Tous les articles par Jacqueline Collard

Une liste européenne des perturbateurs endocriniens

A l’initiative de 5 pays Européens dont la France (via l’ANSES dans le cadre de la 2ème stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE2) , le site EDLists établit des listes de substances suspectées (ou avérées) d’être des perturbateurs endocriniens : la plupart de ces molécules sont toujours en circulation dans les produits biocides et/ou cosmétiques.

Les pays participants à EDLists sont :

  • La Belgique (Le ministère de la Santé)
  • Le Danemark (L’agence de protection environnementale danoise)
  • La Suède (KEMI – L’agence suédoise des produits chimiques)
  • Les Pays-Bas (Le ministère des infrastructures et de la gestion de l’eau)
  • La France (ANSES – L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail)

Durant les dernières décennies, les substances présentant des propriétés perturbatrices endocriniennes sont devenues une préoccupation sérieuse auprès des politiciens, des scientifiques et de la société civile. Des preuves s’accumulent sur le lien entre les perturbateurs endocriniens et les cancers, la diminution du QI, l’infertilité, la maladie d’Alzheimer, l’obésité, etc. Ces substances sont susceptibles de se retrouver dans des produits de tous les jours, du shampooing, aux tickets de caisse et aux jouets.

Le site internet edlists.org doit aussi permettre d’améliorer la coopération entre les agences nationales et européennes (ECHA, EFSA) afin de sortir rapidement du marché les substances les plus néfastes, d’accompagner l’industrie dans la lutte contre les substances préoccupantes et d’améliorer l’information des citoyens sur les perturbateurs endocriniens.

Le site internet contient 3 listes de perturbateurs endocriniens :

  • Les substances reconnues comme perturbateurs endocriniens dans l’Union européenne ;
  • Les substances en cours d’évaluation pour leurs propriétés de perturbation endocrinienne suspectées dans le cadre d’une législation européenne.
  • Les substances considérées comme perturbateurs endocriniens dans l’un des États membres participants.

 En ligne depuis le 2 juin dernier, le site edlists.org répertorie la liste des substances reconnues comme étant des perturbateurs endocriniens dans la réglementation européenne sur les produits chimiques.

Recommandations dans l’utilisation des nanomatériaux dans l’alimentation

Communiqué de presse de l’ANSES

Depuis la fin des années 1990, un nombre accru de nanomatériaux sont intégrés, du fait de leurs propriétés spécifiques, dans la composition de produits de la vie courante et notamment de produits alimentaires. Face à la diffusion des nanomatériaux manufacturés dans notre quotidien, de nombreux questionnements relatifs à leur identification, leurs impacts sur la santé humaine et sur l’environnement, ainsi que la manière de les réglementer, ont vu le jour. L’Anses porte une attention particulière au sujet et a publié, depuis 2006, plusieurs expertises sur les nanomatériaux. Dans cette lignée, l’Agence propose aujourd’hui un état des lieux de la présence de nanomatériaux manufacturés dans l’alimentation ainsi qu’une méthode permettant de déterminer l’approche la plus adaptée pour l’évaluation des risques sanitaires des aliments contenant de tels matériaux. L’Agence a ainsi référencé « 37 substances, utilisées en tant qu’additifs ou ingrédients alimentaires et pour lesquelles elle considère que la présence de nanoparticules est avérée ou suspectée ». Et au total, « près de 900 produits alimentaires intègrent au moins un additif ou un ingrédient répondant à (cette) classification ».

Depuis une trentaine d’années, l’industrie, et notamment l’agroalimentaire, a développé le recours aux nanomatériaux manufacturés, utilisés pour les propriétés spécifiques à la nano-échelle. Au regard des préoccupations que leur utilisation suscite, l’Anses a été saisie par la Direction générale de l’alimentation, la Direction générale de la santé, la Direction générale du travail, la Direction générale de la prévention des risques et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Le travail d’expertise mené par l’Agence a permis de recenser les principaux usages des nanomatériaux manufacturés dans le domaine alimentaire :

  • En tant qu’additif, pour améliorer l’aspect et l’appétence du produit alimentaire (en modifiant la structure, la couleur, la texture, par ex. les additifs E 341iii – phosphates tricalciques – ou E551 – silice amorphe) ;
  • En tant que matériaux au contact des aliments, pour leurs fonctions d’améliorations de la sécurité du conditionnement (par ex. fonction anti-microbien assurée par le nano-argent) ;
  • Enfin, il a été identifié la présence d’ingrédients à vocation nutritive, pouvant se trouver à l’état nanoparticulaire (ex. du carbonate de calcium utilisé dans les laits infantiles pour atteindre une teneur suffisante en calcium).

En France, la déclaration des substances à l’état nanoparticulaire, obligatoire depuis 2013 via le registre R-Nano géré par l’Anses, prévoit que les fabricants, importateurs et distributeurs de plus de 100 grammes de substances à l’état nanoparticulaire par an fassent état de l’identité des substances, les quantités manipulées ainsi que les usages prévus. Malgré ces obligations, l’identification et la traçabilité des nanomatériaux dans le domaine de l’alimentation s’avèrent encore aujourd’hui limitées. Elles constituent pourtant une étape indispensable à l’évaluation des risques sanitaires.

