Tous les articles par Jacqueline Collard

La commission européenne consulte sur sa politique climatique dans ce nouveau contexte sociétal

Depuis le 30 mars, les citoyens européens sont invités à donner leur avis sur les objectifs climatiques qu’entend mettre en place la Commission européenne. L’objectif de réduction des gaz à effet de serre d’ici 2030 en est le point de discussion principal. Simultanément nous apprenons le report de la CP 26 prévue à Glascow en novembre 2020 en 2021. La négociatrice de la COP21 de 2015 à Paris, Laurence Tubiana, prend acte du report de la convention sur le climat (COP26) qui devait se tenir à Glasgow (Royaume-Uni) en novembre 2020. Elle espère que la relance économique qui suivra la crise sanitaire du Covid-19 sera mise au service de la transition écologique.

Malgré l’urgence sanitaire,  cette consultation est ouverte jusqu’au 23 juin, on peut y répondre à un questionnaire et/ou donner librement son avis sur l’objectif final d’une économie à « zéro émission nette de carbone » en 2050.

Aussi, la nouvelle Commission présidée par la conservatrice allemande Ursula von der Layen a-t-elle décidé que son mandat de 5 ans serait prioritairement orienté vers un « pacte vert » Geen Deal destiné à placer l’Union en tête de la lutte contre le  changement climatique. Elle propose donc aux 27 Etats membres de renforcer l’objectif à 2030 de -40 à -55%. C’est cette nouvelle proposition que peuvent commenter, approuver ou critiquer les citoyens européens.

C’est un tout autre ton qui a prévalu lors du sommet des chefs d’Etats du 26 mars dernier qui s’est déroulé en vidéo conférence. A cette occasion, les chefs d’Etats demandent à la Commission de préparer l’après crise du Covid-19. « Nous devrions commencer à préparer les mesures pour revenir à un fonctionnement normal de nos sociétés et de nos économies et à une croissance soutenable intégrant entre autres la transition verte et la transformation numérique et tirer toutes les leçons de cette crise  » s’accordent les 27 unis, la Pologne et la Tchéquie étant rentrés dans le rang.

Pour éclairer le citoyen, la Commission a joint à l’appel une première estimation des coûts et bénéfices que la société pourrait supporter dans la décennie qui vient. Elle reconnaît que  l’Union européenne ne pèse que 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais le continent se doit de montrer l’exemple notamment en faisant la preuve que la transition énergétique peut être bénéfique en termes d’emplois et d’activité.

Des recommandations dans cette période où plus que jamais nous sommes à l’intérieur

L’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) a recensé en moins d’un mois près de 250 cas d’exposition à des produits dangereux directement liées à l’épidémie : mauvaise utilisation de nettoyants, de solutions hydro-alcooliques, et même d’huiles essentielles… Les centre anti poison sont fortement sollicités ! Cela n’empêche pas de se pencher sur la qualité de l’air intérieur, bien au contraire.

La qualité de l’air intérieur des bâtiments peut être altérée par divers contaminants chimiques ou microbiologiques. Par ailleurs, des effets sur la santé tels que des pathologies respiratoires peuvent résulter d’expositions à des polluants de l’air intérieur. Leur survenue dépend de la nature des polluants, de l’intensité et de la durée des expositions. Elle dépend aussi de déterminants génétiques, de facteurs socio-économiques et d’autres facteurs environnementaux qui influent sur la qualité de l’air. À l’intérieur des logements, l’air et bel et bien pollué de manière spécifique par rapport l’air extérieur. 

En effet, nous allons pour la plupart devoir rester enfermés chez nous sans la possibilité de sortir. Les activités dans les logements sont accrues : cuisine, bricolage, peinture,elles sont autant de pratiques susceptibles de générer des polluants dans l’air des habitations. Ils s’y concentrent alors même que nous y sommes présents toute la journée ! Ces polluants peuvent être responsables de l’aggravation de maladies respiratoires comme l’asthme et l’allergie.

Pour ceux qui auraient des craintes quant au coronavirus, le virus se transmet par des minuscules gouttelettes qui sont projetées dans l’air à 2 m en moyenne, vous ne risquez rien en ouvrant vos fenêtres, bien au contraire, il est nécessaire de bien renouveler l’air de vos habitats: ouvrir ses fenêtres tous les jours 10 mn le matin et le soir durant cette quarantaine.

