Tous les articles par Jacqueline Collard

Le tribunal de Turin reconnait le lien entre risque accru de cancers et usage du smartphone

La justice italienne par la cour d’appel de Turin a condamné ce 14 janvier l’entreprise Telecom Italia à verser des indemnités à l’un de ses employés, atteint d’une tumeur au cerveau. Ce salarié a travaillé quatre ou cinq heures par jour pendant quinze ans avec un téléphone collé à son oreille. Il a fourni « des éléments solides pour établir un lien de cause à effet entre son exposition aux radiofréquences du téléphone cellulaire et sa maladie« , a justifié la cour dans sa décision, citée par le journal il Fatto Quotidiano. La juridiction confirme ainsi une première condamnation de Telecom Italia par le tribunal d’Ivrée, en avril 2017.

Roberto Romeo est tombé malade à cause de l’utilisation accrue de son smartphone, qu’il utilisait quatre à cinq heures par jour dans le cadre de son travail. « Nous espérons que cette décision encouragera les parents à reconsidérer leur relation et surtout celle de leurs enfants avec des appareils mobiles », soulignent les avocats. De son côté, Roberto Romeo organise depuis plusieurs mois des réunions dans les écoles et les bureaux, dans le nord du pays, pour évoquer ce sujet. « L’Etat devrait informer les citoyens, comme pour les cigarettes », des dangers liés aux smartphones selon lui.

Plus de 4 millions de Français n’ont pas de médecins traitants

Le médecin traitant est au cœur du parcours de soin depuis la loi du 13 août 2004, qui oblige les assurés sociaux à en avoir un, au risque d’être moins remboursés. C’est un référent pour le patient.

Le médecin traitant est celui qui coordonne l’ensemble des soins reçus par un patient. Il joue un rôle central dans son suivi médical personnalisé. Dans le cadre du parcours de santé, il est susceptible d’orienter son patient vers des spécialistes et doit centraliser toutes les informations dans son dossier médical. C’est un véritable référent d’où l’importance de prendre le temps de bien le choisir.

Depuis 2017, la désignation d’un médecin traitant s’est étendue aux enfants de moins de 16 ans bien qu’une absence de déclaration ou le non-respect du parcours de soin ne soit pour le moment pas pénalisés par une réduction des remboursements. Un enfant de moins de 16 ans qui n’a pas déclaré de médecin traitant ne sera toutefois pas moins bien remboursé.

Quelque 5,4 millions de patients ne disposaient pas de médecin traitant en 2019, révèle le directeur général de l’Assurance maladie, Nicolas Revel, dans un entretien au magazine spécialisé Le Généraliste .« Il y a toujours eu, au cours des dernières années, environ 10 % de patients sans médecin traitant »ajoute-t-il.

Parmi les personnes concernées, « une part de patients plutôt jeunes et bien portants n’ont pas cherché à en trouver un », explique-t-il. Mais aussi « plus de la moitié de nos concitoyens sans médecin traitant sont en recherche réelle d’un praticien attitré, faute souvent d’avoir pu en retrouver un au moment du départ à la retraite de leur généraliste ». « Nous sommes très attentifs à cette situation. D’autant que parmi les personnes concernées figure un nombre significatif de patients en ALD [affection longue durée], de plus de 70 ans ou souffrant d’une pathologie chronique.  Si nous ne faisons rien, cette tendance va s’accroître inéluctablement dans les prochaines années »

Pour autant, l’Assurance maladie n’entend pas appliquer une « double peine » aux patients qui ne trouvent pas de médecin traitant en les pénalisant financièrement, souligne M. Revel. Chaque caisse « a donc identifié les patients dans cette situation et pris les mesures pour qu’ils ne soient pas impactés », assure-t-il.

Recycler les plastiques, lesquels et pourquoi ?

Dans un pays comme la France, où chaque habitant produit entre 450 et 550 kg de déchets par an, il est essentiel de trouver des façons de recycler, voire de  réutiliser les produits comme le plastique.

