Tous les articles par Jacqueline Collard

La sortie de crise proposée par le haut Conseil du climat

Les dix membres du Haut Conseil pour le climat (HCC instance indépendante créée en 2019), ont  détaillé les causes communes à l’actuelle pandémie de coronavirus et la hausse mondiale des températures et plaide pour une sortie de crise résolument tournée vers la lutte contre le changement climatique (conclusions du rapport ).

Depuis 40 ans, les rapports scientifiques du Giec détaillent les phénomènes physiques en cours, décrivent les solutions techniques pour stopper et atténuer les émissions de gaz à effet de serre et préconisent des actions d’adaptation des populations et de leurs activités à la hausse des températures. Pourtant, les promesses d’action faites par les gouvernants dans le cadre de l’accord de Paris ne sont pas à la hauteur des enjeux. Le premier enseignement à tirer de cette crise sanitaire , c’est que les systèmes précoces d’alerte doivent être renforcés, de la protection des lanceurs d’alerte à l’organisation de la réponse. Le virus a profité de la rapidité des transports et des flux commerciaux massifs pour visiter l’ensemble de la planète en quelques semaines. Ces vecteurs sont aussi ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre.

Les États membres de l’ONU ont adopté en 2015 le « cadre d’action de Sendaï pour la réduction des risques de catastrophes » couvrant la période 2015-2030.Le Haut Conseil appelle à la mise en œuvre effective de cet accord destiné à anticiper les crises et à en réduire les conséquences. « Nous devons circonscrire le changement climatique tout autant que la pandémie« , a déclaré Petteri Taalas, secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), à l’occasion de la cinquantième Journée de la Terre. « Nous devons agir ensemble dans l’intérêt de la santé et de la qualité de vie de l’humanité, non seulement dans les semaines et les mois qui viennent, mais aussi pour les nombreuses générations à venir ». Records de chaleur, acidification des océans, élévation du niveau de la mer, fonte des glaciers… tous ces indicateurs font état d’une accélération du changement climatique ces cinq dernières années, d’après le rapport de l’ONU sur le climat mondial en 2015–2019.

« Certes, cette pandémie Covid-19 a provoqué une grave crise sanitaire et économique au plan mondial, mais si nous ne luttons pas contre le changement climatique, le bien-être humain, les écosystèmes et les économies pourraient être menacés pendant des siècles », a averti le chef de cette agence onusienne, cité dans un communiqué.L’ONU est d’autant plus inquiète que « les crises économiques précédentes ont souvent été suivies d’une reprise accompagnée d’une croissance des émissions de carbone bien plus forte ». Elle réclame la mise en place de plans de relance post-pandémie favorisant une « croissance plus verte ».

34 ans après la catastrophe de Tchernobyl la radioactivité est toujours d’actualité

Il y a déjà 34 ans les alertes internationales  nous informaient qu’une catastrophe nucléaire était en cours en Ukraine sur le site de Tchernobyl. 34 ans après la catastrophe, la question du démantèlement reste entière, même si un deuxième sarcophage  a été installé il y a peu de temps. Aucun plan validé n’a été rendu public.

Nous reprenons le communiqué de notre partenaire la CRIIRAD:

Un zone interdite été mise en place autour de la centrale de Tchernobyl avec l’évacuation, en 1986, de quelques 125 000 habitants, dont ceux de Prypiat, désormais ville fantôme. Elle s’étend autour du réacteur n°4 qui a explosé le 26 avril 1986, sur environ 2 600 km2 à cheval sur l’Ukraine et le Belarus, une surface comparable à la Métropole du Grand Paris. Dans cette zone boisée, les incendies sont récurrents et conduisent à des rejets réguliers de radioactivité dans l’atmosphère.

