Tous les articles par Jacqueline Collard

11 février – journée pour un internet plus sûr

Chaque année, en février, des gens et des organismes du monde entier font cause commune pour faire d’Internet un lieu plus sûr pour les jeunes. En effet les réseaux sociaux sont des lieux à surveiller tout particulièrement pour les adolescents. Cette étude est publiée en amont de la Journée mondiale pour un Internet plus sûr (Safer Internet Day), mardi 11 février, qui vise à rendre « l’Internet plus sûr » à travers des campagnes de sensibilisation menées par des acteurs institutionnels, des associations et entreprises. Elle se concentre cette année sur « la place des écrans dans la famille », et les outils accessibles aux parents français en matière d’éducation et d’accompagnement.

En cette Journée pour un Internet plus sûr, le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) demande aux familles de mettre leurs préados en garde contre les risques de la vidéo en direct.

Le CCPE a  donné aux parents et aux tuteurs de préados pour mieux protéger leurs enfants sur Internet :ces conseils sont complétés par ceux de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique français (l’OPEN)

  1. Parlez à votre préado des risques de la vidéo en direct. Une capture d’écran ou une séquence vidéo tirée d’une diffusion en direct peut être utilisée contre un préado pour le mettre dans l’embarras ou lui faire du tort.
  2. Aidez votre préado à configurer ses paramètres de confidentialité. Avec un compte privé, l’utilisateur peut accepter ou refuser des abonnés, décider qui peut voir ses vidéos et limiter les messages entrants à ses abonnés. Mettez-vous d’accord sur les personnes que votre préado peut accepter comme abonnés.
  3. Souvent, les préados échangent en direct le soir dans leur chambre, à l’insu de leurs parents ou pendant que ceux-ci dorment. Retirez les appareils de leur chambre avant le coucher et songez à désactiver le Wi-Fi pendant la nuit, sont des bonnes précautions.
  4. Les enfants et adolescents français sont de plus en plus tôt équipés en smartphones et écrans connectés. C’est ce qui ressort des chiffres d’une étude Médiamétrie menée entre septembre et octobre 2019, et rendue publique lundi 10 février, pour le compte de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (OPEN) et de l’Union nationale des associations familiales (UNAF).Cette enquête a été réalisée sur deux mille foyers français où vivent des enfants et adolescents âgés de 0 à 14 ans, elle établit que 49 % de ces derniers « possèdent au moins un équipement » numérique, parmi lesquels smartphones, les consoles et les tablettes.
  5. L’accord parental est nécessaire pour recueillir des données sensibles ou utiliser les données pour de la prospection commerciale
  6. Un droit à l’oubli pour les mineurs : l’article 40 modifié de la loi informatique et Libertés – au même titre que futur Règlement européen sur la protection des données – consacre un droit à l’oubli spécifique pour les mineurs. Un internaute âgé de moins de 18 ans au moment de la publication ou de la création d’un compte en ligne peut directement demander au site l’effacement des données le concernant et ce, dans les meilleurs délais

Du 3 au 9 février journées sans portables

La journée mondiale sans téléphone portable au départ le 6 février ( la St Gaston) est désormais un ensemble de trois jours pendant lesquels, selon son promoteur, l’écrivain français Phil Marso, le public est invité à réfléchir à l’usage qu’il fait des téléphones portables. Couper le cordon avec son téléphone portable durant trois jours, l’idée peut sembler séduisante. Néanmoins, cela semble plus compliqué qu’il n’y parait. Mais ce qui semble être un atout peut vite devenir pénible.

Que l’on décide d’y participer ou non, cette journée a au moins un mérite : elle nous montre à quel point les portables ont pris de la place dans nos vies. La plupart des gens se servent de leurs smartphones tout au long de la journée, pour communiquer avec des proches ou regarder des vidéos, par exemple. Le portable a en partie rendu nos vies plus faciles avec une multitude de possibilités .Dans certains cas nous mangeons avec lui, dormons avec lui, travaillons avec lui avec Internet, les sms etc.., mais posons nous la question, ne pouvons nous pas lui consacrer moins d’attention?

