Tous les articles par Jacqueline Collard

Les Suisses se positionnent face au déploiement , 4G et 5G

À l’instar du canton de Neuchâtel, Genève a également demandé jeudi soir un moratoire sur le déploiement de la 5G millimétrique en Suisse. Exerçant son droit d’initiative cantonal, le Grand Conseil a adopté jeudi soir en urgence une résolution dans ce sens par 56 oui et 36 non.

Le canton du Jura veut rétablir le moratoire sur le déploiement de la 5G. Face aux incertitudes de cette technologie sur la santé, le Parlement a décidé jeudi d’appliquer le principe de précaution, rejoignant ainsi la position de plusieurs autres cantons romands.

Le canton de Genève instaure lui, un moratoire de trois ans sur la 4G et la 5G. La modification de la loi sur les constructions et les installations diverses prévoit que toute nouvelle installation sera soumise à autorisation pendant cette période.

Cette modification a été acceptée jeudi soir par 60 oui, 35 non (PLR) et une abstention, sans avoir été étudiée en commission malgré trois demandes dans ce sens. Le conseiller d’État Antonio Hodgers, en charge du Département du territoire, a pourtant relevé la confusion qui existe entre la 4G , la 5G ainsi que la 5G millimétrique, qui n’est pas encore déployée en Suisse.

Le moratoire adopté jeudi soir vise, lui aussi, à répondre à l’inquiétude croissante de la population, a indiqué en préambule le député Vert Jean Rossiaud, premier signataire du projet de loi. «Le principe de précaution prévaut au vu de l’absence d’études indépendantes sur les effets de cette technologie sur la santé et la biodiversité», a-t-il fait valoir.

 

Des chimistes mettent l’accent sur le manque de vigilance et sur la toxicité des molécules mises sur le marché

Quatre chimistes issus de quatre continents ont publié le 22 janvier 2020 un type d’inventaire qu’on n’avait pas mis à jour depuis une vingtaine d’années : dans le journal Environmental Science and Technology, ils proposent un registre de tous les composés chimiques extraits, synthétisés, utilisés ou commercialisés par les industries du monde entier.

Le nouvel inventaire élaboré en 2020 comporte, lui, plus de 350.000 composés ( le précédent en comptabilisait 100 000 environ),recensés à partir de 22 registres différents disponibles dans 19 pays et régions du monde tels que l’Amérique du Nord et l’Union européenne, mais également la Russie, la Turquie, l’Amérique centrale, l’Océanie, l’Asie du Sud-Est et extrême orientale, etc. « C’est que l’industrie a radicalement changé depuis la publication du dernier registre« , indiquent les auteurs du nouvel inventaire par communiqué.

Sur les 350.000 produits recensés dans la nouvelle liste, 70.000 sont décrits de façon inadéquate au sein des registres sources. Cela concerne en particulier les mélanges de substances ainsi que les polymères (longues molécules composées d’un enchaînement d’unités identiques appelées monomères), détaillent les auteurs. Et, environ 50.000 concernent par ailleurs des produits chimiques dont les identités sont considérées comme des informations commerciales confidentielles non accessibles au public, indiquent les auteurs de l’inventaire. « Seuls les fabricants savent ce que sont ces molécules et à quel point elles sont dangereuses ou toxiques« , ajoute Zhanyun Wang, l’un des auteurs de la liste exerçant à l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETH Zurich), en Suisse.

Et si d’après des travaux antérieurs à cette publication, 3% de toutes les substances chimiques commercialisées ou en circulation dans le monde pourraient s’avérer préoccupantes pour la santé humaine et l’environnement : appliqué à un inventaire de 350.000 composés, ce pourcentage pousse à attendre l’identification de 6000 nouvelles substances « potentiellement problématiques », indiquent ils.

Toward a Global Understanding of Chemical Pollution: A First Comprehensive Analysis of National and Regional Chemical Inventories   :

  • Zhanyun Wang*S1  Supporting InformationToward a Global Understanding of Chemical Pollution:
    A First Comprehensive Analysis of National and Regional Chemical Inventories
  • Chair of Ecological Syste ms Design, Institute of Environmental Engineering, ETH Zürich, 8093 Zürich,
    Switzerland, ORCID: 0000 -0001- 9914- 7659

 

Défaut d’enregistrement de nanoproduits souligne l’ECHA

l’Agence européenne des produits chimiques (Echa)s’alarme et dénonce« Les entreprises doivent fournir plus de données sur les substances sous forme nanométrique.

Alors que des notifications obligatoires des ingrédients sous forme de nanomatériaux dans le cadre du Règlement Cosmétiques 1223/2009,ont été intégrés depuis lors, la Commission européenne avait  demander au CSSC d’évaluer la sécurité de deux substances, non répertoriées dans le CosIng en tant que nanos.  Plus d’un an après l’adoption de la révision du règlement Reach, qui exigeait des industriels qu’ils déclarent les nanomatériaux qu’ils utilisent auprès de l’agence, l’Echa n’a pu enregistrer que 36 substances. Un résultat pour le moins décevant : selon ses estimations, l’Agence aurait dû en enregistrer environ 300.