Les principaux polluants de l’air intérieur sont des :

  • Polluants chimiques : composés organiques volatils (COV), oxydes d’azote (NOx), monoxyde de carbone (CO), hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), phtalates etc.
  • Bio contaminants : moisissures, allergènes domestiques provenant d‘acariens, d’animaux domestiques et de blattes, pollens etc.
  • Polluants physiques : radon, particules et fibres : (amiante, fibres minérales artificielles) etc

La présence de ces polluants est issue de différentes sources d’émission : constituants du bâtiment, du mobilier, appareils de combustion (chaudières, poêles, chauffe-eau, etc.), transfert de la pollution extérieure (air ambiant, sols contaminés) mais dépend également des modes de vie (tabagisme ou présence d’animaux domestiques par exemple). Les matériaux de construction, les produits de décoration et les meubles sont régulièrement cités comme des sources potentielles de pollution des environnements intérieurs du fait de leurs émissions en substances volatiles, voire semi-volatiles. Des premiers travaux ont été réalisés sur les matériaux de construction et produits de décoration par l’Anses.

www.anses.fr/fr/content/enjeux-autour-de-la-qualité-de-l’air

www.anses.fr/fr/content/qualit%C3%A9-de-l%E2%80%99air-int%C3%A9rieur

Les centres anti poison s’alarment des situations à risques domestiques

Les pompiers et les centres antipoison alertent sur les risques alors que le 15 est déjà surchargé par la pandémie. La prudence est de mise, d’autant que « la prise en charge des victimes de ces accidents concourt à l’augmentation de l’activité du centre 15 », déjà en surchauffe .

Les centres antipoison alertent également sur une « majoration du risque d’accidents domestiques ». Plusieurs situations particulières à risque ont été identifiées : inhalation de vapeur toxique, intoxication accidentelle de jeunes enfants suite aux transferts des produits ménagers (dans une bouteille, dans un verre d’eau…), nettoyage des aliments à l’eau de Javel.

Pour les éviter :

  • Respecter rigoureusement les conditions d’usage des produits nettoyants ou désinfectants (sols, surfaces du domicile ou du lieu de travail).
  • Attention aux mélanges dangereux et  penser au confinement des produits ménagers: Ils représentent près d’un tiers des cas d’exposition recensés. Parmi les situations à risque, on peut citer :

Ne transvasez pas de produits en dehors de leur récipient d’origine, ne mélangez pas les produits entre eux, surtout s’ils contiennent de l’eau de  javel,

  • L’inhalation de vapeurs toxiques après un mélange de Javel et d’un détartrant (vinaigre ou ammoniaque, par exemple). Des produits qu’il ne faut pas mélanger, ils peuvent provoquer des difficultés respiratoires graves.
  • L’intoxication accidentelle de jeunes enfants avec ces produits lorsque ils sont restés à leur portée
  • Certains utilisent même  ces  produits nettoyants ou désinfectants ne doivent pas être utilisés  pour se laver  ou nettoyer des aliments de peur qu’ils ne soient contaminés.
  • Surveillez vos jeunes enfants pour qu’ils n’ingèrent pas d’ objets
  • Attention aux activités de plein air dans votre propriété essentiellement liés au bricolage ou jardinage.

Des conseils pour éviter les risques d’accidents domestiques dans l’actuel contexte de confinement sont disponibles sur le site de l’association des Centres antipoison : http://www.centres-antipoison.net/comcovid.pdf.

 

 

La 6ème ordonnance du 25 mars remet en cause l’encadrement de l’installation d’antennes-relais

Communiqué de presse du 31 mars 2020

L’Etat d’urgence sanitaire remet en cause l’encadrement de l’installation d’antennes-relais : par l’ordonnance n° 2020-230 du 25 mars.

L’ordonnance n° 2020-3201 du 25 mars dite « 6ème ordonnance » a été publiée au JORF n°0074 du 26 mars dans le cadre de la loi sur l’état d’urgence sanitaire du 23 mars 2020. Par cette dernière, le gouvernement remet en cause l’encadrement de l’installation d’antennes-relais de téléphonie mobile prévu par la loi 2015-136 du 9 février 2015 relative à la sobriété, à la transparence, à l’information et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques, dite loi Abeille » et déjà affaibli par la loi Elan, du 24 novembre 2018, portant sur les conditions d’information du maire pour la construction de stations radioélectriques. La loi Elan fixait alors aux opérateurs un délai d’un mois au lieu de deux précédemment entre le dépôt de leur dossier d’information auprès du maire (DIM) et le dépôt de leur demande d’autorisation d’urbanisme pour l’installation d’une station radioélectrique.

La 6ème ordonnance ouvre de nombreuses dérogations au Code des postes et des communications électroniques, et prévoit explicitement :

– La suspension de l’obligation aux opérateurs de transmettre le dossier
d’information au maire ou au président d’intercommunalité,
– La possibilité pour les opérateurs d’implanter de nouvelles installations
radioélectriques (ou antennes-relais) sans accord préalable de l’Agence
nationale des fréquences,
– Une dispense d’obtenir de la part des services d’urbanisme municipaux une
autorisation pour les constructions nécessaires (permis de construire ou
déclaration de travaux).

