Tous les articles par Jacqueline Collard

Le 8 octobre à Grenoble s’est tenue la journée de culture sur les risques majeurs

Une journée consacrée à  la culture du risque , s’est tenue  à la Maison du Tourisme à Grenoble avec la préfecture, la DREAL, le SPPPY, l’IRMA et les services des villes avoisinantes.

 Objectifs de la journée : évoquer les différents risques majeurs, évaluer la campagne d’information menée en 2023 et penser les prochaines actions pour renforcer la culture du risque.Grenoble École de Management ( GEM)  avait  mené une enquête en questionnant les habitants sur leurs perceptions des risques. La 1ere préoccupation reste la qualité de l’air, à part pour les personnes qui se rappellent de la campagne « les bons réflexes » qui placent le risque industriel en 1er.

Enquête analysée par Laurence Creton, sociologue de la ville de Grenoble . Elle la qualifie comme efficace, avec 19% des personnes interrogées qui se souviennent de la campagne d’information.Cette  campagne d’information2023  était composée de flyers distribués dans les boites aux lettres mais aussi d’une campagne numérique sur les réseaux, gérée par Magazine & Fils.

Elle a regroupé un grand  nombre d’acteurs qui ont apporté leur compétence et retour d’expérience sur la survenance d’événements majeurs, qu’ils soient d’origines naturelle ou technologique, et mis en lumière la nécessité d’alerter efficacement les populations exposées à un danger imminent.

En France, cette responsabilité incombe aux pouvoirs publics, qui ont mis en place un dispositif spécifique pour répondre à cet enjeu  : les sirènes ( vérifiées chaque premier mercredi du mois ) et le système FR-ALERT. Déployé depuis 2022, cet outil vise à informer en temps réel les citoyens présents dans une zone menacée par un danger grave. La complexité des risques auxquels nous sommes confrontés, l’évolution rapide des technologies et l’impératif d’une information efficace à l’heure des réseaux sociaux nous incitent à questionner en profondeur les outils et les méthodes employés et a anticiper les risques afin de savoir mieux y répondre le cas échéant.

 C’est dans cet aspect que SERA est fort impliquée dans ces réflexions préventives et propose aux collectivités leur soutien..

Un nouveau parlement est né à Grenoble: celui de la Rivière Isère

Le Parlement de l’Isère est né de l’inquiétude de la population concernant l’eau, sa raréfaction  , ses usages, ses pollutions et l’accaparement de cette ressource dans le contexte du changement climatique,

Plusieurs associations sont à l’origine de ce dispositif: la FNE Isère, avec des associations  citoyennes en proposant des ateliers de réflexions afin d’élaborer les diverses orientations à donner à ce Parlement pour l’ensemble du bassin versant de l’Isère.

Son objectif: s’organiser pour protéger l’eau, se réapproprier démocratiquement les enjeux de l’eau, reconnaitre le droit à la rivière et assurer une base documentaire des données de la rivière.

Les dimensions du Parlement :

  • Une dimension politique et citoyenne : Créer un espace public de discussion sur l’eau ouvert à tous·tes pour élargir la participation citoyenne et porter la parole citoyenne auprès des institutions.
  • Une dimension scientifique : Constituer un observatoire de l’eau qui rassemblerait et vulgariserait de manière neutre et indépendante les données disponibles sur l’eau.
  • Une dimension juridique : Engager une réflexion sur les droits de la nature et considérer la rivière comme une entité ayant une valeur intrinsèque et pouvant prétendre à la personnalité juridique et morale.

 L’Isère fait aujourd’hui face à 3 menaces principales: l’accaparement de l’eau pour des usages industriels, la pollution de nappe de Grenoble ville avec un long passé industriel, et la raréfaction de la ressource prévisible avec le réchauffement climatique trés soumis à la fonte des glaciers alpins.