Le plastique représente 11 % des déchets. Au total, 21% des emballages plastiques sont recyclés. Les «gisements» de matières plastiques  soit la quantité de matières en fin de vie sont en outre diffus et dispersés, car présents en faible quantité dans de nombreux produits hétérogènes.Les faibles taux s’expliquent par la très grande variété de matières plastiques, majoritairement incompatibles entre elles à cause de leur structure chimique.

Contrairement à ce que pensent les consommateurs, le sigle avec flèches verte et blanche enchâssées ne signifie pas que le produit est recyclé, mais que le fabriquant paie une taxe à des sociétés agrées qui collectent les déchets.

Il est important de recycler le plastique du fait de sa provenance : fabriqué à partir de pétrole, il est issu de ressources non renouvelables. Le recyclage du plastique est un enjeu de plus en plus crucial au fil du temps. Il ne peut donc pas être fabriqué à l’infini et il pose d’énormes problèmes de pollution lors de la fin de vie. En effet, le plastique met entre 100 et 1000 ans à se dégrader dans la nature. Cela peut avoir des conséquences sur la faune et la flore, mais aussi sur la biodiversité dans son ensemble.

En ce qui concerne le recyclage, il y a deux types de plastique qui peuvent être facilement recyclés: ce sont ceux qui sont aussi les plus utilisés :

les PET pour polyéthylène Téréphtalate, c’est-à-dire les plastiques transparents

les PEHD, pour Polyéthylène Haute Densité, généralement opaques.Le recyclage de ces emballages plastiques permet de fabriquer de nombreux objets de la vie courante.

Dans de nombreux cas, nos déchets finiront dans la terre, dans les mers ou dans l’air, la plupart sous forme de particules invisibles à l’œil nu. Le cycle de l’eau prend le relais: l’eau s’évapore, s’accumule dans les nuages, retombe en pluie, répandant des microplastiques un peu partout. Une équipe de chercheurs américaine* a évalué la quantité de microplastiques ingurgitée par l’homme serait de 50 000  par an à travers son alimentation.

Le développement du recyclage des plastiques passe par une prise de conscience des enjeux liés à la gestion des déchets en fin de vie. Alors que les déchets plastiques envahissent nos sols, nos cours d’eau et nos océans, les gouvernements promeuvent le recyclage comme solution miracle. Sauf que moins de 2 % des plastiques usagés sont recyclés idéalement en circuit fermé. Ce mirage éclipse la seule et vraie solution : la réduction de la production de plastique.

* Etude : Human Consumption of Microplastics

https://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/acs.est.9b01517

L’hyperconnexion des parents préjudiciable aux relations avec leur enfant

Véritable doudou numérique, le smartphone des parents devient un objet transitionnel dévoyé, le portable s’interposant sournoisement au sein de la relation parent-enfant.

Dans une tribune du Monde récemment deux psychologues  Marilyn Corcos* et Brigitte Bergmann* ont analysé ce phénomène de plus en plus fréquent dans une société hyperconnectée  où le temps de captation des écrans  a dépassé les 4 heures par jour.

Elles alertent sur les dangers d’abandon invisible, les effets de détresse grave sur le tout-petit, causés par l’absorption de leurs parents dans leur portable, inattentif à la demande des enfants qui n’attendent que reconnaissance ou compréhension de leurs envies.

La relation entre un parent et un enfant est l’une des plus importantes dans la vie d’une personne. Étant donné qu’il s’agit de l’un des tout premiers liens qu’un enfant entretient, la relation parentale est essentielle aussi ne faut-il pas gâcher les moments privilégiés et surtout dans la petite enfance. ll est très important que vous puissiez passer du temps ensemble. Vous devez aussi pouvoir lui consacrer un créneau pendant lequel vous focaliserez votre attention sur lui. Le bébé est un être profondément sociable, qui se construit dans l’échange avec son environnement. Il est vrai que les parents sont le plus souvent occupés, mais vous devez aussi vous assurer que votre enfant sache que vous accordez de l’importance à ce qu’il a à dire. En effet, les rapports positifs entre parents et enfants favoriseront pour plus tard l’autonomie, l’estime personnelle, la curiosité et de meilleures habiletés de prise de décision.

