Tous les articles par Jacqueline Collard

l’ONU demande aux Etats de reconnaître les réfugiés climatiques

Les déplacés climatiques n’avaient jusqu’à présent aucun statut. Avec cet avis du comité des droits de l’homme, rendu public le 21 janvier à Genève, leur avenir, à défaut d’être simple, pourrait du moins être mieux encadré par le droit.

Pour la toute première fois, le comité des droits de l’homme – organe des Nations unies composé d’experts indépendants en charge de vérifier l’application du pacte relatif aux droits civils et politiques – a estimé que les personnes qui fuient les effets du réchauffement climatique ne devraient pas être renvoyées dans leur pays si leurs droits fondamentaux sont menacés.

 Réuni à Genève le comité composé de 18 experts internationaux a ouvert une fenêtre à la reconnaissance du droit à l’asile pour les réfugiés climatiques.Et ce par les paroles de son vice-président: Yuval Shnay: ». « Etant donné la gravité de la question et de la détérioration continue des conditions dans certains Etats insulaires, il était important que le Comité identifie les critères pour statuer sur les futurs cas et la possibilité de reconnaître les demandes d’asile pour les “réfugiés climatiques »

La loi antigaspillage adoptée au Parlement

Le Parlement a adopté définitivement, jeudi 30 janvier, le projet de loi contre le gaspillage.

  • Des objectifs chiffrés

Le texte inscrit dans la loi :

  • l’objectif de 100 % de plastique recyclé d’ici au 1er janvier 2025
  • une réduction de 50 % d’ici à 2030 du nombre de bouteilles en plastique à usage unique vendues
  • l’interdiction de mise sur le marché des emballages en plastique à usage unique d’ici à 2040.

Alors que la  loi contre le gaspillage fixe à 100 % l’objectif de plastique recyclé d’ici à 2025 a été adoptée,  la chercheuse Nathalie Gontard directrice de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) de Montpellier, affirme qu’elle  ne répond pas à l’urgence de la situation : « un objectif 100 % recyclage » est « impossible à atteindre » dans l’immédiat.

Ce processus ne fonctionne pas pour les plastiques. Seul ce qu’il conviendrait plutôt d’appeler un « décyclage » est possible : on les transforme en objets de plastique de moindre qualité, comme des cintres, des pulls ou des matériaux de construction.

Elle ajoute : « Nous focaliser sur un objectif 100 % recyclage impossible à atteindre détourne notre attention de toutes les autres mesures à prendre, qui sont à la portée de tous, dès maintenant, pour réduire notre consommation de plastique. Il s’agit d’encourager une utilisation optimale des plastiques irremplaçables et de nouvelles pratiques qui évitent le recours au plastique, comme le vrac, par exemple, ainsi que de privilégier les matériaux qui sont vraiment biodégradables, comme les bois, papiers et cartons, ou bien encore les matériaux réellement recyclables, comme le verre et le métal. Remplaçant ainsi à moindre coût le bois, la laine ou la terre cuite. Recycler 100 % de nos plastiques à l’infini et faire ainsi disparaître ces déchets est une illusion. Les bouteilles en PET  quant à elles ne peut subir qu’un recyclage unique ».

Alors que les fréquences 5 G s’annoncent l’Anses propose un pré rapport et des études à venir

Alors que l’autorité de régulation des télécoms a lancé le 30 décembre 2019 la procédure d’attribution de fréquences dans la nouvelle bande 3,5 GHz. Son déploiement s’accompagne cependant de nombreuses interrogations sur ses effets sanitaires et environnementaux.

Rappelons que dés  2011, le Centre international de recherche sur le cancer a classé les radiofréquences comprises entre 30 kHz et 300 GHz comme cancérogène possible pour l’homme. « Aujourd’hui, il y a des incertitudes sur les effets à long terme d’une utilisation intensive du téléphone portable ».

