Tous les articles par Jacqueline Collard

Les perturbateurs endocriniens sous forme nanométriques ciblés par un nouveau rapport parlementaire

Un dernier rapport parlementaire demande que le principe de précaution soit appliqué pour préserver les femmes enceintes et allaitantes comme les jeunes enfants, et  tout particulièrement vis à vis des contenants plastiques et particulièrement des effets des nanoplastiques dispersés dans l’environnement. Or désormais il est reconnu que les perturbateurs endocriniens (largement présents dans les matières plastiques) peuvent générer des effets irréversibles sur la santé humaine pendant la vie fœtale.

« Les perturbateurs endocriniens sont une préoccupation croissante de nos concitoyens à laquelle, en tant que députés, nous nous devons d’apporter une réponse sur la base d’éléments scientifiques. Le travail de cette mission d’information permettra d’aboutir à des propositions concrètes pour notre santé, ambitieuses pour notre biodiversité et pragmatiques pour nos entreprises« , annonce la députée LREM Laurianne Rossi, co-rapporteure de la mission avec sa collègue Claire Pitollat.

Présidée par le député LR Michel Vialay, cette mission regroupe vingt députés des commissions du développement durable et des affaires sociales. Dans le cadre de ses travaux, qui ont démarré le 5 février et qui doivent se poursuivre jusqu’à l’automne, « un large panel d’acteurs institutionnels, scientifiques, industriels et associatifs sera auditionné« , annonce Mme Rossi.

Ce mercredi 4 décembre, la mission d’information, lancée en février 2019, a dévoilé les conclusions de son rapport, en commissions à l’Assemblée, qui formulent 50 recommandations. Ce rapport permettra d’alimenter les résultats de la mission la nouvelle « stratégie Perturbateurs endocriniens ».

Le charbon énergie fossile est loin d’être abandonné sur la planète

En pleine Cop 25, deux ONG environnementales dénoncent la responsabilité des grandes banques mondiales dans le développement des industries carbonées.

De grands groupes financiers ont apporté 745 milliards de dollars au cours des trois dernières années à 258 entreprises, développant des projets d’usines à charbon à travers le monde, selon des données fournies jeudi par les ONG environnementales Urgewald et BankTrack  , alors que depuis des années est  dénoncé l’impact faramineux des énergies fossiles dans le réchauffement climatique.

Depuis début 2017, 307 banques commerciales ont prêté directement 159 milliards de dollars à des entreprises impliquées dans des projets de centrales à charbon, pour une énergie parmi les plus polluantes de la planète.

Au total, il existe plus de 1 000 projets de centrales ou unités de production de charbon qui, s’ils se concrétisaient, ajouteraient 570 gigawatt au parc mondial de centrales à charbon, l’augmentant ainsi de 28%, impactant encore plus gravement le dérèglement climatique ce que déplorent ces ONG environnementales dans un communiqué conjoint avec un réseau mondial d’ONG partenaires.

Ces « actes sont une gifle à l’accord de Paris sur le climat », considère Greig Aitken de BankTrack.

Des conséquences graves sur l’environnement sont constatées depuis des années: les animaux n’en finissent pas de pâtir du réchauffement climatique, que celui-ci cause des sécheresses qui favorisent les incendies monstres en Australie, ou qu’il empêche la formation de la banquise, tant en Arctique qu’en Antarctique. Mais pour la gent humaine  n’oublions pas les immigrations climatiques toujours plus importantes par des habitants des zones impactées par de terribles sécheresses ou par la montée des eaux.

l’Etude Esteban donne ses résultats

Esteban est une  étude nationale de santé publique initiée par le PNSE2 dés 2012 par l’INVS. Elle vise notamment à mesurer notre exposition à certaines substances de l’environnement, à mieux connaître notre alimentation et notre activité physique et à mesurer l’importance de certaines maladies chroniques dans la population.
Construite pour être répétée tous les 7 ans environ, Esteban permet de recueillir, sur le long terme, des données précieuses pour développer une vision plus globale de la santé, qui associe environnement, alimentation, nutrition, activité physique et maladies chroniques.Les premières conclusions sont désormais exploitables. ll s’agit d’une étude transversale en population générale portant sur un échantillon aléatoire national
d’adultes et d’enfants résidant dans des ménages ordinaires, en France métropolitaine hors Corse (4 000 adultes âgés de 18 à 74 ans et 1 000 enfants âgés de 6 à 17 ans).