Les deux tiers  ne respectent pas la législation européenne en matière de sécurité. Alors que tous les nanomatériaux produits en Europe devront dès 2020 être enregistrés dans le dispositif Reach, le Conseil européen de l’industrie chimique  (Cefic)demande des délais de mise en œuvre de la réglementation et plaide pour des assouplissements. « Le Cefic a toujours été contre la création d’un nouveau registre sur les nanomatériaux, rappelle Aïda Ponce, juriste et chercheuse à l’Institut syndical européen (Etui). Il se contente de répéter les arguments qu’il a donnés à la table des négociations pendant huit ans, et ce, bien que les nouvelles règles aient été entérinées fin 2018 sont entrés en vigueur au 1er janvier 2020 »

https://www.sante-et-travail.fr/nanomateriaux-industriels-font-resistance

Alors que s’ouvre le salon de l’Agriculture le monde agricole est inquiet

Alors que s’ouvre la plus grande vitrine  des fermes de France le monde agricole cherche sa voie : Drapeaux de la FNSEA ou des Jeunes agriculteurs en main, ils veulent alerter le président sur la « colère du monde agricole ». Ils se disent« Ecartelés entre contrainte économique et pression sociétale », mais pour les consommateurs même si ils soutiennent majoritairement le monde paysan selon  les sondages, tous les aspects de l’alimentation ne se résument pas ainsi.

L’exode agricole semble sans fin. Il est à la fois social et économique. Au sortir de la seconde guerre mondiale, trois Français sur dix travaillaient la terre. Ils sont dix fois moins nombreux aujourd’hui (2,6 %). Deux cents fermes mettent la clé sous la porte chaque semaine. Une grande partie des non-salariés touche largement moins que le smic (20 % disposent d’un revenu mensuel moyen de 560 euros), et  surtout la question de la transmission des exploitations se fait de plus en plus pressante, car près d’un tiers des paysans français ont plus de 55 ans.

Simultanément le Salon de l’agriculture correspond traditionnellement à la dernière ligne droite des négociations commerciales annuelles entre industriels et distributeurs, qui doivent s’achever fin février. Cette fois, l’enjeu est d’appliquer les nouvelles règles de la loi Egalim, votée en 2018, mais opérationnelle depuis moins d’un an: l’un des objectifs étant d’assurer une plus juste rémunération des agriculteurs en prenant en compte les coûts de production dans la négociation et de mieux répartir la valeur dans la chaîne alimentaire.En même temps le budget de l’Europe est en négociations à Bruxelles or on sait que la PAC y a une grande importance , c’est dire que le calendrier n’invite pas à la sérénité.

Selon le pacte vert proposé par l’Europe, la PAC est un outil essentiel de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre en diminuant les émissions directes de l’agriculture et en favorisant sa capacité à absorber du CO2. Selon le pacte, 40% du budget de la PAC doit servir à lutter contre le changement climatique et à promouvoir une politique « de la fourche à la fourchette » corrigeant les gros défauts du système actuel de production, transformation et accès au marché des produits alimentaires. Si le budget européen est adopté  les arbitrages devront avoir lieu dans les prochaines semaines pour un démarrage effectif de la nouvelle politique au 1er janvier 2021.

Or la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen l’a très clairement annoncé : « Le budget européen va être pensé de manière à financer directement des ambitions écologiques » et faire en sorte « que les subventions européennes ne puissent pas soutenir des secteurs ou des technologies nuisibles à l’environnement ».Ce que nous attendons avec ferveur!

Par ailleurs nous apprenons que La Commission nationale du débat public (CNDP) va, de son côté, lancer officiellement ce 23 février au salon le premier débat public jamais organisé sur la politique agricole commune. Dans les prochains mois, les Français pourront ainsi donner leur avis sur les orientations à donner à leur agriculture.

Des économistes relancent l’alerte initiée par les scientifiques

Alors que la hausse des émissions de gaz à effet de serre se poursuit alors qu’elle devrait commencer à baisser( selon les accords de Paris) , que  les destructions de milieux naturels et les menaces sur les espèces végétales et animales s’aggravent, plus de 1000 intellectuels français de toute compétence s’alarment devant l’inaction politique face au dérèglement climatique.

Les pétitions précédentes comme celle du 13 novembre 2017 où 15.000 scientifiques du monde entier ont alerté sur l’état de la planète n’ont pas eu d’effets. Celle de novembre 2019 où 11.000 chercheurs rappelaient « l’urgence climatique » précédait même une  COP 25  qui s’est malgré tout soldée par un lourd échec diplomatique.

Ces universitaires soulignent simplement l’urgence des actions à entreprendre pour éviter les conséquences des modes actuels de consommation. « Nous refusons que les jeunes d’aujourd’hui et les générations futures aient à payer les conséquences de la catastrophe sans précédent que nous sommes en train de préparer et dont les effets se font déjà ressentir. Lorsqu’un gouvernement renonce sciemment à sa responsabilité de protéger ses citoyens, il a échoué dans son rôle essentiel »,celui de protéger les citoyens.

l’Agence européenne de l’environnement ( EEA) vient de publier la cartographie des impacts des sécheresses, inondations, incendies, montée du niveau des mers et fréquence des submersions côtières d’ici la fin du siècle pour donner une idée des aléas météo à venir par. Hans Bruyninckx, le directeur exécutif de l’EEA en préambule du sixième rapport sur l’état de l’environnement en Europe que l’agence a ajouté : « Les trajectoires actuelles ne sont fondamentalement pas durables. Ces trajectoires sont interconnectées et liées à nos principaux systèmes de production et de consommation et il devient urgent de mettre en œuvre des réponses crédibles pour inverser les tendances ».

Le « pacte vert » voulu par la nouvelle Commission européenne présidée par Ursula von der Leyen qui sera présenté début mars constituera-t-il une réponse adéquate aux défis décrits par les cartes de l’EEA ?