Aussi notre intérêt pour les informations reçues de  nos écrans ne doivent pas nous faire oublier l’essentiel pour le devenir heureux de nos enfants.

*Marilyn Corcos est psychologue-psychanalyste au Centre médico-psycho-pédagogique Claude-Bernard et membre de la Société psychanalytique de Paris.
*Brigitte Bergmann est psychologue-psychanalyste au Centre médico-psychologique Alfred-Binet, PMI Croix-Rouge et membre de Société de psychanalyse freudienne.

 

Portion de message joint

 

Il est urgent de s’interroger sur la gestion de crise des catastrophes naturelles

Il n’est plus anecdotique d’entendre par les médias qu’une nouvelle catastrophe naturelle s’est abattue sur une région, proche, peut-être la notre, ou plus lointaine comme en Californie, Indonésie ou Australie, etc.. Ces phénomènes,  des ouragans, des inondations, des incendies gigantesques, etc.. deviennent légion mais comment réagissons nous ? que faisons nous ? changeons nous nos comportements ?…

Nos sociétés sont confrontées à des situations inédites et  démontre pour ceux qui ne l’avaient pas encore ressenti que les modifications climatiques s’affirment chaque jour plus intensément. Les prédictions scientifiques et en particulier celles du GIEC s’affirment. Le changement climatique vient fragiliser ou aggraver des situations locales qui étaient déjà difficiles.

La climatologue Françoise Vimeux de l’IRD (institut de recherche pour le développement) interviewée sur les ravages des incendies en Australie nous donne son avis sur ces événements graves : « il est très clair que ces phénomènes, habituels dans un cadre naturel, deviennent plus nombreux à cause du réchauffement climatique. Pourquoi ? Parce que ce réchauffement va favoriser des vagues de chaleur plus fréquentes, plus importantes, plus intenses et peut-être plus longues, ce qui implique des températures très élevées, parfois jamais atteintes sur un territoire. Le réchauffement climatique a aussi un impact sur les régimes de pluie. Quand un feu est déclenché, l’absence de précipitations favorise sa propagation. La végétation brûle très vite ou va permettre aux incendies d’avancer très rapidement ».

On commence à voir les limites des organisations  de gestion de crise, voire de prévention, pour un certain nombre de risques. Elles semblent ne plus être  adaptées à la fréquence et aux menaces comme à l’évolution des sociétés. Les dynamiques démographiques, économiques, sociales, l’urbanisation ont transformé nos sociétés et nous demandent de réfléchir collectivement à la manière d’assurer, de façon juste et efficace, la sécurité des personnes et des biens, comme nous ne l’avons à ce jour,  peu pensé.

Il ne suffit pas de diffuser les mesures de sauvegarde pour qu’elles soient appliquées ; il ne suffit pas de connaître les « bons comportements » pour les mettre en pratique. Il est urgent  de se préparer et de réfléchir, collectivement, aux mesures que nous voulons mettre en œuvre, à l’arbitrage entre liberté et équité, au partage des coûts et à la responsabilité de chacun.

En France, il y des  enjeux majeurs  qui devraient  faire l’objet d’une attention soutenue : le renouvellement urbain, qui concerne de nombreux territoires exposés à des menaces et qui demandent de réfléchir à la façon de rebâtir, de rénover, de transformer l’existant mais aussi le devenir d’espaces menacés à court, moyen ou long terme  par le changement climatique et sans oublier la corrélation avec la perte de biodiversité préjudiciable (faune et flore) à l’ensemble de l’humanité.