Tous les articles par Jacqueline Collard

Le Pacte vert de l’Europe sera-t-il prioritaire ?

Alors qu’un appel signé par plus d’un million de personnes, réclame un budget de 500 milliards d’euros par an pour financer le Pacte Vert européen, le Covid 19 a rebattu les cartes de ce qui devait être un des projets majeurs portés par la Commission Européenne. L’objectif affiché reste cependant le même : rendre l’Europe climatiquement neutre en 2050.

L’interdiction des investissements et des subventions dans le domaine des énergies fossiles permettrait de dégager plus de 112 milliards d’euros par an, font-ils valoir. Cette demande est soutenue par les responsables des quatre principaux groupes politiques du Parlement européen, signataires de l’appel.

Une Banque du Climat fournissant 300 milliards d’euros par an sous forme de prêts à taux zéro et un budget climat doté de 100 milliards par an par la combinaison d’un impôt européen de 5 % sur les bénéfices des grandes entreprises, ajusté en fonction de leur empreinte carbone et par d’autres ressources propres compléteraient les financements.

Le changement climatique , le réchauffement de la planète, la pollution… n’ont pas cessé. Et notre santé dépend largement de la santé de la nature. Ces questions doivent être traitées avec la même urgence qu’auparavant. C’est la leçon de cette pandémie.

Pour enrayer l’érosion de la biodiversité, la Commission propose d’abord qu’en 2030 au moins 30 % des terres et des mers soient protégées au sein de l’Union européenne (UE), contre 26 % et 11 % aujourd’hui. Une ambition qui rejoint celle de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique, qui doit parvenir à des accords mondiaux lors de la 15e conférence des parties (COP15), désormais prévue en 2021 en Chine : une première ébauche de texte, publiée en janvier, appelle à protéger aussi 30% de la planète.

Au-delà des mesures de protection, les Etats européens doivent également œuvrer à « restaurer » la nature. Dans la précédente stratégie, adoptée en 2011, ils s’étaient engagés à restaurer 15 % des écosystèmes dégradés d’ici à 2020 : depuis près de dix ans, pourtant, les pressions pesant sur ces écosystèmes n’ont cessé de s’accroître. Pour inverser la tendance, la Commission appelle les pays membres à s’engager à ce qu’aucune espèce ni habitat protégé n’ait vu son état se détériorer d’ici à 2030 – seuls 23 % des espèces et 16 % des habitats protégés sont actuellement dans un bon état de conservation – et à ce qu’au moins 30 % des espèces et habitats atteignent un « statut favorable ».

Grenoble, dans la finale des capitales vertes de l’Europe

Grenoble fait partie des 4 finalistes présélectionnés au titre de Capitale verte Européenne 2022. La capitale des Alpes, officiellement candidate pour le titre de Capitale Verte de l’Europe depuis novembre 2019, a été désignée finaliste au côté de Dijon, Talinn et Turin parmi 16 candidates.

Le jury a classé Grenoble en première position notamment pour la contribution locale à la lutte contre le changement climatique planétaire, la mobilité urbaine ou encore la lutte contre les nuisances sonores et la performance énergétique. La ville se place en deuxième position pour son traitement des déchets, la qualité de son eau, son adaptation au changement climatique, sa nature et sa biodiversité et son innovation en matière d’environnement et en troisième position uniquement sur la catégorie qualité de l’air.

« La Commission européenne distingue le modèle des transitions à la Grenobloise et confirme son attachement historique à l’idéal européen. C’est un encouragement pour l’ensemble des acteurs de notre bassin de vie qui, toute l’année, anticipent et accélèrent les transitions, dans tous les domaines. […] Classée en 1ère ou 2ème position sur 11 des 12 critères européens, Grenoble aborde aujourd’hui avec enthousiasme et détermination l’échéance décisive prévue en septembre prochain. Les villes sont des acteurs essentiels des transitions. Au cœur des Alpes, là où le climat devient fou deux fois plus vite qu’ailleurs, Grenoble se mobilise et est prête à devenir une prochaine ambassadrice européenne des transitions » » se félicite Eric Piolle, le Maire de Grenoble.