L’étude Esteban (étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition)est coordonnée avec l’étude individuelle nationale de consommation alimentaire (Inca3) de l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail (Anses) avec pour objectif de permettre une analyse des données nutritionnelles au niveau de grandes régions, et avec l’Institut national de
prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) dans le cadre du baromètre santé nutrition.

Les objectifs principaux de l’étude :
1. Estimer les niveaux d’imprégnation à des substances de l’environnement ayant un impact présumé et/ou observé sur la santé et établir des valeurs de référence,
2. Décrire les consommations alimentaires, l’activité physique, la sédentarité et l’état nutritionnel,
3. Estimer la prévalence de maladies chroniques (diabète, maladie rénale chronique, BPCO, asthme) et de facteurs de risque vasculaire (hypertension artérielle, dyslipidémies) et leur part non diagnostiquée chez l’adulte,
4. Estimer la prévalence de l’atopie, de l’asthme et des maladies allergiques chez les enfants.

Le terrain de l’étude a laissé place à son bilan, aux contrôles et nettoyage des données, aux dosages biologiques puis à l’analyse des données.

Fin 2019, tous les résultats du volet nutrition seront disponibles.

Les résultats du volet biosurveillance concernant les bisphénols, les phtalates, les retardateurs de flamme bromés, les perfluorés, les éthers de glycol et les parabènes sont publiés. Puis viendront à partir de la fin de l’année 2019, les résultats sur les métaux. Enfin, en 2020, seront disponibles, les résultats sur les pesticides, PCB, dioxines et furanes.

Les résultats concernant les maladies respiratoires et les allergies chez l’enfant seront publiés sous forme d’articles scientifiques.

Les résultats concernant la prévalence du diabète diagnostiqué et non diagnostiqué, ainsi que du prédiabète, seront publiés à partir de la fin de l’année 2019.

ttps://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/esteban/les-resultats-de-l-etude-esteban

Rencontre avec Tania Patcheff présidente de Cantines sans plastiques

Tania Pacheff, présidente, et Magali Della-Suda, secrétaire, représentaient Cantine sans plastique France au forum d’échanges avec des parlementaires européens organisé par EDC-Free Europe (EDC=Endocrinian Disruptor Chemicals) à Bruxelles.

L’utilisation de barquettes plastiques dans les cantines pourraient bien être une bombe à retardement sanitaire et environnementale, s’alarme un collectif d’associations. L’Assemblée nationale examine justement ce jeudi un amendement visant à les interdire.

En dépit de l’image que nous en avons, les plastiques ne sont pas des matériaux inertes. En particulier lorsqu’ils sont chauffés, ils libèrent au cours du temps des molécules qui ont un effet sur notre organisme, même à faible dose.

« Aujourd’hui, la seule alternative durable inoffensive pour la santé des enfants et des adultes est de revenir à des matériaux inertes, notamment l’inox ou le verre. L’inox est le plus largement utilisé dans les cantines. Par contre, notre souci aujourd’hui, c’est lorsque les mairies ne souhaitent pas revenir à des matériaux inertes tels que l’inox et qu’elles nous proposent des alternatives inventées par les industries. Les barquettes en cellulose, notamment, nous posent un réel souci, car nous n’avons pas de recul sur ces matériaux. Souvent, la cellulose peut être contaminée par des pesticides. La cellulose n’étant pas imperméable, il y a forcément un film, un « lining » de plastique, pour que l’aliment ne vienne pas mouiller la barquette. Aujourd’hui, on nous propose ça comme alternative au plastique. Nous la refusons catégoriquement au sein de l’association, car nous ne voulons pas que nos enfants soient des cobayes pour tester ces produits sachant que l’on ne sait rien sur leur innocuité ou pas. »