Dans une journée, les Français consultent leur smartphone en moyenne 26,6 fois par jour. Pour les jeunes (18-24 ans), ce chiffre est quasiment doublé (50 fois par jour). De quoi donner le vertige.

Pour un Français sur cinq, il se passe moins de cinq minutes entre le réveil et le premier coup d’œil au téléphone portable (hors désactivation de l’alarme). Une proportion qui double chez les 18-24 ans.

La nomophobie ou la phobie d’être séparé de son portable touche de plus en plus de Français, « des fois je regarde mon téléphone et je vais sur les réseaux sociaux alors que j’y suis allée deux minutes avant. » Alors je tente quelques astuces « je le mets au bout de la pièce, comme ça ne je ne l’ai pas près de moi, c’est dur mais des fois ça marche » sourit l’interviewée.

Le but de cette semaine sans portable pour Pascal Lardellier, sociologue spécialiste des usages numériques, « ce n’est pas dire arrêtez tout mais d’aider à s’interroger sur notre rapport à cet objet qui passe nos vies aux moulinettes du numérique ». « Les smartphones nous ont volé le temps d’ennui, de flânerie mentale. »

Le risque amiante dans les écoles peu pris en compte

Selon une enquête de l’Observatoire national de la Sécurité (ONS) et de l’accessibilité des établissements d’enseignement datant déjà de 2016, son président Jean-Marie Schléret, a confié aux médias sur l’état actuel des choses : « D’expérience, les choses évoluent très lentement. La situation doit être sensiblement la même aujourd’hui », confie-t-il . L’existence de celui ci est désormais en sursis.

Selon les réponses d’un tiers du parc scolaire, 80 % des lycées professionnels, 77 % des lycées généraux et technologiques, 73 % des collèges et 38 % des écoles construites avant 1997 (date de l’interdiction de l’amiante en France) contiennent toujours de ce matériau dangereux pour la santé. Ainsi les mesures de précaution imposées par la loi (diagnostic régulier, protection en cas de travaux) ne sont pas respectées.

Le président accuse le ministère de ne pas avoir pris au sérieux le « risque amiante », choisissant au contraire de traiter le problème en surface : « Le ministère n’a jamais voulu faire un recensement. Il souhaitait simplement avoir quelques données. Ces inquiétantes irrégularités présentent de dangereux risques, alors qu’enfants, profs et équipes éducatives exposés à l’amiante pourraient développer des maladies trente à quarante ans après ». L’enquête révèle par ailleurs la non-application des règles de sécurité prévues par la loi. Ainsi, si chaque établissement doit faire l’objet d’un diagnostic amiante, obligatoire depuis 2001 et permettant de localiser le matériau, 65 % des chefs d’établissements interrogés assurent ne pas disposer de ce document dans le bureau et parfois ne pas le connaitre ».

En effet sur 19 922 établissements ayant répondu à l’enquête de l’ONS, 12 418 avaient fait réaliser un « dossier technique amiante ». . Et parmi ces dossiers, 7 261 faisaient état de la présence d’amiante, sans pour autant prescrire de travaux dans la plupart des cas.

Or on connait bien les risques de l’amiante qui pourrait provoquer 100 000 morts en France d’ici 2025, en majorité d’anciens ouvriers de l’industrie les plus exposés, mais pas seulement.

Le haut Conseil du climat alerte sur le non respect des accords de la Cop 21

Avec plus de deux semaines de retard, l’Etat vient de répondre au Haut Conseil pour le Climat. Organisme indépendant créé en mai 2019 pour évaluer le respect par la France de l’Accord de Paris, le Haut Conseil pour le Climat (HCC) a publié en juin dernier son premier rapport annuel qui évalue l’action climatique du gouvernement. Sans surprise, l’Etat ne prend toujours pas ses responsabilités et rehausse même le plafond d’émissions de gaz à effet de serre pour 2023.

Le Réseau action climat ( RAC) nous en fait l’analyse.

