Tous les articles par Jacqueline Collard

Multiplication des accidents domestiques avec des désinfectants usuels

Dans un contexte de confinement, de l’épidémie de Covid-19,  s’accompagne d’une multiplication des accidents domestiques. C’est du moins ce que suggèrent l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et le réseau des Centres antipoison (CAP)

En ce mois de mars 2020, les « familles d’agents » toxiques  ont suscité le plus de sollicitations des centres anti poison tels que  les nettoyants ou désinfectants comme  l’eau de Javel ou les solutions hydro-alcooliques. En particulier, l’utilisation de certains de ces composés ou mélanges comme produits d’hygiène corporelle a occasionné plusieurs consultations pour des lésions cutanées. Cependant, l’application notamment prolongée de ces produits sur la peau s’avère dangereuse aussi faut-il en ménager l’utilisation selon des protocoles bien précis  et surtout sans abus. Sans compter les risques accrus de l’eau de Javel qui peut endommager les voies respiratoires et par ailleurs il n’est pas conseillé de l’utiliser non plus, comme produit ménager, car son coté antiseptique n’est pas du tout favorable au traitement des eaux usées.

Ces produits sont capables, après contact avec la peau, la surface de l’œil ou des muqueuses, de pénétrer les tissus et de provoquer des réactions chimiques pouvant mener soit à une inflammation (qui se manifeste par des rougeurs, de la chaleur et des douleurs), soit à une destruction plus massive de cellules éventuellement à l’origine de lésions irréversibles.

Le changement climatique va-t-il favoriser les pandémies ?

Nous relayons les propos de chercheurs qui mettent l’accent sur la probabilité croissante d’épidémies, conséquences de nos modes de vie et de nos modes de transports rapides à travers le monde, accélérée par les modifications climatiques.

«L’épidémie de coronavirus révèle l’ampleur de la menace que représentent les maladies infectieuses pour nos sociétés», dit à Reporterre Emmanuel Drouet, enseignant-chercheur à l’Institut de biologie structurale de Grenoble (Isère). Or, prévient-il, « l’émergence de nouveaux agents infectieux pourrait augmenter dans les années à venir » avec l’explosion des flux de déplacements humains et commerciaux, les modifications d’usage des sols et les perturbations des écosystèmes, le tout sur fond de changement climatique, « énormément de maladies infectieuses étant étroitement liées aux températures et aux taux d’humidité ».

« Le changement climatique devrait accroître la portée géographique des maladies infectieuses aux noms effrayants, comme Zika ou chikungunya, propagées par des vecteurs comme les tiques ou les moustiques », signale , la climatologue Katharine Hayhoe, directrice du Centre des sciences du climat à la Texas Tech University.

L’expansion des insectes vecteurs de maladies comme les moustiques s’observe dans l’espace, mais aussi dans le temps. « La hausse des températures hivernales augmente leur période d’activité et de reproduction », explique Emmanuel Drouet. Les maladies dont ils sont vecteurs pourraient ainsi être « transmises de façon quasiment continue ».

Dans le contexte des changements climatiques dont les effets sont de plus en plus sensibles, il est fort à imaginer que nous allons connaitre des évènements difficiles, si nous ne modifions pas nos habitudes qui contribuent à ces crises graves.

Des soubresauts de Tchernobyl signalés en France ?

Depuis le 4 avril, la forêt qui cerne la tristement célèbre centrale nucléaire Tchernobyl est en feu. Les pompiers qui tentent de l’éteindre affrontent, au cœur de l’incendie, des niveaux de radioactivité 16 fois supérieurs à la normale. Cet événement pourrait remettre en suspension de césium 137 dans l’air. Suite à ces incendies dans la steppe russe et en particulier près de Tchernobyl des particules radioactives ont été mises en suspension et ont pu être analysées en faible quantité en France :

Le correspondant de RFI à Kiev indiquait dans un article du 6 avril : « Chaque année au printemps, des particuliers brûlent des ordures, des feuilles mortes et de l’herbe coupée dans leurs jardins. Les feux grossissent avec le vent et peuvent devenir incontrôlables. Au cours des dernières 48 heures, on recense ainsi 800 feux de prairie, de steppe et de forêt à travers tout le pays, dont 140 autour de Kiev. Plusieurs quartiers de la capitale enregistrent une pollution de l’air excessive. »
Plusieurs foyers concernent des secteurs très contaminés par les retombées radioactives liées à la catastrophe de Tchernobyl en 1986.
Diverses sources ont fait état de départs de feu dans la zone d’exclusion de 30 kilomètres autour de la centrale de Tchernobyl. Les incendies entraînent nécessairement une remise en suspension de substances radioactives dans l’atmosphère. En effet le bois, le couvert végétal, la litière en forêt sont des réservoirs de contamination. Des retombées radioactives très importantes ont eu lieu en 1986 suite à la catastrophe de Tchernobyl. Les substances radioactives à longue période comme le césium 137 ou le strontium 90 (demi-vie de 30 ans) ou encore le plutonium 239 (demi-vie de 24130 ans) sont toujours présentes dans la couche superficielle du sol, mais aussi dans la végétation et les forêts.

