Tous les articles par Jacqueline Collard

Le réchauffement climatique atteint de plein fouet notre pays

Face aux risques naturels croissants, comme les crues exceptionnelles qui viennent de toucher le sud-est de la France, la nécessité d’ Investir dans la transition climatique devient plus que jamais  une nécessité économique et sociétale: c’est ce que souligne Camille Chaussinand Maitre de conférences à Sciences po de Grenoble .

L’été 2024 a été le plus chaud jamais enregistré, d’après le programme d’observation de la Terre  Copernicus. Si ce triste record devient presque une habitude, année après année, il demeure un signal d’alerte constant sur notre incapacité à tenir, pour le moment, nos objectifs en matière de politique climatique.

Tout comme  l’alerte sur les  changements climatiques qui a été donnée depuis des années par  le Giec,sans que  les scientifiques ne soient entendus. C’est seulement lorsque notre pays , notre région est touchée par des éléments extrêmes qu’on y fait référence alors que les dégâts causés par le climat dans tous les pays du Monde s’alourdissent de jour en jour. Le réchauffement climatique provoque des bouleversements profonds dans nos écosystèmes, exacerbant la fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles.

Ces perturbations accroissent la vulnérabilité des territoires, appelant à une refonte urgente de nos systèmes de gestion des risques et des crises. Il est donc indispensable d’évoluer vers une logique de prévention véritable et d’anticipation systémique.

Or la quasi-totalité des pays du monde ne sont actuellement pas sur la trajectoire nécessaire à l’atteinte de leurs objectifs en matière de climat et notre pays n’est pas non plus à la hauteur des objectifs de l’accord de Paris et des enjeux qui s’affirment.

https://www.nature.com/articles/s41558-024-01977-5

https://www.nature.com/articles/s43247-024-01309-7?

Les Assises nationales de l’air se sont déroulées à Grenoble

L‘Alliance des collectivités pour la qualité de l’air a organisé la 2e édition des Assises nationales de la qualité de l’air à Grenoble les 15 et 16 octobre 2024. Pendant 1 journée et demie, des élus, des agents territoriaux, des administrations publiques ont été présents pour se former, échanger et partager des innovations en matière de qualité de l’air.

Cet événement est  organisé en partenariat avec Grenoble Alpes Métropole, l’ADEME et Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.

De nombreuses thématiques ont été  abordées lors d’ateliers et de visites. Les plus grandes problématiques actuelles ont été  traitées avec des experts, membres et partenaires : des réponses pratiques accompagnées de témoignages et de partage d’expériences autour du chauffage au bois, du financement des projets qualité de l’air, du mediatraining, des plans de protection de l’atmosphère (PPA), de l’agriculture, de la pollution industrielle, de l’innovation, de l’urbanisme…

Elles ont été précedées par deux tables rondes permettant de prendre un peu de hauteur pour échanger et engager une réflexion sur l’impact de la nouvelle directive européenne de la qualité de l’air dans les territoires : quels regards et quelle stratégie adopter ?

La nouvelle directive Air a été adoptée

Le Conseil de l’Union européenne (UE) après le Parlement a adopté mercredi 14  octobre la nouvelle Directive pour de nouvelles mesures visant à améliorer la qualité de l’air dans l’UE, pour protéger la santé humaine, les écosystèmes naturels et la biodiversité, par 381 voix pour, 225 contre et 17 abstentions.Cette directive  met à jour les normes de qualité de l’atmosphère à atteindre à compter de 2030 pour plusieurs polluants, à l’origine de troubles respiratoires notamment, dont les particules PM10 et PM2,5, le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre, et d’autres polluants comme les métaux lourds, le Benzo[a]Pyréne ou le benzène (C6H6).

Cette nouvelle directive, sera publiée dans les prochaines semaines au Journal officiel de l’Union européenne, et représente une avancée majeure dans la lutte contre la pollution atmosphérique et le renforcement des dispositifs de suivi de la qualité de l’air à travers les États membres, et ce dans la continuité de la révision des valeurs guides recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publiées en 2021 et dans le cadre de l’objectif européen « zéro pollution » à l’horizon 2050,(les directives européennes 2004/104/CE et 2008/50/CE relatives à la qualité de l’air ont été fusionnées et leur dispositions révisées) . Une fois entrée en vigueur suite à sa publication au journal officiel de l’Union européenne, les états membres disposeront d’un délai de deux ans pour la transposer dans leur droit national.

Ces nouveaux objectifs feront l’objet d’une revue régulière à partir du 31 décembre 2030, et par la suite tous les cinq ans, en tenant compte des dernières informations scientifiques disponibles, afin de garantir un alignement d’ici 2050 au plus tard avec les dernières recommandations publiées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Or la pollution atmosphérique entraîne environ 300 000 décès prématurés par an dans l’UE.

La future directive introduit des « super sites » destinés à recueillir des données à long terme, pour mieux comprendre les effets des polluants sur la santé et l’environnement. Ces données contribueront au réexamen périodique des polluants à surveiller et des seuils associés. En France, une douzaine de « super sites » seront implantés dans des zones représentatives de la pollution de fond rurale et urbaine,
Ils accueilleront divers instruments pour analyser des paramètres tels que la chimie des particules, le carbone suie, les poussières ultrafines, le NH3 ou le potentiel oxydant des particules (pôle de Grenoble), indicatif de certains effets sanitaires. En complément de ces « super sites », les poussières ultrafines et le carbone suie devront être mesurés à proximité de sources comme les zones portuaires et aéroportuaires, les axes routiers, les industries ou le chauffage résidentiel.