Le HCC expliquait dans ce premier rapport que la France n’est pas sur la bonne trajectoire pour respecter ses objectifs climatiques. Depuis leur mise en place en 2015, la France dépasse ses “budgets carbone”, c’est-à-dire la quantité de gaz à effet de serre qu’on peut émettre chaque année.

Le Haut Conseil pour le Climat a calculé qu’il faudrait tripler nos efforts d’ici à 2025 pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

Ce rapport soulignait aussi l’inaction de l’Etat sur le climat :

  • Les politiques du gouvernement ne sont pas en cohérence avec les objectifs climatiques, alors que la Stratégie nationale bas carbone (qui définit notamment les budgets carbone), “devrait être le point de”référence de toute l’action publique et des investissements privés”.
  • les outils politiques mis en place sont “trop faibles ou pas assez efficaces : ils n’ont pas permis de respecter le premier budget carbone et ne permettront a priori pas de respecter les suivants.
  • la “transformation profonde de nos manières de produire, consommer, nous déplacer, nous loger ou encore nous nourrir” nécessaire à la neutralité carbone n’est pas suffisamment engagée.

Enfin, parmi ses recommandations, le HCC demandait spécifiquement à l’Etat d’être plus ambitieux et de revoir à la baisse le prochain budget carbone (2019-2023).

En la fin de l’année 2019 la réponse du gouvernement est assez déroutante: »Nouveau recul sur le climat : contre l’avis du Haut Conseil pour le Climat, le gouvernement revoit à la hausse ses émissions de gaz à effet de serre ». continuer à faire pression sur nos représentants, à tous les niveaux pour réclamer des actions à la hauteur de l’urgence climatique. Au niveau européen par exemple, la tendance semble être à plus d’ambition face à la crise climatique.

Au niveau français, depuis le 20 janvier, la nouvelle Stratégie nationale bas carbone qui fixe le plafond d’émissions d’ici à 2023 est ouverte à la consultation publique. Chacun-e d’entre nous peut et doit s’en saisir !

Les nitrites mis en accusation dans la cause de cancers

Les nitrites seraient responsables de plus de 4000  cancers nouveaux par an en France. « Les charcuteries nitritées engendre plus de cancers colorectaux que les autres », affirme Axel Khan Président de la Ligue contre le cancer. Il ajoute: » « Nous avons accumulé énormément de données, et ce qui était une alerte est aujourd’hui une quasi-certitude : il faut agir. »

Plusieurs  ONG ont lancé une pétition en Novembre 2019 pour exiger l’interdiction des additifs E249, E250, E251 et E252, controversés pour leur effet sur la santé. Près de de 180.000 citoyens l’ont déjà signée et demandent à la ministre de la Santé Agnès Buzyn d’agir. Des nitrates ou des nitrites peuvent être ajoutés aux charcuteries, en qualité d’additifs alimentaires, à la dose maximale de 150 mg par kilo d’aliment : nitrate de potassium (E 251), nitrate de sodium (E 252), nitrite de potassium (E 249), nitrite de sodium (E 250). Ces additifs sont présents dans plus de 12.000 produits en vente en France et, selon les derniers travaux scientifiques, provoquent des milliers de cancers de l’estomac ou du colon qui sont attribuables à la consommation de viande transformée par traitement à l’aide de nitrites.

Les nitrites peuvent donner naissance dans l’organisme humain à différents composés cancérogènes, en particulier les nitrosamines. L’analyse d’un peu plus de 400 études épidémiologiques (études d’observation) a permis au Fonds Mondial de Recherche contre le Cancer (WCRF) de conclure que la consommation de charcuteries augmente le risque de cancer colorectal avec un niveau de preuve convaincant. Ces nitrites peuvent en effet se lier à des acides aminés (constituants des protéines) pour former des nitrosamines, classés parmi les agents cancérogènes. Ils peuvent également interagir avec fer présent dans la viande (porc dans le cas des charcuteries) pour former du fer nitrosylé, qui semble avoir un effet promoteur du cancer.