 L’IRSN a publié à cette occasion un communiqué :   à des fins de vérification, l’IRSN va procéder au relevé des filtres aérosols de ses stations OPERA-Air grand débit situés dans l’est de la France. Ces stations de prélèvement d’aérosols à grand débit permettent de mesurer d’infimes traces de radioactivité.

Télécharger la note d’information de l’IRSN du 7 avril 2020 « Incendie en Ukraine dans la zone d’exclusion autour de la centrale Tchernobyl : Quel impact possible sur notre territoire ? » (PDF, 677 Ko)

La CRIIRAD  notre partenaire a consulté par exemple les 6, 7 et 8 avril les sites internet des organismes de surveillance de la radioactivité atmosphérique de Grèce et de Roumanie, mais les mesures disponibles ne sont pas suffisamment précises pour permettre de conclure.

Pour plus de détails veuillez consulter le communiqué du 8 avril ci dessous précisé :

http://www.criirad.org/actualites/dossier2020/2020-04-08-CP_Incendies_Tchernobyl.pdf

Des conseils pour protéger sa vision

Dans cette période où l’utilisation du numérique prend une ampleur démesurée, l’Association nationale pour l’Amélioration de la Vue (ASNAV), nous conseille pour éviter  « des effets négatifs de l’usage des écrans sur les yeux ».

Confrontés à l’obligation pour beaucoup de télétravail, ou  de cours via Internet, et pour d’autres d’ utilisations accrues de tablettes, ordinateurs ou télévisions, Tous ont un point commun : un grand usage  des écrans. Pour limiter au maximum la fatigue visuelle, l’association conseille de :

  • Réglez l’intensité et le contraste de l’écran en fonction de la lumière ambiante. Vous ne devez pas être ébloui. Si besoin, utilisez une lampe d’appoint pour une lecture plus agréable ;
  • Réglez la position de l’écran. Il doit être placé de façon à ce que ni fenêtre, ni lampe ne s’y reflète ;
    Ne vous positionnez pas à moins de 50 cm de votre écran de télévision ou de l’ordinateur ;
  • Faites des pauses.Il suffit alors de cligner régulièrement des yeux. Cela activera les glandes de Meibomius au bord de vos paupières et permettra aux yeux de rester humides ; ou tout simplement changer d’activité.

La désinfection des rues proposée pour lutter contre le Covid ?

Dans cette période inédite, de nouvelles pratiques communales voient le jour à la surprise des uns , au réconfort des autres, mais nous devons nous interroger sur ces pulvérisations de biocides dans les rues de certaines villes.

 Les désinfectants pulvérisés en masse sur les voiries publiques sont des biocides réglementés et par conséquent réservés à des usages professionnels confinés. Les désinfectants sont des produits bactéricides, virucides, fongicides et algicides. Leur utilisation non contrôlée dans les milieux ouverts conduirait, à des pollutions notoires pour les rivières et les eaux côtières qui en seraient les premières victimes.

Le Ministère de la Santé a sollicité le HCSP sur ce sujet : il en ressort :

Les produits utilisés :
• Principalement les oxydants chlorés :
– Eau de Javel (hypochlorite de sodium) stabilisée ou non à 13 % (concentrée) ou diluée quatre fois (produit commercialisé pour les collectivités et les usages domestiques) ;
– Dichloroisocyanurates, l’un des produits classiquement utilisés pour les piscines ;
• Les autres molécules actives ne présentent pas le même intérêt et posent les difficultés suivantes :
– Eau oxygénée (peroxyde d’hydrogène) en association le plus souvent avec l’acide peracétique (APA) et qui, lorsqu’elle est utilisée seule, rencontre des problèmes de stabilité, avec une décomposition catalytique. Elle présente souvent un comportement complexe en usage sur le terrain, et une certaine dangerosité de manutention sous forme concentrée ;
– Autres produits (glutaraldéhyde, solution de dioxyde de chlore, chloramines, ammonium quaternaire).

La désinfection est pratiquée sous forme de pulvérisation par camions ou par des systèmes individuels portés par un agent professionnel pouvant entraîner une aérosolisation du produit désinfectant utilisé, voire d’agents infectieux potentiels présents dans l’environnement, dont la dispersion dépend des conditions utilisées et des risques climatiques (vent…). Elle est en général pratiquée en l’absence de circulation de piétons dans la rue.
Les rares recommandations sur le nettoyage de la voirie sont plutôt en faveur d’un nettoyage habituellement associé à une collecte des déchets, mais ne sont pas en faveur d’un nettoyage spécifique avec désinfection associée .

L’hypochlorite de sodium (eau de Javel) est le désinfectant le plus disponible, le moins coûteux et le plus facilement utilisable pour la désinfection en milieu ouvert. Néanmoins, son utilisation n’est pas sans risque pour les travailleurs l’utilisant mais également pour l’environnement.

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