Tous les articles par Jacqueline Collard

Une étude qui fait écho en cette période de confinement aux virus

Rappelons que la pollution de l’air est à l’origine d’une crise sanitaire mondiale majeure dont l’importance vient encore d’être rappelée par une étude révélant 8 millions de morts par an dans le monde et 67.000 en France chaque année. Et surtout les particules affaibliraient par ailleurs notre système immunitaire local en provoquant des réactions inflammatoires .

L’ONG European Public Health Alliance (EPHA) a lancé, le 16 mars, une alerte dans ce sens. « Les patients souffrant de maladies cardiaques et pulmonaires chroniques causées ou aggravées par une exposition sur le long terme de la pollution de l’air sont moins capables de lutter contre les infections pulmonaires, et plus susceptibles de mourir », alerte Sara De Matteis, professeur en médecine du travail et de l’environnement à l’Université de Cagliari, en Italie. C’est principalement dans les grandes villes que les habitants seraient les plus exposés à ce risque. « Le coronavirus est une plus grande menace dans les villes polluées, précise l’ONG. La pollution de l’air cause de l’hypertension, des diabètes, des maladies respiratoires. Des maladies que les médecins associent à des taux de mortalité plus élevés pour le Covid-19. ». Cette  étude italienne montre une relation entre les concentrations aériennes des polluants et l’incidence des infections virales lors des alertes de pollution.

« Il existe une corrélation forte entre la qualité de l’air et les infections par les virus respiratoires comme le coronavirus. »Le rôle délétère de la pollution aérienne lors de l’épidémie du SARS en 2002 en Chine a été démontré a posteriori. Les pics de pollution dans certaines régions ont en effet accéléré et intensifié la diffusion du virus via les personnes sensibles. Le phénomène n’est pas nouveau: une étude rétrospective a montré l’importance de la pollution de l’air (au charbon) dans la mortalité de la pandémie grippale de 1918!

La crise sanitaire mondiale actuelle n’est -elle pas l’occasion d’une prise de conscience nécessaire que les autorités de santé devraient prendre en compte?

22 mars journée mondiale de l’eau: une alerte de L’UNESCO

La Journée du 22 mars est chaque année dédiée à la ressource en eau, cette année  l’Unesco publie un nouveau rapport sur les dommages causés par la hausse des températures sur les activités humaines et les milieux naturels. Ce rapport souligne  toutes les solutions qui existent pour parer aux pénuries et diminuer les émissions de gaz à effet de serre.Dans ce rapport , les Nations unies estiment que près de 52 % de la population mondiale pourrait avoir à vivre en subissant les effets d’une pénurie d’eau d’ici 2050.

En effet le changement climatique affecte déjà le cycle de l’eau. Les changements climatiques affectent et affecteront la disponibilité, la qualité et la quantité d’eau nécessaires aux besoins humains élémentaires, portant ainsi atteinte à la jouissance des droits fondamentaux à l’eau potable et à l’assainissement de milliards de personnes, c’est que dit le nouveau rapport mondial de l’ONU sur la mise en valeur des ressources en eau, dont les auteurs appellent à un engagement plus concret des États pour relever ce défi. Pourtant les auteurs du programme ONU-Eau considèrent l’eau comme l’élément clé de la plupart des dix-sept Objectifs de développement durable : de la lutte contre la faim dans le monde, la pauvreté, l’inégalité entre les genres, à la dégradation des sols et de l’état de l’océan. Seulement plus les températures s’élèvent, plus la demande en eau grimpe et plus l’évaporation s’accentue, privant les sols de leur humidité.

Pour la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, « on aurait tort de ne voir la question de l’eau que sous l’angle d’un problème ou d’une insuffisance. Une meilleure gestion de l’eau peut appuyer les efforts visant à atténuer et à s’adapter aux effets des changements climatiques ». Malheureusement, constatent les auteurs, si la nécessité de lutter contre les changements climatiques par une meilleure gestion du cycle de l’eau est bien reconnue, elle ne se traduit pas dans les faits.

Le constat est édifiant pourtant « Les inondations et précipitations extrêmes au niveau mondial ont augmenté de plus de 50 % ces dix dernières années, et surviennent actuellement à un rythme quatre fois plus soutenu qu’en 1980, écrivent les rapporteurs. D’autres événements climatiques extrêmes comme les tempêtes, les sécheresses et les vagues de chaleur ont augmenté de plus d’un tiers au cours des dix dernières années et sont enregistrés deux fois plus souvent qu’en 1980. »

L’adoption de mesures intégrées d’adaptation et d’atténuation est une proposition gagnant-gagnant, estiment enfin les auteurs du rapport. Elles sont bénéfiques pour la gestion durable des ressources en eau et pour le droit humain à l’eau potable et à l’assainissement. Elles s’attaquent en outre directement aux causes et aux conséquences des changements climatiques, y compris dans la réponse à apporter face aux phénomènes météorologiques extrêmes. Elle contribue enfin à la réalisation de plusieurs des Objectifs de développement durables.