Dans un rapport préliminaire publié lundi 27 janvier, l’Anses conclut à « un manque important voire à une absence de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels liés aux fréquences autour de 3,5 GHz ». En d’autres termes, à ce stade, il lui est impossible d’évaluer les risques liés à la 5G. Elle demande donc aux opérateurs de fournir toutes les informations techniques afin de pouvoir caractériser les niveaux d’exposition.

Communiqué Anses

Le déploiement de la technologie de communication de « 5ème génération » promet des services innovants s’appuyant sur de nouvelles infrastructures. Ces évolutions technologiques vont modifier les modalités d’exposition de la population, et nécessiteront d’adapter les méthodes de mesure et d’évaluation. Dans le cadre du déploiement de la 5G prévu en fin d’année en France, l’Anses a engagé des travaux d’expertise visant à évaluer les risques sanitaires liés à l’exposition des populations à ces technologies. A cet effet, l’Anses souligne la nécessité de disposer des données décrivant les technologies développées et leurs installations afin de caractériser les niveaux d’exposition associés et d’évaluer les éventuels effets sanitaires.

Dans le cadre du déploiement de la 5G et de la feuille de route nationale lancée par le Gouvernement en juillet 2018, l’Anses a été saisie par les ministères chargés de la santé, de l’environnement et de l’économie afin de conduire une expertise sur l’exposition de la population aux champs électromagnétiques découlant de cette technologie et aux éventuels effets sanitaires associés. Dans ce contexte, l’Anses publie un rapport préliminaire qui détermine les bases de ses travaux d’expertise dont les résultats seront disponibles au 1er trimestre 2021. Elle y présente notamment un recensement des études scientifiques disponibles et identifie les axes principaux d’évaluation des risques.

La technologie 5G : de nouvelles bandes de fréquences à investiguer

Le déploiement de la technologie 5G vise à développer des services innovants dans de multiples domaines comme la santé, les médias, les transports ou encore les industries du futur. Elle s’appuiera sur de plus grandes capacités de transfert de données mobiles, en quantité et en vitesse, pour proposer une plus grande offre de services sans-fil et favoriser le développement d’objets interconnectés.

En France, les premières offres 5G seront lancées fin 2020. Les fréquences déjà utilisées par les précédentes générations de téléphonie mobile (2G, 3G, 4G) seront exploitées, ainsi que deux nouvelles bandes de fréquences :

  • dans un premier temps, la bande 3,5 GHz pour la couverture en téléphonie mobile 5G dans des zones géographiques étendues,
  • puis les années suivantes, la bande 26 GHz pour la communication entre des objets connectés ou pour de la téléphonie mobile dans des périmètres restreints.

Des données d’exposition essentielles pour l’évaluation des risques

L’Anses souligne la nécessité de disposer du maximum d’informations techniques de la part des industriels impliqués afin d’être capable de définir des scénarios d’exposition des populations, en collaboration avec l’Agence nationale des fréquences (ANFR), et d’évaluer l’impact sanitaire éventuel.

Les opérateurs de téléphonie mobile ont déjà réalisé des expérimentations pilotes dans plusieurs villes françaises dont Lyon et Grenoble pour tester le fonctionnement des nouvelles infrastructures. A cette occasion, dans le cadre de ses missions de contrôle de l’exposition du public aux ondes, l’ANFR effectue depuis fin 2018 des essais exploratoires de mesure de l’exposition dans la bande 3,5 GHz. Ces mesures constitueront l’une des sources de données prises en compte dans l’expertise de l’Anses.

 Deux champs d’expertise identifiés

L’Agence a identifié deux champs d’évaluation des risques distincts correspondant aux deux nouvelles bandes de fréquences 5G, autour de 3,5 GHz et de 26 GHz dont les modalités d’exposition sont différentes.

