Tous les articles par Jacqueline Collard

Défaut d’enregistrement de nanoproduits souligne l’ECHA

l’Agence européenne des produits chimiques (Echa)s’alarme et dénonce« Les entreprises doivent fournir plus de données sur les substances sous forme nanométrique.

Alors que des notifications obligatoires des ingrédients sous forme de nanomatériaux dans le cadre du Règlement Cosmétiques 1223/2009,ont été intégrés depuis lors, la Commission européenne avait  demander au CSSC d’évaluer la sécurité de deux substances, non répertoriées dans le CosIng en tant que nanos.  Plus d’un an après l’adoption de la révision du règlement Reach, qui exigeait des industriels qu’ils déclarent les nanomatériaux qu’ils utilisent auprès de l’agence, l’Echa n’a pu enregistrer que 36 substances. Un résultat pour le moins décevant : selon ses estimations, l’Agence aurait dû en enregistrer environ 300.

Les deux tiers  ne respectent pas la législation européenne en matière de sécurité. Alors que tous les nanomatériaux produits en Europe devront dès 2020 être enregistrés dans le dispositif Reach, le Conseil européen de l’industrie chimique  (Cefic)demande des délais de mise en œuvre de la réglementation et plaide pour des assouplissements. « Le Cefic a toujours été contre la création d’un nouveau registre sur les nanomatériaux, rappelle Aïda Ponce, juriste et chercheuse à l’Institut syndical européen (Etui). Il se contente de répéter les arguments qu’il a donnés à la table des négociations pendant huit ans, et ce, bien que les nouvelles règles aient été entérinées fin 2018 sont entrés en vigueur au 1er janvier 2020 »

https://www.sante-et-travail.fr/nanomateriaux-industriels-font-resistance

Alors que s’ouvre le salon de l’Agriculture le monde agricole est inquiet

Alors que s’ouvre la plus grande vitrine  des fermes de France le monde agricole cherche sa voie : Drapeaux de la FNSEA ou des Jeunes agriculteurs en main, ils veulent alerter le président sur la « colère du monde agricole ». Ils se disent« Ecartelés entre contrainte économique et pression sociétale », mais pour les consommateurs même si ils soutiennent majoritairement le monde paysan selon  les sondages, tous les aspects de l’alimentation ne se résument pas ainsi.

L’exode agricole semble sans fin. Il est à la fois social et économique. Au sortir de la seconde guerre mondiale, trois Français sur dix travaillaient la terre. Ils sont dix fois moins nombreux aujourd’hui (2,6 %). Deux cents fermes mettent la clé sous la porte chaque semaine. Une grande partie des non-salariés touche largement moins que le smic (20 % disposent d’un revenu mensuel moyen de 560 euros), et  surtout la question de la transmission des exploitations se fait de plus en plus pressante, car près d’un tiers des paysans français ont plus de 55 ans.

Simultanément le Salon de l’agriculture correspond traditionnellement à la dernière ligne droite des négociations commerciales annuelles entre industriels et distributeurs, qui doivent s’achever fin février. Cette fois, l’enjeu est d’appliquer les nouvelles règles de la loi Egalim, votée en 2018, mais opérationnelle depuis moins d’un an: l’un des objectifs étant d’assurer une plus juste rémunération des agriculteurs en prenant en compte les coûts de production dans la négociation et de mieux répartir la valeur dans la chaîne alimentaire.En même temps le budget de l’Europe est en négociations à Bruxelles or on sait que la PAC y a une grande importance , c’est dire que le calendrier n’invite pas à la sérénité.

Selon le pacte vert proposé par l’Europe, la PAC est un outil essentiel de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre en diminuant les émissions directes de l’agriculture et en favorisant sa capacité à absorber du CO2. Selon le pacte, 40% du budget de la PAC doit servir à lutter contre le changement climatique et à promouvoir une politique « de la fourche à la fourchette » corrigeant les gros défauts du système actuel de production, transformation et accès au marché des produits alimentaires. Si le budget européen est adopté  les arbitrages devront avoir lieu dans les prochaines semaines pour un démarrage effectif de la nouvelle politique au 1er janvier 2021.