Cette libéralisation totale du secteur des installations d’antennes-relais, en plein démarrage du déploiement de la 4G+ ou de la 5G et en pleine crise sanitaire, donne carte blanche aux opérateurs de téléphonie mobile. Toutes mesures d’information à l’égard des communes et par là-même de précautions à l’usage des populations riveraines semblent avoir été complètement oubliées, suscitant notre profonde inquiétude.

Les autorités gouvernementales et particulièrement le Ministère des Solidarités et de la Santé ne peuvent ignorer ni les effets sanitaires des radiofréquences, ni les rapports de l’Anses incitant à réduire l’exposition des enfants aux radiofréquences et à prendre des précautions pour éloigner les sources de champs électromagnétiques des êtres vivants, ni le classement par l’OMS (en 2 B ) des champs électromagnétiques de radiofréquence « peut-être cancérigènes », ni la tromperie généralisée des industriels ayant conduit au scandale du « Phonegate », ou encore la publication récente de Santé Publique France sur l’augmentation de cas de tumeurs cérébrales (glioblastomes) et du rôle joué par les radiofréquences dans leur étiologie.

Nous considérons que la 6ème ordonnance du 25 mars 2020 est contraire au principe de précaution et pourrait avoir à terme un fort impact sanitaire souligné à maintes reprises dans nos échanges institutionnels.

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L’EFSA a mis à jour la base de données OPENFOODTOX sur les dangers chimiques

Communiqué de l’EFSA

L’EFSA a mis à jour sa base de données OpenFoodTox qui comprend désormais des données de toxicité sur près de 5000 substances chimiques issues de plus de 2000 évaluations scientifiques effectuées par l’EFSA depuis 2002.

OpenFoodTox a été lancé en 2017 pour fournir un point d’accès unique aux données synthétisées sur les substances chimiques évaluées par l’EFSA. Auparavant, ces données n’étaient disponibles que séparément au sein de milliers de publications scientifiques différentes. Pour chaque substance les informations suivantes sont fournies : le secteur concerné de l’alimentation humaine ou animale (par exemple additifs alimentaires, pesticides ou contaminants) et les populations affectées (humains, animaux d’élevage ou animaux sauvages).

Lors de cette dernière mise à jour, 4950 substances chimiques étaient analysées et c’est  plus de 150 substances ( étudiées dans 200 évaluations scientifiques supplémentaires ) qui ont été ajoutées à cette base de données. Plusieurs d’entre elles sont incluses dans différentes catégories de populations et catégories alimentaires (alimentation humaine et/ou animale).

Alternatives à l’expérimentation animale

La base de données OpenFoodTox permet notamment aux scientifiques de développer de nouveaux modèles informatiques in silico pour prédire la toxicité des substances dans l’alimentation humaine et animale. Grâce à la modélisation, ils peuvent par exemple prédire, sans avoir recours à l’expérimentation animale, la toxicité d’une substance pour le rat – dans le cadre de l’évaluation des risques pour l’homme – ou la toxicité d’une substance pour l’abeille, le poisson ou le ver de terre dans le cadre de l’évaluation des risques pour l’environnement.

De tels outils contribuent à fournir des alternatives aux études de toxicité traditionnelles qui utilisent des animaux. L’EFSA soutient les méthodologies d’évaluation des risques conformes à l’approche dite des ‘3R’ (réduire, raffiner, remplacer) qui minimisent le recours à l’expérimentation animale et encouragent l’utilisation de données obtenues grâce à d’autres méthodes, lorsque c’est possible.

Les perspectives futures pour OpenFoodTox 2.0 incluent l’enrichissement du modèle grâce à l’inclusion d’autres propriétés chimiques, notamment des données sur le métabolisme, la bioaccumulation ou encore les données d’exposition. Il est aussi prévu de relier la base de données aux modèles informatiques utilisés pour prédire la toxicocinétique et la toxicité. Parmi les exemples récents figurent des modèles pour l’homme, les animaux d’élevage (poulets ; porcins, ovins première partiedeuxième partie) et les animaux sauvages ( abeilles, poissons)

L’EFSA est propriétaire de cette base de données et de son contenu. OpenFoodtox fait partie intégrante de la banque de données globale de l’EFSA (DWH – EFSA Data Warehouse) mise en place par l’Autorité pour améliorer un accès libre du public aux données.

https://www.efsa.europa.eu/fr/news/chemical-hazards-data-and-modelling-boost