Mieux évaluer les risques sanitaires des nanomatériaux pour les consommateurs

L’Anses considère que, du fait de leurs propriétés, l’évaluation du risque sanitaire des substances comprenant des nanomatériaux manufacturés dans l’alimentation doit faire l’objet d’une approche adaptée. Dans ce contexte et suite à la publication par l’EFSA d’un guide relatif à l’évaluation des dossiers portant sur des applications en nanosciences ou nanotechnologies, l’Anses propose une approche permettant d’opter pour l’évaluation du risque la mieux adaptée à la substance manufacturée. Cette approche permet de statuer s’il faut procéder à une évaluation de risques standard ou bien nanospécifique.

L’Anses projette d’appliquer cette approche à une sélection de substances et de proposer une méthodologie d’évaluation du risque nanospécifique. Les premiers résultats sont attendus d’ici début 2021.

8 juin Journée mondiale de l’océan

L’océan source de vie et de ressources indispensables à la fois pour  des protéines alimentaires (pêche et aquaculture), mais aussi pour des substances pharmacologiques et cosmétiques.

L’océan est un régulateur. Il absorbe 90 % de nos excédents de chaleur et près du tiers de nos émissions de C02. Mais l’océan est aussi victime du changement climatique. Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) montre que les eaux marines sont déjà plus chaudes, plus acides et moins oxygénées. La physique et la chimie de l’océan sont modifiées et la grande machine du vivant est impactée. La productivité de l’océan diminue et les espèces marines migrent vers les pôles six fois plus vite que les espèces terrestres. Déjà, les vagues de chaleur marines se multiplient et peuvent avoir des conséquences dramatiques sur le vivant. Les épisodes de tempêtes et ouragans deviennent de plus en plus plus violents, les inondations côtières autrefois se renouvellent de plus en plus fréquemment.

Aussi est -il temps de modifier notre rapport à l’océan qui peut être source de solutions et surtout pour son rôle immense dans le futur de notre climat et de notre biosphère, pour réduire les émissions de CO2 et sauvegarder la biodiversité.

La Cour des comptes européennes fait un bilan de la PAC 2014-2020

La  Cour des comptes européenne   vient de  publier son rapport  le 5 juin 2020, concernant la PAC 2014. Elle signale un échec total sur l’un de ses buts affichés qui était d’enrayer l’érosion de la biodiversité et particulièrement en zone agricole. Alors que l’arrêt de la dégradation des milieux naturels par l’agriculture était une des grandes causes du début de la décennie écoulée, les 27 Etats membres de l’Union européenne ont complètement manqué cet objectif.

Depuis 1990, les espèces d’oiseaux et des papillons associés aux cultures ont connu une baisse de leur population de 34% (contre une stabilité pour les forêts). 17 espèces de papillons de prairies ont subi une baisse de 39% de leur nombre et 76% de la biomasse des insectes volants a disparu. Rappelons qu’en 2011 pourtant, les Etats membres avaient collectivement adhéré aux « objectifs d’Aïchi » adoptés en 2010 à Nagoya dans le cadre de la Convention internationale sur la biodiversité,  dont l’article 7 était de  développer la charte en 20 objectifs que « d’ici 2020, les zones consacrées à l’agriculture, l’aquaculture, la sylviculture devront être  gérées de manière durable afin d’assurer la conservation de la diversité biologique ».

Pour la période 2014-2020, la Commission européenne a dépensé 86 milliards d’euros pour la biodiversité (8,1% de son budget) dont 66 milliards dans le cadre de la PAC et cependant sans en avoir apporter le bénéfice escompté.

De nombreuses leçons  à retenir pour la PAC 2020 en cours de négociation pour la période 2021-2027.

La destruction de la biodiversité favorise les pandémies

Un récent rapport du WWF, intitulé Pandémie et biodiversité, étudie le lien entre la destruction des écosystèmes et les pandémies ayant pour origine une zoonose ; en effet, la destruction de la biodiversité favorise la transmission des virus inter espèces. Cette perte de biodiversité serait en partie le résultat des grandes perturbations écologiques de ces dernières décennies.

Conjointement à cette disparition de nombreuses espèces, il est noté que la pollution et la dégradation du climat font partie des réalités à l’échelle mondiale , ainsi nos modes de comportements en seraient naturellement les causes. Bien évidement tout ce qui fragilise les défenses immunitaires des populations (pollution aérienne, ondes électromagnétiques, exposition aux pesticides et autres produits toxiques…) est susceptible d’augmenter les risques d’épidémies de maladies infectieuses, comme celle que nous vivons actuellement.

L’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) de l’ONU avait rapporté en 2019 que l’action destructrice de l’homme envers la nature a atteint un niveau sans précédent : 75% de l’environnement terrestre et environ 66% du milieu marin ont été altérés par l’action de l’homme.

 Alors que la période estivale s’approche, et compte tenu des impératifs de cette crise, sans doute verrons nous de façon moins affichée, la présence des bateaux de croisière dans nos ports méditerranéens. En effet  a eux seuls ils polluent pour chacun, l’équivalent autant qu’un million de voitures, en termes d’émission de particules fines comme  de dioxyde d’azote ( selon la FNE)en ce qui concerne l’air et c’est sans compter les pollutions de l’eau à la hauteur de 5000 tonnes de produits chimiques déversés… par jour à travers le monde.

Il est plus qu’urgent de prendre conscience de nos actes sur notre capacité à vivre en accord avec la planète.

https://wwf.be/fr/le-lien-entre-la-pandemie-de-covid-19-et-la-destruction-de-la-nature