » Un lien avec la taille de la tumeur et le risque de récidive est également suggéré par ces travaux.

Les POP sont des substances de natures et d’usages divers – pesticides organochlorés (DDT, lindane, chlordécone…), résidus de combustion, retardateurs de flamme, agents imperméabilisants, etc. – qui, une fois dans l’environnement, s’accumulent dans la chaîne alimentaire en se stockant dans les graisses. Très stables, ils peuvent rester en circulation pendant plusieurs siècles.Ces trois POP suspectés d’accroître l’agressivité du cancer du sein et identifiés par les chercheurs sont la dioxine dite « de Seveso » (TCDD 2,3,7,8) et deux membres de la grande famille des PCB (polychlorobyphényles). Ces trois substances augmenteraient le risque d’une propagation des cellules cancéreuses aux ganglions lymphatiques, particulièrement chez les patientes en surpoids.

www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160412019314953?via%3Dihub

Environment International
Volume 132, November 2019, 105028

 

Le projet alimentaire interterritorial (PAIT) de la région alpine se finalise

Le PAIT de la région alpine en cours de construction et les Conseils de développement concernés nous l’ont présenté  avant qu’il ne soit  transmis au dispositif national.

Il s’agit de soutenir l’émergence de nouveaux projets alimentaires territoriaux, tels que définis aux articles L1 et L111-2-2 du Code rural et de la pêche maritime : « Les projets alimentaires territoriaux sont élaborés de manière concertée avec l’ensemble des acteurs d’un territoire et répondent à l’objectif de structuration de l’économie agricole et de mise en œuvre d’un système alimentaire territorial. Ils participent à la consolidation de filières
territorialisées à la lutte contre le gaspillage et la précarité alimentaires et au  développement de la consommation de produits issus de circuits courts, en particulier relevant de la production biologique. »

Le territoire concerné comprend 372 communes dont la commune centre, soit 750 000 habitants, comprenant les communautés d’agglomération du Grésivaudan, de Grenoble Alpes métropole, de celle du pays Voironnais,  du Trièves, des PNR de Chartreuse et du Vercors.

le PAIT est  un outil pour réussir une transition alimentaire avec  pour une gouvernance repensée et partagée intertérritoriale( SAAIT). Une gouvernance partagée a ainsi été mise en place avec des acteurs techniques des acteurs institutionnels, des communes et des EPCI, et enfin des associations

Ce projet est donc  porté par 7 partenaires publics, collectivités,et représentants de la société civile (à travers en particulier des conseils de développement) qui se sont associées pour porter une candidature unique pour des projets alimentaires territoriaux( PAT), conscients de l’importance et de l’urgence à agir. La priorité étant de lutter contre la pression foncière pour permettre une ré-territorialisation du système alimentaire en franchissant les limites administratives.

Les objectifs étant de favoriser la transmission du foncier agricole, de l’emploi agricole en augmentant ainsi les productions locales pour une meilleure qualité alimentaire. Les différents territoires de la région grenobloise (on comprend ceci au sens large associant la Métropole de Grenoble du Voironnais, du Grésivaudan, du Trièves et des 2 PNR limitrophes) ont engagé de longue date, des actions en faveur du développement de l’agriculture, de sa diversification, et de la mise en place de circuits courts de proximité.

http://rnpat.fr/wp-content/uploads/2019/07/rnpat-conf25juin19-obj3pait.pdf

Manque d’activité physique préjudiciable aux adolescents

Une étude parue dans la revue médicale The Lancet Child & Adolescent Health. porte sur 1,6 million d’adolescents dans 146 pays, les chercheurs ont constaté que plus de 80 % d’entre eux ne pratique même pas une heure d’exercice par jour, alors qu’ils passent plus de 4 heures sur un écran. Dans leur vie quotidienne, de nombreux adolescents ne fournissent que très peu d’efforts physiques et tout particulièrement les filles.

Pour parvenir à cette estimation, les chercheurs ont compilé des données recueillies dans le cadre scolaire auprès d’un grand nombre d’adolescents âgés de 11 à 17 ans et résidant dans 146 pays différents. « Ces jeunes ont répondu à des questionnaires sur leurs dépenses physiques au sens large, comprenant le sport mais aussi les déplacements actifs comme la marche ou les tâches domestiques », explique Regina Guthold, de l’OMS, auteure principale de l’étude.

A titre d’exemple, en 2016, la prévalence de l’inactivité physique des jeunes était de 78,4 % en Moldavie, 84,7 % au Pérou, 87 % en France. 87,5 % en Egypte, 93,4 % aux Philippines. De même, selon le dernier­­­­ ­rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), « à 15 ans, seulement 14 % des garçons et 6 % des filles exercent une activité physique quotidienne en France ». Or ce manque d’activités  met en danger la santé des adolescents : « Le manque d’activité physique entraîne un risque accru de surpoids et de maladies chroniques comme le diabète ou les douleurs de dos », détaille Chiara Testera, de la fondation Promotion Santé Suisse. « Pratiquer de l’exercice régulièrement est favorable au développement cognitif et donc à la capacité à apprendre, explique Regina Guthold. C’est aussi propice à l’établissement de liens sociaux. » Enfin, les études suggèrent que les ados actifs ont tendance à le rester à l’âge adulte.

L’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps) a réalisé en 2018 un état des lieux de l’activité physique et de la sédentarité des enfants et adolescents français, le Report Card. « Rarement la littérature scientifique a autant fait la promotion d’un mode de vie sain à tout âge. Pourtant, les statistiques n’ont de cesse de nous alerter sur une diminution de la pratique physique de nos enfants et adolescents, parallèlement à un accroissement toujours plus important de leurs comportements sédentaires », alertait ce document.