Plus de détails : https://fr.unesco.org/commemorations/waterday

https://fr.unesco.org/news/ressources-eau-joueront-role-cle-face-aux-changements-climatiques

Réduire l’utilisation des produits perfluorés

Les perfluorés (PFAS) : Comme leur nom l’indique  ils sont composés d’éléments carbonés et  fluorés : une grande famille  dont il faudrait apprendre à en réduire l’exposition: On les retrouve notamment dans les textiles (vêtements, chaussures, tissus, tapis, moquettes), les emballages en papier et carton pour le contact alimentaire et les ustensiles de cuisine (revêtement anti-adhésif). Ils entrent également dans la composition des mousses anti-incendie, des isolants de fils électriques, des cires à parquet, des vernis et peintures, des produits nettoyants et de certains pesticides.

Les  composés perfluorés les plus fréquemment utilisés sont le PFOS, le PFHxS et le PFOA. Leurs propriétés est d’être résistants à la chaleur et de se diluer difficilement dans l’eau et dans les graisses.

Les enquêtes de Santé Publique France (ELFE et ESTEBAN) ont mis en évidence une contamination totale de la population, plus faible en moyenne que celles mesurées aux USA et au Canada, mais les niveaux les plus élevés correspondent à ceux induisant des effets sanitaires dans plusieurs enquêtes épidémiologiques. En 2009, l’ANSES  avait  rendu un avis sur le relargage de PFOA par les revêtements des ustensiles de cuisine anti-adhésifs. A l’heure actuelle, la toxicité de certains de ces composés pose question, certains d’entre eux étant notamment suspectés d’avoir des effets de perturbateurs endocriniens.

En juin 2019, les ministres européens de l’Environnement ont appelé la Commission Européenne à développer une action pour éliminer les utilisations non-essentielles des PFAS.

Le film Dark waters sorti le 26 février relate une affaire de contamination de l’environnement par une décharge de produits perfluorés qui a secoué l’opinion publique aux Etats Unis dans les années 2000. L’étude épidémiologique menée à cette occasion a contribué à mettre en évidence une grande variété d’impacts sanitaires dans la population.

Etude ANSES 2009: https://www.anses.fr/fr/system/files/MCDA2007sa0391.pdf

Notre rapport au danger doit changer

Nous sommes désormais à l’ère de la mondialisation du risque. La propagation du coronavirus n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de l’emprise du monde des hommes et du caractère hyperconnecté de nos sociétés contemporaines : la mondialisation des échanges internationaux, la circulation des flux de marchandises, le  tourisme, les migrations, sont les fruits de l’environnement de notre quotidien… La menace est consubstantielle à notre mode de vie et il n’y a plus possibilité d’exclure aucun danger, quel qu’il soit et d’où qu’il vienne . En bref, le risque est devenu aujourd’hui le produit de  notre mode de vie.

A vrai dire, si les sociétés actuelles sont marquées par l’apparition de risques inédits (on parle  de « risques majeurs ), cela ne signifie pas qu’elles sont plus dangereuses : c’est, en premier lieu, notre rapport au danger qui a changé et à certains égards, notre rapport au monde et la connaissance de celui-ci. Nous sommes habitués à vivre avec le danger, mais sans prise de conscience de celui ci et quand il est présent nous sommes désemparés.

L’une des raisons de cette situation est que notre organisation sociale ne prévoit pas de mode de fonctionnement dégradé : le seul vecteur de circulation de l’argent dans le corps social est l’activité économique instantanée, tout ralentissement de la croissance a des conséquences délétères sur les situations des personnes physiques comme des personnes morales. La crise sanitaire que nous vivons en est le témoin :  à  force de subir des restrictions budgétaires, l’hôpital est aujourd’hui aux abois (les gréves des hospitaliers durant cette dernière année n’ont  pas été entendues et ont été sans effets) , ainsi abordent ils la crise du coronavirus dans des conditions extrêmement difficiles et on ne peut qu’admirer leur capacité à travailler dans une telle situation, mais il sera nécessaire d’en tirer des leçons .

Le mode de gestion des forêts doit être revu : l’agroforesterie pourrait y contribuer

 En cette année internationale de la santé des végétaux, l’ANSES  s’inquiète de l’augmentation du nombre de pathogènes en France. Ces émergences constituent une menace importante pour la santé des végétaux et des forêts françaises:  La situation est de plus en plus préoccupante », estime Roger Genet, directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

La fréquence des sècheresses, les feux de forêts , les changements climatiques entrainant des éléments extrêmes, nécessitent une adaptation de nos ressources forestières, face à une dégradation  largement visible par les forestiers, et à l’heure où l’agroforesterie commence à être reconnue: parions sur  cet accompagnement qui mériterait plus de reconnaissance

https://www.anses.fr/fr/system/files/LAnsesauSIA2020.pdf