Au cours de ces dernières semaines des incendies se sont  développés même dans la zone d’exclusion à 2 pas du sarcophage.(Cette arche doit protéger le premier sarcophage des intempéries, limiter les risques d’effondrement et de contamination, et permettre de procéder aux travaux de démantèlement des décombres radioactifs et notamment des quelques 200 t de corium (résultant de la fusion du cœur avec les matériaux de structure).  La CRIIRAD a suivi de près l’évolution des foyers car les territoires contaminés, qui s’étendent bien au-delà de la zone interdite, constituent encore un très important réservoir de radioactivité. S’ajoute à cela la présence d’installations nucléaires et de très nombreux dépôts de déchets radioactifs, le plus souvent hors normes. (voir communiqués CRIIRAD).

Tchernobyl for ever est le titre d’un documentaire réalisé en 2011 par Alain de Halleux. En tout état de cause, l’absence de solutions pérennes 34 ans après la catastrophe n’a pas fini de susciter inquiétudes et interrogations parmi nos concitoyens ; for ever ?
Site CRIIRAD : http://www.criirad.org (y compris les pétitions)
Site des balises : balises.criirad.org
 

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Résidus de pesticides dans les aliments : 4,5 % des échantillons dépassent la limite maximale

L’EFSA vient de  publier  son nouveau rapport annuel sur les résidus de pesticides présents dans les aliments dans l’Union européenne. Le rapport est basé sur les données collectées grâce aux activités de contrôle menées au niveau national par les États membres de l’UE, l’Islande et la Norvège, et comprend à la fois un échantillonnage ciblé et aléatoire.

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a publié, le 2 avril, son rapport annuel sur les résidus de pesticides présents dans les aliments de l’Union européenne. Verdict ? Pour l’année 2018, 95,5 % (contre 95,9 % en 2017) des quelque 91 000 échantillons analysés sont en-dessous de la limite maximale de résidus (LMR). Ce qui signifie que 4,5 % dépassent ce niveau, 2,7 % étant considérés comme non conformes, car dépassant toujours la LMR après prise en compte de l’incertitude des résultats.

La section consacrée aux données collectées de façon aléatoire est particulièrement utile car elle couvre le même panier de produits sur une rotation de trois ans, ce qui signifie que des tendances à la hausse ou à la baisse peuvent être identifiées pour des produits spécifiques.

Par exemple, entre 2015 et 2018, la proportion d’échantillons qui présentaient des dépassements de résidus a augmenté dans les bananes (de 0,5% à 1,7%), les poivrons (1,2% à 2,4%), les aubergines (0,6% à 1,6%) et les raisins de table (1,8% à 2,6%). En revanche, les dépassements ont baissé en 2018 par rapport à 2015 pour les brocolis (de 3,7% à 2%), l’huile d’olive vierge (0,9% à 0,6%) et les œufs de poule (0,2% à 0,1%).

Résidus de pesticides dans les aliments : il est possible de suivre suivez les tendances grâce aux graphiques navigables. Les résultats du programme coordonné de contrôle en diagrammes et graphiques navigables sont accessibles de façon à rendre les données plus facilement accessibles à des non-spécialistes.

Dans le cadre de son analyse des résultats, l’EFSA a également réalisé une évaluation des risques alimentaires. Cette évaluation suggère que les produits alimentaires analysés en 2018 ne sont pas susceptibles de constituer un problème pour la santé des consommateurs. Toutefois, un certain nombre de recommandations sont formulées pour accroître l’efficacité des systèmes de contrôle européens et continuer ainsi d’assurer un niveau élevé de protection des consommateurs.

Source : EFSA (lien)

La Low tech: se réapproprier les technologies, un livre qui questionne

Depuis les années 2000 et la massification des « high tech », le monde a indubitablement changé de visage. Alors qu’elles sont présentées comme facilitant le quotidien, les technologies numériques posent de nouveaux problèmes en matière d’accès aux droits, de justice sociale et d’écologie.
Or selon une étude CSA, commandée par le Syndicat de la Presse Sociale, 11 millions de Français, soit 23 % de la population totale, rencontrent des difficultés avec le numérique.
Consommation énergétique, extractivisme, asservissement des travailleur·ses du « numérique », censure et surveillance généralisées, inégalités face au numérique… autant de domaines dans lesquels les outils que nous utilisons, individuellement et collectivement, pèsent sur l’organisation des sociétés et sont au cœur de débats de vitale importance. C’est donc en ce sens que cette publication explore le domaine des low-tech (« basses-technologies », c’est-à-dire techniques simples, accessibles et durables) –par opposition aux high-tech. En effet, questionner la place des technologies dans la société implique tout d’abord de poser un certain nombre de constats et d’analyses sur les problèmes que posent ces high-tech, et qui ne sont pas toujours mis en évidence.