Or la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen l’a très clairement annoncé : « Le budget européen va être pensé de manière à financer directement des ambitions écologiques » et faire en sorte « que les subventions européennes ne puissent pas soutenir des secteurs ou des technologies nuisibles à l’environnement ».Ce que nous attendons avec ferveur!

Par ailleurs nous apprenons que La Commission nationale du débat public (CNDP) va, de son côté, lancer officiellement ce 23 février au salon le premier débat public jamais organisé sur la politique agricole commune. Dans les prochains mois, les Français pourront ainsi donner leur avis sur les orientations à donner à leur agriculture.

Des économistes relancent l’alerte initiée par les scientifiques

Alors que la hausse des émissions de gaz à effet de serre se poursuit alors qu’elle devrait commencer à baisser( selon les accords de Paris) , que  les destructions de milieux naturels et les menaces sur les espèces végétales et animales s’aggravent, plus de 1000 intellectuels français de toute compétence s’alarment devant l’inaction politique face au dérèglement climatique.

Les pétitions précédentes comme celle du 13 novembre 2017 où 15.000 scientifiques du monde entier ont alerté sur l’état de la planète n’ont pas eu d’effets. Celle de novembre 2019 où 11.000 chercheurs rappelaient « l’urgence climatique » précédait même une  COP 25  qui s’est malgré tout soldée par un lourd échec diplomatique.

Ces universitaires soulignent simplement l’urgence des actions à entreprendre pour éviter les conséquences des modes actuels de consommation. « Nous refusons que les jeunes d’aujourd’hui et les générations futures aient à payer les conséquences de la catastrophe sans précédent que nous sommes en train de préparer et dont les effets se font déjà ressentir. Lorsqu’un gouvernement renonce sciemment à sa responsabilité de protéger ses citoyens, il a échoué dans son rôle essentiel »,celui de protéger les citoyens.

l’Agence européenne de l’environnement ( EEA) vient de publier la cartographie des impacts des sécheresses, inondations, incendies, montée du niveau des mers et fréquence des submersions côtières d’ici la fin du siècle pour donner une idée des aléas météo à venir par. Hans Bruyninckx, le directeur exécutif de l’EEA en préambule du sixième rapport sur l’état de l’environnement en Europe que l’agence a ajouté : « Les trajectoires actuelles ne sont fondamentalement pas durables. Ces trajectoires sont interconnectées et liées à nos principaux systèmes de production et de consommation et il devient urgent de mettre en œuvre des réponses crédibles pour inverser les tendances ».

Le « pacte vert » voulu par la nouvelle Commission européenne présidée par Ursula von der Leyen qui sera présenté début mars constituera-t-il une réponse adéquate aux défis décrits par les cartes de l’EEA ?

La santé de l’enfant doit devenir prioritaire dans le monde entier

C’est un signal d’alarme, déjà actionné, mais qui sonnerait encore plus fort. Les auteurs d’un rapport publié mercredi 19 février dans la revue médicale britannique The Lancet estiment que des avancées ont été réalisées au cours des vingt dernières années dans le domaine de la santé des enfants et des adolescents, mais « ces progrès sont aujourd’hui au point mort » voire « menacés »,

En effet « Qu’il s’agisse de la crise climatique, de l’obésité ou des pratiques de marketing nocives, les enfants du monde entier doivent combattre des menaces qui étaient inimaginables il y a seulement quelques générations », a déclaré Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF. « Il est temps de repenser la santé de l’enfant, pour placer les enfants au premier rang des priorités de tout programme de développement gouvernemental et leur bien-être au-dessus de toute autre considération. »

C’est un rapport marquant initulé A Future for the World’s Children? (Quel avenir pour les enfants du monde ?)  qui a été publié ce jour 19 février  par une Commission rassemblant plus de 40 experts de la santé de l’enfant et de l’adolescent venus du monde entier. Cette Commission a été crée  sous l’égide de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), de l’UNICEF et du The Lancet. « Le présent rapport montre que les décideurs du monde entier échouent, trop souvent, lorsqu’il s’agit des enfants et des jeunes : échouent à protéger leur santé, échouent à protéger leurs droits, et échouent à protéger leur planète », a déclaré le DTedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé.