La première session  s’était  déroulée , le 28 septembre, avec une soixantaine de participants.Une assemblée citoyenne est intéressante pour permettre aux habitants de s’approprier la connaissance de leur environnement et des biens communs que sont les rivières afin de mieux les préserver.

https://parlement-isere.org

Les fleurs elles même porteuses de pesticides ? L’envers du décor de la rose

Très peu d’études sont  faites sur la contamination des fleurs coupées et des plantes ornementales par les pesticides. En manipulant des fleurs coupées traitées aux pesticides,( dont 85% proviennent de l’étranger dans une production intensive sans aucune protection des salariés) , une maman française a contaminé son bébé alors qu’elle était enceinte., celle ci ayant été exposée dès ses 20 ans à de nombreux herbicides dans le cadre de sa profession,

Une ancienne fleuriste a demandé, mercredi devant la cour d’appel de Rennes, la reconnaissance du préjudice subi par sa fille Emmy , morte à l’âge de onze ans d’une leucémie diagnostiquée à 5 ans et  liée à son exposition aux pesticides durant la grossesse.« Une contamination qui, malheureusement, passe la voie placentaire au moment de la grossesse et qui entraîne la contamination des fœtus », a expliqué Me Lafforgue.

Une étude belge avait déjà pu démontrer le risque encouru par les fleuristes.« Le risque pour les fleuristes est même plus important que celui encouru par les agriculteurs, car ils sont exposés à un cocktail de très nombreux pesticides, avec un nombre de substances très élevé sur chaque bouquet, y compris des substances interdites en Europe. Pourtant, ils ne sont pas informés. Et contrairement aux agriculteurs, ils sont exposés six jours sur sept, toute la journée, toute l’année ! », conclut Bruno Schiffers* professeur honoraire à l’Université de Liège, qui a piloté cette étude.

Le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) a reconnu « le lien de causalité entre la pathologie » de la petite Emmy et « l’exposition aux pesticides durant la période prénatale », a-t-il indiqué.

Contrairement aux fruits et légumes, il n’existe pas de réglementation européenne permettant de fixer des limites maximales de résidus de pesticides dans les fleurs.

* Bruno Shiffers, ingénieur agronome spécialisé en Protection des Végétaux, professeur honoraire de phytopharmacie et ancien responsable de Laboratoire de Phytopharmacie de Gembloux Agro-Bio Tech à l’Université de Liège en Belgique.

https://www.researchgate.net/publication/333760805_Biological_monitoring_of_exposure_to_pesticide_residues_among_Belgian_florists

Enquêtes sur l’utilisation des écrans par les jeunes

Plusieurs études révèlent les tendances fortes de l’utilisation des écrans par les enfants et les jeunes : de quoi considérer la mesure demandée par la Ministre de l’Éducation Nationale à la rentrée scolaire afin de limiter les temps d’écrans. et rappelant que la majorité numérique est à 15 ans depuis 2023.

Les conclusions de l’étude « Born Social » édition 2024, réalisée par l’agence Heaven en partenariat avec l’association Génération Numérique, révèlent des tendances marquantes concernant l’utilisation des réseaux sociaux chez les plus jeunes. Elle révèle que 75% des moins de 13 ans utilisent au moins un réseau social régulièrement, tout en ayant un regard critique sur l’utilisation qu’en font leurs parents. L’accès précoce à ces réseaux pose des défis majeurs notamment en termes de régulation des contenus appropriés et de protection contre les risques en ligne.

Parmi les enseignements  de cette édition 2024 de Born Social : 75% des moins de 13 ans utilisent au moins un réseau social de manière régulière,les plateformes de jeux vidéo deviennent de plus en plus des espaces de socialisation : 63% des pré-ados se rendent sur des jeux vidéo en ligne (type Roblox…) pour passer du temps avec leurs amis, l’usage de la géolocalisation continue à se généraliser : 60% des enfants indiquent que leurs parents les géolocalisent avec leur téléphone ( ils étaient seulement 34% en 2020).Cet outil est double tranchant : il rassure les parents en leur offrant un moyen de veiller sur la sécurité de leurs enfants, mais il peut également susciter des débats sur la question de la surveillance et du respect de la vie privée des jeunes.