Face à cela, comment penser de des technologies numériques utiles et appropriables par le plus grand nombre, tout en étant compatibles avec un projet de société soutenable dans un contexte de crise environnementale et climatique qui s’accélère ?

Les technologies conçues et utilisées par les sociétés sont le reflet exact de la complexité de leur organisation interne, de leur mode de prise de décision et de leur relation avec le monde qui les entoure. Se réapproprier collectivement, démocratiquement et le plus largement possible les technologies afin d’en maîtriser les coûts et d’en mutualiser les bénéfices, tel est l’enjeu dans un monde où la crise politique, sociale et écologique se fait de plus en plus pressante.

Un nouveau numéro de la collection Passerelle se veut, en ce sens, un espace de réflexion sur les problématiques et les expérimentations d’alternatives autour des technologies numériques.

22 Avril 50ème anniversaire du jour de la Terre en pleine crise sanitaire

En 2020, le mouvement célèbre son 50e anniversaire et une participation sans précédent était attendue, mais en raison de la  crise sanitaire, la plupart des manifestations prévues ne peuvent se tenir.

Le Jour de la Terre fut célébré pour la première fois le 22 avril 1970. Aujourd’hui, plus d’un milliard de personnes dans 193 pays passent à l’action chaque année dans le cadre du Jour de la Terre. Au fil des ans, le Jour de la Terre est devenu le mouvement participatif en environnement le plus important de la planète.

En 1990, la création de l’association en France va de pair avec l’internationalisation du mouvement du Jour de la Terre. L’association Jour de la Terre France s’est démarquée en organisant des campagnes environnementales et des rassemblements, dont l’un, le 22 avril 1990, demeure encore à ce jour, la plus grande manifestation française dédiée à l’environnement avec des millions de participants et près d’un millier d’actions dans tous les domaines de l’environnement.

Au Québec, c’est depuis 1995 qu’on célèbre le Jour de la Terre en organisant toutes sortes d’activités de sensibilisation face aux enjeux environnementaux. Avec sa capacité à mobiliser les acteurs du milieu, le Jour de la terre n’a cessé de croître, développant de nombreux programmes d’action le 22 avril et tous les Jours.

Coordonné par le « Earth Day Network », le Jour de la Terre consiste à apprécier le caractère unique de notre planète Terre avec son incroyable biodiversité. Selon l’ONU sur son site officiel, l’ADN de la « Journée internationale de la Terre nourricière » est plus précisément de sensibiliser les gens aux défis auxquels fait face notre planète, à partir de l’idée que la Terre et ses écosystèmes sont ce qui nous nourrit et soutient nos pas tout au long de la vie.

La Journée mondiale de la Terre est reconnue à l’heure actuelle comme le jour participatif consacré à l’environnement le plus emblématique sur le globe. Elle est de nos jours célébrée par des centaines de millions de personnes dans la plupart des pays du monde. L’objectif global de l’existence du Jour de la Terre est, selon le site officiel earthday.org, de favoriser le développement d’une masse de citoyens consciente des enjeux climatiques : en somme, possédant une connaissance partagée qui donne lieu à l’action collective pour la protection de l’environ.

Dans ce contexte mondial de crise sanitaire il est indispensable que nous prenions conscience que cette perte de biodiversité , renchérit par le changement climatique laisse la place plus que jamais, aux épidémies qui entravent la santé de nombreuses populations, allant jusqu’à la disparition d’un grand nombre d’individus. La survie de l’humanité est suspendue à ces enjeux. On n’a plus le temps!