Le verdict final sera annoncé lors d’une cérémonie à Lisbonne (Capitale verte Européenne 2020) à l’automne. Le gagnant emportera 350 000 euros.

Dernière ligne droite pour la convention citoyenne pour le climat

Les citoyens de la convention climat arrivent « à l’heure des choix »

  C’était ce wend l’étape technique mais nécessaire, des citoyens engagés dans la convention climat. L’objectif est d’accélérer la transition vers une économie décarbonée (objectif européen et français fixé à 2050). Pour l’atteindre, les citoyens proposent que « d’ici à 2025, tout soutien à l’innovation s’inscrive dans une logique de sortie d’un modèle basé sur le carbone »

C’ était la dernière avant avant la session, prévue les 19, 20 et 21 juin, au cours de laquelle les citoyens adopteront leurs mesures ainsi modifiées et rendront à l’exécutif leur document final. C’est alors que le chef de l’État devra alors répondre aux 150 citoyens tirés au sort – des lycéens, médecins, sapeurs-pompiers ou agriculteurs, âgés de 16 à 80 ans,aprés que neuf mois se soient écoulés depuis les débuts de cette expérience démocratique inédite, en octobre 2019. Avec la convention citoyenne pour le climat, Emmanuel Macron joue sa reconnaissance aux enjeux  écologiques .Les 120 participants présents ce week-end ont présenté, à tour de rôle, les amendements qu’ils avaient déposés afin d’enrichir leurs près de 150 propositions visant à « changer en profondeur la société ». Et ils ont désigné des contradicteurs pour en souligner les limites ou les faiblesses.

Malgré le report des conclusions à cause de la crise du Covid, « la Convention est bien vivante et continue de travailler », assure Thierry Pech,  coprésident du comité de gouvernance de la Convention.

A la rentrée, probablement, ce sera au tour des « 150 » d’exprimer leur sentiment sur la façon dont le gouvernement reprendra ou non leurs solutions

L’OPECST publie une note sur les impacts de la pollution de l’air et le développement de l’épidémie

L’Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST) vient de publier une note faisant la synthèse des connaissances actuelles sur les interactions entre pollution de l’air et Coronavirus.

L’objectif de cette synthèse était de savoir si la qualité de l’air pouvait avoir un impact sur l’épidémie. Cette note a été rédigée par Jean-Luc Fugit, Président du Conseil National de l’Air et Député du Rhône. La fédération Atmo France et plusieurs directeurs d’observatoires régionaux de qualité de l’air, dont Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, ont été auditionnés.

Au regard de ces premières conclusions, l’OPECST recommande de poursuivre les travaux de recherche sur le sujet afin de mieux cerner l’impact des polluants atmosphériques en situation de crise sanitaire en vue d’ajuster l’arsenal des réponses à la crise. Un rapport plus complet pourrait être rendu publique d’ici la fin de l’année.

Dans cette optique, Santé Publique France s’appuiera sur les partenaires du programme de surveillance Air et Santé (Psas) – dont font partie les observatoires de qualité de l’air – pour poursuivre les recherches dans les prochains mois. Les travaux porteront sur deux axes : estimer les impacts à court terme et long terme des baisses de pollution atmosphérique ambiante occasionnés par les mesures prises pour limiter la propagation du virus

La conclusion : une nécessaire prudence dans l’interprétation des études disponibles

D’une manière générale, l’exposition à une pollution atmosphérique forte favorise le développement de maladies chroniques et diminue la réponse immunitaire de l’organisme face à des infections. Le stress respiratoire chez les personnes infectées par le SARS-CoV-2 pourrait être accru par cette fragilisation préalable due à la pollution et aggraver l’infection.