Une autre enquête de l’observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (OPEN) a publié  aussi une étude réalisée par Ipsos média sur le temps que les enfants passent sur les écrans et ce qu’ils y font. Cette enquête a été réalisée via un questionnaire en ligne, du 8 au 16 février 2024. 1 800 personnes ont répondu, dont 1 200 parents d’enfants âgés de 7 à 17 ans et 600 enfants âgés de 7 à 17 ans.

Il en ressort:   c’est  11,3 ans ; l’âge moyen du premier smartphone, et 99% des enfants se connectent quotidiennement sur le web dès 11 ans.

La consigne « pas d’écran à table » est appliquée par 56 % des parents. Seulement 49 % limitent le temps d’usage numérique quotidien de leur enfant et 37 % leur proposent des activités non-numériques en remplacement.

Le contrôle parental n’est mis en place que par 23 % des parents (moins 8 points par rapport à 2021). Et paradoxalement, il est utilisé à hauteur de 24 % chez les 7 – 10 ans contre 32 % chez les 11 – 14 ans.

Sources : https://www.aacc.fr/sites/default/files/media/document/2024-10/BORN%20SOCIAL%202024.pdf

Parents, enfants et numériques 2024, Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique et Ipsos, octobre 2024

La santé mentale « grande cause » de l’année 2025 a annoncé le premier ministre

Déjà en Juin avait été annoncée comme priorité la santé mentale des jeunes, donc rien de nouveau si ce n’est qu’entre précarité et incertitude de l’avenir, la jeunesse reste fragile.

Santé publique France avait alerté et publié  l’an dernier déjà  les résultats sur la santé mentale de l’enquête nationale en collèges et en lycées chez les adolescents sur la santé et les substances (EnCLASS), menée par l’École des hautes études en santé publique (EHESP) et l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), en partenariat avec l’Education nationale. Les données, recueillies en 2022 auprès de 9 337 élèves du secondaire, montrent des résultats contrastés. Si la grande majorité des élèves interrogés expriment une satisfaction vis-à-vis de leur vie actuelle et se perçoivent en bonne santé, seule la moitié présentent un bon niveau de bien-être mental. On observe une part non négligeable de jeunes présentant un risque de dépression et déclarant un sentiment de solitude, des plaintes psychologiques et/ou somatiques ou des pensées suicidaires.

Cette enquête mettait en évidence que plus de la moitié des jeunes interrogés (51% des collégiens et 58% des lycéens) présentent des plaintes psychologiques ou somatiques récurrentes (c’est-à-dire au moins 2 plaintes plus d’une fois par semaine durant les six derniers mois). Les plaintes les plus fréquemment rapportées sont la difficulté à s’endormir, la nervosité, l’irritabilité et le mal de dos.

Les comportements suicidaires ont également été mesurés, mais uniquement parmi les lycéens. Un quart d’entre eux (24%) a déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois. Les filles sont nettement plus concernées que les garçons (31% vs 17%), et ce quelle que soit la classe. Environ un lycéen sur dix a déclaré avoir fait une tentative de suicide au cours de sa vie.

Pour conclure, l’étude montre que les collégiens et les lycéens ont connu une nette dégradation de leur santé mentale entre 2018 et 2022. Cette dégradation est plus marquée chez les jeunes filles et creuse l’écart garçons-filles déjà observé auparavant.

Soutenu par Santé publique France et destiné aux jeunes de 12 à 25 ans, le Fil Santé Jeunes propose une ligne d’écoute (0 800 235 236) accessible 7 jours sur 7 de 9h à 23h (service et appel anonyme et gratuit)

La santé mentale et le bien-être des collégiens et lycéens en France hexagonale – Résultats de l’enquête EnCLASS 2022

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