Les nouvelles règles contribueront à la réalisation de l’objectif « zéro pollution » d’ici à 2050 de l’UE ainsi qu’à la prévention des décès prématurés dus à la pollution atmosphérique. Les citoyens de l’UE seront en mesure de demander réparation du préjudice causé à leur santé dans les cas où les règles de l’UE en matière de qualité de l’air ne sont pas respectées.

La directive Qualité de l’air le Conseil donne son feu vert pour renforcer les  normes dans l’UE       https://data.consilium.europa.eu/doc/document/PE-88-2024-INIT/fr/pdf

Lignes directrices révisées de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la  qualité de l’air.

 

Risques et tourisme – 2 événements sur Grenoble, les 14 et 15 octobre

Risques et tourisme : des événements à Grenoble pour sensibiliser et agir

Communiqué de presse :

Dans le cadre des travaux sur l’adaptation du tourisme aux risques majeurs, l’AFPCNT (Association Française pour la Prévention des Catastrophes Naturelles et Technologiques), en partenariat avec la Préfecture de l’Isère, le PARN (Pôle Alpin d’Études et de Recherche pour la Prévention des Risques Naturels),
la Métropole de Grenoble, le Commissariat du Massif des Alpes et le Cluster Montagne, vous invitent à deux événements majeurs à Grenoble les 14 et 15 octobre 2024.

Ces événements visent à sensibiliser les professionnels du tourisme, les acteurs locaux, les étudiants, et le grand public aux enjeux de la culture du risque, et à engager une réflexion collective sur l’adaptation du secteur face aux menaces croissantes du changement climatique.

14 octobre 2024 : Représentation théâtrale Risk.com par la compagnie Essentiel Éphémère
Dans un cadre artistique et convivial, la pièce de théâtre Risk.com interroge notre rapport
aux risques majeurs (inondations, séismes, avalanches…). Mêlant humour et pédagogie,
cette représentation invite le public à réfléchir sur les menaces environnementales qui nous entourent, tout en suscitant des échanges et des prises de conscience.
Après la représentation, un cocktail convivial permettra de prolonger les discussions dans
une ambiance détendue.
Lieu : Espace Vie Étudiante, 101 place du Torrent, 38400 Saint-Martin-d’Hères

15 octobre 2024 : Colloque « Le tourisme s’adapte face aux risques”
Le 15 octobre, la seconde édition du colloque « Le tourisme s’adapte face aux risques :
entre adaptation, résilience et attractivité dans un contexte de changement climatique » réunira des experts, des professionnels du tourisme, des acteurs locaux et des élus pour débattre des enjeux cruciaux liés à la gestion des risques naturels dans les territoires touristiques. Ce colloque d’une journée sera articulé autour de différentes sessions faisant intervenir acteurs des risques, élus, professionnels du tourisme,ministères, associations, chercheurs, etc. Si de nombreux types de risques et de problématiques pourront être abordés, la tenue du colloque sur le territoire grenoblois permettra l’organisation d’une session spéciale sur les territoires de montagne. Il sera possible d’y assister en distanciel.

Les discussions seront structurées autour de trois grands axes :

Le tourisme résilient dans un contexte multirisque

Les professionnels du tourisme comme acteurs de la culture du risque

L’attractivité et la mutation du tourisme face aux défis contemporains

Infos pratiques

Lieu
: Stade des Alpes, 38000 Grenoble

Heure
: 09h30 – 16h30

Inscription obligatoire
:
Inscription ici

Des substances interdites retrouvées dans les cheveux et les urines d’enfants

Des pesticides, interdits ou préoccupants, ont été retrouvés dans des analyses de cheveux et d’urine de 71  d’enfants de six communes de l’agglomération de La Rochelle, (vaste étendue agricole et céréalière) alors que dans cette même région sont diagnostiqués des cancers pédiatriques en grande importance.

L’Association Avenir Santé Environnement créée en 2018 dans la plaine d’Aunis est à l’origine de cette démarche, afin d’élucider les éventuelles causes de cette épidémie inquiétante. Son président ajoute « On a eu plusieurs épisodes de pollution de l’eau avec des pesticides, de nombreux points de captage ont été fermés. Et on retrouve énormément de pesticides dans l’air de nos communes. Certaines molécules ont même été retrouvées dans des concentrations records. Tout ça a fini par aiguiser notre inquiétude. »

Les parents qui se battent depuis des années  trouvent ainsi une confirmation : des pesticides, interdits ou considérés comme préoccupants ont bien été retrouvés dans les cheveux et les urines de de ces enfants, âgés  de 3 à 17 ans,  « D’autres molécules peuvent correspondre à un usage domestique, comme le DEET, qu’on trouve notamment dans les répulsifs antimoustiques », explique Laurence Huc, directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) qui a analysé les résultats pour l’association. C’est cette association qui a financé les analyses, pour découvrir pas moins de 45 molécules qui ont été retrouvées dans les cheveux des enfants et 14 dans leurs urines, qui pour certaines  sont interdites.

Selon un expert de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), interrogé par franceinfo, « l’interprétation sanitaire de ce type d’informations est difficile, car il n’existe pas, malheureusement, de seuil pour les résidus de pesticides dans les urines ou les cheveux. Il n’empêche que ces données sont intéressantes, et qu’il faut aller les chercher, car elles permettent de dresser un état des lieux de l’exposition des populations à toutes ces molécules ».

Ce 12 octobre est l’occasion d’une manifestation organisée par Avenir Santé Environnement, à 14h à La Rochelle. Il s’agit de la    2ème édition de  l’appel de la Rochelle  pour alerter sur la présence de ces pesticides et sur les risques, avec une marche à La Rochelle appelant à  une véritable transition agricole  et à  un plan de sortie des pesticides de synthèse.