Aujourd’hui, les effets délétères de ces substances sur la santé ne sont plus à démontrer, ils sont connus : une politique de prévention s’impose. C’est cette action impérieuse qui a conduit des députées et députés de toutes tendances politiques à soutenir l’amendement CD 249 à l’article 11 de la loi Egalim qui propose qu’il soit «mis fin au plus tard au 1er janvier 2022, à l’utilisation de contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe et de service en matière plastique dans le cadre des services de restauration collective». Plusieurs communes s’engagent dés à présent  dans une restauration scolaire saine et durable. Nos enfants ne peuvent plus attendre:  aidons les collectivités à franchir le cap.

 

La COP 25 s’est ouverte à Madrid, le compte à rebours a commencé !

Ce lundi 2 décembre s’est ouvert  à Madrid (Espagne), la 25e conférence de la Convention climat (CCNUCC). Cette COP 25 prévue initialement au Brésil puis au Chili, se tient finalement à Madrid sous la présidence chilienne. Les 196 pays signataires de la Convention se retrouvent pendant deux semaines pour donner vie à l’Accord de Paris, qui devra voir sa mise en œuvre effective dés l’an prochain. En décembre 2018, la COP 24 en Pologne avait permis l’adoption des règles de mise en œuvre (le rulebook).

Baptisée COP bleue en référence à la thématique de l’océan qui devrait avoir une place de choix, la COP 25 abordera d’autres enjeux comme la compensation carbone et la relève des engagements, dans un contexte politique marqué par un manque de leadership.

Mais où en sommes nous ?

Il y a  27 ans au sommet de Rio, Severn Cullis-Suzuki (agée de 12 ans) avait lancé à la tribune. « Je me bats pour mon futur. Perdre mon futur n’est pas pareil que de perdre des élections ou quelques points à la bourse. Je suis ici pour parler au nom de toutes les générations à venir »

Son discours fait aujourd’hui écho à celui que porte la militante écologiste Greta Thunberg, âgée de 16 ans, qui sillonne  le monde, pour lancer l’alerte, dernièrement arrivée en bateau au Portugal en provenance de New York, après 20 jours en mer,  elle devrait gagner la capitale espagnole. « Je veux que vous écoutiez les scientifiques, » martèle Greta Thunberg, chaque fois qu’on lui en donne l’occasion.

Or, c’est plus  de 11 258 scientifiques de 153 pays qui ont apposé leur signature en Novembre ;  pour nous informer de l’urgence de la situation et nous placer devant les choix que nous devons effectuer, dès à présent, pour que la planète et l’humanité aient un avenir. « Les scientifiques ont l’obligation morale de prévenir clairement l’humanité de toutes les grandes menaces sur son existence et de les dire telles qu’elles sont », annoncent les signataires de la tribune.

Ces scientifiques ont examiné deux des scénarios possibles établis par le GIEC, abandonnant  le plus optimiste qui nous verrait freiner immédiatement nos émissions pour se maintenir à 1,5 °C de réchauffement global en 2100. Ils ont utilisé le désormais (trop) célèbre RCP 8.5, le « business as usual » (on continue comme si de rien n’était), qui nous mène à un réchauffement de 3 ou 4 °C, mais aussi le RCP 4.5, modéré, qui verrait un pic de carbone autour de 2040 puis un déclin, ce qui correspondrait à un réchauffement quasi certain à 2°C en fin de siècle. Leur point commun : ils nous obligent à envisager un réchauffement d’au moins 2 °C.

Les décideurs ou les  25 000 délégués du monde entier qui seront présents  ont-ils vraiment lu les  rapports du GIEC ou les études expliquant dans le détail les effets et les causes de la crise climatique ? Nous nous interrogeons et l’espérons pour trouver enfin des solutions urgentes pour la survie de l’humanité.

Or ce mercredi 3 décembre, en pleine COP25, l’ONG GermanWatch publie l’édition 2019 de son rapport « Climate Risk Index », sur les conséquences des événements météorologiques extrêmes liés au climat, un document qui arrive à point nommé pour alerter les décideurs, en prendront-ils compte?