Le rapport est en ligne : http://www2.assemblee-nationale.fr/content/download/308996/2993745/version/1/file/OPECST-Note_pollution+VF_.pdf

1er bilan de la période de confinement de la crise COVID

Depuis le début de l’épidémie, à l’aide des données remontées par l’état civil, l’Insee  (l’Institut national de la statistique et des études économiques) observe une surmortalité, notamment dans les zones les plus touchées par le Covid-19 et parmi les plus âgés.

Peut-on estimer le nombre de victimes du Covid-19 en France ? L’épidémie du « Covid-19 » ou coronavirus a déclenché une avalanche d’informations chiffrées, pour tenter de répondre à des questions pas si simples : combien de personnes vont être malades du Covid-19, combien vont décéder ? Et quelle comparaison peut-on faire avec la grippe saisonnière ?

Jusqu’au 2 avril, ce bilan ne prenait en compte que les morts en milieu hospitalier mais inclut depuis les personnes âgées qui ont succombé à la maladie dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou un établissement médico-social. L’Insee publie chaque semaine un décompte par département des décès, que l’on peut comparer à ceux de 2018 et 2019. Les dernières données diffusées, vendredi 15 mai, montrent que l’excès de mortalité par rapport à 2018 et 2019 a nettement décru, après avoir atteint un pic fin mars, la surmortalité constatée sur cette période a atteint un maximum au tout début du mois d’avril. Depuis, elle a entamé une baisse irrégulière, le nombre de morts est chaque jour depuis le début du mois de mai, inférieur aux niveaux de 2018 et 2019

  • Les chiffres communiqués sont provisoires et sont susceptibles d’être révisés, une comparaison rigoureuse exigerait de prendre en compte les différences entre la période considérée en 2020 et la même période en 2018 et 2019 : météo, vacances, jours féries, grippe, diverses pathologies chroniques, AVC, cancers  etc.
  • En l’absence de remontée, dans ces données, sur les causes de décès, il n’est pas donc formellement pas possible de lier la hausse de la mortalité au Covid-19. Cependant, on observe une corrélation nette entre le début de l’épidémie et le moment où la mortalité augmente.
  • En ce qui concerne l’analyse des indicateurs concernant les états psychiques de sortie de crise ils sont supérieurs à ce qui est mesuré habituellement et font craindre un risque de « deuxième vague psychiatrique ». d’après une étude effectuée par SPF, en raison des décompensations (dérèglement, souvent brutal, d’un équilibre obtenu grâce à des mécanismes de compensation) et des ruptures de traitement et de soins. Le pire ennemi étant l’incertitude de l’avenir qui est une source importante d’anxiété.
  • Santé publique France (SPF) a lancé avec l’institut de sondage BVA l’enquête CoviPrev.
  • D’autres facteurs peuvent détériorer la santé mentale : télétravailler en période de confinement et avoir un proche affecté par le Covid-19 ; ou encore être mal informé sur la maladie. « A l’inverse, écrit SPF, avoir une bonne connaissance des modes de transmission de la maladie, respecter les mesures de confinement, se sentir capable d’adopter les mesures de protection et avoir confiance dans l’action des pouvoirs publics diminuaient le risque d’anxiété. » et par ailleurs « Les spécialistes de santé mentale de l’enfant ont fait le même constat dans tous les pays : le confinement est une situation à risques avec des retentissements sur le plan psychologique et psychiatrique, mais aussi une exacerbation des violences intrafamiliales. »

  • https://www.insee.fr/fr/information/4479280
  • https://blog.insee.fr/mourir-de-la-grippe-ou-du-coronavirus-faire-parler-les-chiffres-de-deces-publies-par-linsee-avec-discernement/
  • https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/covid-19-une-enquete-pour-suivre-l-evolution-des-comportements-et-de-la-sante-mentale-pendant-le-confinement