« Les pays doivent revoir leur approche de la santé des enfants et des adolescents en faisant en sorte, non seulement de prendre soin d’eux aujourd’hui, mais en protégeant le monde dont ils hériteront », souligne Helen Clark, ancienne première ministre de Nouvelle-Zélande et coprésidente de la commission d’experts convoquée par l’OMS et l’Unicef.

Leurs recommandations sont notamment les suivantes :

  1. Mettre un terme aux émissions de COde toute urgence, pour garantir que les enfants aient un avenir sur cette planète ;
  2. Placer les enfants et les adolescents au centre de nos efforts pour parvenir à un développement durable ;
  3. Inciter tous les secteurs à élaborer de nouvelles politiques et à investir dans les domaines de la santé et des droits de l’enfant ;
  4. Intégrer la voix des enfants dans le processus de décision politique ;
  5. Renforcer la réglementation du marketing commercial nocif au niveau national, en s’appuyant sur un nouveau protocole facultatif à la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.

 

L’absence d’évaluation des fréquences 5 G dénoncées par plusieurs associations

Un  décret du 31 décembre 2019 et  l’arrêté du 30 décembre 2019 ont été signés par la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie et des finances Agnès Pannier-Runacher pour lancer les procédures d’attribution pour les fréquences 5 G en France.

Un recours en Conseil d’état vient d’etre lancé  par les associations Priartem et Agir pour l’environnement ce lundi 17 février, sur le fond et en référé, contre les textes lançant ces procédures d’attribution des fréquences des offres de téléphonie mobile de cinquième génération (5G).Dés septembre 2019 des associations représentatives dont celles ci , ont demandé un moratoire sur ce déploiement précipité.

Alors même que l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) s’inquiète de l’absence d’études permettant d’évaluer sérieusement l’impact de la 5G sur l’exposition des riverains et des utilisateurs,la présidente de PRIARTEM-Electrosensibles de France regrette que « le gouvernement n’ait pas cru bon de mettre en place une expertise sanitaire robuste avant de lancer l’attribution de fréquences 5G. Pourtant, il apparaît déjà que celles-ci induiront une augmentation significative du nombre de points « atypiques », ceux où sont mesurées de fortes expositions ». Ainsi , les Français vont être pris pour des cobayes, fortement exposés et  sous-informés, d’autant que des sites d’expérimentations ( au nombre de 382stations) ont été autorisés par l’ARCEP aux opérateurs  depuis octobre 2019.

Les ONG dénoncent l’absence d’évaluations environnementale et sanitaire du déploiement de ces nouvelles fréquences, alors que le lancement des premières offres est attendu pour la fin 2020. « L’absence d’évaluation environnementale en amont du lancement de la 5G, s’apparentant à un plan et programme, est constitutif d’une faute que la Conseil d’État devrait sanctionner », explique François Lafforgue, avocat des associations. Dans un rapport préliminaire publié le 27 janvier, l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) a pourtant pointé le manque de données sur les données sanitaires liés à l’exposition aux ondes de la 5G.

L’absence d’évaluations sanitaire et environnementale de la 5G préoccupe également les eurodéputés. Le Parlement européen a décidé de se saisir de cette question via son Panel pour l’avenir de la science et de la technologie (Stoa), indique l’écologiste Michèle Rivasi. Une première rencontre sur l’impact des nouvelles fréquences est programmée le 28 avril au Parlement, précise la députée européenne. Au plan français, les résultats complets des travaux d’expertise de l’Anses ne sont annoncés que pour le premier trimestre 2021.