Elle a mis en évidence un manque de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels liés à l’exposition aux fréquences autour de 3,5 GHz. De ce fait, les experts évalueront la possibilité d’extrapoler les résultats des travaux d’expertise antérieurs de l’Agence sur les impacts sanitaires des diverses technologies de communications existantes (3G, 4G, Wi-Fi, …) qui utilisent des fréquences proches de la bande 3,5 GHz, de 0,8 à 2,45 GHz. Concernant les fréquences plus élevées, entre 20 et 60 GHz, les données disponibles dans la littérature sont plus nombreuses, les travaux d’expertise s’attacheront donc à les analyser pour évaluer les impacts sanitaires éventuels liés aux expositions dans la bande 26 GHz.

A Davos la « génération Greta »se fait entendre et trouve le soutien de l’aïeul du Forum

Le Forum économique mondial de Davos, a été nettement dominé par l’inquiétude climatique et ce n’est pas le Secrétaire de l’Onu qui n’a pas donné le ton :  Antonio Guterres a par exemple dit que l’humanité était « perdue » si les efforts de réduction des émissions de CO2 n’étaient pas amplifiés.

Salvador Gomez-Colon, étudiant et créateur de l’ONG « Founder of the Light & Hope for Puerto Rico » et Greta Thunberg ont eux interpellé les chefs d’Etat et le monde économique à Davos, le 21 janvier.

« Nous ne sommes pas le futur, nous sommes le présent. Nous sommes fatigués de trop de promesses vides » a ainsi prévenu Salvador Gomez-Colon, un étudiant en histoire portoricain de 17 ans, à l’initiative d’une campagne pour fournir des équipements, notamment des lampes solaires, aux familles privées d’électricité après l’ouragan Maria de 2017 à Porto Rico.

 Klaus Schwab, l’octogénaire fondateur du Forum économique mondial, compte sur la jeunesse pour résoudre les problèmes de la planète : « Nous devons écouter les jeunes. Accepter des voix différentes. » En 2020, l’hôte a ainsi propulsé sur la scène neuf jeunes militants venus du monde entier, en plus de Greta Thunberg, la benjamine ayant seulement 13 ans.

« Il y a eu une prise de conscience sur le climat et l’environnement. C’est un premier pas », mais « en pratique, rien n’a été fait concernant les émissions de CO2 », a déploré, mardi 21 janvier, la militante de la lutte contre le dérèglement climatique en ajoutant « Votre inaction nourrit les flammes d’heure en heure. Nous vous demandons d’agir comme si vous aimiez vos enfants par-dessus tout.  « Nous avions quelques revendications, évidemment, elles ont été complètement ignorées. Mais nous nous y attendions », a dit à la presse la jeune Suédoise qui demande un arrêt immédiat du financement des énergies fossiles.

450 scientifiques demandent l’interdiction des SDHI

450 scientifiques et médecins (dont Rustin) appellent à l’interdiction de ces substances dans une tribune publiée ce mardi 21 janvier au « Monde ».

Les SDHI, ce qui signifie Succinate dehydrogenase Inhbitor (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase), utilisés pour certains depuis la fin des années 1960 – mais pour la plupart d’entre eux depuis une dizaine d’années – les SDHI sont de parfaits tueurs des moisissures qui ravagent les cultures céréalières et fruitières. Leur mode d’action consiste à s’attaquer au système respiratoire des champignons pour les exterminer.

Les travaux de Pierre Rustin, professeur émérite au CNRS, fait partie de ses lanceurs d’alerte. Plusieurs  centaines de chercheurs disent redouter une « catastrophe sanitaire »,et demandent que le principe de précaution soit appliquer dans les plus brefs délais. Pour eux, les données recueillies sur les SDHI sont claires. Assez, en tout cas, pour « laisser prévoir le risque additionnel chez l’homme d’une catastrophe sanitaire liée à leur usage ». Parce que ces données « placent objectivement les SDHI très haut dans l’échelle de la toxicité des pesticides, requérant d’appliquer le principe de précaution figurant dans la constitution Ne pas suspendre l’usage des SDHI, c’est condamner le principe de précaution à rester une belle idée théorique, mais qui ne tient pas face aux arguments « sérieux » 

https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0224132